GRAND DOSSIER : Enfants précoces, surdoués : comment les aider ?

 

GRAND DOSSIER : Enfants précoces, surdoués : comment les aider ?

Plus de 5 % des enfants seraient des surdoués ! Souvent, ils ne bénéficient pas d'une prise en charge spécifique, pourtant indispensable. Comment savoir si votre bambin a une intelligence au-dessus de la normale ? Quels sont ses points forts ? Etes-vous suffisamment à l'écoute ? Doctissimo vous dit tout sur ces génies en herbe.

Reconnaître les enfants surdoués

Enfants surdoués Certains enfants naissent avec une intelligence hors du commun, en avance par rapport à leurs petits camarades. Il est important de dépister très tôt cette précocité, pour en faire un atout et non un handicap. De l’aide des parents et de l’accompagnement adapté dépendent l’avenir de ces surdoués. Mais tout n’est pas une question de QI. Comment les reconnaître ?

Le développement de l'intelligence

L'intelligence est l'ensemble des fonctions mentales ayant pour objet la connaissance conceptuelle et rationnelle. C'est aussi l'aptitude de l'être vivant à s'adapter à des situations nouvelles, à découvrir des solutions aux difficultés qui se présentent.

Des tests d'intelligence ont été étudiés pour mesurer soit la capacité intellectuelle globale, soit l'état du développement mental chez un enfant, soit encore la forme de l'intelligence (à savoir verbale ou pratique). Le test d'Alfred Binet a été mis au point en 1905 avec le Dr Simon afin de détecter dans les classes les élèves en difficulté relevant de classes spécialisées. Ces auteurs ont donc imaginé des épreuves très simples qui pouvaient être représentatives du comportement de la majorité des enfants d'un âge donné. 100 est considéré comme le quotient moyen.

Histoire de QI

Les épreuves du test Binet-Simon ont été modernisées (par Casselin, en 1959) et permettent de mesurer le développement de l'intelligence à partir de l'âge de 2 ans, de 6 mois en 6 mois jusqu'à 5 ans, puis d'année en année jusqu'à 14 ans.

L'analyse statistique permet de situer le sujet dans différents groupes :

Valeur du QI Analyse
supérieur à 140 D’intelligence très supérieure, les cas sont surdoués ou d’une précocité exceptionnelle (0,4 à 0,8 % de la population)
120 à 140 Cas d’intelligence très supérieure ou supérieure - ou "mieux doués" (3,5 à 10 % de la population)
110 à 120 Cas d’intelligence légèrement supérieure ou "bien doués" (11 à 17 % de la population)
90 à 110 Intelligence normale ou moyenne (45 à 60 %) 
80 à 90 Lenteur d'esprit, intelligence bornée (15,3 à 17 %)
70 à 80 Zone marginale d'insuffisance, lenteur, débilité, zone à la limite de l'arriération mentale (6 à 7,4 %)
inférieur à 70 Véritable arriération mentale

Une notion réductrice

Cette notion de Q.I. est très discutée et ne doit pas résumer le bilan du développement psychologique d'un enfant. Il ne faut pas accorder à ce chiffre plus d'importance qu'il n'en a. C'est certes un indice intéressant mais qui doit être interprété en fonction du contexte et des autres observations.

"Si des esthéticiens avaient l'idée de calculer un quotient de beauté, le QB, en faisant de savants calculs en fonction de la largeur des hanches, de la longueur du nez, du velouté de la peau, et d'autant de mesures que l'on voudra, chacun s'esclafferait. La beauté est une qualité évidemment trop subtile pour être exprimée par un nombre. Pourquoi ne s'esclaffe-t-on pas plus fort devant ceux qui présentent le I de QI comme initiale d'intelligence ?"

Dr Lyonel Rossant, Dr Jacqueline Rossant-Lumbroso

Votre enfant est-il surdoué ?

Si un enfant pose des questions métaphysiques sur la vie et la mort, tout en étant incapable de lacer ses chaussures, est-il maladroit, immature ou tout simplement « surdoué » ? Pour le savoir, faites appel à un psychologue : seuls les tests de QI permettent de poser le "diagnostic". Voici quelques indices qui peuvent vous aider à détecter une précocité intellectuelle…

Votre enfant est-il surdoué ?”Surdoué”, ”précoce”, ”en avance”, ”haut potentiel”, les termes ne manquent pas pour désigner les enfants dont le rythme de développement intellectuel est très supérieur à celui de leurs camarades du même âge. Et pourtant, pour le Pr Laurence Faivre-Douret, neuropsychologue clinicienne, aucun de ces termes ne rend vraiment compte de leurs ”aptitudes” particulières. La difficulté à définir les enfants intellectuellement précoces repose en partie sur le fait que l'on a peu étudié cette population, longtemps considérée comme marginale. C'est pourtant loin d'être le cas, puisqu'on estime qu'elle représente, en France, environ 400 000 enfants en âge d'être scolarisé (si l'on considère un QI supérieur à 125), soit 1 à 2 enfants par classe.

Un fort désir d'apprendre à lire

Mais à quoi reconnaît-on un enfant intellectuellement précoce ? Tout excellent élève cache-t-il un surdoué ? Pas si simple. Certains enfants intellectuellement précoces sont au contraire des cancres car inadaptés au système scolaire. En fait, il n'existe pas de profil type du surdoué mais plutôt une liste d'indices. Les enfants surdoués ont d'abord été des bébés très éveillés. Dès la naissance, ils ont un regard scrutateur et ils marchent généralement autour de 12 mois (au lieu de 14). Le langage oral est acquis avant l'âge de deux ans. Les enfants intellectuellement précoces ont une caractéristique commune : ils manifestent un fort désir d'apprendre à lire avant l'âge de 6 ans. D'ailleurs 90 % d'entre eux savent lire à l'entrée au cours préparatoire.

Questions d'adulte, besoins d'enfant…

Mais si ces enfants lisent beaucoup et rapidement, leur écriture est souvent très mauvaise. Ce que Jean-Charles Terrassier, psychologue, spécialiste du "surdouement", explique très bien : "chez ces enfants, la main et le développement psychomoteur en général, tout comme l'affectif, n'a pas suivi le rythme du développement de l'intelligence. Ce paradoxe s'inscrit dans un décalage plus global : la dyssynchronie, qui fait qu'un enfant surdoué pose des questions d'adulte tout en ayant les besoins affectifs d'un enfant". Les questions variées et la volonté de connaître le pourquoi de tout sont un autre signe de précocité. Ces enfants-là sont intéressés par l'Univers, les problèmes métaphysiques de l'homme, les limites de l'espace. Ils changent aussi souvent de passions, c'est leur côté touche-à-tout. S'ils présentent un attrait particulier pour les jeux compliqués, ils sont, en revanche, très vite ennuyés par les activités de routine. De même, ils choisissent des camarades plus âgés et aiment discuter avec les adultes. Enfin, ce sont des enfants très sensibles à l'injustice même si celle-ci ne les concerne pas directement.

"Mais tous ces traits de personnalité ne sont que des indices, rappelle Jean-Charles Terrassier, seuls les tests psychométriques classiques (tests de QI) effectués par des psychologues permettent d'attester la précocité intellectuelle de l'enfant". Donc si vous pensez que votre enfant est précoce, vous devez consulter un pédopsychiatre ou un psychologue afin d'évaluer au mieux la situation. Vous pourrez alors prendre les meilleures décisions pour votre enfant, en toute connaissance de cause.

Stéphanie Lavaud

Source : "Identification et prise en charge de l'enfant intellectuellement précoce". Medec 2003

"Les enfants surdoués ou la précocité embarrassante" de Jean-Charles
Terrassier, ESF Editeur, Prix : 19,70 EUR.
"Surdoué(e), mode d'emploi" de Françoise Civeyrel. Prat Editions, Prix :10,60 €.

Un enfant précoce par classe

Psychologue de formation, Jean-Charles Terrassier s’intéresse depuis 30 ans aux enfants surdoués. Auteur de plusieurs ouvrages sur ce thème, il est aussi le fondateur de l’Association nationale pour les enfants intellectuellement précoces (ou ANPEIP). Il évoque pour Doctissimo les particularités de ces enfants et commente certains des projets ministériels évoqués avant le changement de gouvernement.

Doctissimo : Quelle est en France le nombre d’enfants surdoués ?

Un enfant précoce par classeJean-Charles Terrassier : Plutôt que le terme d’enfants surdoués, je préfère celui d’enfants intellectuellement précoces, car ces enfants ne présentent pas d’autre don qu’intellectuel. On considère aujourd’hui qu’il y a 600 000 enfants et adolescents de 3 à 18-19 ans précoces scolarisés en France, soit environ 5 % des enfants. Ce n’est donc pas un phénomène rare. Il y a un enfant précoce par classe.

Néanmoins, cette notion de précocité est relative et fonction des programmes scolaires officiels. Avec un autre système scolaire, ce chiffre pourrait ainsi être inférieur ou, au contraire, supérieur. En fait, l’organisation actuelle du cursus scolaire correspond aux besoins des trois quarts des enfants. Mais, il faut compter avec les marginaux, c’est-à-dire ceux qui sont trop rapides et ceux qui ne le sont pas assez.

Doctissimo : Est-il facile d’identifier un enfant intellectuellement précoce ?

Jean-Charles Terrassier : La précocité intellectuelle peut être diagnostiquée avec un bon degré de fiabilité dès l’âge de 4 ans grâce aux tests de développement intellectuel. Reste que, pour les enseignants, ces enfants sont souvent bien plus difficiles à identifier que ceux qui ont un retard intellectuel ou scolaire. Lorsqu’ils sont trop discrets pour être décelés comme précoces, le risque est donc que ces enfants se désintéressent peu à peu de l’école car ils ont l’impression de ne pas y faire grand chose.

Une autre situation possible est que ces enfants réagissent en devenant “casse-pied”, en posant tout le temps des questions, en gênant l’instituteur dans son travail... Cependant, la plupart des enfants précoces ne sont pas reconnus à temps et cela peut aboutir à une catastrophe au niveau des classes de quatrième ou de troisième du collège.

Après des années de scolarité mal adaptée à leurs besoins, de passivité intellectuelle, ces enfants arrivent démunis lorsque commencent véritablement les “études sérieuses”. Ils ont alors du mal à organiser leur travail, à demeurer attentifs.

Doctissimo : En quoi ces enfants précoces diffèrent-ils des autres enfants ?

Jean-Charles Terrassier : Ils se caractérisent par une dyssynchronie, les différents paramètres de leur développement ne progressant pas de façon équivalente. Par exemple, ils savent souvent lire vers 4-5 ans, sont curieux de tout, sont brillants oralement mais ils ont souvent, et les garçons tout particulièrement, des difficultés à écrire car ils sont moins habiles de leurs mains que de leur cerveau. Cela peut être à l’origine d’un rejet de la part de certains enseignants. Ils ne sont en avance que sur le plan intellectuel mais pas sur le plan psychomoteur ou affectif.

Ce sont des enfants qui recherchent volontiers la compagnie des adultes ou de compagnons plus âgés pour les activités d’intérieur, s’intéressent à des sujets relatifs à l’origine de l’homme comme les problèmes métaphysiques, la préhistoire... Ils sont aussi volontiers distraits, jugent rapidement et parfois trop rapidement les autres, sont très sensibles à l’injustice, ont un sens esthétique développé, de l’humour, aiment les jeux de stratégie, préfèrent souvent travailler en solitaire et, bien sûr, détestent toute activité routinière.

Doctissimo  : Où en est l’Education nationale face à cette question ?

Jean-Charles Terrassier : A notre surprise, le Ministère de l’Education nationale a mis en place pour la première fois l’année dernière à l’initiative de Jack Lang une commission sur la “scolarisation des élèves intellectuellement précoces”. Certains spécialistes s’étaient inquiétés du nombre d’échecs scolaires trop élevé observés chez ces enfants. Le travail de cette commission a débouché sur un rapport rédigé par un inspecteur d’académie du Val-de-Marne, Jean-Pierre Delaubier, qui a été rendu public le 28 mars 2002.

Ce rapport représente un premier pas dans le bon sens, car il recommande d’informer les futurs enseignants sur les caractéristiques de ces enfants. Il préconise aussi d’appliquer ce qui avait été proposé au cours de la réforme des cycles mise en place par Lionel Jospin, quand il avait été ministre de l’Education nationale. Les recommandations visaient à permettre aux enfants de parcourir les cycles d’enseignement primaire comme par exemple le CE2, le CM1 et le CM2 en deux ans au lieu de trois.

Un enfant précoce par classe

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Reste que jusqu’ici, les résistances étaient importantes de la part des enseignants et que ces mesures sont très rarement appliquées sauf lorsque les enfants manifestent bruyamment leur précocité intellectuelle ou... qu’il s’agit d’enfants d’enseignants. Autre progrès, dans chaque académie, un professionnel sera dorénavant responsable des enfants précoces. On peut penser que cette personne pourra éventuellement exercer une fonction de médiation entre parents et enseignants. Le projet conseille aussi d’encourager la recherche, ce qui est bien car le nombre de chercheurs s’intéressant aux enfants précoces est trop faible en France en comparaison d’autres pays comme les Etats-Unis. Mais le problème de la détection de ces enfants reste en suspens dans le projet ministériel, car il ne prévoit de rechercher ces enfants qu’une fois les troubles apparus. Or, une politique de prévention serait préférable.

Doctissimo : Où on est-on du projet des classes pilotes destinées aux enfants précoces ?

Jean-Charles Terrassier : J’avais participé au projet de création des classes pilotes sous le ministère de René Monory en 1986. Nous avions alors créé quatre classes expérimentales regroupant des enfants précoces au sein de l’Ecole Las Planas, située dans un quartier populaire de Nice. Ces classes ont bien fonctionné de 1987 à 1990. Ces enfants, qui avaient pris deux ans d’avance ont réalisé par la suite une bonne scolarité au collège local. Malheureusement, avec l’arrivée de Lionel Jospin au ministère de l’Education et la mise en place de la réforme des cycles, l’expérience n’a pas été poursuivie.

Depuis 1989, le lycée privé Michelet de Nice qui est l’établissement le plus connu en France sur ce plan, propose à ces enfants un cycle secondaire spécifique, où l’enseignement du collège est suivi en deux ans au lieu de quatre, sans saut de classe. Naïvement, j’avais pensé que cette initiative privée allait stimuler le secteur public. Mais cela n’a pas été le cas. Cela me semble regrettable, car l’issue que propose cet établissement ne concerne que l’enseignement secondaire et est, de plus, coûteuse pour les parents. Il faudrait pourtant faire en sorte que les enfants de toutes origines sociales puissent exprimer leurs potentialités.

Notre expérience montre en effet que ces classes représentent, sans être idéales, une solution intéressante pour ces enfants en avance. Ils en tirent bénéfice sur le plan scolaire et elles leur permettent de progresser à leur rythme, d’avoir des copains de leur âge, de banaliser leur précocité, de les sortir de leur isolement en leur évitant de renoncer à être eux-mêmes.

Dr Corinne Tutin

Créé le 13 mai 2002

Deux ouvrages de Jean-Charles Terrassier :

"Les enfants surdoués ou la précocité embarrassante”, 5e édition 2002,
Editions ESF, prix : 19,70 EURuros

"Guide pratique des enfants surdoués", nouvelle édition 2002,
Editions ESF, Prix : 19,67 EURuros.

Les autres associations sont souvent nées à partir de l´ANPEIP. L´une des plus importantes d‘entre elles est :

L' AFEP
L´Association française pour les enfants précoces a été créée par une enseignante, Mme Sophie Cote, et s´intéresse davantage au développement scolaire de ces enfants.

AFEP
13 bis, rue Albert Joly
78110 Le Vésinet

Site internet : www.afep.asso.fr
Tél. : 01 34 80 03 90.

Citons aussi :

L' IAS
Infos Action Surdoués
6, rue Amélie
75007 Paris

Tél. : 01 47 53 83 88

ALREP
L´Association nationale et internationale de Loisirs, de Rencontres et d'Education pour les enfants et adolescents Précoces s´occupe de camps de vacances pour enfants précoces

ALREP
33, avenue Franklin Roosevelt
30000 Nîmes

Site internet : www.alrep.org
Tél. : 04 66 64 82 51

 

Les tests d'intelligence

Ils mesurent soit la capacité intellectuelle globale, soit l'état du développement mental chez un enfant, soit la forme de l'intelligence (verbale ou pratique).

Les tests d'intelligenceLe test d'Alfred Binet date de 1905. Il a été mis au point avec le Docteur Simon afin de détecter dans les classes les élèves en difficulté relevant de classes spécialisées. Ces auteurs ont donc imaginé des épreuves très simples qui pouvaient être représentatives du comportement de la majorité des enfants d'un âge donné.

Par exemple, ils ont démontré qu'un enfant de 4 ans devait être capable de :

  • Nommer 12 objets, personnes ou animaux sur 17 images présentées ;
  • Enfiler 7 perles en 2 minutes ;
  • Trouver 2 analogues opposés sur 5 présentés : "un père est un homme, une mère est une...?"
  • Identifier sur une image : ce qui peut voler, ce qui peut nager, ce qui se lit etc...(3 sur 6 au moins) ;
  • Compter deux perles ou deux tubes ;
  • Se souvenir de phrases simples : "J'aime partir en vacances, etc."

En travaillant sur le test de Binet-Simon, les psychologues américains se sont rendus compte qu'on pouvait calculer mathématiquement le niveau de développement d'un enfant et même la capacité intellectuelle d'un adulte.

Exemple

Imaginons un enfant de 7 ans (84 mois).
Cet enfant soumis au test a réussi toutes les épreuves de 4, 5, 6 et 7 ans et en outre deux épreuves de 8 ans et une de 9 ans. Chaque épreuve réussie est cotée 2 mois.
On dit que cet enfant a un quotient* intellectuel (Q.I.) de :
7 ans ou 84 mois + (2x2) + (2) = 84+4+2 = 90
90/84 =1,07
1,07 x 100 : 107
100 est considéré comme le quotient moyen.

Dr Lyonel Rossant, Dr Jacqueline Rossant-Lumbroso

 

Les problèmes des enfants précoces

Enfants surdoués La précocité, avantage ou inconvénient ? Si l’on peut penser que l’intelligence est atout, la différence est souvent difficile à vivre, surtout chez les plus jeunes. Les surdoués sont aussi exposés à des risques spécifiques. Comment éviter les embûches pour que ces enfants s’épanouissent et grandissent heureux ?

Surdoués, des enfants à haut risque

Les "surdoués" ne sont pas seulement des enfants à fort potentiel intellectuel, ce sont aussi des enfants "à haut risque". Echecs scolaires, troubles de l'apprentissage, dépressions, voire toxicomanie et crises suicidaires sont fréquemment observés. D'où l'importance de repérer la précocité le plus tôt possible, afin d'adapter la prise en charge.

Terrible paradoxe : un tiers à 50 % des enfants intellectuellement précoces seront en échec à un moment donné de leur parcours scolaire, ce qui les conduira parfois à redoubler une classe. Le taux de réussite de ces enfants est tout aussi inquiétant. Une enquête récente révèle que seuls 40 % des surdoués ont atteint ou dépassé le niveau bac, les deux autres tiers n'obtenant pas de diplôme en rapport avec leur potentiel.

Les mêmes troubles de l'apprentissage

Surdoués, des enfants à haut risqueLes difficultés en matière scolaire apparaissent souvent très tôt, parfois dès le CP, mais prennent de l'ampleur à l'entrée au collège. L'enfant précoce est souvent déçu par l'école car elle ne répond pas à ses attentes. Conclusion : "il décroche", et cela se traduit en classe par un comportement perturbateur ou, au contraire, apathique. Le désintérêt pour l'école peut aboutir à une sortie du système scolaire, porte ouverte à la marginalisation, voire à la délinquance. L'échec scolaire peut aussi résulter des difficultés d'écriture (dysgraphie), de lecture (dyslexie) que connaissent les enfants surdoués, en particulier les garçons. En effet, "l'enfant surdoué peut présenter les mêmes troubles d'apprentissage que l'enfant tout-venant, précise Laurence Faivre-Douret, neuropsychologue clinicienne. Mais chez eux, les détecter n'est pas simple : l'existence de tels troubles semble souvent incompatible avec le fait d'être "surdoué", et donc difficile à faire admettre aux parents et aux enseignants". En outre, grâce à une bonne maîtrise verbale, l'enfant précoce masque ses difficultés du langage écrit, qui n'apparaissent au grand jour que tardivement.

Plus le QI est élevé, plus les troubles sont graves

Pire, 10 à 30 % des enfants intellectuellement précoces, selon les études, présentent des troubles psychologiques et du comportement. Ces manifestations pathologiques d'une souffrance psychologique sont liées à la difficulté des enfants précoces à gérer leur décalage intellectuel. "D'ailleurs, plus le QI est élevé, plus les troubles sont graves, en particulier pour les garçons" explique le Dr Monique Yziquel, psychiatre. La dépression est souvent à l'origine de ces troubles mais elle reste difficile à diagnostiquer chez les enfants. Chez certains, elle se manifeste par une inhibition ou une intériorisation : l'enfant est rêveur et pleure souvent. Les conduites bizarres (tics, TOCs, bégaiements, etc.), les réactions psychosomatiques (asthme, eczéma, douleurs abdominales, maux de tête, etc.) ainsi que les désordres alimentaires et du sommeil sont fréquents.

Au moment de l'adolescence, l'anxiété, qui est le corollaire de la précocité, peut être à l'origine de conduites toxicomaniaques ou addictives. Dans les cas extrêmes, la grande sensibilité de ces enfants peut les conduire à des troubles psychiatriques (paranoïa, etc.) voire à des tentatives de suicide (suite à un échec, à une trahison ou à une déception sentimentale)…

Les associations pour sortir de l'isolement

Les spécialistes sont unanimes : prévenir les difficultés de ces enfants passe avant tout par la reconnaissance précoce de leur fonctionnement intellectuel. Dans le meilleur des cas, il en découlera un aménagement de la scolarité (saut de classe, programmes enrichis) et une prise en charge médicale et paramédicale adaptée (si nécessaire). Des associations, comme l'Anpeip, peuvent être d'une grande aide pour sortir de leur isolement les familles confrontées à la "différence" de leur enfant.

Stéphanie Lavaud

Source : "Identification et prise en charge de l'enfant intellectuellement précoce". Medec 2003

Les enfants surdoués ou la précocité embarrassante, Jean-Charles Terrassier, ESF éditeur, 19,70 EURuros.
Surdoué(e), mode d'emploi. Françoise Civeyrel. Prat éditions, 10,60 EURuros.

 

J'ai rencontré des surdoués heureux

Et si le surdoué était avant tout un enfant comme les autres, ayant besoin d'écoute et de réponses à ses questions ? Psychologue et psychanalyste, Monique de Kermadec anime un site destiné aux parents d'enfants précoces. Suivant de nombreux enfants précoces, elle met en garde contre la vision trop simpliste de l'enfant surdoué.

Doctissimo : Qu'est-ce qu'un enfant surdoué ?

SurdouésMonique de Kermadec : La conception du surdoué en France, limitée aux capacités intellectuelles, est très réductrice. Que ce soit aux Etats-Unis, en Israël ou ailleurs on aborde la précocité sous l'aspect de talents divers. A Harvard, le Pr. Gardner travaille beaucoup sur la notion d'intelligence multiple. Pour ma part, je ne parlerais pas d'enfant surdoué, mais d'enfant précoce. Le terme surdoué a une connotation élitiste et conduit certains parents à penser qu'à partir de 130 de quotient intellectuel (QI) on parle de Mozart, d'Einstein ou de Shakespeare. Ce qui n'est pas le cas. Pour moi un enfant précoce est un enfant qui a des talents, un potentiel dans un ou plusieurs domaines. Cela peut être une capacité intellectuelle, une aptitude scolaire particulière, un talent artistique, une aisance psychomotrice, une attitude de leadership… A QI égal, deux personnes vont "réussir" de manière différente selon leur intelligence relationnelle, leurs rapports avec les autres. Donc quand on parle d'intelligence et de précocité ont le mesure par le biais du QI mais, cela dépasse de loin ce seul indice.

Doctissimo : On présente souvent les enfants surdoués comme des enfants malheureux, à risque d'échec scolaire.

Monique de Kermadec : Les médias utilisent beaucoup cette image pour sensibiliser l'éducation nationale et les parents. L'enfant précoce peut être malheureux parce qu'il se sent incompris par ses professeurs et par les camarades de son âge. Si on l'oblige à fonctionner uniquement par rapport à sa date de naissance, il peut se trouver "bizarre" par rapport aux autres, avoir le sentiment de ne pas être accepté. Mais il peut aussi avoir des raisons personnelles d'être triste, éprouver des difficultés relationnelles. Il est excessivement simpliste de dire que la précocité implique des difficultés d'adaptation. Il y a des enfants précoces qui sont adaptés et heureux. Bien sûr il s'agit souvent d'enfants précoces qui ont été reconnus comme tels et bien accompagnés par leurs parents.

Doctissimo : Cela signifie-t-il qu'un enfant précoce doit être scolarisé dans un établissement particulier ?

Monique de Kermadec : Non, sauf s'il y a vraiment une souffrance scolaire. Un enseignement souple, riche et qui va tenir compte du rythme de chacun peut très bien marcher. Mais il faut que l'adulte, enseignant ou parent, soit sensible à cette maturité intellectuelle de l'enfant ou à son talent particulier, qu'il ne l'ignore pas. Il y a un risque de souffrance chaque fois que l'enfant précoce va se heurter à un refus d'écoute.

Doctissimo : Comme pour tout enfant…

Monique de Kermadec : Oui, tout à fait. Mais cela risque d'être plus fort dans la mesure où l'enfant précoce sollicite l'adulte là où l'adulte ne l'attend pas.

Doctissimo : Seriez-vous favorable à un dépistage systématique, à l'école, des enfants précoces ?

Monique de Kermadec : En France, c'est une question politiquement incorrecte. On a peur de créer un ghetto, une élite. Pourtant les tests de capacité intellectuelle restent le meilleur moyen d'identifier les enfants précoces. Personnellement, je ne suis pas pour un dépistage systématique sans l'accord des parents et sans que la famille soit accompagnée, car c'est elle qui gère la situation au quotidien.

Il faut faire attention de ne pas mettre l'enfant dans un créneau, être attentif à son évolution, refaire des tests. Les parents doivent savoir aussi qu'on ne peut pas aider un enfant en tenant compte seulement du QI global, que celui-ci s'avère élevé ou faible. En revanche, les différents sous-tests permettront d'identifier ceux qui ont des points faibles et de leur apporter une aide adaptée pour surmonter leurs difficultés.

Doctissimo : Que conseiller aux parents d'enfants précoces ?

Monique de Kermadec : Un enfant est toujours unique dans sa façon d'être, y compris dans sa précocité. Les parents qui courent au saut de classe comme seule et unique réponse, c'est de la folie. Passer son bac à 12 ou 14 ans comme dans certains établissements, cela me paraît totalement inadapté. Que font ces enfants après ?

J'ai rencontré des surdoués heureux

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En revanche si ces enfants sont bien accompagnés, s'ils ont eu suffisamment de réponses, ils deviennent des adultes bien dans leur peau. Mais ce ne seront pas forcément des génies. Il y a des polytechniciens qui travaillent en sous-sol sur un ordinateur parce qu'ils n'ont aucun talent de communication.

Chantal Guéniot

Créé le 06 novembre 2000

Accompagner un enfant précoce

Enfants surdoués Tous les enfants ont besoin de l’attention et du soutien de leurs parents, et les surdoués encore plus que les autres. Car la précocité demande une attention accrue. Parfois, un accompagnement psychologique est également une aide précieuse, pour aider l’enfant à exprimer son potentiel et réussir tant au niveau personnel que professionnel.

Dr Bessou : "chaque enfant précoce est unique !"

De nombreuses incertitudes demeurent sur la prise en charge des enfants précoces. Faut-il les placer dans des classes adaptées ? Ont-ils des besoins affectifs particuliers ? Le Dr Annick Bessou, spécialiste du sujet, est l'auteur de nombreuses études et d'une enquête sur leur devenir à l'âge adulte. Elle livre à Doctissimo le fruit de ses recherches sur ces génies en herbe…

Doctissimo : Connaît-on l'origine de la précocité chez l'enfant ?

chaque enfant précoce est unique !Dr Bessou : Il existe très peu d'études sur l'origine de la précocité. On sait qu'elle est en partie génétique. D'ailleurs, lorsqu'un enfant intellectuellement précoce est détecté dans une famille, il faut se poser la question pour ses frères et soeurs, même s'ils ne le seront pas forcément. De même, des parents surdoués ont plus de chances d'avoir des enfants surdoués, d'autant plus si le père et la mère le sont tous les deux. Cette origine génétique semble logique : la précocité intellectuelle possède des bases neurobiologiques importantes. Ainsi, les enfants surdoués ont un traitement de l'information plus rapide, plus intuitif et une meilleure mémoire. Une étude menée par le Dr Magnié, neurologue au CHU de Nice a également montré que ces enfants avaient des ressources attentionnelles plus importantes. De plus, leur motricité est plus développée dans les premières années de vie : ils marchent plus tôt et l'apparition du langage est plus précoce.

Doctissimo : On a tendance à considérer l'enfant précoce comme plus isolé, voire plus malheureux. Qu'en est-il réellement ?

Dr Bessou : Il est vrai que ces enfants sont plus fragiles psychologiquement : ce sont des "hypersensibles". Cela les rend plus anxieux, voire même plus dépressifs que les autres enfants. En ce qui concerne leur "isolement", il ne faut pas oublier que ces enfants ont un décalage intellectuel par rapport à leurs camarades du même âge. Ils peuvent alors être rejetés mais certains s'intègrent parfaitement. Il faut savoir qu'il n'y a pas de modèle unique de l'enfant précoce, même si cette fragilité particulière est réelle. Chaque cas est unique.

Doctissimo : Ces enfants ont-ils tous de meilleurs résultats scolaires ?

Dr Bessou : Oui, du moins jusqu'en quatrième. Car avant, ils n'ont pas beaucoup d'efforts à fournir pour réussir. Ensuite, il faut utiliser des méthodes de travail qu'ils n'ont pas forcément acquises. Beaucoup se retrouvent alors en échec scolaire. Globalement, en fin d'études, un tiers est brillant, un tiers est moyen et le dernier tiers est en échec.

Doctissimo : Pensez-vous qu'il faille les placer systématiquement dans des classes spécialisées ?

Dr Bessou : Il faut s'adapter à chaque cas, en fonction du développement affectif, intellectuel et psychomoteur. Ceux qui sont sociaux et adaptés peuvent tout à fait rester dans des classes générales, quitte à sauter quelques années. Bien sûr, il faut un accompagnement spécifique de la part des enseignants. Mais il est vrai que lorsque l'enfant est en décalage ou isolé, le fait de le mettre dans un environnement adapté, avec une équipe spécialement formée, peut être utile. Une autre solution intéressante est de créer des classes comportant un tiers d'enfants précoces. En outre, les camps de vacances destinés aux enfants intellectuellement en avance sont aussi une bonne idée : leurs centres d'intérêt sont souvent spécifiques : sciences, etc. Il est donc essentiel de leur proposer des activités adaptées.

Doctissimo : Sait-on ce que deviennent les surdoués à l'âge adulte ?

Dr Bessou : On a peu de données sur ce devenir. Je viens d'ailleurs de publier dans la revue "La presse médicale", la seule étude sur les adultes surdoués en mai 2003. J'ai interrogé 28 surdoués âgés de 65 à 86 ans qui appartenaient à l'association Mensa (qui regroupe les adultes obtenant un QI supérieur ou égal à 132). La plupart avaient sauté une à trois classes et suivi des études supérieures. Selon différents tests, ils étaient globalement satisfaits de leur vie, avec l'impression de l'avoir réussie. Mais il faut souligner que les adultes surdoués restent fragiles : les pourcentages d'anxiété et de dépression sont plus élevés que dans la population générale. Néanmoins, leur vieillissement est de meilleure qualité : ils gardent des capacités intellectuelles plus importantes avec l'âge, même si l'on assiste à une dégradation plus brutale après 80 ans.

Dr Bessou : "chaque enfant précoce est unique !"

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Doctissimo : Quels conseils donneriez-vous à des parents qui découvrent aujourd'hui la précocité de leur enfant ?

Dr Bessou : Ils doivent être extrêmement attentifs du fait d'un décalage entre leur âge mental et leur affectivité. D'ailleurs on considère souvent les surdoués comme immatures. Or ils ont simplement les besoins affectifs des enfants de leur âge. Les parents ne doivent pas tomber dans le piège de ne pas donner à l'enfant l'affection dont il a besoin, parce qu'il a l'air plus adulte.

Selon moi, ils doivent essayer de prendre en compte ses particularités et sa fragilité. Et surtout qu'ils ne s'inquiètent pas : le fait d'avoir identifié sa précocité est déjà un premier pas essentiel. Avec une prise en charge adaptée, il n'a aucune raison d'aller mal, bien au contraire !

Propos recueillis par Alain Sousa

Bibliographie sélective du Dr Annick Bessou :

"Enquête auprès de l'Association d'Aide à la Reconnaissance des Enfants Intellectuellement Précoces (AAREIP)". Approche Neuropsychologique des Apprentissages chez l'Enfant (ANAE), juin 2002, numéro 67 : pages 125-131. Bessou A., Yziquel M
"L'enfant surdoué, détection et prise en charge". Soins Pédiatrie Puériculture, juin 2002, numéro 206 : pages 10-11. Bessou A, Tyrrel J, Bosson JL, Montani C, Yziquel M, Franco A.
"Satisfaction de vie de 28 surdoués parvenus à 65 ans et plus". La Presse Médicale, 10 mai 2003, Tome 32, numéro 16, pages : 734-739. Bessou A
"Que deviennent les surdoués âgés ?" Mémoire Capacité Nationale de Gérontologie, Université Joseph Fourier, Grenoble, octobre 1999. Bessou A, Montlahuc C.
"Profil psychométrique de 245 enfants intellectuellement précoces au WISC-III". Mémoire Diplôme Universitaire de Neuropsychopathologie des Troubles des Aprentissages Scolaires, Université Claude Bernard, Lyon, juin 2003.

Le site du Dr Bessou , spécialiste des enfants précoces.

Vuaille B, "L'été indien des surdoués âgés". Le Quotidien du Médecin, jeudi 30 mai 2003, numéro 7339, page 12.
Adda A, "Le livre de l'enfant doué", éditions Solar Famille, 1999.
Terrassier JC, Gouillou Ph, "Guide pratique de l'enfants surdoué", éditions ESF, 1998-2002.
Terrassier JC, "Les enfants surdoués ou la précocité embarrassante", éditions ESF, 2002.
Siaud-Facchin J, "L'enfant surdoué. L'aider à grandir, l'aider à réussir", éditions Odile Jacob, 2002.

 

Contacts et sites utiles

Pour aider au quotidien les enfants surdoués, de nombreuses associations proposent conseils et services répondant aux attentes des plus jeunes et de leur entourage. Vous trouverez ci-après les adresses, les sites et les numéros de téléphone de ces structures.

Associations :

Association Nationale Pour les Enfants Intellectuellement Précoces (Anpeip)
Créée en 1971 par Jean Charles Terrassier, Psychologue, l'ANPEIP, est une association de parents d'enfants intellectuellement précoces et de professionnels de l'éducation. Elle organise régulièrement des colloques ainsi que différentes manifestations. De nombreuses antennes existent en région.

ANPEIPAnpeip
26, avenue Germaine
06300 Nice

Tél : 04 93 92 10 53

Email : anpeip.fede@free.fr
Site web : http://www.anpeip.org

Association Française pour les Enfants Précoces (AFEP)
L'AFEP consacre ses activités aux enfants précoces, aide parents et enseignants à mieux les comprendre, à favoriser toutes mesures de nature à prévenir l'échec scolaire et social. Elle organise de nombreux colloques et édite plusieurs brochures.

Association Française pour les Enfants PrécocesAFEP
13 bis rue Albert Joly
78110 Le Vésinet

Tél. : 01 34 80 03 90

Site web : www.afep.asso.fr

Association d'Aide à la Reconnaissance des Enfants Intellectuellement Précoces (AAREIP)
L'Aareip, association de parents d'enfants intellectuellement précoces, a pour but d'informer et de sensibiliser tous les acteurs chargés du suivi et/ou de l'éducation des enfants. Favorable une éducation scolaire spécifique, elle en fait la promotion et organise différentes activités et ateliers.

AAREIPAAREIP
Sylvie MARECHAL (présidente)
50 Hts de Chaffaud
01330 Villars les Dombes

Tél. : 04 74 98 26 52

Email : presidente@aareip-01.org
Site web : http://www.aareip-01.org

AAREIP - Rhône
Chantal AVICE (présidente)
25 boulevard des Provinces
69110 SAINTE-FOY-LÈS-LYON

Tél. : 04 72 16 90 44

Email : chantal.avice@wanadoo.fr
Site web : http://aareip.rhone.free.fr/

Associations de Loisirs, de Rencontre et d'Education pour les Enfants et adolescents Précoces (ALREP)
L'ALREP se préoccupe depuis 1981 de l'éducation et de la scolarisation des enfants et adolescents précoces. Outre ses activités d'information, elle propose des centres de vacances adaptés.

ALREPALREP
Avenue Franklin Roosevelt
30 000 NIMES ( F)

Tél. : 04 66 64 82 51
Fax : 04 66 23 31 31

Email : info@alrep.org
Site web : http://www.alrep.org

Association d'Aide, de Documentation et de Recherche pour Adultes Doués (AADRAD)
Cette Association a pour objectif d'aider et d'accueillir les "adultes doués".

AADRAD
72, montée de l'Observance
69009 LYON

Email : aadrad@free.fr
Site web : http://aadrad.free.fr

Association MENSA
Club international qui permet à des personnes à haut potentiel de tous horizons de se rencontrer.

MENSA FRANCE
20 rue Léonard de Vinci
75116 PARIS
Tél : 06 68 71 11 95

Email : informations@mensa.fr
Site web : http://www.mensa.fr/

Sites Internet d'information :

Enfants Précoces Info
Site Francophone d'informations et d'échanges sur la précocité intellectuelle.
http://www.enfantsprecoces.info/

Enfants intellectuellement précoces sur les ailes (site personnel d'une mère d'enfant précoce)
http://eip.surlesailes.com/

Education des Enfants Intellectuellement Précoces (EEIP)

Site qui propose de nombreux dossiers et liens vers différentes sources d'informations.
http://eeip.free.fr/

Site proposant de nombreuses informations sur les enfants précoces.
http://www.douance.org/

Un site qui se veut le portail de la précocité intellectuelle.
http://www.precoces.org/

Dr Annick Bessou (le site du Dr Bessou, spécialiste des enfants précoces.)
http://www.dr-bessou.org/index.html

Un site qui propose des liens vers les sites de différents pays sur les enfants précoces.
http://www.surdoue.net/

Enfants précoces : le QI ne fait pas tout

Enfants précoces

Un peu plus de 2% des enfants seraient des "surdoués", ou plus exactement intellectuellement précoces. Mais comment vivent-ils cette situation ? Quelles difficultés rencontrent-ils ? Les parents peuvent-ils les aider ? Que deviennent-ils à l’âge adulte ? Pour le savoir, Doctissimo a rencontré Monique de Kermadec, psychologue, et la jeune Sacha, 15 ans.

Enfants précocesSacha : Je devais avoir à peu près 8-10 ans et donc là, on a commencé à m'expliquer ce qu'était la précocité, ce que c'était le QI. On m'a expliqué que moi j'étais dans telle catégorie avec tel QI.

Monique de Kermadec : En général, un enfant précoce, c'est un enfant qui a des aptitudes qui le démarquent des enfants de son âge. C'est un enfant qui a la capacité à gérer très rapidement une information, qui a la capacité à établir des liens aussi de façon très pertinente. La précocité, c'est plus qu'un quotient intellectuel. On a tendance hélas à le résumer à un chiffre. La précocité, c'est une façon de vivre, c'est un état d'esprit. C'est différent d'une personne à l'autre.

On parle souvent de la précocité en terme de QI, mais un enfant peut avoir des talents particuliers, dans le domaine artistique, sportif... Et tous ces talents doivent être pris en compte. On ne résume pas à 125 ou 130 de QI, le potentiel et le talent d'une personne.

Sacha : J'ai pu faire du théâtre comme j'ai pu faire du tennis, j'ai fait beaucoup de sport, beaucoup d'activités culturelles... Mais là actuellement ce qui me passionne vraiment, c'est la danse, le piano, le chant. Ce qui est très artistique même si je sais que j'en ferai pas mon métier parce que indépendamment de ça, c'est vrai que j'aime l'école. La scolarité ça me plaît, d'apprendre...

Comment les parents peuvent-ils accompagner leur enfant pour surmonter les difficultés et faire de cette précocité un réel avantage ?

Monique de Kermadec : Je pense qu'au quotidien c'est d'abord de garder un temps de qualité avec l'enfant, d'avoir un réel dialogue avec l'enfant pour comprendre quelles sont les questions, les problèmes qui peuvent se poser, peut-être aussi pour comprendre ses projets, ses désirs et l'aider à développer au mieux ses projets. S'il y a des problèmes relationnels, ce qui arrive parfois, c'est aussi l'aider à réfléchir sur la façon de trouver "ses" solutions à ses problèmes, pas une solution toute faite !

Les enfants différents, précoces, ou simplement très matures sont souvent montrés du doigt... Peut-on vivre sereinement cette enfance ?

Monique de Kermadec : Pour moi, l'expérience le prouve : on peut être précoce et heureux. Il y a évidemment des enfants précoces qui souffrent et on en entend parler. Je pense que la façon de vivre la précocité va dépendre en grande partie de la façon dont ses parents et son entourage le vivent. Si ses parents le vivent et l'acceptent comme quelque chose de "normal", quelque chose qui n'a pas à être critiqué ou dont on a à se méfier, l'enfant sera à l'aise dans son monde. Si par contre le parent considère que cette intelligence rend impossibles les relations avec les autres de son âge, je crois que l'enfant va s'enfermer dans une tour d'ivoire.

Que deviennent les enfants précoces en grandissant ? Vont-ils tous réussir brillamment ?

Monique de Kermadec : De manière surprenante, on pense que si on a un QI élevé on va forcément réussir. Et dans les faits, le quotient intellectuel n'entre que dans à peu près 1/3 de la réussite d'une personne à l'âge adulte. Il y a des composantes qui sont fondamentales pour réussir, ce sont des aptitudes émotionnelles - une intelligence émotionnelle et plus particulièrement une intelligence sociale -. Comprendre le monde dans lequel on vit, comprendre les relations, savoir les gérer est fondamental pour faire reconnaître ses talents, pour réussir. C'est à dire pour avoir le sentiment de s'épanouir et de trouver sa place dans ce monde.

Les parents sont les premiers alliés de l'enfant, pour l'aider au quotidien et l'accompagner, sans le pousser à réussir à tout prix. Car n'oubliez pas, l'essentiel n'est pas qu'il devienne un petit génie, mais qu'il grandisse  heureux et épanoui !

Reportage Alain Sousa, Florence Lemaire -  Janvier 2007.

 



 

Dossier mis à jour le 9 mai 2012



05/06/2013
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