Martyrisé par l'analyse, j'hésite devant une TCC ! par Vincent Trybou

http://www.bipolaire-info.org/content/view/271/34/

 

Martyrisé par l'analyse, j'hésite devant une TCC ! par Vincent Trybou

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J'ai été martyrisée par les thérapies analytiques. J’ai du mal à envisager de refaire une thérapie, convainquez moi !

 

Mais la personne peut avoir été martyrisée par autre chose qu’une thérapie analytique. Elle pourrait très bien avoir été martyrisée par un thérapeute TCC ou par moi même. Quand on arrive à cela, c’est peut être que tout l’enchaînement depuis le début est problématique.

 

Prenons déjà le temps de l’observation : quel est le diagnostic que je trouve. Si le diagnostic est différent de celui qui avait été posé avant, ça change la donne. Maladie X = prise en charge X. Maladie Y = prise en charge Y. Un mauvais diagnostic, c’est un mauvais traitement et donc une thérapie inefficace ou impossible.

 

Une fois le bon diagnostic trouvé, est-ce que le médicament est adapté ? Combien de bipolaires lisant des articles sur ce site ont eu le bon diagnostic (« trouble bipolaire ») mais le médecin s’est trompé de dosage de Lithium ? Ou a mis telle molécule à la place de telle molécule ? Combien de patients ont été diagnostiqués bipolaires et, paradoxalement, n’ont eu QUE des antidépresseurs ?

 

On peut aussi avoir un bon diagnostic, un bon médicament et une mauvaise thérapie. C’est souvent le cas quand le thérapeute n’est pas spécialiste de telle maladie. Et comme les psychologues n’ont pas de formation en thérapie à l’université on peut marcher longtemps dans le désert.

 

J’utilise des théories et pratiques opposées à la psychanalyse ou décriées par les psychanalystes, mais un patient peut avoir un mauvais diagnostic, un mauvais traitement mais tomber sur un psychanalyste qui propose des choses pertinentes sur la peur de l’abandon, la dépendance affective mais ces idées n’aboutissent à rien car le cerveau est trop agité pour mettre quoi que ce soit en place. Il doit bien y avoir des psychanalystes qui renvoient des interrogations pertinentes à leurs patients. La théorie n’empêche pas forcément le bon sens. Cela peut sembler étrange, mais certains patients sont arrivés chez nous car c’est un psychanalyste qui a trouvé que cela sentait la bipolarité. Il a trouvé mais n’a rien pu faire… peut être parce que déjà le traitement était mauvais.

 

Donc, à cette personne martyrisée je propose :

  • refaire tout l’historique de la maladie,

  • poser un nouveau diagnostic,

  • en conséquence réfléchir à une piste médicamenteuse nouvelle

  • regarder ce qui a marché et n’a pas marché en thérapie. Pourquoi cela a -t-il raté ? Qu’est ce qui était pertinent mais impossible à mettre en action ?

  • et tant qu’on n’a pas fait tout cela, il n’y a PAS de thérapie.

 

La thérapie viendra après tout cela, quand le patient et le thérapeute se seront mis d’accord sur comment ils collaborent, c’est à dire si 1° la théorie et les exercices semblent cohérents avec le diagnostic, et si 2° les médicaments permettent la réalisation de tout cela.

 

Vincent Trybou
Avril 2013



13/05/2013
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