Electro-chocs (ECT), traitement ou torture ?

 

croco argos2003
  crocus et aglaé
Electro-chocs (ECT),
traitement ou torture ?

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   Les notes et références sont rédigées par un groupe de travail et sont bien sûr SGDG (1)

Historique

  L'ECT est pratiqué depuis 1938, à la suite de recherches sur les effets des crises induites par le camphre sur des patients schizophrènes. En 1938, deux chercheurs italiens, Ugo Cerletti et Lucio Bini, ont été les premiers à provoquer une crise à l'aide de courant électrique chez un homme schizophrène avec hallucinations. L'homme fut guéri après 11 traitements, ce qui provoqua une utilisation massive de l'ECT pour les maladies mentales.
  Lorsque l'on pense à l'ECT, beaucoup d'entre nous se rappellent les images terrifiantes des films "Vol au-dessus d'un nid de coucou" ou "Un homme d'exception". Insistons sur le fait que ces images ne reflètent absolument pas les pratiques d'ECT aujourd'hui. Auparavant, avant l'utilisant de relaxants musculaires, il arrivait que les patients aient des fractures d'os à la suite des chocs électriques.
  Si vous vous intéressez à l'ECT vous trouverez très certainement des interlocuteurs qui se battent contre l'ECT avec virulence. Ceci est notamment du au fait que l'ECT a longtemps été utilisé pour un nombre de pathologies diverses et parfois, malheureusement, pour contrôler et calmer des patients problématiques. Par ailleurs, les représentations de l'ECT dans les médias, sont violentes et anciennes et ces images choquantes se gravent dans nos mémoires. Il est important de les dissocier de ce qu'est l'ECT aujourd'hui. Cette procédure ne serait pas légale en France si elle était aussi barbare que certains semblent le croire.
  Aujourd'hui, l'ECT n'est utilisé que pour traiter des troubles mentaux sévères et handicapants qui résistent aux traitements médicamenteux et psychothérapeutiques. Le médecin expliquera en détail au patient et à son entourage les raisons pour lesquelles on envisage de le traiter avec l'ECT et les effets secondaires potentiels que cela risque d'induire, la perte temporaire de la mémoire à court terme en particulier.

Indication et protocole.

L'ECT est généralement utilisé pour le traitement de patients en phase sévèrement dépressive pour lesquels la psychothérapie et les traitements médicamenteux n'ont plus d'effets. Il peut également être utilise dans le cas d'un risque  imminent de suicide car l'ECT est souvent plus efficace et plus rapide que les traitements médicamenteux.
Généralement la procédure a lieu lors d'une hospitalisation , bien que des procédures ambulatoires existent en "rechargement de batteries", en dehors des périodes de crises. Le patient doit être à jeun sur les 8-12h précédant le traitement. Le traitement implique l'intervention d'un psychiatre, d'un anesthésiste et de personnel médical. Le patient est anesthésié à l'aide d'un barbiturique ou d'un autre anesthésique. Les muscles sont temporairement paralysés avec de la succinylcholine, ce qui empêche les mouvements saccadés violents qui auparavant pouvaient occasionnellement entraîner des fractures des os. Le rythme cardiaque et d'autres signes vitaux sont bien sûr contrôlés au cours de la procédure. Des électrodes sont places sur chaque tempe (pour l'ECT bilatérale) ou sur une temps et le milieu du front (pour l'ECT unilatéral). Un courant électrique passe alors par le cerveau, ce qui induit un choc, ce choc pouvant être visible dans un mouvement des doigts de pieds, un rythme cardiaque plus soutenu, des poings serrés ou un torse bombé. Une ECT efficace cliniquement dure environ 30 secondes et le patient ne souffre absolument pas. Pendant le choc, il y a une série de changements dans les tracés de l'electro-encéphalogramme (EGG) et lorsque l'EGG redevient stable, la crise est passée. Lorsque le patient se réveille, il peut avoir mal à la tête, la nausée, être temporairement confus ou avoir les muscles raidis. Plusieurs séances d'ECT (entre 5 et 12, mais cela peut varier d'un patient à l'autre), espacés généralement de 2-3 jours sont nécessaires pour que le traitement réussisse. Le moral du patient ne va pas remonter subitement, il suivra le même chemin qu'une sortie de dépression normale, en dents de scie, mais en accéléré par rapport à un traitement normal.

Effets secondaires.

L'effet secondaire de l'ECT sur la mémoire est un sujet controversé. Beaucoup de patients parlent d'une perte de la mémoire à court terme sur quelques jours ou semaines. Dans la grande, grande majorité des cas, les facultés de mémoire à court terme reviennent, mais il y a des cas où des troubles de la mémoire à court terme persistent. Il faut cependant tenir compte du fait, que même sans ECT, beaucoup de patients sévèrement dépressifs souffrent de problèmes de mémoire à court terme (comme si le corps effaçait volontairement ces moments difficiles), et que donc ces pertes de mémoires pourraient être liées à la dépression elle-même et non au traitement.
Lors des premières années de l'utilisation de l'ECT, 1 patient sur 1000 décédait. Aujourd'hui les études montrent un taux de mortalité très faible de 2,9 décès sur 10,000 patients ou, dans une autre étude, 4,5 décès sur 100,000 traitements. La plupart du risque est induit par l'utilisation d'un anesthésique. Notez que le risque de décès n'est pas plus élevé que celui induit par l'utilisation d'un anesthésique au cours d'une procédure chirurgicale mineure.

Efficacité de l'ECT.

Il n'y a aucun doute sur l'efficacité de l'ECT bien administrée pour traiter les dépressions sévères. Les experts ne sont pas sûrs de la raison pour laquelle l'ECT fonctionne. Certains pensent que l'ECT agit en modifiant certains processus électrochimiques du cerveau.
L'ECT est l'un des traitements les plus controversés en psychiatrie. Les abus d'utilisation dans le passé, sa présentation défavorable dans les médias et les témoignages virulents de cas isolés contribuent au contexte controversé de l'ECT. Il y a clairement des effets secondaires, en particulier sur la mémoire et la confusion, cependant c'est un traitement efficace dans des crises où les traitements médicamenteux et psychothérapeutiques échouent.

Réalisé en grande partie à l'aide de l'article http://ky.essortment.com/whatiselectroc_riek.htm, traduit en français avec quelques modifications.

(1) SGDG. Sans Garantie du Docteur Gay pour ceux qui n'auraient pas compris :-).

 


 

Références ECT
(disponibles sur le web-pdf, html - ou en document papier)

AMM, conférences de consensus

 http://www.sfar.org/ectrecomm.html     Consensus sur les indications des électro-narcoses (ou ECT

ANAES Indications et modalités de l'électroconvulsivothérapie http://www.anaes.fr avril 1997


Notices des constructeurs

 

Avis de la commission de la transparence


Synthéses.

 Divers : sites internet.

 

EN ANGLAIS
http://www.ectjournal.com publication sur l'ECT  (anglais)
http://www.psycom.net/depression.central.ect.html
Site présentant de bonnes informations

EN FRANÇAIS:
http://www.pharmacorama.com/ezine/lupourvous63.php
des petites conclusions sur un article paru en 2003

LIVRES (en français).

De L'exaltation à la dépression. Kay Redfield Jamison. Robert Laffont. 1995.

Intéressant et très vivant (très bipolaire si je peux me permettre), par une grande spécialiste à double titre. N'élude aucune des questions délicates posées par sa maladie et son traitement au lithium et répond sans langue de bois médicale.

 

SITES d'opposants à L'ECT ou d'anti-psychiatrie.

 

http://www.ect.org (en anglais)
Site d'un ancien patient qui a eu de l'ECT et qui est contre, se concentre principalement sur les effets sur la mémoire. Voir particulièrement sa page http://www.ect.org/resources/studies.html qui liste des études sur l'ECT, tout en gardant en mémoire que lui cherche à démontrer que l'ECT est un traitement qui devrait être interdit.
La même personne a fait un doublon de son site avec un look différent, sur http://www.healthyplace.com/Communities/Depression/ect/

http://www.antipsychiatry.org/fr-ect.htm  (en français) Un site anti-psychiatrie radicalement contre tout : ECT, psychothérapie, etc.. Ils ont simplement oublié de nous dire comment ils comptaient éviter les 1000 suicides annuels en France de bipolaires.

 



11/05/2013
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