La science a-t-elle un sexe ?

 

La science a-t-elle un sexe ?

A en croire les statistiques, les hommes sont davantage tournés vers les sciences exactes, les femmes vers les sciences humaines. Est-ce par goût, par nature ? Quel est l’influence de la société sur les orientations scolaires et les choix professionnels ? Doctissimo fait le point…

La science a-t-elle un sexe ?Traditionnellement, les hommes semblent vivre dans l’action, alors que les femmes préfèrent la méditation. Peut-être cette situation s’explique-t-elle par le fait que la procréation puis les soins donnés aux enfants ont longtemps contraint les femmes à rester davantage à la maison ? Les hommes pourvoyaient alors à leurs besoins. Aujourd’hui, malgré l’évolution des moeurs et des mentalités, homme et femmes semblent continuer à choisir des orientations différentes. Comment expliquer ces divergences ?

Langage codé ou préférences sexuées ?

Pour marquer leur connivence, les hommes aiment parler voiture ou autre technologie et évitent ainsi les sujets intimes. Fiers de leurs connaissances, ils se vanteront rarement d’avoir été nuls en maths. Pour beaucoup de femmes, c’est au contraire un luxe que de n’avoir jamais rien compris aux théories abstraites ou d’être dépassées par la technique ! En revanche, les femmes s’orientent facilement sur des discussions d’ordre psychologique : elles y excellent, et réussissent à s’affirmer dans ce domaine jugé frivole par les hommes, qui attendent souvent de la parole qu’elle débouche sur des actes !

La faute des parents ?

Même si les choses sont en train de changer, les parents ont longtemps cherché à orienter professionnellement les garçons vers des métiers “ sérieux ” et dynamiques (ingénieur, médecin, informaticien, commercial, etc.) alors que pour les filles, ils cherchaient davantage à épanouir « leur fibre sensible » (éducatrice, enseignante, infirmière, puéricultrice, décoratrice, etc.). Si en réalité les frontières professionnelles hommes-femmes commencent à s’estomper, la pression des parents entretient le système de différenciation sexuelle. La société à domination encore masculine encourage, elle aussi, cette attitude conservatrice, qui laisse le plus souvent les postes de commande aux hommes. Ainsi certains concours des Grandes Ecoles scientifiques désavantagent toujours les femmes (plus de places offertes aux candidats masculins). Cette inégalité se retrouve évidemment à l’embauche.

Vaincre les habitudes

Pourtant, la volonté d’atténuer les inégalités entre les hommes et les femmes a permis de constater que celles-ci n’étaient pas dues à un héritage génétique. Il s’agit donc de briser les "mauvaises habitudes" qui existent depuis des années. Ainsi, en politique, la loi française impose depuis peu la parité hommes-femmes sur les listes électorales, afin d’éliminer une discrimination qui n’avait pas de sens. Mais le retard reste à rattraper dans les domaines où les femmes étaient peu représentées : médecine, recherche scientifique, cadres d’entreprises, etc. Pas facile de gommer des traditions séculaires ! Les laboratoires de recherche restent ainsi dirigés en majorité par des hommes. Marie Curie en 1911 et Irène Joliot-Curie en 1935 sont parmi la petite dizaine de femmes (11 exactement) à avoir reçu des prix Nobel scientifiques... sur plus de 400 !

Marianne Chouchan

Créé le 01 mars 2002

Mis à jour le 04 janvier 2012



03/06/2013
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