LA RAISON D’ÊTRE DE L'ASSOCIATION PSYCHOTHÉRAPIE VIGILANCE ; Attention aux FAUX THERAPEUTES !

 

 

 

LA RAISON D’ÊTRE DE L'ASSOCIATION PSYCHOTHÉRAPIE VIGILANCE ; Attention aux FAUX THERAPEUTES !

 

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LA RAISON D’ÊTRE DE L'ASSOCIATION PSYCHOTHÉRAPIE VIGILANCE
      par Guy ROUQUET, président
« Psychothérapie Vigilance est au service des demandeurs de soin psychique
      et des victimes de psychothérapies déviantes ou abusives.»
Il est des mots qui inspirent confiance, celui de "psychothérapeute" par exemple. Qui pratique « la thérapie de l’esprit » semble au-dessus de tous soupçons. Comment pourrait-on craindre quoi que ce soit de la personne qui a choisi de consacrer sa vie à prodiguer des soins psychiques, à s’investir dans le champ de la santé mentale pour aider le patient, celui qui souffre, à trouver les ressources qui lui permettront de connaître, sinon la guérison, du moins un certain apaisement et la force de faire un pas de plus vers les autres et lui-même ?
      
      Poser la question devrait être une clause de style, une pure formalité. La réponse est dans la question. Elle devrait l’être, elle ne l’est pas. S’interroger, c’est soulever en fait un gigantesque point d’interrogation. Et Psychothérapie Vigilance a choisi de s’interroger justement : pour tenter de comprendre, exercer son esprit critique et, à sa manière, éclairer l’opinion publique sur une pratique a priori admirable mais dont les contours professionnels par trop incertains et sujets à caution ont favorisé l’éclosion de pseudo-thérapeutes à l’incapacité invalidante et au dessein douteux. C’est dire du même coup que l’association est le produit d’une découverte, d’une réflexion et d’un espoir.
      
      D’une découverte renversante par sa nature et son importance : depuis une quinzaine d'années, sous couvert de psychothérapie, des professionnels – les uns dûment diplômés, les autres autoproclamés – se livrent à des expériences littéralement criminelles et passibles des tribunaux. Des expériences où, abusant de la confiance et de l’ignorance du demandeur de soins, certains « psys » (1) s’ingénient à instaurer un état de dépendance durable sur leurs patients après avoir détruit leurs repères et points d’appui. Pire, à en faire des agents recruteurs zélés pour étendre et endoctriner leur clientèle captive.
      
      D’une réflexion aussi, suscitée par la déception pour ne pas dire la consternation. Comment de pareilles déviances étaient-elles possibles ? Comment des thérapeutes pouvaient-ils être à ce point pervers et dévastateurs ? Etait-ce de l’incompétence, de l’inconscience ou de l’arrogance ? Il fallut bien se rendre à l’évidence. Les personnes concernées, se croyant investies d’une « mission » divine, agissaient en toute connaissance de cause. Comment avaient-elle pu en arriver là ? En tirant le fil, tout un réseau se découvrit, toute une trame. Les apprentis sorciers faisaient partie d’un système parfaitement organisé où les besoins spirituels étaient psychologisés et les attentes psychologiques spiritualisées. L’anomalie n’en était pas une. Elle s’inscrivait dans une dynamique globale, dans un cadre de pensée et un mode opératoire ayant pour dénominateur commun le New Age (2). Une question poussant l’autre, le champ immense de l’imposture se découvrit. « Les charlatans de la santé » (3) prospéraient, « le grand décervelage » se généralisait, les faiseurs de miracles comptaient leur sous… Parmi eux, maîtres en manipulations mentales et grands pourvoyeurs de sectes, des psychothérapeutes, trop de psychothérapeutes… Pourquoi ? Parce que la profession n’est toujours pas réglementée en France, que le titre n’est pas protégé et que le simple particulier croit que le psychothérapeute est un praticien hautement spécialisé, - à coup sûr moins inquiétant que le psychiatre, plus efficace que le psychologue, moins compliqué que le psychanalyste. Qu’il le croit et que l’intéressé, avec la complaisance de certaines officines et organes de presse dits spécialisés, s’arrange pour le laisser dans cette illusion.
      
      D’un espoir enfin, alimenté par de nombreuses lectures, rencontres et entretiens. Que l’Etat, avec tous les moyens d’observation, d’analyse, de décision, dont il dispose, agisse avec autorité et fermeté pour donner à la profession de praticien en psychothérapie ses lettres de noblesse. Le plus tôt sera le mieux. A force d’être pris et de se prendre pour un médecin, à tout le moins pour un auxiliaire médical indispensable, le « faux » psychothérapeute se montre de plus en plus entreprenant, n’hésitant pas à recourir à des techniques commerciales rodées et de plus en plus agressives comme à infiltrer des associations, sociétés, congrégations et structures en mesure de fournir à peu de frais une clientèle utile et intéressante. La notoriété est là, avec son miroir aux alouettes bien installé dans le paysage.
      
      La préoccupation première du psychothérapeute autoproclamé est d’ordre économique. Un patient doit durer. C’est d’abord un client, qu’il faut fidéliser. Et, pour ce faire, il existe plusieurs moyens (4). Trouver de nouveaux clients est une obsession. Sans vergogne, avec un aplomb au cynisme inouï, le pseudo-thérapeute détecte des problèmes psychiques ou mentaux chez un sujet sain et équilibré. Il le convainc de suivre une thérapie, puis s’ingénie à déclencher une vraie souffrance à partir d’un mal imaginaire. Suprême perversion, voici le consultant qui remercie chaleureusement celui qui a su lui révéler « son véritable état ». Et le client – reconnaissant – devient rabatteur, s’applique à entraîner son entourage et ses relations dans la soi-disant thérapie. Les maladies cachées sont sournoises, les plus graves celles qui n’existent pas. Il n’est pas normal de se sentir bien. Qui le pense et le proclame est à plaindre. Il faut le convaincre de suivre une thérapie. Le pays tout entier est un marché en puissance. Force est de constater qu’il le devient, qu’il n’est plus temps de tergiverser pour y mettre le holà.
      
      Chaque jour qui passe ajoute à la confusion. L’espoir d’y remédier n’en demeure pas moins grand. Conscients du danger, les pouvoirs publics semblent désireux de prendre les mesures qui s’imposent. Lesquelles ? La situation est difficile. Le laxisme dure depuis trop longtemps. De négligence en petit renoncement, le problème est devenu énorme. Car non content de préconiser des recettes, méthodes et pratiques qui viennent bouleverser la vie de son patient au point de le rendre dépendant de sa personne pour des années, le praticien dénaturé tend à faire de certains de ses « meilleurs » patients – à la fois les plus dociles, les mieux contrôlés et les mieux introduits dans la sphère sociale – des thérapeutes à son image. Car ne doutant de rien, le peuso-thérapeute verse insensiblement dans la mégalomanie, formant des praticiens en psychothérapie, formant des formateurs de praticiens en psychothérapie, les accréditant… Le marché est là, juteux, et le réseau n’est jamais bien loin, avec ses compérages et ses portes d’accès vers des sectes déclarées ou des groupements à vocation sectaire. Dans l’ombre du « pervers narcissique » (5), plus ou moins voyante, celle du « gourou » (6).
      
      Si elle est le produit d’une découverte, d’une réflexion et d’un espoir, Psychothérapie Vigilance est également celui d’une détermination bien affirmée. Pour l’association, il ne s’agit pas de dresser un constat ou d’entreprendre un état des lieux. D’autres l’ont fait et le font, à commencer par la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, l’Union nationale des associations de défense des familles et des individus et le Centre contre les manipulations mentales (7)… Son intention est de devenir une force d’appoint dans la grande bataille engagée pour réglementer la profession et assainir le milieu. Mais sa vocation première est d’être à l’écoute des patients, de les éclairer, de répondre à leurs interrogations, de les diriger vers des structures qualifiées, des personnes ou des organismes à même de les aider à se reconstruire, à porter plainte au besoin, à demander réparation, à mettre hors d’état de nuire les thérapeutes pathologiques et pathogènes qui violent, droguent et abusent les esprits fragiles ou fragilisés qui ont le malheur de se confier à eux…
      
      Les psychosectaires avancent masqués. Mais leurs masques sont invisibles. Pluriels aussi. Sous le masque il s’en trouve souvent d’autres. Le machiavélisme est tel qu’il paraît incroyable. Et il faut être particulièrement averti sur le sujet pour prêter l’oreille et ajouter foi aux propos tenus par les victimes. Victimes au demeurant bien peu nombreuses à se manifester. Car, à de rares exceptions près, elles ne savent pas qu’elles le sont. Et quand elles en prennent vraiment conscience, la honte est là, celle d’avoir été dupées, d’avoir manqué de discernement. Et puis raconter c’est se remémorer, revivre des situations pénibles, aviver des plaies douloureuses. Se taire plutôt. Se suicider parfois. Plutôt mourir que souffrir à nouveau, plutôt se suicider que de brûler celui auquel on a cru de toutes les fibres de son être, plutôt disparaître que de porter préjudice à sa « mère » ou à son « père » symbolique, à ses « frères » et « sœurs » toujours sous emprise. Le comble de la perversité est de détruire le for intérieur, de l’avoir investi, d’en avoir fait une place forte pour anéantir les vrais parents et les amis de naguère.
      
      Psychothérapie Vigilance se veut d’abord au service des victimes. En élargissant cette notion aux proches qui souffrent et qui pâtissent de voir leur fils, leur fille, leur conjoint, leur mère ou leur père, s’abîmer comme un beau navire en pleine mer, alors que le ciel est bleu, la mer tranquille, le chant des sirènes mélodieux… Conseiller, diriger vers qui de droit, accompagner, recueillir des témoignages, recenser les plaintes, délivrer les esprits, telle est la raison d’être de l’association.
      
      Le psychosectaire est un danger public. Ses agissements sont criminels. Rarement isolé, il évolue au sein d’un réseau, lui-même compris dans un réseau plus vaste, avec toutes sortes de ramifications. Ce n’est pas par hasard qu’il a un faible pour l’araignée (8). La toile se tisse jour après jour. Ses fils ne se voient guère, mais tous sont reliés les uns aux autres. Le piège est au point, et fonctionne d’ailleurs à merveille.
      
      Le site de Psychothérapie Vigilance a été conçu pour recueillir et donner la parole. Pour soutenir et accompagner les structures, les associations et les particuliers « luttant au quotidien contre les thérapeutes recourant à des techniques et des méthodes dites de manipulation mentale ou de sujétion psychologique » (9). Pour rendre hommage aussi à tous les opérateurs et professionnels de la santé mentale qui, dans une démarche scientifique « authentiquement respectueuse du droit et de la dignité des demandeurs d’aide psychologique ou de développement personnel » exercent leur métier avec humilité, dévouement et compétence. Pour s’incliner aussi devant les malades et leurs souffrances, pour leur dire notre compassion, pour accueillir les doléances de leur entourage et les aider à trouver la solution la plus adaptée à leur situation.
      
      Le site de Psychothérapie Vigilance est indépendant et n’a aucune vocation commerciale. Il est entièrement financé par des fonds privés et toutes les contributions apportées le sont à titre gracieux. Ouvert depuis le 10 février 2003, il propose d’ores et déjà des textes de qualité, certains inédits à ce jour ; en particulier, de Martine Maurer qui a répondu d’abondance aux nombreuses questions qui lui ont été posées depuis plusieurs semaines. L’association remercie non moins chaleureusement Jean-Marie Abgrall, Anne Fournier, Renaud Marhic, Michel Monroy, Alfredo Silleta, les éditions Hommes et Perspectives, les éditions du Castor Astral et le Groupe d’Etude des Mouvements de Pensée en vue de la Prévention de l’Individu (GEMPPI) pour la qualité de leurs témoignages, de leurs remarques et de leurs réflexions. Ces participations en appellent beaucoup d’autres. Pour nettoyer les nouvelles écuries d’Augias, nous ne serons jamais assez nombreux (10).
      (1) cf. « Vous avez dit psy ? », dans la rubrique « Psy ? »
      (2) cf. l’entretien accordé à Guy Rouquet par Renaud Marhic, auteur de « Le New Age - son histoire, ses pratiques, ses arnaques » (Le Castor Astral, 1999), dans la rubrique « Nos invités ».
      (3) cf. « les Charlatans de la santé » de Jean-Marie Abgrall (Payot, 1998).
      (4) cf. « La Dérive sectaire » d’Anne Fournier et Michel Monroy (PUF, 1999) et « Le Syndrome des faux souvenirs » d’Elisabeth Loftus et Katherine Ketchman (Editions Exergue,1994 et 1997).
      (5) cf. « Le Pervers narcissique et son complice » d’Alberto Eiguer (Dunod, 1989), « Comment choisir son psychothérapeute ? » de Martine Maurer (Hommes et perspectives, 2001), ainsi que sa contribution originale intitulée « Perversion narcissique et perversion relationnelle », dans la rubrique « Manipulation mentale ».
       (6) Lire à ce sujet « Vrais et faux gourous » et « L’Orient dévoyé », dans l’ouvrage de Bernard Fillaire, « Le Grand décervelage » (Plon, 1993), le chapitre intitulé « Le gourou » dans « La Mécanique des sectes » de Jean-Marie Abgrall (Payot,1996 et 2002), et « Multiples facettes du gourou » dans « La Dérive sectaire » (cf. supra).
      (7) MIVILUDES - 13 rue Vaneau – 75007 Paris.
      UNADFI - 130, rue de Clignancourt – 75008 Paris.
      CCMM - 3, rue Lespagnol, 75020 Paris. 
      (8) Il est significatif que pour de nombreux gourous et agents psychosectaires l’araignée soit un animal symbolique très prisé. Le rêve suprême est de prendre le monde entier dans sa toile.
      (9) La raison sociale de Psychothérapie Vigilance est donnée dans la rubrique « Accueil ».
      (10) Texte mis en ligne le 19 février 2003.

POUR ACTUALISER L'INFORMATION:
"Regards sur la règlementation de l'usage du titre de psychothérapeute" par Guy Rouquet, président de Psychothérapie Vigilance (article publié en septembre 2010, dans le numéro 26 de Regards sur…, la revue du Centre Contre les Manipulations Mentales, reconnue d'utilité publique).
 http://www.psyvig.com/default_page.php?menu=1&page=47

"De la nécessité de protéger l'exercice de la psychothérapie":
 http://www.psyvig.com/default_page.php?menu=1&page=51  



06/05/2013
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