Jean Bouise
Jean Bouise
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Jean Joseph Bouise, acteur français, né le 3 juin 1929 au Havre, décédé le 6 juillet 1989 à Lyon. Habitué des seconds rôles, il apparaît régulièrement au cinéma depuis le milieu des années 60 jusqu’à son décès en 1989.
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Un grand second rôle [modifier]
Né au Havre, diplômé de l'École supérieure de chimie de Rouen, Jean Bouise suit un stage de théâtre en 1950. Il rencontre ensuite Roger Planchon et participe à la naissance du Théâtre de la Comédie de Lyon. Il sera aussi de l'aventure du Théâtre de la Cité de Villeurbanne, devenu le T.N.P. en 1972. Il jouera dans les pièces mises en scène par Roger Planchon, mais aussi dans les classiques du répertoire : Georges Dandin, Tartuffe, Le brave soldat Schweick, etc.
Il décroche son premier rôle au cinéma en 1962 dans L'autre Cristobal, d'Armand Gatti. Le film sera présenté au Festival de Cannes de 1963, mais jamais distribué en salle. Il sera ensuite le Capitaine Haddock dans Tintin et les oranges bleues. De film en film, Jean Bouise devient un des incontournables seconds rôles du cinéma français. Il apparaît ainsi dans Les choses de la vie (Claude Sautet), Monsieur Klein (de Joseph Losey), Z et L'Aveu (de Costa-Gavras). Il sera inoubliable dans Le Vieux Fusil de Robert Enrico, et deviendra par la suite un acteur des acteurs fétiches de Luc Besson : vieil homme qui réapprend à parler à Pierre Jolivet dans Le Dernier Combat, chef de station dans Subway, oncle Louis dans Le Grand Bleu et attaché à l'ambassade d'URSS en France dans Nikita (qui sera son dernier rôle).
Son jeu retenu et nuancé, sa moustache fournie, sa voix profonde, ses petits yeux de myope masqués derrière des lunettes, le destinent souvent à des rôles inquiétants, mais également à des personnages pleins d’humanité, dans lesquels il s’avère particulièrement touchant. Il est ainsi devenu un des plus grands "seconds rôles" du cinéma français.
Masquant sa maladie derrière sa bonne humeur (« Il a disparu sans qu'on s'en aperçoive », remarquait Luc Besson, dans son hommage), il décède le 6 juillet 1989 à l'Hôpital Léon-Bérard de Lyon, d'un cancer du poumon. Son dernier film, Nikita (qu’il ne verra jamais fini), lui sera dédié par Luc Besson. Il est enterré, sous une dalle presque anonyme, au cimetière de Saint-Hilaire-de-Brens, dans l'Isère.
Il était l'époux de la comédienne Isabelle Sadoyan.
Filmographie [modifier]
Acteur [modifier]
Années 1960 [modifier]
- 1963 : El Otro Cristóbal - L'autre Cristobal d'Armand Galli
- 1963 : La meule - court métrage de René Allio
- 1963 : La Foire aux cancres de Louis Daquin : le directeur
- 1964 : Soy Cuba ou Ja-Kuba de Mikhaïl Kalatozov : Jim
- 1965 : Tintin et les oranges bleues de Philippe Condroyer : le capitaine Haddock
- 1965 : La Vieille Dame indigne de René Allio : Alphonse
- 1965 : Ubu roi (télévision) : Père Ubu
- 1966 : La guerre est finie d'Alain Resnais : Ramon
- 1966 : Avec la peau des autres de Jacques Deray : Margeri
- 1966 : Un dessert pour Constance - court métrage de Sarah Maldoror
- 1966 : Orage - court métrage de Gérard Grenier
- 1966 : Le chagrin d'Ernst Loberlin - court métrage de Christine Riche
- 1968 : Les Hors-la-loi de Tewfik Fares : Marc
- 1968 : Le Mois le plus beau de Guy Blanc : le curé
- 1969 : L'Américain de Marcel Bozzuffi : le garçon de café
- 1969 : Z de Costa-Gavras : Georges Pirou
Années 1970 [modifier]
- 1970 : Mourir d'aimer d'André Cayatte : le juge des mineurs
- 1970 : Le Chien qui a vu Dieu (télévision) : Defende Sapori
- 1970 : Les Choses de la vie de Claude Sautet : François
- 1970 : L'Aveu de Costa-Gavras : patron de l'usine
- 1971 : La Mort des capucines (télévision) : Durant
- 1971 : Les Nouvelles Aventures de Vidocq (feuilleton TV) : le maire de Bargeville
- 1971 : Mon fils (feuilleton télé)
- 1971 : Rendez-vous à Bray d'André Delvaux : le rédacteur en chef
- 1971 : La Poudre d'escampette de Philippe de Broca
- 1971 : Out 1 : Noli me tangere de Jacques Rivette et Suzanne Schiffman: Warok
- 1971 : Les Bottes de sept lieues (télévision) : le marchand
- 1972 : Out 1 : Spectre de Jacques Rivette : Warok (version courte d'Out 1 : Noli me tangere)
- 1972 : Les Feux de la Chandeleur de Serge Korber : Yves Bouteiller
- 1972 : Les Camisards de René Allio : le cocher
- 1972 : L'Attentat de Yves Boisset
- 1972 : Les Caïds de Robert Enrico : Murelli
- 1973 : Les Granges brulées de Jean Chapot : le journaliste
- 1974 : Madame Bovary (télévision) : Charles Bovary
- 1974 : Le Retour du grand blond d'Yves Robert : le ministre
- 1975 : Folle à tuer de Yves Boisset: Rosenfeld
- 1975 : Dupont Lajoie d'Yves Boisset : Inspecteur Boulard
- 1975 : La Brigade de René Gilson : Charles
- 1975 : Section spéciale de Costa-Gavras : le conseiller Linais
- 1975 : Le Vieux Fusil de Robert Enrico : François
- 1976 : Monsieur Klein de Joseph Losey : le vendeur
- 1976 : Mado de Claude Sautet : André
- 1977 : Le Juge Fayard dit Le Shérif d'Yves Boisset : le procureur général Arnould
- 1977 : Un neveu silencieux de Robert Enrico : Alexandre
- 1977 : Le Point de mire de Jean-Claude Tramont : Bob
- 1977 : Carole - court métrage de Dominique Maillet]]
- 1977 : Coup de foudre de Robert Enrico - Film resté inachevé
- 1977 : Mort d'un pourri de Georges Lautner : Commissaire Pernais
- 1978 : Les Petits Câlins de Jean-Marie Poiré : le père de Sophie
- 1978 : Sale Rêveur de Jean-Marie Poiré : Robert
- 1978 : Les Routes du sud de Joseph Losey : le métayer
- 1978 : Un papillon sur l'épaule de Jacques Deray : le docteur
- 1978 : L'anniversaire de Georges - court métrage de Patrick Traon
- 1979 : Coup de tête de Jean-Jacques Annaud : le président Sivardière
- 1979 : Un neveu silencieus de Robert Enrico
- 1979 : Paco l'infaillible de Didier Haudepin: Ambroise
Années 1980 [modifier]
- 1980 : Ferdinand - court métrage de Dominique Maillet
- 1980 : Anthracite d'Édouard Niermans : le recteur
- 1980 : Le Moustique (télévision) : Gattier
- 1981 : Le Voleur d'enfants (télévision) : Herbin
- 1981 : Victor - court métrage de Dominique Maillet
- 1981 : Un dessert pour Constance (télévision) : M. Broccart
- 1982 : L'Épingle noire (feuilleton télé) : Margonne
- 1982 : Le Voyageur imprudent (télévision) : le juge Vigne
- 1982 : Mérette (télévision) ¹ : le pasteur Magnoux
- 1982 : Paris-Saint-Lazare (feuilleton télévisé) : Paul Tasson
- 1982 : Hécate de Daniel Schmid : Vaudable, consul de France
- 1982 : Bluff - court métrage de Philippe Bensoussan - Le docteur
- 1983 : Si j'avais mille ans de Monique Einckell
- 1983 : Credo (télévision) de Jacques Deray : le Père Serge
- 1983 : Le Dernier Combat de Luc Besson : le docteur
- 1983 : Édith et Marcel de Claude Lelouch : Lucien Roupp
- 1983 : Pablo est mort (télévision) : Donadieu
- 1983 : La Bête noire de Patrick Chaput: Pépé, le facteur
- 1983 : Équateur de Serge Gainsbourg: le procureur
- 1983 : Au nom de tous les miens de Robert Enrico : Dr Ciljimaster
- 1984 : L'Air du crime de Alain Klarere: M. Stutz
- 1984 : Le Mystérieux Docteur Cornélius (feuilleton télévisé) : Fritz Kramm
- 1984 : Pas de repos pour Billy Brakko - court métrae de Jean-Pierre Jeunet : Récitant (voix)
- 1984 : En garde - court métrage de Serge Canaud
- 1984 : Ne quittez pas - court métrage de Sophie Schmidt
- 1984 : Noces de soufre (télévision) : l'inspecteur Verdier
- 1985 : La Petite Fille modèle (télévision) : le détective
- 1985 : Au nom de tous les miens (feuilleton télé) : Dr Celjmaster
- 1985 : Partir, revenir de Claude Lelouch : le curé
- 1985 : Subway de Luc Besson : le chef de station
- 1985 : Strictement personnel de Pierre Jolivet : le commissaire
- 1985 : Sans odeur - court métrage de Yann Legargeant
- 1985 : Dans les griffes de Thullius - court métrage de Didier Fontan
- 1985 : Le hasard mène le jeu - court métrage de Pierre Chenal : le commissaire
- 1986 : Made in Belgique - court-métrage de Antoine Desrosières
- 1986 : Zone Rouge de Robert Enrico : Antoine Sénéchal
- 1986 : L'Amour tango (télévision) : Louis
- 1986 : La Dernière Image de Mohamed Lakhdar Hamina: Langlois
- 1986 : Le château d'Azatoth - court métrage de Clément Delage
- 1987 : Dernier Été à Tanger de Alexandre Arcady : Max Pasquier
- 1987 : Dandin de Roger Planchon - Il interprète les chansons seulement
- 1987 : L'Été en pente douce de Gérard Krawzyck : Olivier Voke
- 1987 : Châteauroux district de Philippe Charizot: le commissaire Feuille
- 1987 : Jenatsch de Daniel Schmid: Dr Tobler
- 1987 : Spirale de Christopher Frank : Jean-François
- 1987 : De guerre lasse de Robert Enrico : Roth
- 1988 : Puissance de la parole court-métrage de Jean-Luc Godard
- 1988 : Le Grand Bleu de Luc Besson : L'oncle Louis
- 1988 : L'Œuvre au noir de André Delvaux: Campanus
- 1989 : Mortelle Saison (télévision) : Joseph Laffaye
- 1989 : Un été d'orages de Charlotte Brandstorm: Robert
- 1989 : La Révolution française de Robert Enrico : Maurice Duplay
- 1990 : Nikita de Luc Besson: l'attaché d'ambassade
Distinction [modifier]
Liens externes [modifier]
- Fiche IMDB
- L'hommage de Luc Besson
- Témoignage de l'un de ses amis, le Garde-mots
- ¹ Film: Mérette, une archive de la Télévision suisse romande.
ATTACHÉ D'AMBASSADE
Jean Bouise
Jean Bouise est comme Jean Reno un habitué des films de Besson. Il a été successivement le viel homme qui réapprend à parler à Pierre Jolivet dans LE DERNIER COMBAT, le chef de station dans SUBWAY, l'oncle Louis dans LE GRAND BLEU. Il finit sa carrière et sa vie discrètement fidèle à son image avec un petit rôle dans NIKITA. Besson lui a dédié le film.
"La disparition de Jean Bouise a été un événement affreux, affreux. Sincèrement, depuis quinze ans que je suis dans le cinéma, c'est l'être le plus adorable que j'aie rencontré. C'était un type généreux, le coeur sur la main. Le genre d'homme qui, sur un court-métrage de jeunes, prenait le chèque que les gars étaient tout fiers de pouvoir lui donner, disait merci et ne le touchait jamais... Il le déchirait en rentrant chez lui. Il avait la faculté de donner le moral à tout le monde : il arrivait quelquefois à des moments du tournage où l'on était à bout, et il racontait des histoires, il nous remontait, il insufflait la pêche à tout le plateau. Il était vraiment très positif. Et tellement bon comédien qu'il a réussi à nous faire croire, pendant tout le tournage, qu'il allait de mieux en mieux.
A présent, avec le recul, je me rends compte que physiquement, il allait en fait de moins en moins bien. Mais lui vous expliquait que là, justement, il était fatigué sous le coup du traitement mais que maintenant, il allait vers l'amélioration, etc. On arrivait tellement à le croire, qu'il a disparu sans qu'on s'en aperçoive... Il ne s'est jamais plaint, jamais, alors on était persuadés qu'il allait mieux. Et ça, c'est terrible, parce qu'il est parti sans crier gare, d'un coup, en nous laissant comme ça, alors qu'on avait encore des tas de choses à lui dire, des tas de choses... Quand j'ai fait le montage du film, il y a eu des moments de peine, les premières fois où je l'ai retrouvé dans les rushes : monter quelqu'un qui a disparu, auquel on tenait, c'est vraiment dur. je n'oublierai jamais cet homme là."