les TCC de troisième génération

 

Alléluia, les TCC de troisième génération sont là, nous sommes sauvés, merci seigneur !
Késaco ?  Arfff, la fin de tous vos soucis, la béatitude sur terre, la pleine acceptation de vous-même. Finies les thérapies qui vous font vous pencher sur votre passé, finies les thérapies qui vous font changer votre présent, voilà les thérapies qui vous font vous accepter tels que vous êtes.

Vous êtes alcoolique, vous avez des problèmes alimentaires, de scarification, des TOC, des addictions, vous êtes bipolaire ?  Pas de problème, c'est très bien, ne changez rien, acceptez-vous. Rentrez un peu en vous même, laissez coulez vos émotions, positives ou négatives, peu importe, ici on ne juge pas, on accepte tout, on ne trie pas, le tri c'est pour ces crétins d'écolos, nous, on est des gentils, des sages, des méditants. Méditez en choeur, mes frères et mes soeurs, aoummmmmmmm.

Vous veniez pour changer de choses, parce que vous souffriez de ceci et de celà, laissez tomber, avec nous, vous allez apprendre à vous accepter tel que vous êtes, en peine conscience, il n'y a ni bien ni mal, ni bonheur ni souffrance,  méditons plus fort, aoummmmmmmmmmmmmm.

Vous sentez vomme vous vous accetez, vous sentez comme vous acceptez votre souffrance, comme elle commence à faire partie de vous, comme elle n'est ni bonne ni mauvaise ? Non ? Allez, encore un coup de méditation, ça va venir ! Aoummmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmm. 

Comment ça ça vous rappelle quelque chose ? Les années 70, le Népal, l'Inde, le gourou des Beatles... Bouddah aussi ? Comment ça de l'orientalisme de bazar, du recyclage, de la méditation de pacotille ?

Gardes, emmenez-le ! 

Psychothérapies : la nouvelle vague
Par Pascale Senk
le 30/5/2011

http://www.lefigaro.fr/sante/2011/05/29/01004-20110529ARTFIG00301-psychotherapiesla-nouvelle-vague.php

Pour lutter contre les maux de notre époque, les méthodes se renouvellent, puisant dans des traditions anciennes.

Révolution à chaque époque ses troubles. Et à chaque trouble ses offres thérapeutiques. Aujourd'hui, comme l'a montré le sociologue Alain Ehrenberg, c'est un sentiment d'insuffisance dont souffrent la plupart des personnes qui consultent, un mal-être qu'il a résumé par la formule choc La Fatigue d'être soi (titre de l'ouvrage paru chez Odile Jacob). Le Dr Yasmine Liénard, psychiatre à l'hôpital Cochin, utilise un autre vocable pour décrire ce syndrome qui atteint beaucoup des contemporains: «Notre esprit se déclôt, explique-t-elle. Face à plus de liberté, moins de repères familiaux ou idéologiques, le côté autodestructeur de notre agitation mentale se réveille.»

Obsessions, anticipation d'échecs ou de catastrophes, ruminations quant aux multiples choix possibles dans tous les domaines… Ces pensées automatiques sont sources de souffrance, d'impuissance et souvent inadaptées au réel, comme si nous déclenchions trop souvent un «film mental» épuisant et stérile. «C'est très archaïque, en rapport avec nos instincts de survie; mais cela nous dessert si l'on ne suit que ces pensées-là», explique la jeune psychiatre dans son livre Pour une sagesse moderne. Les psychothérapies de la 3e génération (Éd. Odile Jacob).

Avec d'autres professionnels de la psyché, Yasmine Liénard aide désormais ses patients en leur proposant une psychothérapie dite de «3e génération». Sous des acronymes un peu barbares, ces techniques - MBSR (mindfulness based stress reduction), MBCT (mindfulness based cognitive therapy), ACT (acceptance and commitment therapy)… - forment tout un nouveau courant qui vient rafraîchir les prises en charge très cadrées des thérapies cognitives.


Oublier le passé

On peut leur reconnaître trois grandes caractéristiques communes, qui colorent de manière nouvelle le parcours des patients. Premièrement, on oublie le passé! Ce qui compte désormais, c'est ce qui se passe pour le patient dans son présent et aussi, de plus en plus, ce qu'il envisage de son avenir. La thérapie consiste donc à observer dans un premier temps comment on se retrouve coincé dans un symptôme, une pensée toxique et surtout comment on va entrevoir le moyen d'avancer. Martin Seligman, directeur du Centre de psychologie positive à l'université de Pennsylvanie, annonce dans son dernier livre (pas encore traduit en français) que l'avenir est désormais la dimension importante du point de vue thérapeutique: «Freud et les behavioristes pensaient que nous sommes, à n'importe quel moment, des boules de billard dont le passé détermine la course à venir; c'était sans prendre en compte que nous générons sans cesse des représentations internes de futurs positifs et choisissons entre elles.»

Deuxièmement, le mieux-être viendra de l'observation de nos émotions et, surtout, de leur acceptation pleine et inconditionnelle. On a longtemps cru qu'il fallait fuir la souffrance et les sentiments désagréables. Le psychologue Benjamin Schoendorff, pionnier de la thérapie ACT en France, compare cette lutte à une stratégie stérile. «Que faire?, écrit-il dans son livre Faire face à la souffrance (Éd. Retz). Dans la tempête, le choix semble se limiter à tenter de retenir les vagues ou se laisser emporter par le courant. Il existe une troisième possibilité: nous pouvons apprendre à surfer sur les vagues et avoir ainsi une chance de reprendre le contrôle de la trajectoire de notre vie.»
Pratiquer la méditation

Observer ses émotions, apprendre à les reconnaître… et à les laisser passer. Pour ce «véritable entraînement de l'esprit», identique à celui qui est décrit dans les écrits bouddhiques, ces psychothérapeutes encouragent leurs patients à pratiquer quotidiennement la méditation. Ainsi Yasmine Liénard anime-t-elle, en plus de ses consultations, des groupes de formation à la pleine conscience. «Plus on pratique, plus on développe une vision panoramique et stable de la réalité par-delà les pensées confuses», écrit-elle, allant même jusqu'à affirmer que «par la pratique de la méditation, nous devenons plus intelligents».

Enfin, troisième évolution commune à toutes ces thérapies attachées à faire grandir les aspects positifs en chacun, elles affirment le pouvoir bénéfique des valeurs et du sens pour guérir psychiquement. Attention, pas des valeurs imposées par une morale supérieure, non, des valeurs qui sont pour le patient des «directions de vie choisies» (B. Schoendorff), que ce soit dans son travail ou son couple. Toute une partie de la thérapie consiste d'ailleurs à savoir les nommer, puis à les incarner au quotidien. Ainsi les professionnels les plus attachés aux évaluations scientifiques de la psychothérapie s'inspirent-ils désormais de la méthode employée il y a des millénaires par Bouddha, Sénèque ou Marc Aurèle. Une vraie révolution.
Dernière mise à jour : ( 19-07-2011 )

 



13/05/2013
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