Nos six crimes imaginaires

 

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Nos six crimes imaginaires

Nous ne pouvons y échapper. Pourtant nous ne les avons jamais perpétrés. Pourquoi sont-ils si lourds à porter ? Tour d’horizon ses crimes fantasmés les plus répandus.

Flavia Accorsi

Ces "crimes imaginaires" tels que les psys les appellent prennent racine dans la petite enfance. « Ils sont fondés sur des autoaccusations erronées et des messages destructeurs provenant des parents », expliquent Claire et Jacques Poujol, psychothérapeutes et conseillers familiaux. Ils sont souvent à la source de conduites d’échecs ou d’une incapacité à être heureux.

1) Trahir les siens

On vit des conflits déchirants entre son désir et le code de valeurs parentales que l’on n’ose pas enfreindre. Cette soumission est le résultat d’une éducation tyrannique. Les parents exigeaient que leur enfant réalise leurs attentes. Ils ne lui ont donc laissé aucune possibilité de s’affirmer.

2) Etre un fardeau

On multiplie les excuses, les justifications, les conduites sacrificielles envers son conjoint, ses amis, ses relations professionnelles, etc.

A la source de ce comportement, la perception par l’enfant d’avoir été de trop dans la vie de ses parents. D’où des croyances erronées (si j’avais été plus intelligent, plus obéissant, en meilleure santé, etc., mes parents auraient été plus heureux) et la production permanente d’actes de réparation.

3) Voler l’amour parental

On a du mal à recevoir compliments et marques d’affection, et l’on s’arrange pour les fuir. On retrouve ce comportement chez les ex-"chouchous", qui pensent avoir été aimés par leurs parents au détriment de la fratrie, ou par l’un des parents au détriment de l’autre. On peut également se sentir coupable d’avoir été idéalisé par ses parents. D’où une culpabilité qui se manifeste par des conduites d’échecs ayant valeur d’aveu : « Voyez comme en réalité je suis nul(le) ! »

4) Abandonner ses parents

On "gâche" sa vie (chômage, endettement, dépendance relationnelle) : curieusement, toutes les tentatives pour accéder à une véritable autonomie affective et matérielle tournent court.

A l’origine de cette stratégie kamikaze inconsciente : un processus de séparation rendu impossible par des parents trop fusionnels, qui se sont transformés en martyrs ou en accusateurs dès que l’enfant essayait de voler de ses propres ailes.

5) Surpasser les membres de sa famille

Nos réussites sociales, matérielles et affectives ne nous comblent pas. Pire encore, nous les dévaluons ou les sabotons.

Ce comportement est fondé sur une double croyance : « Si je jouis des joies de l’existence, je n’en laisse pas pour les miens » et « Si je réussis, j’humilie mes proches qui n’y sont pas parvenus. »

6) Etre fondamentalement mauvais

On prend toutes les fautes des au-tres à son compte, on fabrique des situations où l’on devient vraiment coupable.

Parce qu’ils l’auraient voulu parfait, certains parents ont systématiquement dévalorisé leur enfant, en l’assimilant aux "bêtises" qu’il commettait. Et l’enfant s’est senti indigne tout entier.



05/06/2013
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