Différentes définitions du bonheur dans la recherche en psychologie positive

 

Différentes définitions du bonheur dans la recherche en psychologie positive

Deux conceptions du bonheur et du bien-être co-existent traditionnellement dans la recherche en psychologie positive : la conception hédonique et la conception eudémonique.

L'approche hédonique

La conception hédonique du bonheur est centrée sur les composantes affectives et la satisfaction par rapport à sa vie.

Le concept de bien-être subjectif, largement adopté par les chercheurs et utilisé pour mesurer le bonheur dans la vie de tous les jours, est issu de cette tradition.

Le bien-être subjectif a été défini par le psychologue Ed Diener comme étant déterminé par trois composantes:

 
  • les émotions positives;
  • les émotions négatives;
  • l'évaluation cognitive de sa vie, c'est-à-dire la satisfaction par rapport à sa vie.

La définition du bonheur utilisé dans les travaux du psychologue américain Daniel Kahneman, récipiendaire du prix Nobel d'économie 2002, se situe notamment dans cette approche.

L'approche eudémonique

La conception eudémonique du bonheur est plutôt centrée sur le fonctionnement psychologique optimal. Elle est basée sur la prémisse que les gens se sentent heureux s'ils connaissent une croissance personnelle et ont le sentiment d'avoir des buts et que leur vie qui a du sens.

Plusieurs théories appartiennent à cette approche. Des exemples très influents ont été les théories des psychologues américains humanistes Abraham Maslow (théorie de la pyramide des besoins fondamentaux) et Carl Rogers (théorie du développement psychologique et de la réalisation de soi).

Dans le courant plus récent de la psychologie positive, un exemple important est la théorie de l'autodétermination mise de l'avant par les psychologues américains Edward Deci et Richard Ryan notamment. Cette théorie suggère que le bonheur est liée à la satisfaction de trois besoins psychologiques fondamentaux :

  • l'autonomie;
  • la compétence;
  • l'appartenance sociale.

Les approches combinées

Certains auteurs adoptent le bien-être subjectif comme définition opérationnelle du bonheur tout en endossant une conception eudémonique de ce qui favorise le bien-être subjectif.

Une troisième approche

Le psychologue Martin Seligman et ses collègues ont élargi ce domaine de recherche en considérant la poursuite du plaisir et de sens comme étant différentes orientations (chemins) vers le bonheur qui peuvent être adoptées simultanément par une personne et en ajoutant une troisième orientation, celle de la poursuite de l'engagement. Le terme engagement est ici utilisé dans le sens du concept d'expérience optimale (ou flux) introduit par le psychologue Mihaly Csikszentmihalyi.

Il a ainsi défini le bonheur authentique comme comportant 3 composantes:

  • une vie plaisante : composante hédoniste qui consiste à maximiser les expériences positives, à minimiser les expériences douloureuses et à obtenir les plaisirs souhaités;
  • une vie significative : basée sur des activités qui contribuent à quelque chose qui dépasse la personne et au bien commun: la famille, la communauté, la justice, etc.;
  • une vie engagée : basée sur des activités dans lesquelles la personne est complètement engagée, ce qui produit un sentiment d'immersion, de concentration énergique et de satisfaction inhérente ("state of flow").

Les personnes qui présentent les trois orientations auraient une vie dite pleine et celles qui n'endossent aucune de celles-ci, une vie vide.

Une approche thérapeutique, issue de cette conception, consiste notamment à aider les gens à utiliser les points forts de leur personnalité et leurs aptitudes pour rendre leur vie plus plaisante, significative et engagée.

Voyez également:



22/05/2013
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