Histoire de l'activisme pédophile

 

Histoire de l'activisme pédophile

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L'histoire de l'activisme pédophile décrit les formes qu'ont prises l'organisation et l'action de certains groupes de personnes ayant pour objectif l'acceptation de la pédophilie et la modification de la perception sociale envers cette attirance sexuelle, considérée comme maladive ou criminelle dans la plupart des sociétés actuelles.

Né aux Pays-Bas, l'activisme pédophile s'est développé en Europe occidentale et aux États-Unis à l'époque de la libération sexuelle et a connu son apogée à la fin des années 1970, tout en étant très mal perçu par la majorité des populations, avant de connaître un déclin marqué de suspicion lorsque les mouvements homosexuels ont cessé de le soutenir et que les sociétés dans lesquelles il s'était développé l'ont rejeté massivement.

Sommaire

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Les débuts de l'activisme (1950-1970) [modifier]

De sa théorisation par Richard von Krafft-Ebing en 1886 aux années 1950, la seule approche de la pédophilie est psychiatrique. En 1955, la parution de Lolita, roman de Vladimir Nabokov qui montre d'une façon très précise comment peut penser un homme attiré par les jeunes filles prépubères permet au grand public de prendre conscience de l'existence de la pédophilie indépendamment de tout désordre psychologique ou de situation sociale instable.[1] Cependant, il n'existe pas encore d'organisation ni de personnalité visant à faire connaître et accepter la pédophilie.

Constatant le peu de travaux et de connaissances autour de la pédophilie, le peu d'information dont disposent les pédophiles et l'attitude réprobatrice de la psychiatrie envers leur attirance, le Docteur en droit et sénateur Edward Brongersma et le psychologue néerlandais Frits Bernard font ensemble le contact avec le Cultuur en Ontspanningscentrum (Centre de Culture et de Recreation[2], aujourd'hui COC Nederland), association de défense des droits des homosexuels. Brongersma et Bernard ont écrit de 1959 à 1964 plusieurs articles présentant la pédophilie sous un jour positif dans la revue du COC Vriendschap (Amitié), mais la création d'un groupe de travail interne lui est refusée. L'Association Néerlandaise pour la Réforme Sexuelle (Nederlandse Vereniging voor Seksuele Hervorming, NVSH), tête de proue du mouvement pour les libertés sexuelles, a alors une attitude très critique envers les pédophiles[3].

À la même époque, Bernard fonde à La Haye l’Enclave Kring (Cercle de l'Enclave). Ce groupe se définit comme un mouvement visant à « briser les préjugés sur les conséquences des contacts et relations sexuels entre mineurs et adultes, fournir des informations et conseils à ce sujet et mettre en place un programme d'assistance direct ». Une maison d'édition du même nom est fondée en 1958, afin de propager les idées du groupe. Selon Bernard, l’Enclave Kring devient une organisation internationale, avec des soutiens en Europe Occidentale, au Japon, à New York et Hong Kong, où le psychologue tient des conférences[3]. Des publications non liées à l’Enclave Kring, comme les revues néerlandaises Vriendschap (COC), Verstandig Ouderschap (La parenté raisonnable, NVSH), la revue allemande Der Weg zu Freundschaft und Toleranz (La voie de l'amitié et de la tolérance) ou danoise Amigo publient des articles présentant le mouvement sous un jour favorable, toujours selon Bernard.[3] Cependant, l'audience d’Enclave kring reste très faible et ne dépasse guère les cercles d'initiés néerlandais ou allemands[4].

À partir de 1969, en raison de l'évolution sociétale et de la radicalisation des avant-gardes, les positions de la NVSH évoluent, et un groupe de travail sur la pédophilie y est formé[5]. Ce groupe publie en 1972 Sex met kinderen (Le sexe avec les enfants), ouvrage qui présente le bilan de dix années de recherches sur les relations sexuelles entres adultes et enfants, dans l'optique pro-pédophile du mouvement. L'influence de cet ouvrage est assez grande aux Pays-Bas[3] et en Allemagne[6], mais hors de ces deux pays, peu de personnes s'intéressent à la défense de la pédophilie avant le milieu des années 1970.

Dès cette époque, les arguments et revendications des activistes pédophiles sont fixés. Ceux-ci proclament un relativisme concernant la nocivité de relations sexualisées entre enfants et adultes et souhaitent l'intégration des pédophiles dans la société, la déclassification de la pédophilie des listes de troubles mentaux et l'abolition des majorités sexuelles.

L'activisme pédophile dans la Révolution Sexuelle [modifier]

Avec la Révolution Sexuelle, la recherche sur la pédophilie se développe et les pédophiles peuvent s'exprimer plus librement. Se développe un activisme revendicatif, qui cherche à attirer l'attention des médias pour faire avancer sa cause[7]. Les franges les plus avant-gardistes des sociétés[8] estiment que les enfants doivent pouvoir vivre leur sexualité, au moins entre eux et, parfois, dans le cadre de relations inter-générationnelles[9]. Celles-ci restent cependant lourdement pénalisées et l'ensemble de la société comme les avant-gardes féministes les réprouvent en général. Aux Pays-Bas se poursuit le mouvement de fond entamé dans les années 1950 par Bernard et l'activisme pédophile y joue un rôle plus réflexif, plus large et moins combattant que dans les autres pays.

Pays-Bas : une recherche abondante, une société assez réceptive [modifier]

Au début des années 1970, c'est toujours aux Pays-Bas que sont écrits la majorité des articles sur le sujet (la plupart cherchant à définir l'impact à court et long terme de contacts sexuels entre enfants et adultes sur les premiers), à partir de points de vue théoriques comme pratiques, par Bernard, le psychologue Theo Sandfort, l'avocat et politicien Edward Brongersma ou le psychiatre Frans Gieles. Les données utilisées par ces chercheurs proviennent de pédophiles en analyse et d'entretiens avec des adultes et des jeunes qui avaient eu des relations sexuelles avec des adultes dans leur enfance ou leur adolescence. Bernard affirme en 1988[10] qu'à cette époque, en tant que psychologue et qu'expert appelé souvent en cour de Justice, il avait parlé à et analysé « plus d'une centaine d'adultes pédophiles et environ trois cents enfants et adolescents ayant eu des contacts sexuels avec des adultes ». Au sein de l'Association Néerlandaise pour la Réforme Sexuelle (NVSH), le Studiegroep Pedofilie (Groupe d'études sur la pédophilie), regroupe des spécialistes de l'enfance, des psychiatres, des juristes, et fournit un important travail d'information.

Le 22 juin 1979, la NVSH, la Ligue Coornhert pour une réforme de la loi pénale, la Confédération humanitaire et des organisations hollandaises, envoient au parlement du pays et au ministre de la justice une lettre et une pétition demandant la légalisation des rapports sexuels consentis entre enfants et adultes[11]. La pétition était signée par l’Association hollandaise pour l'intégration des homosexuels (COC, la principale organisation homosexuelle du pays) ; la Fédération féministe hollandaise officielle ; tous les cadres du Parti travailliste, alors première force politique du pays, ainsi que de plus petits partis représentés à la chambre basse comme le Parti démocrate-socialiste, le Parti socialiste pacifiste, le Parti démocratique et le Parti radical ; tous les cadres des mouvements de jeunesse des partis libéraux, travaillistes et conservateurs ; un grand nombre d'universitaires, de physiciens, de psychiatres, de psychologues, d'éducateurs, de professeurs ; la Confédération des enseignants protestants ; et quelques personnalités. « Alarmée par le succès de la pétition », les pédopsychiatres de la Société psychiatrique néerlandaise s'opposent à la décriminalisation des rapports sexuels enfants-adultes en arguant que cela aurait risqué d'affaiblir l'autorité parentale.[12]

L'année suivante, la COC déclare que la cause des pédophiles est liée à celle des homosexuels et que la libération des homosexuels ne serait jamais complète sans la « libération des enfants et des pédophiles »[13]. En 1981, la Fondation hollandaise protestante pour un développement familial responsable (PSVG) édite et distribue dans les écoles élémentaires néerlandaises des dizaines de milliers de copies d'un livret illustré intitulé Pedophilia, pour informer les enfants sur ce qu'est la pédophilie.[14] Au début des années 1980, les pédophiles hollandais parlent librement à la télévision de leurs relations avec des jeunes mineurs, et les condamnations deviennent très rares et peu lourdes[15]. Edward Brongersma écrit en 1984 : «  Aux Pays-Bas, la pédophilie est discutée objectivement pendant les cours d'instruction des académies de police. Là, tout comme dans les universités, on s'efforce d'en finir avec les préjugés. »[16]

Europe francophone : le soutien des intellectuels et de la gauche à des activistes solitaires [modifier]

Le statut particulier des intellectuels en France[17], qui avait permis à certains écrivains (Henry de Montherlant, André Gide, Roger Peyrefitte, etc.) d'assumer leurs goûts sans être trop inquiétés, et qui le leur permet encore[18], a aussi permis le développement d'une littérature pédophile à partir de la fin des années 1960, dont Tony Duvert[19] et Gabriel Matzneff[20] sont les deux principales figures. Leurs œuvres, parfois très crues, sont reconnues par la critique : Duvert obtient le Prix Médicis en 1973 pour Paysage de fantaisie et les romans de Matzneff sont généralement bien accueillis[21]. À ce travail littéraire, les deux auteurs ajoutent un travail d'activiste essayiste à partir de 1974, date à laquelle paraissent Le Bon sexe illustré, essai de Duvert paru aux Éditions de Minuit stigmatisant les méthodes d'éducation sexuelle en France, et plus globalement, d'éducation[22], "Les Moins de 16 ans, pamphlet de Matzneff dans lequel celui-ci exalte l'amour des jeunes adolescentes, se justifiant par la littérature, et aussi Émile perverti traité d'anti-éducation écrit par l'universitaire et philosophe René Schérer.

Ce foisonnement théorique, qui s'inscrit dans une perspective révolutionnaire plus que dans la justification d'un goût particulier, est assez bref. En 1976, Schérer et Guy Hocquenghem dirigent un numéro de la revue Recherches sur l'enfance et l'éducation, « soutenu notamment par Michel Foucault et François Châtelet [et qui] marque sans doute l'apogée de ce type de discours » intellectuel sur la pédophilie et l'hébéphilie[23].

Des médias de gauche à grande diffusion contribuent à la diffusion de ces idées[24], en publiant des lettres ou interviews[25] de pédophiles rapportant leur expérience, des pétitions[26] et lettres contestant la validité de la notion d'attentat à la pudeur sans violence sur des mineurs de quinze ans, et en offrant des tribunes à Matzneff[27] ou Duvert[28]. Ces publications relèvent d'une stratégie globale de remise en cause de la société, et sont revendiquées avant tout au nom de la liberté d'expression[29],[30]. Dans la même optique, l'extrême-gauche soutient généralement les pédophiles, que ce soient des groupes informels[31] ou des organisations plus importantes, comme la Ligue communiste révolutionnaire[32].

Cependant, l'élargissement ou non du « jouir sans entraves » aux relations sexuelles entre enfants et adultes est dès 1968 un sujet de débats au sein des groupes militants : la dissolution de Vive la révolution dirigé par Roland Castro en 1971, est due en partie aux débats qui ont suivi le refus exprimé par Hervé Hamon de publier une interview de René Schérer[30].

Une acceptation plutôt minoritaire [modifier]

L'exemple hollandais et celui des intellectuels francophones ne doivent pas masquer la persistance d'un rejet global de la pédophilie par les sociétés. Les adultes ayant des contacts sexuels avec des enfants ou des pré-adolescents sont fortement pénalisés légalement[réf. nécessaire], les pédophiles pratiquants se retrouvent très souvent en prison, puis marginalisés[33], et lorsque les groupes pédophiles se structurent et se font connaître des opinions publiques, les réactions sont souvent très négatives[34].

Au sein même des avants-gardes progressistes, les féministes sont souvent perplexes[35] quant à la réelle possibilité de relations librement consenties entre adultes et enfants, la pédophilie étant considérée comme un miroir de l'aliénation des faibles par le sexe masculin[36]. Le fait que la grande majorité des pédophiles ainsi que des consommateurs de pornographie et de prostitution enfantines soient des hommes vient appuyer cette thèse[37]

La structuration du mouvement [modifier]

À partir du milieu des années 1970 apparaissent des organisations spécifiquement pédophiles, au-delà des associations homosexuelles et de penseurs isolés. Cette radicalisation du mouvement, et la multiplication des groupes jusqu'au milieu des années 1980, tout en permettant aux activistes pédophiles de se rencontrer et d'échanger des idées[38] et de se faire connaître par les opinions publiques, marque le premier pas vers leur rejet.

En Europe du Nord et germanique [modifier]

Le logo de Stiekum
Le logo de Stiekum

En Hollande, en plus du Studiegroep Pedofilie de la NVSH, de nombreux groupes voient le jour, impulsés notamment par l'action prosélyte d'Edward Brongersma et Frits Bernard[39] : le Stiching Studiegroep Pedofilie (SSP) ; le Landelijke Werkgroep Jeugdemancipatie (ex-Pedofilie), groupe spécifique de l'organisation Nederlandse Vereniging Voor Seksuele Hervorming (NVSH -LWGJ) ; Spartacus, éditeur d'une revue en anglais, Pan Magazine, à diffusion internationale, et du guide Spartacus qui cause un scandale au milieu des années 1990 [40] ; à partir de 1982, MARTIJN, seul groupe en Europe qui y existe encore aujourd'hui mais sans avoir beaucoup d'influence.

C'est en Flandre belge que se forme le premier groupe pédophile hors de Hollande, après une conférence donnée à Anvers en avril 1973 par le groupe d'étude sur la pédophilie de la NVSH. Le Studiegroep Pedofilie organise des rencontres hebdomadaires et collecte des informations sur la pédophilie (regroupées dans un centre de documentation basé à Hasselt). En 1981 s'ajoute Stiekum, plus militant (tracts, interventions en milieu institutionnel, à la radio, etc.)[41]. Ces groupes, qui restent plutôt informels, sont à partir de 1984 l'objet d'attaques de partis de droites, dont le Vlaams Blok, qui, leur reprochant « d'habituer les gens au phénomène de la pédophilie  », diffusent dans leurs publications et dans les journaux flamands des appels à les interdire, et organisent des manifestations de protestation lorsque se tiennent en Flandre conférences et débats sur la pédophilie[42].

En Allemagne, le Deutsche Studien und Arbeitsgemeinschaft Pädophilie (DSAP, Société allemande d'étude et de travail sur la pédophilie) regroupe à partir de 1979 plusieurs groupes locaux et publie Befreite Beziehung (douze numéros) puis Die Zeitung. À la fin de 1981, ses deux cents membres, ne parvenant plus à s'entendre, provoquent la dissolution de fait du mouvement. L'Arbeitskreis Päderastie (AKP, Groupe de travail sur la pédérastie), petit groupe de réflexion formé en 1979, devient alors le principal mouvement germanique, bien qu'il s'adresse presque uniquement aux pédérastes. Kinderfrühling, qui reprend l'édition du Befreite Beziehung, naît de la dissolution de la DSAP[43].

Dans d'autres pays d'Europe du Nord, les petits groupes qui existent ont une influence anecdotique, que ce soit le Schweizerische Arbeitsgemeinschaft Pädophilie (SAP) en Suisse, le Paedofil Gruppe au Danemark, le NAFP en Norvège ou le Paedofilia Arbeitsgruppen (PAG) en Suède[39]. En 1985, la Danish Pedophile Association (DPA) est créée au Danemark.

Dans les pays anglophones [modifier]

Un autocollant du PIE diffusé en 1980
Un autocollant du PIE diffusé en 1980

À la fin des années 1970, l'activisme pédophile se développe également au Royaume-Uni et aux États-Unis avec la formation en 1974 en Écosse du PIE (Paedophile Information Exchange, plus tard basé à Londres), et en 1978 à Boston de la NAMBLA (North American Man/Boy Love Association). Ces deux groupes ont une certaine notoriété au début des années 1980 suite au tollé que suscitent les propos de certains de leurs membres, activistes radicaux[44], et à la diffusion à assez large échelle de leurs revues, le Magpie et le NAMBLA Bulletin. En 1984, le PIE se dissout, face à la pression publique[45], alors que la NAMBLA existe toujours (elle avait en 1995 encore environ 1100 membres[46]). Les réactions que suscitent le PIE et la NAMBLA à leurs naissances respectives montrent le peu de réceptivité des sociétés anglophones pour de tels mouvements[47].

Les « cercles de documentation et de réflexion », comme la René Guyon Society, le Childhood Sensuality Circle (CSC, créé en 1975 par Valida Davila[48]) ou la Sexual Freedom League, ont une audience très limitée car ils n'essayent pas de se faire connaître[39].

En Australie est fondé en 1983 (ou 1980) l'Australian Paedophile Support Group, qui se dissout après l'intrusion de policiers en son sein. Ses membres se regroupent alors dans le BLAZE (Boy Lovers and Zucchini Eaters), qui est assez vite rendu inactif par la police[49].

Les mouvements francophones [modifier]

La première organisation pédophile francophone naît dans le cadre de l'« Affaire de Versailles » lorsque paraît dans Libération un appel à participation à une réunion pour constituer le FLIP (Front de libération des pédophiles). Si cette réunion a bien lieu, le FLIP ne lui survit pas, des divergences survenant entre les personnes présentes. Les plus radicaux fondent à la mi-77 le FRED (Front d'action de recherche pour une enfance différente), qui définit en décembre de la même année un programme, publie quelques textes en 1978[50], fait quelques interventions de terrain, puis disparaît début 1979, par manque d'organisation et à cause de dissenssions entre ses membres.[51]

Le premier groupe activiste pédophile francophone à durer est le GRED (Groupe de recherche pour une enfance différente), fondé en juillet 1979, membre du CUARH (Comité d'urgence antirépression homosexuelle) et de l'IGA (International Gay Association). Le GRED tente dans sa revue Le Petit Gredin (10 numéros de 1981 à 1987) « d’élargir son public aux « professionnels » de l’enfance, aux parents eux-même, aux juges et aux éducateurs. Et aux enfants ! » [52] afin d'être un organe de débat plus que de militantisme, attitude que le mouvement adopte également lors des conférences et tables rondes auxquelles il est convié.

Le CRIES (Centre de recherche et d'information sur l'enfance et la sexualité) est fondé en Belgique, suite à la disparation du Groupe d'étude sur la pédophilie (GEP), par Philippe Carpentier afin de « rassembler des gens comme [lui] » indépendamment du mouvement homosexuel[52]. De début 1982 à fin 1986, le CRIES publie vingt-huit numéros de L'Espoir[53]. Cette revue est avant tout un organe militant qui, à travers récits, illustrations et articles sur les mouvements amis, fait l'éloge des amours pédérastiques.

Dans les années 1980, parallèlement à ces organes de mouvements paraissent divers magazines[52] plus ou moins liés à l'activisme pédophile comme Palestra, dirigée par Jean-Manuel Vuillaume et François Valet, qui ambitionnait de « recenser les grandes figures culturelles de l’enfant », ou Gaie France (1986-1993), publiée par Michel Caignet et qui, à ses débuts, soutient pédérastes et pédophiles. De nombreuses revues de photographies sont aussi publiées : Backside (1983-1985)[54], Jean's (1985)[55], Beach Boys (1985-1986), Eklat (1985) et Photokid (1986).

Ces groupes, qui se rattachent encore à l'esprit contestataire post-soixante-huitard et aux mouvements homosexuels, ont cependant conscience d'un changement des mentalités, aussi bien de la part de leurs anciens alliés que de la société en général.[56]

Ils sont par la suite décrédibilisés avec l'implication de leurs leaders dans des affaires de viol sur mineur ou de vente d'images pédopornographies : plusieurs membres du GRED sont impliqués dans l'« Affaire du Coral » en 1983 ; le CRIES disparaît brusquement en 1987 lorsque l'on découvre que, derrière les photos « soft » de L'Espoir, Philippe Carpentier organisait un trafic d'images et de vidéos pédopornographiques impliquant dix-huit pays[57] ; Jean-Manuel Vuillaume est condamné en 1997 pour avoir tourné en Colombie des vidéos pornographiques mettant en scène des adolescents mineurs[58], affaire à laquelle Michel Caignet est également mêlée. Derrière les grandes déclarations sur l'amour réciproque, il semble donc que la plupart de ces revues et mouvements ont aidé, au moins indirectement, à la formation de réseaux pédocriminels.

Des mouvements dispersés [modifier]

Ces mouvements, s'ils se font des publicités réciproques dans leurs publications, sont cependant peu nombreux, peu influents et surtout peu coordonnés, d'où le regret parfois exprimé de l'absence d'une Internationale pédophile[réf. nécessaire], bien que certaines tentatives de regroupement aient été effectuées, souvent à l'échelle nationale.

Les 5 et 6 juillet 1986 la NAMBLA, la SAP suisse, un groupe australien et des mouvements scandinaves se rencontrent à Copenhague. Ils rappellent que le combat pour l'acceptation de la pédophilie dépend du combat pour la liberté sexuelle et que les pédophiles doivent continuer à combattre de front avec les homosexuels, tout en constatant affronter une très vive hostilité de la part des féministes[59]. Cette rencontre, qui survient alors que le mouvement s'essouffle, n'a pas d'effet concret. Actuellement, l'IPCE organise depuis sa création une rencontre annuelle de ses membres mais celle-ci n'accueille que très peu de personnes (quatre en 2006)[60].

Depuis le milieu des années 1980 : le déclin de l'activisme pédophile [modifier]

Malgré l'apparition de nouveaux groupes un déclin de l'activisme pédophile [modifier]

Le logo de Krumme 13.
Le logo de Krumme 13.

Au début des années 1990 est créée l'IPCE (International Pedophile and Child Emancipation[61]), organisation internationale à vocation principalement informative, et qui n'est maintenant présente que sur Internet, et en 1993 Krumme 13, organisation allemande. Krumme 13 se dissout en 2003 et la DPA en 2004, face à l'opprobre publique générale et au manque de soutien de la part des anciens défenseurs de l'activisme pédophile[62]. En 2007, seuls la NAMBLA et MARTIJN continuent à exister sur la place publique.

L'arrivée d'Internet offre un nouveau souffle à l'activisme pédophile, en permettant aux pédophiles attirés par les garçons (Boylovers) et par les fillettes (Girl Lovers) de se retrouver sous le drapeau du Childlove, dont Lindsay Ashford est la figure emblématique. En 1995 est créé BoyChat, bientôt suivi par l'association Free Spirits, qui a pour objectif de fournir des services internets sécurisés aux pédophiles, en 1997, puis par GirlChat. En 2001 est créée par Jeffrey Gold en Floride la Sure Internet Quality Radio, première radio pour Boylovers[63]. Ces rassemblements virtuels de pédophiles les entraînent à se rencontrer hors du net[64]. Les forums restent cependant à faible audience, et plus que de l'activisme, ils constituent des lieux de contact entre pédophiles.

Le 31 mai 2006 est annoncée la création aux Pays-Bas du NVD (Partij voor Naastenliefde, Vrijheid en Diversiteit), parti politique hollandais proposant l'abolition de toute majorité sexuelle, par trois activistes pédophiles, mais comme ce parti propose également d'autres mesures jugées par beaucoup comme fantaisistes (gratuité totale des transports, légalisation de la zoophilie, etc.) sans s'attaquer



06/10/2007
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