Classiquement le premier symptôme est l’
insomnie, diminution du besoin de sommeil sans fatigue.
L'humeur est rapidement changeante, une jovialité ludique, expansive et
euphorique alterne avec des moments d'
irritabilité où le patient donne l'impression de se fâcher ou peut éclater en sanglots. On dit qu’il passe du rire aux larmes, signe de
labilité émotionnelle.
L’
excitation psychique se traduit par une accélération de la pensée (tachypsychie), du flux de paroles (logorrhée). Les idées fusent, les projets sont multiples, grandioses et inadaptés, rarement menés à leur terme. Le discours passe du coq à l'âne.
Le contact avec les autres est facile et familier, se traduisant par une grande communicabilité et une capacité étonnante à détecter et à réagir aux attitudes d’autrui (
hypersyntonie).
Désinhibé, le patient chante au milieu de ses phrases, fait des plaisanteries caustiques, osées, des jeux de mots faciles, des calembours.
L’
agitation motrice est marquée, le patient ne tient pas en place, se lève brutalement, déambule. L'hyperactivité est stérile, désordonnée.
La
tenue est débraillée, fantaisiste, parfois extravagante. Le visage est hyper-expressif, sans cesse agité de mouvements, empreint de théâtralisme.
Les accès maniaques typiques comportent toujours une certaine
mégalomanie, avec idées de grandeur et surestimation par le sujet de ses propres capacités et de son importance, à l’origine notamment de projets grandioses.
Le corps vit cet état d’excitation intense : l’
insomnie est à peu près totale, sans que le patient n'éprouve la moindre fatigue ; la
faim et la
soif sont souvent intenses, sans prise de poids. Parfois, au contraire, par manque de temps ou désintérêt le sujet ne s’alimente plus, entraînant perte de poids voire déshydratation…
L’euphorie et la désinhibition conduisent le sujet à se lancer dans des
activités à risque par ludisme, ou par méconnaissance du danger : conduites sexuelles désordonnées et à risque, conduite automobile à pleine vitesse, voyage imprévu, dépenses inconsidérées, agitation sur la voie publique.
Dans la manie délirante la mégalomanie atteint le niveau de
conviction délirante, aucun raisonnement ni aucune argumentation ne peut l’ébranler. Le patient éprouve des sentiments de
grandeur, de
toute-puissance ou de
mission à accomplir, les thèmes érotiques sont fréquents, ainsi que les intuitions prophétiques.