Neuroleptiques

 

 

Neuroleptiques

Les neuroleptiques sont des médicaments utilisés essentiellement dans le traitement des psychoses. Depuis plusieurs années, le terme "antipsychotique"est utilisé pour désigner la nouvelle génération de médicaments. Leurs effets peuvent varier d'une molécule à une autre et doivent être réévalués régulièrement.

Les neuroleptiques sont des médicaments utilisés essentiellement dans la prise en charge des personnes vivant avec des troubles psychotiques. Dans la plupart des cas, ils permettent d’améliorer l’état psychique et facilitent l’adaptation sociale des personnes. Dans quelques cas toutefois, certains symptômes résistent.

Quels sont les neuroleptiques ?

Les neuroleptiques de première génération

Ils sont : la Chlorpromazine (Largactil®), l’Halopéridol (Haldol®), la Cyamémazine (Tercian®), la Lévomépromazine (Nozinan®), le Flupentixol (Fluanxol®), la Loxapine (Loxapac®) et le Zuclopenthixol (Clopixol®). Ils ont les actions suivantes :

  • antihallucinatoire : ils diminuent les hallucinations auditives, visuelles, sensitives ou autres ;
  • antidélirante : ils atténuent ou font disparaître les idées délirantes ;
  • sédative : ils apaisent et diminuent l’angoisse, l’agitation ou l’agressivité, qui accompagnent les précédents symptômes ;
  • désinhibitrice : ils améliorent le contact du patient avec la réalité.

Ces médicaments ont une action favorable sur les signes négatifs (ralentissement, retrait affectif) et améliorent les troubles cognitifs (processus de pensée) des troubles schizophréniques.

Les neuroleptiques de deuxième génération

Appelés aussi antipsychotiques ou neuroleptiques atypiques, sont la Clozapine (Leponex®), l’Amisulpride (Solian®), la Rispéridone (Risperdal®), l’Olanzapine (Zyprexa®), l’Aripiprazole (Abilify®) et l’Asenapine (Sycrest®).

Ils sont aussi efficaces que les neuroleptiques de première génération sur les signes « positifs » (délire, hallucinations, excitation). Ils semblent également être un peu plus efficaces sur les signes « négatifs » (ralentissement, retrait affectif), la désorganisation et les troubles cognitifs (mémoire, attention, concentration, apprentissage…).

Ils n’ont pas les effets indésirables neurologiques sérieux graves et sévères que sont les dyskinésies tardives (mouvements répétitifs incontrôlables) de la première génération. Cela ne veut pas dire qu’ils sont dénués d’effets secondaires, mais ils améliorent la qualité de vie des patients schizophrènes. A long terme et associés à d’autres traitements psychosociaux, ils permettent une meilleure insertion dans la communauté.

Par ailleurs, la possibilité d’une prise unique journalière peut être plus simple qu’avec les neuroleptiques classiques.

Traitements complémentaires

Les personnes dont l’état de santé psychique nécessite un traitement par neuroleptiques ou antipsychotiques peuvent aussi avoir besoin d’autres médicaments psychotropes, pour traiter d’autres symptômes accompagnant les troubles psychotiques :

  • les antidépresseurs quand les symptômes dépressifs persistent ;
  • les régulateurs de l’humeur pour leur action régulatrice dans les troubles bipolaires ;
  • les anxiolytiques pour gérer à la fois l’anxiété et l’agitation dans la phase aiguë ;
  • les hypnotiques pour régulariser le sommeil pendant les périodes de crise ;
  • les médicaments correcteurs pour traiter les effets neurologiques (raideur, tremblements, contractures) ou d’autres effets neurovégétatifs (hypotension).

Les différentes formes des neuroleptiques

La forme orale se présente en comprimé, en solution buvable ou en comprimé orodispersible. Elle est à prendre régulièrement une ou deux fois par jour, selon la prescription médicale. Cette forme nécessite une attention quotidienne et une bonne implication du patient et de son entourage.
La forme injectable existe sous deux présentations :

  • à effet immédiat, qui peut être administrée en urgence en cas de crise d’agitation par exemple, avant de prendre le relais par une forme orale ;
  • à effet prolongé dit « neuroleptique à action prolongée » (NAP), dont l’action se maintient plusieurs semaines. Un des principaux avantages est de garantir une meilleure observance du traitement et de prévenir ainsi les rechutes.

Durée du traitement

L’effet d’un traitement neuroleptique apparaît entre 2 et 6 semaines. Une réponse insuffisante après 6 semaines impose une modification de posologie ou un changement de molécule.
Dans tous les cas, une surveillance du traitement et une évaluation régulière sont essentielles. Le traitement neuroleptique est un traitement à long terme.

Principaux effets indésirables des neuroleptiques

Syndrome malin des neuroleptiques (smn) : cet événement grave est heureusement exceptionnel. Il se traduit par de la fièvre, une hypersudation, de la pâleur ou des troubles de la conscience. L’apparition de ce syndrome serait favorisée par la déshydratation, les fortes posologies ou l’association des neuroleptiques avec du lithium ou des antidépresseurs sérotoninergiques
Suivant la famille chimique du neuroleptique et la posologie utilisée, les effets indésirables sont très variables, et peuvent s’exprimer de façon différente suivant les patients.

  • La sédation : diminution de l’état d’agitation pouvant entraîner un « ralentissement » physique et psychique, voire une sensation de fatigue ;
  • Les troubles neurologiques : raideur de la marche, difficulté à effectuer certains mouvements, mouvements involontaires du visage. Ces effets sont beaucoup moins fréquents avec les neuroleptiques de deuxième génération ;
  • Les troubles neuro-végétatifs : sécheresse de la bouche ou salivation excessive, sécheresse des yeux et vision floue, constipation, hypotension en se levant, difficulté à uriner ;
  • L’augmentation d’appétit et l’attirance pour les aliments sucrés : la prise de poids est à surveiller dès les premières semaines de traitement. Pour en savoir plus sur les troubles métabliques, cliquez ici.
  • Les troubles hormonaux (troubles des règles) et les troubles sexuels (impuissance ou frigidité, troubles de la libido) ;
  • Une propension aux coups de soleil.

Qui est concerné ?

Selon l'étude ESEMeD (European Study of the Epidemiology of Mental disorders, 2001-2003), 0,8% des français consomment des neuroleptiques.
La France se situe dans la consommation moyenne des 6 pays européens sondés (France, Italie, Allemagne, Pays-Bas, Belgique, Espagne).

Rédaction

Marie-Lise Biscay, Pharmacien des Hôpitaux (Centre Hospitalier des Pyrénées, PAU) et Claire Pollet, Pharmacien des Hôpitaux (EPSM Lille-Métropole) de l'Association Réseau PIC . Synthèse réalisée par Marc Oeynhausen à partir du Guide Psycom  « Les médicaments psychotropes », septembre 2011.



13/04/2013
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