DEPRESSION : LE CHOIX DU TRAITEMENT

 

DEPRESSION : LE CHOIX DU TRAITEMENT


Dr H. Raybaud - MAJ 05/2003
Lorsque le diagnosic a été porté, restent deux points difficiles :
---- Convaincre le patient que c'est une maladie à traiter, généralement pendant plusieurs mois.
---- Choisir l'antidepresseur
Actuellement les critères de choix se limitent aux habitudes thérapeutiques de chacun ( ?? ), aux propriétés sédatives ou non et à la minimisation des effets indésirables.
Voir : ISRS : Les inhibiteurs spécifiques de la recapture de la sérotonine (PROZAC, DEROXAT, ZOLOFT, etc...

NB : La prescription d'un médicament n'est certainement pas la seule méthode possible et elle doit toujours s'accompagner d'une psychothérapie de soutien qui peut être assurée soit par le médecin traitant soit par un psychiatre ou un psychologue. Dans le cas des dépressions réactionnelles à un aléa aigu et ponctuel de la vie, le temps qui passe joue son rôle thérapeutique.
Les syndromes post-traumatiques et les pathologies bipolaires posent d'autres problèmes de prise en charge et nécessitent souvent un avis spécialisé.

En pratique clinique, la dépression s'accompagne d'un cortège de symptômes variables d'un patient à un autre.
---- Boulime, grignotage, anorexie ou appétit conservé.
---- Sucré, salé
---- Insomnie ou hypersomnie.
---- Cauchemar ou abscence de rêve.
---- Asthénie ou plus rarement hyperactivité.
---- Diarthée, constipation, sueur, bouche sèche, Etc..

Nous pensons que ces données facilement objectivées pourraient être un élément important au moment du choix de traitement car ils signent des déséquilibres différents des médiateurs cérébraux.
Il parait par exemple logique d'éviter un sérotoninergique pur chez un anoréxique mais Esculape recherche des études dans ce domaine. Email !!

BOULIMIE SUCREE, BOULIMIE SALEE
Ch Vindreau, D.Ginestet. L'encéphale, 1987; XII : 117-122
Deux groupes de patients différant par leur goût et appétence alimentaire électives pour deux types d'aliments ( sucrés, salés ) sont individualisés.
Les caractéristiques cliniques de chaque groupe sont bien distinctes :
---- Les boulimiques aux aliments sucrés sont plus impulsifs, plus dysphoriques avec une labilité émotionnelle plus forte et abusent plus facilement de médicaments, d'alcool ou de toxiques.
---- Les boulimiques aux aliments salés sont plus anxieux et émoussés sur le plan émotionnel. Ils sont plus souvent que les autres des ATCD d'anoréxie mentale ( 83 % contre 7 % ).

LES MEDICAMENTS
3 produits dont les effets biologiques sont considérés comme spécifiques, ont été utilisés :
---- LUDIOMYL ( maprotiline ) agoniste noradrénergique à la dose de 100 à 150 mg/J.
---- FLOXYFRAL ( fluvoxamine ) agoniste sérotoninergique à la dose de 100 à 200 mg/J
---- ISOMERIDE ( D-fenfluramine ) agoniste sérotoninergique à la dose de 30 mg/J

LES RESULTATS
Les " répondeurs " sont les patients dont les troubles almentaires avaient disparu ou régressé de plus de 80 % sur une période d'observation de plus de 8 semaines.
---- Les boulimiques aux sucres ne répondent qu'aux agonistes sérotoninergiques, qui de plus modèrent leurs manifestations dysphoriques comme leur impulsivité. Le trt est généralement bien toléré en particulier sans troubles digestifs ni sédatifs. La maprotiline est inefficace dans ce groupe.
---- Les boulimiques salés réagissent inversement : le trt par la maprotiline est efficace avec effet anxiolytique bénéfique. Les sérotoninergiques sont sans résultat sur ces troubles alimentaires et ont des effets sédatifs importants.

CONCLUSION
Le rôle des composés alimentaires sur la synthèse et la libération des neurotransmetteurs a été étudiée ( Ashley and col Nutritional control of brain neurotransmitter synthesis . Bibl. Nutr. Dieta 1986; 38: 39-53 ).
---- La consommation d'hydrates de carbones a un effet positif sur le passage intracérébral du tryptophane plasmatique et favorise la synthèse de la sérotonine.
---- Il pourrait en être de même pour certains régimes riches en tyrosine et leurs effets sur le métabolisme des catécholamines.
Dans la dépression, les troubles alimentaires - lorsqu'ils sont marqués -pourraient avoir au moins au début valeur d'auto-médication instinctive permettant une évaluation plus fine du choix thérapeutiques. D'autres symptômes mériteraient d'être évalué dans la même orientation.

Pour en savoir plus sur les antidépresseurs Med.univ-Rennes1.fr
Les antidépresseurs
Stéphane Schück
Laboratoire de Pharmacologie Expérimentale et Clinique
2, av du Pr. Léon Bernard 35043 Rennes cedex

mis à jour le 25 janvier 1999

LIEN ICI

1 Définition
2 Classification 
2.1 La classification historique
2.2 La classification mécanistique
2.3 La classification thérapeutique
3 Mécanismes d'action
3.1 Les voies aminergiques
3.2 L'axe hypothalamo-hypophysaire
3.3 Les nouvelles théories
3.4 Les modèles de la pharmacologie expérimentale
4 Evaluation clinique 
5 Les antidépresseurs tricycliques
 
5.1 Les antidépresseurs imipraminiques
5.2 Les apparentés aux tricycliques
6 Les inhibiteurs de la monoamine oxydase
6.1 Les IMAO non sélectifs
6.2 Les IMAO-B
6.3 Les IMAO-A
7 Les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine
8 Les nouveaux antidépresseurs
Bibliographie  

www.med.univ-rennes1.fr/galesne/pharmaco/antidepresseurs.htm


29/10/2007
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