La méditation a soigné ma phobie sociale

 

La méditation a soigné ma phobie sociale

 

Christilla Pellé-Douël

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Pendant des années, Annie Gruyer, 36 ans, secrétaire médicale dans un centre hospitalier, a souffert de crises de panique. Après avoir tenté une psychothérapie classique, elle a finalement trouvé la sérénité grâce à la méditation. 

«Tout a commencé à l’adolescence. Introvertie, je parlais peu. Je me sentais toujours moins douée, moins bien, et coupable de l’être. La mort de ma grand-mère, dont j’étais très proche, a aggravé mon mal-être. J’étais en colère, j’en voulais au monde entier, mais je gardais ma rage pour moi. J’allais de plus en plus mal, je faisais des malaises, des crises de panique. Il me devenait impossible de sortir. Mon médecin m’a donné un antidépresseur. Pourtant, je ne me sentais pas déprimée. J’avais seulement peur. Et j’avais peur de la peur. J’ai alors entamé une psychothérapie, qui a duré deux ans. Un ratage épouvantable : moi qui n’arrivais pas à mettre des mots sur ce que je ressentais, on me proposait une thérapie par la parole ! J’ai arrêté. Puis j’ai vu une émission sur les thérapies cognitives et comportementales.

Dès le lendemain, j’ai trouvé les coordonnées du médecin de cette émission, qui a mis un nom sur mon problème : l’anxiété sociale. J’ai ressenti un immense soulagement : je n’étais pas folle ! En six mois, j’ai repris le bus, et les crises de panique ont quasiment cessé. Mais c’était encore compliqué d’affronter la foule, et j’avais toujours tendance à ruminer des pensées inquiètes. C’est à ce moment que j’ai découvert la méditation, à travers la lecture du moine bouddhiste Matthieu Ricard, puis du biologiste John Kabat-Zinn. J’avais besoin d’une approche plus spirituelle, j’étais prête. En 2006, j’ai participé à une retraite. Une révélation intérieure. Pendant cinq jours, nous avons médité, fait silence, mais aussi échangé.

Et j’ai commencé à pratiquer la méditation tous les jours. Au fil des semaines, le calme a pris la place de la tempête en moi. Je suis passée d’un état chaotique à un état paisible. Mes émotions étaient moins tourmentées, je faisais de nouveau connaissance avec mes sensations, je redécouvrais d’autres sentiments, si délicats qu’ils avaient été gommés par le bruit de la peur : les petits moments de plaisir, l’envie de sourire, la joie de simplement voir un ami, ou de contempler un beau paysage. La méditation représente pour moi une extraordinaire libération. Je me sens vivante. Quotidiennement, je me recentre sur ma respiration, une vingtaine de minutes au moins. Je suis plus lucide, je me détache des automatismes pour entrer dans un contact plein et entier avec la réalité. Grâce à elle, j’ai soigné ma phobie sociale.

Quand je suis avec quelqu’un, j’ai conscience de sa présence, je suis vraiment là, et non pas obnubilée par des appréhensions. Ma façon de me placer, d’être avec les autres est plus affirmée et sereine. Je suis moins soumise à mes états d’âme et plus proche du monde. Et lorsque des émotions surgissent, je prends le temps de les écouter et de les apprécier. Je n’agis plus en réaction aux événements, mais posément, après une juste observation des choses. La période de l’enfermement intérieur est bien loin ! J’ai appris à devenir ma meilleure amie, mon plus grand refuge, je suis devenue pour moi-même une ressource inépuisable de paix et de vitalité. »

Annie Gruyer est la fondatrice de l’association Médiagora Paris, pour les phobiques et anxieux (http://mediagora.free.fr).


16/05/2013
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