Maladie mentale : 15 % de la population
Maladie mentale
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Une maladie mentale est une affection qui perturbe la pensée, les sentiments ou le comportement d'une personne de façon suffisamment forte pour rendre son intégration sociale problématique ou pour lui causer souffrance. Elle fait partie du champ d'étude et pratique de la psychiatrie, de la psychopathologie et de certaines branches de la psychologie.
Les symptômes sont variés et diffus :
- Conduite asociale et perturbation des relations.
- Troubles de l'humeur.
- Altération de la personnalité.
- Troubles cognitifs et perceptuels, hallucinations.
- Altération de la perception du réel.
- ...
Les limites de la maladie mentale sont parfois subjectives et conditionnées par la tolérance qu'a une société par rapport à des déviances sous forme de conduites ou d'être-là. Ainsi et par exemple, dans le monde occidental, l'homosexualité a longtemps fait partie des maladies mentales. Autre limite subjective, on constate également que bien des hommes considérés comme des génies présentent tous les symptômes de la maladie mentale et feraient, peut-être, de nos jours, un séjour dans un hôpital psychiatrique. Cette imprécision est mise à profit par les régimes totalitaires pour justifier l'internement des opposants politiques. On parle de personnalité limite ou borderline pour désigner des personnes réussissant à présenter une apparence de « normalité », malgré certains traits relevant de la psychose.
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Épidémiologie [modifier]
La maladie mentale est la cause la plus importante d'invalidité de par le monde. Elle serait responsable de plus du tiers des pertes d'années de vie active[1]. Le coût économique de la maladie mentale peut atteindre 3 à 4 % du produit national brut (coût de la prise en charge et perte de productivité). Par ailleurs la mortalité annuelle par suicide atteint près de 60 000 personnes/an en Europe, soit plus que la mortalité par accident de la route. [2]
Les chiffres en France:
- 3% des décès sont dues aux maladies mentales;
- 15% de la population souffre de troubles mentaux;
- le suicide est la 2e cause de mortalité chez les adolescents et la 1re chez les 25-35 ans.
La prise en charge, qu'elle soit spécialisée ou non, reste non optimale, même si elle est meilleure dans les pays à hauts revenus[1].
Syndromes localisés [modifier]
Certaines maladies sont localisées dans une zone géographique ou à une période particulière; on les appelle des syndromes localisés (culture-bound syndromes en anglais) :
- Le tarentisme dans le sud de l'Italie ;
- l'hystérie dans l'Europe du XIXe siècle ;
- le syndrome des personnalités multiples (Multiple Personality Disorder en anglais) aux États-Unis depuis le milieu des années 1970.
- le Koro dans l'Asie du Sud-est, la crainte que le pénis ne se soit retiré dans le corps
- le amok dans la culture malaisienne
- le susto dans les cultures d'Amérique latine
À moins d'y voir des syndromes iatrogènes, autrement dit des maladies créées de toutes pièces par le thérapeute, ceci semble impliquer une influence sociale dans la formation des maladies. Cette influence est étudiée par l'ethnopsychiatrie.
Les grandes classes de maladies mentales [modifier]
Les déficiences intellectuelles et les troubles neurologiques comme l'épilepsie ou l'infirmité motrice cérébrale ne sont pas des maladies mentales.
Celles-ci regroupent néanmoins un vaste ensemble de pathologies qui peut se diviser, selon les écoles, en plusieurs catégories :
Les psychoses [modifier]
Les psychoses sont des troubles graves qui entraînent une désintégration de la personnalité accompagnée d'une altération de la perception, du jugement et du raisonnement. Les schizophrénies, les psychoses maniaco-dépressives (psychoses affectives), les délires chroniques (incluant la paranoïa, les psychoses hallucinatoires chroniques, etc.) sont des psychoses.
Les névroses [modifier]
Les névroses, ou plutôt les symptômes névrotiques, qui sont des affections nerveuses. On y inclut surtout les phobies, mais également les hystéries et névroses obsessionnelles (principalement les "TOC", troubles obsessionnels-compulsifs).
Les troubles de la personnalité [modifier]
Les troubles de la personnalité, qui touchent 5 à 10 % de la population :
- personnalité dépendante
- personnalité évitante
- personnalité paranoïaque
- personnalité schizoïde
- personnalité schizotypique
- personnalité passive-agressive
- personnalité antisociale ou personnalité psychopathique
- personnalité borderline
- personnalité hystérique
- personnalité obsessionnelle-compulsive
- personnalité narcissique
- personnalité psychasthénique
Ces troubles ne sont pas des maladies à proprement parler, mais constituent un terrain propice au développement de certains troubles mentaux (par exemple, la personnalité paranoïaque est liée au développement d'une psychose paranoïaque, sans que ce soit systématique).
Les troubles de l'humeur [modifier]
Les troubles des conduites alimentaires [modifier]
Les droits des malades [modifier]
- Loi du 27 juin 1990 du code de la santé public: cette loi est relative aux droits et à la protection des personnes hospitalisées en raison de leur troubles mentaux et à leur condition d'hospitalisation.
- Charte du patient hospitalisé de 1995.
- Curatelle ou tutelle.
Voir aussi [modifier]
- Parler du handicap
- la santé mentale en Belgique sur Wikinations.be
- Article de la Wikipedia anglaise sur les syndromes localisés ou "culture-bound syndromes"
Références [modifier]
- ↑ a b Wang PS, Aguilar-Gaxiola S, Alonso J et Als. Use of mental health services for anxiety, mood, and substance disorders in 17 countries in the WHO world mental health surveys, Lancet, 2007;370:841-850
- ↑ (en)Europe's mental health strategy, Kristian Wahlbeck, Vappu Taipale, BMJ, 2006;333:210-211
Liens externes [modifier]
- Benjamin Ball, Leçons sur les maladies mentales, Éd. Asselin et Houzeau, Paris, 1890.
- Les troubles de la personnalité