La Guerre du feu (film)
La Guerre du feu (film)
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La Guerre du feu est un film franco-canadien réalisé par Jean-Jacques Annaud, sorti sur les écrans en 1981.
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Synopsis [modifier]
Au Paléolithique, la tribu des Ulam connaît l'usage du feu et sait le conserver mais ne sait pas le produire. Elle est attaquée par la tribu primitive des Wagabou qui souhaite lui voler le feu. Suite à cette attaque de nombreux Ulam sont tués et le feu s'éteint. Trois survivants, Naoh, Amoukar et Gaw, sont envoyés à la recherche du feu. Au cour de leur périple, ils devront affronter de nombreux dangers dont des tigres à dent de sabre et un groupe d'anthropophages, les Kzamm. En affrontant ce groupe, ils faciliteront la fuite d'une de leurs prisonnières, Ika. Celle-ci appartient à la tribu des Ivaka, plus évolués physiquement et technologiquement. Les Ivaka savent produire le feu par friction à l'aide de deux baguettes de bois. Porteurs de cette nouvelle technique, Naoh, Amoukar et Gaw peuvent retourner auprès des leurs accompagnés d'Ika, devenue la compagne de Naoh.
Fiche technique [modifier]
- Titre : La Guerre du feu
- Autre titre original : Quest for Fire
- Réalisateur : Jean-Jacques Annaud
- Conseillers : Anthony Burgess pour le langage, Desmond Morris pour le comportement
- Scénario : Gérard Brach, d'après le roman éponyme de Rosny Aîné, La Guerre du feu
- Directeur de la photographie : Claude Agostini
- Musique : Philippe Sarde
- Production : Véra Belmont pour Belstar Production, Jacques Dorfmann pour Stéphan Films (France) ; Denis Héroux et John Kemeny pour Famous Players, International Cinemedia Centre Ltd., Royal Bank of Canada et Ciné Trail (Canada)
- Montage : Yves Langlois
- Dates de sortie : 16 décembre 1981 (France), 10 février 1982 (Canada)
- Durée : 96 minutes
- Genre : film (pré)historique
Distribution [modifier]
- Everett McGill : Naoh
- Rae Dawn Chong : Ika
- Ron Perlman : Amoukar
- Nameer El Kadi : Gaw
- Gary Schwartz : Rouka
- Kurt Schlegl
La question du réalisme [modifier]
La promotion du film mit en avant qu'aucune des situations et choix de la mise en scène n'était contraire aux connaissances scientifiques de l'époque. Toutefois de nombreux points sont en désaccord, parfois profond, avec les données disponibles au moment de la réalisation du film.
- L'action est située il y a 80 000 ans et associe des types humains à des degrés d'évolution très différents, dans des forêts caducifoliées évoquant l'Europe. Les Ulam présentent des traits anatomiques évoquant les Néandertaliens et les Ivaka évoquent des Hommes anatomiquement modernes (Homo sapiens). Il y a là un premier anachronisme, accentué par la présence de deux autres types humains plus archaïques (Wagabou et Kzamm).
- L'importance du feu comme agent de survie du groupe, censé protéger du froid et éloigner les bêtes féroces, relève plus du cliché et de l'imagination conditionnée que de la réalité préhistorique : l'Homme est apparu il y a près de 3 Ma et a survécu sans feu jusqu'à - 400 000 ans. L'étape de connaissance du feu sans maîtrise de sa production est théorique et peu probable dans la mesure où les techniques de production de feu par percussion ou par friction sont extrêmement simples et compatibles avec les connaissances techniques dont témoignent les outils de pierre.
- Certains prétendent que la notion même de guerre est un anachronisme pour le Paléolithique, mais Laurence Keeley dans Les guerres préhistoriques (Editions du Rocher) estime au contraire que les conflits de chasseurs cueilleurs étaient plus meurtriers que nos guerres modernes. L'objet de cette guerre la rend d'autant plus improbable que le feu peut aisément être partagé.
- L'image associée aux humains dans le film est celle d'une animalité grossière, sans commune mesure avec l'image que nous renvoient les productions matérielles et les réalisations attestées des groupes humains d'il y a 80 000 ans : démarche et gestuelle simiesque (la bipédie a plus de 3 Millions d'années !), absence d'attention pour les morts (les premières sépultures ont 100 000 ans), outillage lithique quasiment inexistant, réflexes animaux (les héros bavent en voyant passer le gibier au loin).
- Paradoxalement, l'une des rares tentatives d'humanisation des Ulam, le dégoût vis à vis de l'anthropophagie, est encore un échec puisque celle-ci est attestée tout au long du Paléolithique et au-delà.
- Les Ivaka utilisent le propulseur, qui n'est attesté que depuis le Solutréen (-22 000/ -17 000 ans).
- Enfin, les éléments concernant les relations sociales et la domination masculine brutale ne sont évidemment appuyés par aucun argument scientifique.
Si la Guerre du feu a amené le grand public à s'intéresser à la Préhistoire, il a également contribué à perpétuer de nombreux clichés infondés ainsi qu'une image peu avantageuse des groupes humains préhistoriques, encore ancrés dans une forme de pré-humanité bestiale. Il convient de rappeler qu'il s'agit d'une œuvre de fiction qui ne devrait pas être utilisée dans le cadre de la vulgarisation scientifique ou de l'enseignement, compte tenu des remarques qui précèdent.
Autour du film [modifier]
- Le film est une coproduction franco-canadienne 50%-50% pour profiter des nouvelles dispositions fiscales fédérales canadiennes d'alors.
- Le langage Ulam parlé par les membres des trois tribus d'Homo sapiens a été inventé par le linguiste Anthony Burgess (Orange mécanique). Même si les dialogues ne sont pas intelligibles, ils ont pourtant été conçus de manière réfléchie. Anthony Burgess est parti de l'idée que la multitude de langues actuelles proviendrait de très peu de langues qui en seraient une fusion. Les dialogues du film sont alors conçus à partir d'une langue inventée par Burgess réunissant l'anglais, le français, l'italien, ...