Implication de la famille : trouver le bon dosage ?
CTAH
Implication de la famille : trouver le bon dosage ?
25/05/2012
Auteur : Dr Hantouche
Bipo / Cyclo > Bipolarité adulte > Amour, sexe, couple
Une prise en charge d’un cyclothymique ne pourra jamais être un succès tant que le cyclothymique est mal compris au sein de sa famille ou de son couple.
Il est bon de rappeler qu’il n’y a pas d’attitude idéale ou positive face à un membre de la famille qui souffre d’une cyclothymie. En fait, il existe autant d’avantages et d’inconvénients avec un entourage qui est trop impliqué dans la maladie qu’avec un entourage neutre, indifférent ou même hostile et antagoniste.
Cette question est malheureusement peu explorée. Dans la pratique, la majorité des psychiatres en France sont contre l’implication de l’entourage (parents, conjoint, famille) dans le processus des soins et cela est à dénoncer car le patient a besoin du soutien de ses proches, et la famille a besoin de conseils et d’écoute pour s’investir correctement. De plus, les études réalisées sur le rôle de la famille ont été focalisées sur la bipolarité « classique » (ou trouble BP-I) et rarement sur la famille des cyclothymiques.
David Miklowitz, un expert international de la question des familles des patients bipolaires, a mis en place une approche désignée FFT (Family-focused therapy) ou thérapie focalisée sur l’intervention familiale (figure). Elle est censée doter la famille d’une série de connaissances sur le trouble bipolaire dans le but de comprendre et de faciliter les changements d’attitudes et de conduites et d’améliorer les stratégies d’affrontement avec le patient bipolaire. Cette thérapie est basée sur le fait que l’évolution de la bipolarité dépend des attitudes de la famille. Par exemple, dans les familles avec un niveau élevé d’expression émotionnelle (et de critiques), le taux de rechutes est plus important par rapport aux autres familles.
Les études scientifiques, réalisées pour explorer les bénéfices de cette thérapie ont apporté des résultats positifs et prometteurs. En effet, les résultats s’expriment en termes d’une meilleure adhésion des patients à leurs traitements (ce qui est nécessaire pour éviter les rechutes des épisodes maniaques) et d’une meilleure communication au sein de la famille (ce qui est garant d’un moindre risque de rechutes dépressives).
A défaut d’avoir des études scientifiques chez les familles des cyclothymiques, nous avons l’habitude au CTAH de pratiquer ce genre de thérapie en individuel, en consacrant un peu de temps pour recevoir la famille (si elle est présente et si le patient est d’accord !) lors du bilan clinique initial, l’écouter et lors des séances de suivi, leur délivrer les informations et les conseils nécessaires pour aider et soutenir au mieux le patient cyclothymique.
Cette démarche est systématique avec les jeunes patients. Par contre, elle est éclectique chez les adultes, plus souvent focalisée sur le conjoint.
Cette démarche de recevoir et discuter avec la famille est souvent une opportunité de découvrir qu’un membre de la famille est aussi cyclothymique. La présence de deux bipolaires au sein de la même famille est liée à un degré plus important d’altérations de la communication et de l’entente intrafamiliale.
Notre expérience montre à l’évidence qu’une prise en charge d’un cyclothymique ne pourra jamais être un succès tant que le cyclothymique est mal compris au sein de sa famille ou de son couple, est piégé dans des scénarios répétés de conflits, de critiques, de jugements péjoratifs… des scénarios où tous les acteurs sont responsables. L’objectif est de faciliter la mise en place d’une communication plus saine et fluide, basée sur le respect et le soutien du patient cyclothymique et sur l’implication de ce dernier dans cet objectif (meilleure stabilité, acceptation de ses défauts, application d’une certaine discipline, reconnaissance de l’aide des autres, identification et annonce du début des épisodes…).
Il est évident qu’un traitement efficace, qui apporte une stabilité de la cyclothymie, est nécessaire pour compléter la prise en charge avec une intervention familiale ou dans le couple. Ainsi, les parents ou le conjoint doivent être avertis des délais d’action du traitement qui varient entre un et plusieurs mois – un délai au cours duquel ils sont invités à être patients, compréhensifs et empathiques. L’idée est de créer, autant que possible, un climat propice aux changements positifs qui sont attendus du traitement stabilisateur.
Nous souhaitons grâce aux témoignages des patients et de leurs proches connaître un peu plus les besoins et les problèmes relatifs à l’entourage proche des cyclothymiques.
Cette question est malheureusement peu explorée. Dans la pratique, la majorité des psychiatres en France sont contre l’implication de l’entourage (parents, conjoint, famille) dans le processus des soins et cela est à dénoncer car le patient a besoin du soutien de ses proches, et la famille a besoin de conseils et d’écoute pour s’investir correctement. De plus, les études réalisées sur le rôle de la famille ont été focalisées sur la bipolarité « classique » (ou trouble BP-I) et rarement sur la famille des cyclothymiques.
David Miklowitz, un expert international de la question des familles des patients bipolaires, a mis en place une approche désignée FFT (Family-focused therapy) ou thérapie focalisée sur l’intervention familiale (figure). Elle est censée doter la famille d’une série de connaissances sur le trouble bipolaire dans le but de comprendre et de faciliter les changements d’attitudes et de conduites et d’améliorer les stratégies d’affrontement avec le patient bipolaire. Cette thérapie est basée sur le fait que l’évolution de la bipolarité dépend des attitudes de la famille. Par exemple, dans les familles avec un niveau élevé d’expression émotionnelle (et de critiques), le taux de rechutes est plus important par rapport aux autres familles.
Les études scientifiques, réalisées pour explorer les bénéfices de cette thérapie ont apporté des résultats positifs et prometteurs. En effet, les résultats s’expriment en termes d’une meilleure adhésion des patients à leurs traitements (ce qui est nécessaire pour éviter les rechutes des épisodes maniaques) et d’une meilleure communication au sein de la famille (ce qui est garant d’un moindre risque de rechutes dépressives).
A défaut d’avoir des études scientifiques chez les familles des cyclothymiques, nous avons l’habitude au CTAH de pratiquer ce genre de thérapie en individuel, en consacrant un peu de temps pour recevoir la famille (si elle est présente et si le patient est d’accord !) lors du bilan clinique initial, l’écouter et lors des séances de suivi, leur délivrer les informations et les conseils nécessaires pour aider et soutenir au mieux le patient cyclothymique.
Cette démarche est systématique avec les jeunes patients. Par contre, elle est éclectique chez les adultes, plus souvent focalisée sur le conjoint.
Cette démarche de recevoir et discuter avec la famille est souvent une opportunité de découvrir qu’un membre de la famille est aussi cyclothymique. La présence de deux bipolaires au sein de la même famille est liée à un degré plus important d’altérations de la communication et de l’entente intrafamiliale.
Notre expérience montre à l’évidence qu’une prise en charge d’un cyclothymique ne pourra jamais être un succès tant que le cyclothymique est mal compris au sein de sa famille ou de son couple, est piégé dans des scénarios répétés de conflits, de critiques, de jugements péjoratifs… des scénarios où tous les acteurs sont responsables. L’objectif est de faciliter la mise en place d’une communication plus saine et fluide, basée sur le respect et le soutien du patient cyclothymique et sur l’implication de ce dernier dans cet objectif (meilleure stabilité, acceptation de ses défauts, application d’une certaine discipline, reconnaissance de l’aide des autres, identification et annonce du début des épisodes…).
Il est évident qu’un traitement efficace, qui apporte une stabilité de la cyclothymie, est nécessaire pour compléter la prise en charge avec une intervention familiale ou dans le couple. Ainsi, les parents ou le conjoint doivent être avertis des délais d’action du traitement qui varient entre un et plusieurs mois – un délai au cours duquel ils sont invités à être patients, compréhensifs et empathiques. L’idée est de créer, autant que possible, un climat propice aux changements positifs qui sont attendus du traitement stabilisateur.
Nous souhaitons grâce aux témoignages des patients et de leurs proches connaître un peu plus les besoins et les problèmes relatifs à l’entourage proche des cyclothymiques.