Les traitements des troubles psychiques

 

 

 

Les traitements des troubles psychiques

 

 

 

Le médecin, généraliste ou psychiatre, après avoir identifié les symptômes de la maladie psychique par une approche diagnostique, propose un accompagnement personnalisé. Il est l’interlocuteur principal de la prise en charge qui est globale et comporte, en général, plusieurs aspects :

  • un accompagnement psychologique, avec ou sans psychothérapie ;
  • un éventuel traitement médicamenteux, qui évoluera au fil du temps ;
  • d’autres types d’aide potentiels (accompagnement social, aide à la vie quotidienne, activités socio-éducatives, etc.)

Psychothérapies

Une psychothérapie est un traitement dont le but est le soin et/ou la guérison par des moyens psychologiques. Elle s’effectue par des entretiens très réguliers, individuels ou en groupe. La durée du traitement varie de quelques mois à quelques années. Elle peut être pratiquée seule ou associée à d’autres thérapeutiques (ex : prescription de médicaments). C’est un contrat librement accepté entre le patient et le psychothérapeute, dans le respect du secret professionnel, et qui repose sur une alliance thérapeutique.Les mécanismes d’action psychologique des psychothérapies sont multiples. Il existe différentes techniques, qui sont choisies en fonction du type de souffrance que la psychothérapie veut soulager ou faire disparaître.

Qui peut bénéficier d’une psychothérapie ?

La psychothérapie s’adresse à des personnes de tous les âges, mais aussi aux couples et aux groupes familiaux. Elle peut bénéficier à toute personne ayant une souffrance psychique, exprimée par des symptômes tels que : angoisse, tristesse, crise de panique, phobies, obsession, dépression, idées suicidaires, perte de confiance en soi, isolement, inhibition, difficultés relationnelles, troubles alimentaires, troubles sexuels ou troubles du sommeil.

Qu’est ce qu’un psychothérapeute ?

L'usage du titre de psychothérapeute a été récemment défini par la loi. Seul un professionnel inscrit au Registre national des psychothérapeutes peut se déclarer psychothérapeute.

Ce registre, en cours de création, doit être tenu à jour, mis à disposition du public et publié régulièrement.

L'inscription sur le registre national des psychothérapeutes est subordonnée à la validation d'une formation en psychopathologie clinique de 400 heures minimum et d'un stage pratique d'une durée minimale de cinq mois.

L'accès à cette formation est réservée aux titulaires d'un diplôme de niveau doctorat donnant le droit d'exercer la médecine en France ou d'un diplôme de niveau master dont la spécialité ou la mention est la psychologie ou la psychanalyse.

Le psychothérapeute exerce en libéral ; les honoraires des séances sont fixés avec chaque patient et ne sont en général pas remboursés par la Sécurité sociale.

Quel que soit le professionnel que vous choisirez, il est toujours prudent de s'informer sur sa formation, de consulter le registre national des psychothérapeutes tenu à jour par les Agences régionales de santé (ARS) et de demander l'avis de votre médecin traitant.

Thérapies psychanalytiques

La psychanalyse est une méthode de psychothérapie qui considère que le psychisme humain fonctionne sur la base des conflits liés au développement de la personne. Pour chaque individu, les expériences de l’enfance, même très précoces, s’inscrivent dans l’inconscient et se retrouvent, transformées, dans toute la vie d’enfant et d’adulte. Les relations parents/enfants, le vécu individuel des expériences de l’enfance et de l’adolescence, le développement psychologique et sexuel, sont toujours plus ou moins conflictuels. La psychanalyse a pour but de faire revenir au niveau conscient les conflits et traumatismes enfouis dans l’inconscient qui sont à l’origine de troubles psychologiques actuels, dans l’objectif de soulager la souffrance psychique de la personne et de lui permettre de récupérer sa capacité à agir et à jouir de l’existence.

La cure psychanalytique est une technique de psychothérapie fondée sur l’utilisation de la parole. Elle se déroule dans un cadre précis défini par le thérapeute : habituellement 3 séances par semaine, pendant 30 à 45 minutes. Le patient s’allonge sur un divan, le psychanalyste étant assis à la tête du divan, hors du champ de vision de la personne. La personne exprime – en essayant de ne pas faire de choix volontaire – les idées, images, rêves et souvenirs qui lui viennent à l’esprit spontanément. C’est l’association libre des idées et des images mentales qui donne un accès privilégié aux conflits inconscients de la personne. L’expérience psychanalytique peut durer plusieurs années. Elle cesse quand le patient se sent mieux et estime, d’un commun accord avec le psychanalyste, qu’il en a suffisamment tiré profit. En règle générale, une psychanalyse s’arrête quand la plupart des conflits qui avaient conduit à commencer ce traitement sont dépassés ou calmés.

La psychothérapie repose sur les mêmes principes que la cure psychanalytique. Elle permet une approche un peu différente des troubles, avec une fréquence de séances moins importante (une ou deux par semaine), qui ont lieu le plus souvent, en face à face, et durent moins longtemps au total. En général, l’analyste intervient plus. Il aide la personne à parler et à comprendre les situations dans lesquelles elle est en difficulté. Il l’accompagne dans l’analyse des situations traumatiques du passé, ou de ses difficultés relationnelles, l’aide à comprendre l’équilibre familial, à diminuer les tensions psychiques et l’angoisse.

Pour plus d’informations sur les thérapies psychanalytiques, consultez la brochure du Psycom75, Les thérapies psychanalytiques.

Thérapie comportementale et cognitive

La thérapie comportementale et cognitive (TCC) est une thérapie brève qui vise à remplacer les idées négatives et les comportements inadaptés par des pensées et des réactions en adéquation avec la réalité. Une TCC est fondée sur les théories de l’apprentissage, la neuropsychologie cognitive et la théorie de l’information, appliquées aux pensées et aux comportements des patients.

Elle consiste à aider la personne à mieux comprendre les schémas de pensée négatifs à l’origine de la détresse psychique. Parallèlement, le patient apprend des comportements nouveaux et adaptés lui permettant de (re)trouver son autonomie et des relations interpersonnelles plus faciles. Pour cela, il est progressivement exposé aux situations qui sont source d’angoisse après les avoir affrontées en imagination. Il travaille aussi à restauration une image positive de lui par l’intermédiaire d’exercices de mises en situation.

Pour plus d’informations sur la thérapie comportementale et cognitive, consultez la brochure du Psycom75, La thérapie comportementale et cognitive.

Thérapies familiales systémiques

La thérapie familiale systémique est une technique spécifique de psychothérapie qui a pour but de favoriser les échanges entre les membres d’une famille. La thérapie doit permettre aux membres d’une famille d’évoluer ensemble vers un fonctionnement plus souple, de dépasser une situation de crise, d’autoriser l’évolution individuelle de chacun des membres et de trouver de nouveaux équilibres. Cette évolution tient compte des événements et de l’histoire de la vie du groupe. Au cours des séances, le dialogue des membres de la famille entre eux et avec le thérapeute aide à comprendre et résoudre les difficultés ou problèmes rencontrés par la famille. L’indication de suivre une thérapie familiale est une décision commune qui se construit avec les différents membres de la famille.

Pour plus d’informations sur les thérapies familiales systémiques, consultez la brochure du Psycom75, Les thérapies familiales systémiques.

Thérapies de groupe

La psychothérapie de groupe est un mode de traitement des troubles psychiques qui peuvent se manifester dans les relations d’une personne avec son environnement familial, social ou professionnel. La situation de groupe est souvent une source de malaise ; les thérapies de groupe doivent aider à mieux vivre cette situation. La thérapie de groupe permet aux participants, au fil des séances, de comprendre leurs modes de relation aux autres, d’améliorer leur confiance en soi, d’apprendre à s’intégrer à des groupes et à vivre socialement.

Pour plus d’informations sur les thérapies de groupe, consultez la brochure du Psycom75, Les thérapies analytiques de groupe.

Médicaments psychotropes

Les médicaments psychotropes sont des médicaments qui modifient le psychisme et le comportement en agissant sur les mécanismes neurobiologiques du cerveau. Ils sont une des réponses thérapeutiques aux troubles psychiques, en complément d’autres moyens thérapeutiques comme les psychothérapies et l’accompagnement social. On distingue cinq grandes familles de médicaments : les neuroleptiques, les antidépresseurs, les régulateurs de l’humeur, les tranquillisants, les hypnotiques.

Neuroleptiques

Ce sont des médicaments symptomatiques, c’est-à-dire qu’ils traitent les symptômes psychotiques. Ils ont souvent peu d’action sur le « noyau » de la maladie. Dans la plupart des cas, ils permettent d’améliorer l’état psychique et facilitent l’adaptation sociale des patients. Les neuroleptiques n’entraînent pas de dépendance psychique. Les effets thérapeutiques peuvent varier d’une molécule à l’autre.

Les molécules de première génération les plus usitées sont la Chlorpromazine (Largactil®), l’Halopéridol (Haldol®), ou encore la Lévomépromazine (Nozinan®). Les neuroloptiques de deuxième génération – c’est-à-dire les plus récents – appelés aussi « antipsychotiques », comportent par exemple la Clozapine (Leponex®), l’Amisulpride (Solian®), l’Olanzapine (Zyprexa®) ou le Rispéridone (Risperdal®). Ils sont aussi efficaces que les neuroleptiques de première génération sur les signes « positifs » (délire, hallucination, excitation) et semblent un peu plus efficaces sur les signes « négatifs » (ralentissement, retrait affectif), la désorganisation et les troubles cognitifs (troubles de la mémoire, de la concentration, de la fluence verbale).

Antidépresseurs

Ce sont des médicaments indiqués pour traiter les troubles dépressifs caractérisés, c’est-à-dire ceux qui ont atteint un certain degré de sévérité et de durée. Certains antidépresseurs ont vu leur indication thérapeutique étendue aux troubles anxieux. Les antidépresseurs les plus récents ont même d’autres indications, en particulier les troubles obsessionnels compulsifs (TOC), le trouble panique, l’anxiété généralisée ou les états de stress post-traumatique. La réponse au traitement est en général de deux à trois semaines et le traitement d’un épisode est de plusieurs mois.

Parmi les antidépresseurs, on trouve la Fluoxétine (Prozac®), la Paroxétine (Deroxat®), la Sertraline (Zoloft®), le Citalopram (Seropram®), l’Escitalopram (Seroplex®) ou encore la Miansérine (Athymil®).

Régulateurs de l’humeur

Appelés aussi thymorégulateurs ou normothymiques, ces médicaments servent à soigner un épisode dépressif survenu dans le cadre de troubles bipolaires (anciennement appelés psychose maniaco-dépressive). Ils servent aussi à prévenir les épisodes aigus de cette pathologie (rechute dépressive ou maniaque). Ils permettent de réduire la fréquence, la durée, l’intensité des épisodes, et améliorent la qualité des moments libres de symptômes. Le principal et le plus ancien de ces médicaments est à base de lithium (Carbonate de lithium, Théralite®). L’utilisation de ce médicament nécessite une surveillance médicale et des contrôles réguliers du taux sanguins afin d’éviter toute toxicité par surdosage.

Parmi les autres médicaments utilisés, on trouve la Carbamazépine (Tegretol® et Tegretol LP®) et les sels de l’acide valproïque (Dépamide® et Depakote®).

Tranquillisants

Également appelés anxiolytiques, ces médicaments sont destinés à soulager l’anxiété, fréquente dans les troubles psychiques. Ils sont purement symptomatiques, c’est-à-dire qu’ils sont efficaces pour atténuer l’anxiété, sans en guérir la cause.

Les tranquillisants appartiennent en majorité à la famille des benzodiazépines : Bromazepam (Lexomil®), Diazepam (Valium®), Lorazepam (Temesta®), etc. Cette famille entraîne un risque d’accoutumance. Pour limiter le risque, leur prescription doit être limitée à douze semaines. D’autres médicaments peuvent être utilisés comme l’Hydroxyzine (Atarax®).

Somnifères

Appelés aussi hypnotiques, ces médicaments induisent le sommeil et permettent de le réguler. Le but est d’éviter l’installation d’une insomnie qui est en général liée à la pathologie psychique. L’arrêt du traitement doit se faire par une diminution progressive de la dose.

Les somnifères les plus courants sont le Zopiclone (Imonvane®), le Zolpidem (Stilnox®), le Lormétazapam (Noctamide®), ou encore le Témazépam (Normison®).

Pour en savoir plus, consultez le guide du Psycom75/Réseau-Pic, Les médicaments psychotropes.

Des dépliants d'information pour chaque médicament sont également disponibles sur le site du Psycom75.



05/05/2013
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