Mythes et réalités sur la Psychiatrie

 

 

Mythes et réalités

Tout savoir sur les mythes et les réalités de la santé mentale. Des idées reçues aux chiffres des dernières études.

Introduction

Une idée reçue est une croyance qui constitue la bibliothèque de nos schémas de pensées. Pas toujours fausse mais jamais éprouvée, elle permet de classer nos idées. Les idées reçues sont construites et transmises par l’environnement familial, social, culturel et l’histoire de chaque individu.
Une idée reçue (le mythe) est d’autant plus acceptée et adoptée par chacun qu’elle convient à notre système de pensée, reste conforme à nos dispositions et nous offre une réponse simple à des questions complexes. Elle répond à une stimulation émotionnelle et non intellectuelle.
Le domaine de la psychiatrie et de la santé mentale inspire de nombreuses fausses croyances, de nombreux mythes, qu’il convient de confronter à la réalité. En voici quelques exemples.

« Les problèmes de santé mentale ne me concernent pas »

  • Selon l’OMS (Organisation mondiale de la santé), les troubles mentaux concernent environ une personne sur quatre dans le monde, quel que soit les pays et les cultures.
  • 1,4 million de personnes sont suivies par les services de psychiatrie publique en France.

Aucune famille n’est à l’abri d’un problème de santé mentale (dépression, anxiétés, addictions, schizophrénie, anorexie…)

« Maladie mentale, handicap mental, retard mental, déficience mentale : c’est la même chose. »

  • Le retard mental et le handicap mental sont caractérisés par des limitations du fonctionnement intellectuel.
  • Les maladies mentale (encore appelées troubles psychiques) entrainent des changements dans la manière de penser, l’humeur et les comportements. Le niveau intellectuel des personnes varie comme dans la population générale.
  • La notion de handicap psychique différencié du handicap mental a été récemment reconnue par la loi (2005) et donne maintenant droit à compensations.

Maladie mentale et déficience mentale sont deux problèmes différents.

« Les schizophrènes sont dangereux et violents. Ils tuent souvent des gens. »

  • Moins de 1% des crimes sont commis par des personnes atteintes de troubles graves de santé mentale.
  • Aucune corrélation entre diagnostic psychiatrique et passage à l’acte violent n’a été scientifiquement prouvée.
  • Il existe des facteurs de risques passage à l’acte violent : alcool, toxicomanie, isolement social, rupture de la continuité des soins cumulés augmentent les risques
    (Source : J.L Senon – 2008 )

PAR CONTRE…

  • Un patient suivi en psychiatrie a 12 fois plus de risque d’être victime d’un crime violent que la population générale…
  • …Et 140 fois plus d.e risque d’être victime de vols
  • Environ 90% des suicides sont associés avec des troubles psychiques (dépression majeure, troubles bipolaires, troubles schizophréniques…).
    (Source :A.Lovell- Rapport ministériel 2008 , paragraphe "état des lieux préoccupants" et HAS – Etude "dangerosité psychiatrique" 2010 )

Les patients suivis en psychiatrie sont plus souvent victimes qu’agresseurs.

« La seule façon de soigner les malades mentaux c’est de les enfermer à l’hôpital psychiatrique et de leur donner des médicaments. »

  • En 2008, 86% des personnes prises en charge en service public de psychiatrie sont suivies en ambulatoire (et 68% ne sont jamais hospitalisées).
  • 11% sont hospitalisées (alors que c’était le seul mode de soin psychiatrique en 1960).
  • Et 80% des personnes hospitalisées le sont librement.
    (Source : rapport Coldefy - 2008

A NOTER

  • Les traitements pour les troubles psychiques sont variés : psychothérapies, médicaments, thérapies corporelles, réhabilitation sociale…
  • L’entraide par les pairs joue un rôle grandissant (association de patients et de proches, groupes d’entraide mutuelle). 

Les soins psychiatriques sont délivrés le plus souvent en dehors de l’hôpital psychiatrique et comprennent bien d’autres solutions que les seuls médicaments.

« Quand on a des problèmes de santé mentale c’est pour la vie, on ne peut pas vraiment en guérir. »

  • Les études montrent que la plupart des personnes qui ont des pathologies psychiatriques s’améliorent voire se rétablissent complètement.
  • Se rétablir signifie être capable de vivre, travailler, apprendre et participer à la vie sociale, malgré la persistance d’éventuels symptômes, ou après leur disparition.
  • Les études ont montré que l’espoir de rétablissement joue un rôle essentiel dans la capacité de rétablissement des personnes.
    (Source : Ciompi L., Harding C.M. & al (2010), Deep Concern [grave préoccupation],Schizophrenia Bulletin, vol. 36 )

La notion de rétablissement est de plus en plus défendue pour tous les troubles psychiatriques de la dépression à la schizophrénie.

« Les médecins généralistes traitent plus les maladies somatiques que les maladies mentales. »

  • 25% des personnes consultant un médecin généraliste ont des problèmes de santé mentale (dépression, anxiété, schizophrénie, addictions).
  • En France, les médecins généralistes sont les premiers prescripteurs d’anxiolytiques et d’antidépresseurs.
    (Source : Etude OMS – « Troubles psychologiques en médecine générale » )

Les médecins généralistes sont les premiers interlocuteurs choisis par la population générale pour entendre un problème de santé mentale.

« Les problèmes de santé mentale c’est personnel, cela ne concerne pas l’entreprise ou l’employeur. »

  • En France, les troubles psychiatriques sont la première cause d’invalidité et la deuxième cause d’arrêt de travail.
    (Source : Rapport CNAM 2004)

Le milieu du travail doit être sensibilisé aux questions de santé mentale, car elles comptent dans leur rang des personnes concernées.

« Les malades mentaux ne peuvent pas travailler. »

Les personnes qui vivent avec des troubles psychiques sont discriminées à l’embauche.

« Les enfants n’ont pas de problèmes de santé mentale. »

  • En France, environ 12% des enfants et adolescents souffrent de troubles mentaux qui interfèrent avec leur développement, freinent leurs apprentissages scolaires et compromettent leur devenir par une répercussion sur la qualité de vie au quotidien.
  • Les demandes de traitement en pédopsychiatrie sont souvent tardives, alors qu’une prise en charge précoce semble essentielle pour le pronostic.
    (Source : « Dépistage et prévention chez l’enfant et l’adolescent » 2002- Inserm )

Les problèmes de santé mentale peuvent se révéler tôt dans la vie. Plus le diagnostic est précoce, plus les conséquences des maladies peuvent être maitrisées.



13/04/2013
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