Histoire du cinéma français

 

Histoire du cinéma français

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La France exerce depuis plus d'un siècle une influence majeure sur le cinéma européen et même mondial. Des Frères Lumière à Amélie Poulain, de la Nouvelle Vague à l'avant-garde, de Georges Méliès au Centre national de la cinématographie (CNC), du Festival de Cannes à l'exception culturelle, le cinéma français est présent sur tous les fronts. Mis à part l'Inde, c'est actuellement le seul cinéma national alternatif ayant parvenu à se structurer économiquement face au cinéma hollywoodien.

Sommaire

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L'invention [modifier]

Augustin Le Prince, français expatrié en Angleterre, construisit et déposa le 11 janvier 1888, en Angleterre, le brevet d'une caméra de projection cinématographique possédant une seule lentille. Bien avant Jean Le Roy, il fit des essais concluants sur le pont de Leeds et dans sa propriété de Oakwood Grange, Roundhay, Leeds en Angleterre, le 14 octobre 1888. Autrement dit, ce court métrage de quelques secondes est le premier film réalisé au monde, compte tenu de la date de décès (24 octobre 1888), d'un des personnages qui y apparaissent. Ce qui fait de Louis Aimée Augustin Le Prince, l'inventeur du Cinéma[réf. nécessaire].

Des Frères Lumière aux Enfants du Paradis [modifier]

Le cinématographe Lumière [modifier]

Auguste et Louis Lumière
Auguste et Louis Lumière

À la fin du XIXe siècle, pendant les années héroïques du cinéma, la France fournit plusieurs pionniers importants. En premier lieu les frères Auguste et Louis Lumière, inventeurs du cinématographe. Le 13 février 1895, ils déposent le brevet du Cinématographe avant de présenter, le 22 mars 1895, en projection privée à Paris à la Société d’encouragement à l’industrie nationale, la Sortie de l'usine Lumière à Lyon. Après une tournée triomphale en France devant des spectateurs choisis, les Frères Lumière tentent l'expérience commerciale. Le 28 décembre 1895, la première projection publique et payante se déroule à Paris dans le salon indien du Grand Café, 14 Boulevard des Capucines. Au programme notamment l'Arroseur arrosé, le Repas de bébé, la Sortie de l'usine Lumière à Lyon. 35 spectateurs payants sont recensés le premier jour ; 35 francs de recette et 5 francs de bénéfice pour un loyer fixé à 30 francs, l'affaire était encore rentable. Suite aux articles élogieux de la presse parisienne, 2000 à 2500 spectateurs se pressent rapidement tous les jours ; le loyer reste lui fixé à seulement 30 francs par jour pour une durée minimum d'un an, contrat oblige. L'affaire devient très juteuse. 1895 est bien l'an 1 du cinéma.

Le genre en vogue est clairement le documentaire. Les opérateurs se contentent le plus souvent de poser leur caméra pour filmer la vie telle qu'elle est au bout de la rue ou à l'autre bout du monde.

Les frères Auguste et Louis Lumière ont permis le passage délicat entre l'époque des chercheurs et celle des utilisateurs. Et les utilisateurs sont nombreux à se presser chez les Lumière pour se lancer dans la cinématographie.

Le cinéma muet [modifier]

Voyage dans la lune de Méliès
Voyage dans la lune de Méliès

De Charles Pathé à Léon Gaumont en passant par Georges Méliès, les vocations ne manquent pas. Lumière, Pathé et Gaumont montent les premiers empires du cinéma, inondant le monde de leurs productions. Le cinéma est alors exclusivement muet et la barrière de la langue n'existe pas. L'image est elle universelle. On estime que la France produit alors près de 80% des films dans le monde. Il s'agit pour l'essentiel de courts métrages et de serials. Les Français jettent les premières bases des majors actuelles avec contrôle des tournages et des salles. Les Français chassent même sur les terres américaines, sous le nez d'Edison, fou de rage. Ce dernier exige, et obtient, l'expulsion des équipes de tournage françaises et fait notamment fermer en avril 1897 la filiale américaine de la compagnie Lumière.

L'un des premiers à envisager le cinéma non plus comme un témoignage mais comme un art est Georges Méliès. Il utilise les trucs et astuces en usage dans le monde des illusionnistes et les adapte pour le cinéma. Si les Frères Lumière ont inventé le cinématographe, Méliès a mis au monde l'art cinématographique. Il signe ainsi en 1902 le premier film de Science-fiction, le Voyage dans la Lune. Méliès réalise plus de 500 courts métrages, souvent peints à la main, entre 1896 et 1913. Outre Méliès, les autres grands noms du cinéma muet sont le burlesque Max Linder qui sera plus tard la source d'inspiration de Charles Chaplin, et Louis Feuillade réalisateur des premiers serials de la Gaumont : Fantômas et les Vampires.

On conserve aujourd'hui bien peu de films de cette période héroïque qui fut très prolifique. La pellicule était souvent grattée et réutilisée, parfois plusieurs fois, effaçant à jamais nombre d'œuvres. Méliès, lui-même, agissait ainsi.

Le problème du son mobilise quelques esprits et on met en place à Paris plusieurs salles sonorisées dès 1912, le Gaumont Palace au premier chef. Les compagnies sont toutefois hostiles à cette évolution et parviennent à bloquer toute évolution en ce sens. L'enjeu linguistique était déterminant car la France, désormais grignotée par les productions américaines et danoises notamment, ne pouvait pas se permettre le luxe de se contenter du seul marché francophone. On attendra donc deux décennies pour progresser à ce niveau, mais les compagnies françaises n'ont plus alors le gabarit de leurs homologues d'avant-guerre. Dès le déclenchement de la Grande Guerre, tous les tournages sont interdits car la pellicule coûte trop chère en matières premières, toutes dévolues à l'effort de guerre. Les Américains profitent de l'aubaine et dès 1919, 80% des entrées en France sont réalisés par des films américains ! De plus, les règles du jeu cinématographique ont changé avec l'avènement du long métrage. Sonné mais pas k.-o., le cinéma français se relève et voit émerger un mouvement souvent oublié, « l'avant-garde » qui représente avec Marcel Lherbier et Jean Vigo une première école de cinématographie d'importance. Elle se pose, comme il se doit, en réaction à la génération précédente et tire l'essentiel de sa substance d'une aversion définitive contre la guerre. Citons ici le réalisateur Abel Gance qui s'éloigne ensuite des canons de « l'avant-garde » pour signer quelques chefs-d'œuvre du cinéma muet comme le grandiloquent Napoléon (1927). De surcroît, "La roue" que Gance réalise dès 1923 est unanimement considérée comme l'une des oeuvres les plus novatrices de l'époque, tant par la modernité de son montage que par l'établissement d'une sorte de sémantique du film dans la mesure ou il tend à proposer voire à imposer une palette des différents sens d'une même "figure de style" (l'iris et la surimpression notamment). Au lendemain de la première projection Cocteau déclara même qu'il y a le cinéma d'avant et d'après La roue. Hommage d'un maître à un génie trop souvent clabaudé.

Comme réaction, l'état français a implanté en 1928 un contingent de films de 1:7 (un film français par sept films étrangère doit être montré aux cinémas français) pour secourir le film français.[1]

Les débuts du parlant [modifier]

L'arrivée du cinéma parlant est un tremblement de terre qui réveille l'Endormie. 20 salles sonorisées sont recensées en France en 1929 ; elles sont déjà 1 000 en 1931 et 4 250 en 1937. Une belle génération de réalisateurs et une foule d'acteurs talentueux venant le plus souvent du théâtre, permettent la production de plusieurs chefs-d'œuvre. Le public suit, même si on reste très loin des chiffres anglais, typiques d'une civilisation urbaine tandis que la France compte encore la moitié de sa population à la campagne. 150 millions de spectateurs en 1929, 234 en 1931 puis 453 en 1938, la progression est belle. Elle s'arrête provisoirement là, car une grève paralyse pendant plusieurs mois le monde cinématographique français au premier semestre 1939. La guerre met tout le monde d'accord… La période révèle les premières vedettes du cinéma parlant. Citons ici Arletty, Annabella, Louis Jouvet, Victor Francen, Charles Boyer, Mireille Balin, Viviane Romance, Pierre Fresnay, Harry Baur, Charles Vanel, Albert Préjean, Madeleine Renaud, Pierre Blanchar, Fernand Gravey, Pierre Richard-Willm, Fernandel, Jean Gabin, Raimu, Danielle Darrieux et Michel Simon du côté des acteurs, Sacha Guitry, Julien Duvivier, Jean Renoir, René Clair, Jean Grémillon, Henri Decoin, Marcel Pagnol pour ne citer qu'eux, chez les réalisateurs.

1940-1945 : le cinéma sous l'occupation [modifier]

Contrairement à une légende répandue, le cinéma français ne retrouve jamais ses niveaux d'avant-guerre pendant le conflit. Loin de là même. La meilleure année, 1943, on atteint exceptionnellement la barre des 304 millions de spectateurs. Le gâteau se réduit, mais il reste important. Les Enfants du paradis, chef-d'œuvre tourné pendant le conflit, fut réalisé avec une bonne dose de système D afin de compenser les carences financières. Certains acteurs s'imposent alors comme d'immenses stars prestigieuses et populaires : Fernandel, Pierre Fresnay, Gaby Morlay, Michel Simon, Jules Raimu, Albert Préjean, Pierre Richard-Willm. Les disparitions tragiques du monstre sacré Harry Baur et du jeune Robert Lynen symbolisent ces heures sombres .

1945-1980 : qualité française, nouvelle vague, cinémas populaires [modifier]

L'acteur star des années trente Pierre Blanchar se présente comme le porte-parole de la libération française. Contraintes par les accords Blum-Byrnes entre la France et les États-Unis, les salles françaises connaissent un nouveau raz de marée de films américains. Il fallait rattraper quatre ans de guerre, et le Dictateur, réalisé en 1940, est en tête du box-office français en 1945, tout un symbole. Il en est de même pour Autant en emporte le vent. De plus dans les années 1950 et 1960, le cinéma américain connaît son âge d'or. Films noirs, comédies musicales, westerns, comédies sophistiquées interprétées par les grandes stars hollywoodiennes déferlent sur la France, à la grande joie d'une jeune génération de cinéphiles et au grand dam d'une production française qui a du mal à retrouver son lustre d'avant-guerre. En 1946 est créé le Centre national de la cinématographie (CNC) pour organiser et soutenir le cinéma français. Il est placé sous l'autorité du ministère de la Culture. En 1948, une taxe est prélevée sur chaque billet pour aider au redressement de l'industrie cinématographique. Plus tard, André Malraux accentue cette aide financière. Jusqu'à nos jours, les pouvoirs publics vont aider financièrement le cinéma français à résister à la concurrence américaine. Pour compenser leur faiblesse financière, les producteurs français se tournent souvent vers des coproductions avec l'Italie dont le cinéma est en plein essor. Les nombreuses coproductions avec l'Italie créent une interaction très forte entre les deux cinématographies : des stars françaises comme Alain Delon ou italiennes comme Gina Lollobrigida alternent films en France et en Italie.

Dans le même temps, le Festival de Cannes, dont le lancement fut repoussé par la guerre (créé en 1939, mais première édition en 1946), rattrape vite son retard sur son concurrent vénitien et s'affirme, très rapidement, comme le plus prestigieux des festivals cinématographiques. Le festival de Cannes ainsi que de nombreux ciné-clubs qui se créent un peu partout en France aussi bien dans les villes, les établissements scolaires, les entreprises et de nombreuses salles labellisées Art et Essai, permettent au cinéma français de garder une fenêtre ouverte sur le monde.

Par ailleurs, la richesse de la critique cinématographique française, qui s'exprime dans des revues spécialisées comme la Revue du cinéma, les Cahiers du cinéma ou Positif favorise l'éclosion d'une réflexion critique sur le cinéma, incomparable dans le monde, qui enfantera et accompagnera la Nouvelle Vague.

Dans les années 1950, les entrées en salle battent des records, avec une moyenne de 400 millions par an durant la décennie. Cet engouement populaire profite aussi bien aux films américains que français : c'est une période d'euphorie pour le cinéma hexagonal.

La qualité française ou le cinéma de papa [modifier]

Pour attirer un grand nombre de spectateurs et se démarquer du cinéma américain, les producteurs français s'appuient sur les stars d'avant-guerre comme Fernandel, Michel Simon, Jean Gabin, Pierre Fresnay, Charles Boyer, Louis Jouvet, Charles Vanel, Gaby Morlay, Micheline Presle, Danielle Darrieux, Michèle Morgan, Gaby Morlay . Les nouvelles stars sont  : Gérard Philipe et Henri Vidal qui resteront en haut de l'affiche jusqu'à leur mort, Daniel Gélin, Louis Jourdan, Yves Montand, François Périer, Bourvil, Henri Vidal, Georges Marchal, Jean Marais, Simone Signoret, Martine Carol, et il faut attendre 1956 et l'arrivée de la sulfureuse et controversée Brigitte Bardot avec Et Dieu… créa la femme pour qu'émerge une nouvelle grande star française.

Dans l'immédiat après-guerre, le cinéma français rend hommage aux résistants : la Bataille du rail de René Clément sort en 1946 et Jean-Pierre Melville adapte en 1947 le roman de Vercors, le Silence de la mer.

Mais le cinéma français des années 1950 est surtout caractérisé par ce que François Truffaut appelle en 1954 dans son article Une certaine tendance du cinéma français : la qualité française.

Celle-ci est d'abord un cinéma de studio et de scénaristes. Elle est friande d'adaptations littéraires et des films en costumes. Dans cet art du studio et de l'adaptation littéraire, Max Ophuls excelle. Dans le Plaisir, adaptation de nouvelles de Guy de Maupassant, il profite au maximum des possibilités que lui offre le studio. Mais pour Truffaut et la jeune critique française, Ophuls est le cinéaste qui confirme la règle. La qualité française est caractérisée au mieux par des films souvent très bien scénarisés notamment par Jean Aurenche et Pierre Bost, mais manquant de réalisme (studio, dialogues littéraires) : le Diable au corps de Claude Autant-Lara, La Symphonie pastorale de Jean Delannoy, Jeux interdits de René Clément.

La Nouvelle Vague [modifier]

Voir article détaillé : Nouvelle vague

Première génération [modifier]

À l'étroit dans le cadre des studios, une école de cinéastes prend la clé des champs et fonde la Nouvelle Vague. L'éternel débat qui consiste à savoir si la Nouvelle Vague est une révolution de metteurs en scène ou de chefs opérateurs ne sera d'évidence jamais tranché : il s'agit pour cette génération de s'affranchir des contraintes du studio et de la qualité française, au moment où l'industrie sort des caméras plus légères facilitant la tournage à l'épaule et en extérieur.

Le magazine spécialisé les Cahiers du cinéma fondé en 1951 par André Bazin tient un rôle prépondérant dans l'émergence et l'évolution de ce mouvement. François Truffaut et Claude Chabrol sont deux des plus talentueux réalisateurs de cette école, tandis que la place d'égérie revient de droit à Bernadette Lafont. Parmi les films majeurs, citons les Quatre Cents Coups (1959) de Truffaut ou À bout de souffle de Godard (1960) avec Jean-Paul Belmondo et Jean Seberg.

Deuxième génération [modifier]

Cinémas populaires [modifier]

De cape et d'épée [modifier]

Ce genre connut en France ses plus grandes heures de gloire durant des années 1950-60. Gérard Philippe a ouvert la voie avec sa célèbre incarnation de Fanfan la Tulipe en 1952. C'est ensuite Georges Marchal qui prit du panache avec Les Trois Mousquetaires d'André Hunebelle (1953), Le Vicomte de Bragelonne (Il Visconte di Bragelonne) de Fernando Cerchio (1954), Les Aventures de Gil Blas de Santillane (Una Aventura de Gil Blas) de René Jolivet et Ricardo Muñoz Suay (1956). Il céda la place, dès 1957, à Jean Marais qui fut le héros de La Tour, prends garde ! de Georges Lampin et enchaîna avec Le Bossu et Le Capitan en 1960, Le Capitaine Fracasse et Le Miracle des loups en 1961, Le Masque de fer en 1962. Puis c'est Gérard Barray qui prit la relève, principalement dans des réalisations de Bernard Borderie : Les Trois Mousquetaires (en deux époques, 1961), Le Chevalier de Pardaillan (1962) et Hardi ! Pardaillan (1964). Barray fut aussi le Scaramouche (La Máscara de Scaramouche) d'Antonio Isasi-Isasmendi en 1963.

Dans le genre, on trouve également des déclinaisons humoristiques comme Cadet Rousselle d'André Hunebelle (avec François Périer et Bourvil, 1954) ou historiques comme Cartouche de Philippe de Broca, La tulipe noire de Christian-Jaque et Mandrin, bandit gentilhomme de Jean-Paul Le Chanois en 1962. Sans oublier la saga sentimentale d'Angélique Marquise des Anges de Bernard Borderie avec Michèle Mercier (5 films entre 1964 et 1968).

Mais c'est en France que le genre trouvera un nouveau souffle grâce aux deux adaptations réalisées avec succès par Jean-Paul Rappeneau (qu'il avait déjà brillamment abordé en 1971 avec Les Mariés de l'an II) : Cyrano de Bergerac avec Gérard Depardieu (1990) et Le Hussard sur le toit avec Olivier Martinez (1995). Une version féminine, La Fille de d'Artagnan avec Sophie Marceau, réalisée par Bertrand Tavernier en 1994, renforça ce nouvel élan. En revanche, quelques tentatives comiques s'apparentant vaguement au genre n'attirèrent pas beaucoup de public : Le Libertin de Gabriel Aghion (2000) ou Blanche de Bernie Bonvoisin (2002).

Comédies à la française [modifier]

Le polar français d'Audiard à Melville [modifier]

Le vedettariat du cinéma français [modifier]

Les monstres sacrés que sont Harry Baur, Michel Simon, Jules Raimu et Charles Vanel s'imposent dès 1930 . Jules Berry avant-guerre puis Pierre Brasseur après-guerre apportent un charisme et une démesure hors normes à chacune de leurs apparitions . Après les Arletty, Mireille Balin, Darrieux, Ginette Leclerc, Morgan, Gaby Morlay, Micheline Presle, Madeleine Robinson, Viviane Romance et Madeleine Sologne les Martine Carol, Françoise Arnoul et Brigitte Bardot, le peloton de tête des vedettes françaises est dominé par les noms de Jeanne Moreau, d'Annie Girardot et Romy Schneider, de Isabelle Huppert et Nathalie Baye. Ce sont aussi les stars "prisonnières de leur physique" : Dominique Sanda est toujours l'énigmatique, Anny Duperey sa sœur brune, Catherine Deneuve la froide blonde comme sa Belle de jour, Miou-Miou la valseuse au style de gavroche, Claude Jade la jeune fille que chacun voudrait inviter à sa table, Audrey Tautou est son héritière, la fabuleuse Amélie… Les couples célèbres Pierre Fresnay - Yvonne Printemps, Michèle Morgan - Henri Vidal, Daniel Gélin - Danièle Delorme, Georges Marchal - Dany Robin sont fréquemment réunis en tête d'affiche . Les vedettes masculines sont d'après le symboles du sexe comme Jean-Pierre Cassel, Alain Delon ou Jean-Paul Belmondo et hommes profilés comme Jean-Louis Trintignant, Lino Ventura, Michel Piccoli, Philippe Noiret et Michel Serrault. Gérard Depardieu est l'héritier de Jean Gabin, qui est le grand-père cinéphile de Samuel Le Bihan… 1959 restera l'année noire du cinéma français avec la disparition de deux mythes des années cinquante en pleine jeunesse et au sommet de leur popularité : Gérard Philipe et Henri Vidal .

1980 - 2005 : crise et renouveau du cinéma français [modifier]

La concurrence avec la télévision se pose dès cette période. Doucement mais sûrement, le nombre des ménages équipés de téléviseur augmente tandis que celui des spectateurs en salle décroît. Dans son malheur, la France souffre moins que son voisin anglais qui enregistre un véritable effondrement passant de 1,7 milliards de spectateurs en 1947 à 193 millions en 1970. En France, on passe aux mêmes dates de 424 millions à 184 millions. Depuis lors, les recettes françaises seront supérieures à celles enregistrées en Grande-Bretagne. Les Britanniques touchent le fond en 1984 avec 53 millions de spectateurs. En France, le point bas est à 116 millions en 1992. Aujourd'hui, les chiffres des deux côtés de la Manche sont comparables avec un léger avantage à la France (174 contre 167 millions en 2003).

Le rebond du cinéma français s'explique par le renouvellement du parc des salles. Les multiplexes poussent comme des champignons poussant les salles classiques, qui tentent de faire de la résistance, à suivre ce mouvement de rénovation. Les investissements sont élevés mais avec plus de 5 300 salles, la France est le pays d'Europe le mieux équipé.

Le CNC est également un élément explicatif du rebond du cinéma français en permettant d'assurer par roulement un système d'avance sur recettes qui permet la réalisation de nombreux films. On a souvent vilipendé le cinéma français pour son organisation, et une commission d'enquête parlementaire a même étudié le dossier. Les conclusions de cette commission sont édifiantes, car elles brisent nombre de légendes. Le principe du CNC n'implique pas de fonds publics et le parlement français veillera à recommander un système qui, depuis déjà un demi-siècle, a prouvé son efficacité. Les aides publiques existent, mais elles n'atteignent pas les montants enregistrés notamment en Angleterre où les résultats sont décevants. Aujourd'hui, nombre de pays se dotent de structures comparables au CNC.

Le financement du cinéma français [modifier]

Le cinéma français compte trois modes de financement principaux : le compte spécial du Centre national de la cinématographie (CNC), le préachat des groupes de télévision et l'investissement des sociétés de production.

La part du préachat par les chaînes de télévision, qui représentait un tiers du financement d'un film français au début des années 2000, est tombée à un quart en 2005[2]. Le cahier des charges des chaînes de télévision française comprend des obligations importantes en matière de production. Via Studio Canal, Canal + est ainsi tenue de consacrer 20% de ses ressources totales annuelles hors TVA à l’acquisition de droits de diffusions d’œuvres d’expression originale française[3]. Constitué dans une période où la télévision était perçue comme un danger potentiel pour le cinéma, cet encadrement réglementaire marquait la volonté de l'État français d'opérer une synergie entre les deux médias.

Le compte spécial du Trésor, géré par le CNC, repose en grande partie sur une taxe de solidarité prélevée sur les entrées dans les salles de cinéma[4] et sur la taxe sur les diffuseurs télévisuels[5]. Les préfinancements accessibles auprès des chaînes de télévision et du CNC présentent l'avantage de n'exiger qu'un apport limité des producteurs disposant de peu de fonds propres. En moyenne, un tiers du budget d'un film français provient en 2005 de l'apport des sociétés de production. 10% de cette somme est issue de financements étrangers.

Le système français vise donc à favoriser la production, en minimisant le niveau d'investissement des sociétés de production privées. Il entend soutenir la production nationale, en réduisant sa dépendance à l'égard de la demande du marché. Pour ses détracteurs libéraux, il conduit au financement d'un surplus de films non viables économiquement et empêche la constitution de sociétés de production de tailles internationales.

Le cinéma français se caractérise par un nombre important de film produits- autour de 200 en France dans les années 2000 (240 en 2005) dont 160 environ à majorité de financement français- et par la fragmentation des sociétés de production : sur les 156 sociétés ayant produit en film en 2005, 125 n'en ont produit qu'un seul. En moyenne, le budget d'un film français oscille entre 4 et 5 millions d'euros. En 2005, près d'un milliard d'euro a été investi dans le cinéma français dont 370 millions de capitaux étrangers. 72 % des 1390 semaines de tournage estimées pour 2006 se sont déroulées en France.



15/04/2008
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