Hypermonde

 

Hypermonde

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Etymologiquement (racine grecque « huper »), un hypermonde est un monde qui se trouve « au-dessus » ou « au-delà » de notre monde. L'adjectif « hypermondial » est utilisé pour désigner tout ce qui s'y rattache. L'histoire de ce terme fait apparaître deux sens différents, selon le contexte dans lequel il est utilisé.

Sommaire

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Deux acceptions distinctes [modifier]

En science-fiction [modifier]

En 1935, Régis Messac compose le néologisme « hypermonde » lors de la création de la collection littéraire du même nom aux éditions de La Fenêtre ouverte (Issy-les-Moulineaux). Dans son avant-propos à Quinzinzinzili, premier volume de la collection, Régis Messac introduit ainsi la définition de l’hypermonde :

« Rien ne s’use plus vite que l’exotisme littéraire, Rien de plus monotone que les procédés employés pour « recréer » l’atmosphère des pays lointains. (…) Que ce soit à Kharbine, à Ceylan, à Santiago, à Salonique, à Honolulu ou à Chicago, il y a toujours des hommes qui mangent ou qui boivent, qui chantent ou qui pleurent, qui s’entretuent ou font l’amour. Toujours un ciel et une terre, des animaux et des arbres – ou pas d’animaux et pas d’arbres, ce qui n’en est que plus monotone. Et Paul Morand lui-même devient impuissant à déclencher le petit choc, le frisson du nouveau.
Alors, on se prend, comme Alexandre, à souhaiter d’autres mondes. Ces mondes, ils n’existent que pour les voyageurs en chambre. »

Puis il donne des hypermondes cette première défnition :

« Ce sont les mondes hors du monde, à côté du monde, au-delà du monde, inventés, devinés ou entrevus par des hommes à la riche imagination, des poètes. Il faut pour les visiter entreprendre les voyages imaginaires, les voyages impossibles. »

Ce premier sens du terme se retrouve aujourd'hui dans l'univers de la science-fiction, comme en témoigne l'usage qu'en fait Serge Lehman dans le titre de l'introduction à son anthologie Chasseurs de chimères, l’âge d’or de la science-fiction française (éditions Omnibus, 2006).

En philosophie politique et sociale [modifier]

En 1990, l'expression « hypermonde » est employée par Pierre Berger pour désigner, pour la première fois, l'espace immatériel créé par la convergence des technologies de l'information. En 1998, Jacques Attali apporte une dimension géopolitique au terme en intégrant dans sa définition l'influence des lois du marché.

En 2006, Gérard Ayache développe dans son livre La Grande confusion l'idée que l'hypermonde n'est pas seulement une expression métaphorique, mais un concept. L’hypermonde serait consubstantiel du marché mondialisé et de l’hyper-information, le marché et l’information en étant l’effet et la cause. Selon Ayache, le concept de « mondialisation » qui est utilisé désormais communément sur l’ensemble de la planète apparaît insuffisant pour comprendre le monde actuel. Il limite l’analyse à la seule prédominance de l’économique ; il connote des concepts dépassés tels que l’impérialisme pour rendre compte de la réalité ; il ne traduit pas suffisamment le poids de l’hyper-information dans la reconfiguration de la société et des individus ; et il ne permet pas d’envisager son processus comme un phénomène anthropologique, obéissant aux lois de l’espèce humaine.

Bibliographie [modifier]

  • Régis Messac, Quinzinzinzili, 1935 [détail des éditions].
    L'avant-propos de l'auteur contient la première définition de l'hypermonde.
  • Serge Lehman (présentation de), Chasseurs de chimères, Omnibus, Paris, 2006
  • Jacques Attali, « Hypermonde et géopolitique », Revue Documentaliste-Sciences de l'information, 1998, vol. 35, no 3
  • Gérard Ayache, La grande confusion, France Europe Éditions, 2006 (ISBN 284825159X)

Voir aussi [modifier]

Articles connexes [modifier]

Liens externes [modifier]



11/11/2007
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