Dépression anaclitique du nourrisson

 

Dépression anaclitique

Les premières années de vie du nourrisson doivent faire l’objet d’une attention particulière afin de permettre un bon développement psychoaffectif de ce dernier. La dépression anaclitique est définie comme un « arrêt de développement psychomoteur survenant pendant la première année de la vie chez l'enfant séparé de sa mère, après six mois de relation normale avec cette dernière ». Le terme anaclitique est décrit pour la première fois par le psychiatre américain René Spitz et fait référence à une carence affective dans les premières années de vie d’un enfant.

La carence affective chez le nourrisson peut apparaître dans plusieurs cas :

- absence de la mère : c’est par exemple le cas pour les enfants vivant à l’hôpital ou placés dans une institution et ne recevant pas un maternage suffisant ;
- séparations répétées du nourrisson de sa mère de façon prolongée ou effectuées en urgence, sans préparation ;
- relation difficile entre la mère et l’enfant, notamment dans les cas de dépression post-partum de la mère ou de conflits familiaux.

 

Symptômes et signes d’alerte

La dépression anaclitique peut se manifester par des troubles somatiques tels que l’anorexie, un arrêt de la croissance ou encore des insomnies. On peut également observer des modifications du comportement de l’enfant, avec un désintérêt progressif pour les activités, les jeux ainsi qu’un retard dans l’apprentissage du langage et du développement psychomoteur. Ces symptômes peuvent survenir dans les semaines qui suivent la séparation entre la mère et l’enfant.

Lors d’une séparation, après une première phase de protestation, un état dépressif peut s’installer avec un repli sur soi-même de l’enfant ainsi qu’une absence d’interaction avec son environnement. Sur le long terme, la dépression anaclitique peut aboutir à un retard mental, on parle alors d’hospitalisme. Cependant, si l’enfant retrouve sa mère ou bénéficie d’un substitut maternel approprié dans les mois qui suivent la séparation, les symptômes régressent et seront sans conséquences sur le développement de l’enfant.

Prise en charge de la dépression anaclitique

La prise en charge doit être pluridisciplinaire et se fera en fonction de la gravité et du contexte de survenue de la dépression. Il est nécessaire de recréer le lien maternel avec l’enfant et la relation mère-enfant devra faire l’objet d’une attention particulière.

Un diagnostic et une prise en charge précoces de la dépression post-partum sont nécessaires afin de prévenir les risques de dépression anaclitique. De plus, l’accompagnement et le suivi des enfants, par des professionnels de santé, est indispensable, et ce, notamment dans les cas de divorce. Si une séparation entre la mère et l’enfant est nécessaire, dans le cas d’une hospitalisation de la mère ou de l’enfant par exemple, il est primordial que cette séparation soit préparée et qu’elle soit la plus brève possible.

Sans une prise en charge adaptée, la dépression anaclitique pourra avoir de graves répercussions sur le développement de l’enfant.

Article rédigé par Antoine SCHUSTER, Pharmacien chez Carenity

Sources : Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), em-consulte.com



12/05/2013
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