Psychose (film)

Psychose (film)

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Titre original :
Psycho
Première sortie
mondiale :
16 juin 1960
Pays d'origine : États-Unis États-Unis
Réalisation : Alfred Hitchcock
Langue originale : Anglais
Durée : 1h49

Psychose est un film américain d'Alfred Hitchcock, en noir et blanc, sorti en 1960.

Sommaire

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Résumé [modifier]

Ce qui suit dévoile des moments clefs de l’intrigue.

À Phoenix en Arizona, un vendredi 11 décembre entre 12 et 14 heures, Marion Crane et Sam Loomis se retrouvent clandestinement dans une chambre de l’Adam’s Hotel. Ils s’aiment mais le manque d'argent leur interdit le mariage : Sam, divorcé, doit payer une pension alimentaire à sa femme et son petit commerce de quincaillerie ne lui permet pas d’offrir à Marion la vie aisée qu’il souhaite pour elle. Marion, pour sa part, n’accepte plus cette vie faite de rencontres à la sauvette.

Aussi, de retour à son bureau après avoir assisté à une transaction immobilière réalisée par son patron, George Lowery, elle ne dépose pas à la banque les 40 000 dollars du client Tom Cassidy qui lui sont confiés, rentre chez elle, fait ses valises et quitte Phoenix en voiture dans l’intention de rejoindre son amant, Sam, à Fairdale avec l'argent.

Elle roule de longues heures jusqu’à ce que la fatigue de la conduite nocturne l’oblige à s’arrêter sur le bas-côté. Elle passe la nuit dans son véhicule et est réveillée par un policier soupçonneux qui contrôle ses papiers. Arrivée dans la ville suivante, elle juge plus prudent de changer de voiture et de payer en espèces son achat au grand étonnement du vendeur et sous le regard inquisiteur du policier qui la surveille de loin. Elle poursuit sa route quand une pluie diluvienne la contraint à s’arrêter dans un motel pour y passer la nuit. Celui-ci est tenu par Norman Bates et sa mère. Marion est l'unique cliente.

Norman choisit pour Marion une chambre contiguë à son bureau puis, très prévenant, l’invite à y partager avec lui un repas frugal. Marion accepte. Norman se rend alors vers la maison qui se dresse au-dessus du motel pour préparer la collation. Des éclats de voix se font entendre dans la nuit et Marion comprend que la mère de Norman reproche à son fils d’inviter la jeune femme. À son retour, il lui demande d’excuser sa mère « qui est malade ». Après une longue discussion, qui fait prendre conscience à Marion que sa fuite est une erreur et que Norman vit sous la coupe de sa mère, les deux jeunes gens se séparent. Marion calcule ce qu’elle devra rembourser à son patron, puis se déshabille. Par un trou fait dans la cloison, Norman épie la jeune femme qui prend une douche. Surgit alors brutalement une silhouette menaçante de vieille femme qui frappe Marion à coups de couteau et disparaît. Norman, revenu en toute hâte, découvre, horrifié, le meurtre commis par sa mère. Il nettoie la douche et efface les traces du crime puis il immerge dans un marais voisin la voiture et le corps de Marion.

Plus tard, à Fairdale, Sam Loomis reçoit la visite de Lila, la sœur de Marion, inquiète de ne pas avoir de nouvelles puis celle de Arbogast, détective privé, engagé par le patron de Marion pour retrouver les 40 000 dollars disparus. Arbogast comprend que Sam et Lila ne sont pas les complices de Marion et se met à la recherche de celle-ci en faisant le tour des hôtels de la ville. Son enquête le conduit jusqu’au motel des Bates. Il interroge Norman puis, rendu soupçonneux par les déclarations contradictoires de Norman, décide de parler à la mère de ce dernier. Il pénètre dans la maison et monte l'escalier quand la mère de Norman apparaît brusquement sur le palier et le poignarde à mort.

Lila et Sam, sans nouvelle du détective, alertent le shérif Chambers qui leur apprend que la mère de Norman s'est donnée la mort dix ans auparavant, après avoir empoisonné son amant. Ils décident alors de se rendre à leur tour au motel des Bates. Après une discussion orageuse, Norman assomme Sam alors que Lila pénètre dans la maison et finit par découvrir dans la cave le corps momifié de madame Bates. Norman, habillé en femme, surgit soudain en brandissant un couteau, prêt à poignarder Lila. Sam intervient in extremis et le neutralise. Un psychiatre, le docteur Richman, explique à Sam et Lila la schizophrénie de Norman Bates, que l’on voit désormais entièrement possédé par la personnalité de sa mère.

Fiche technique [modifier]

Distribution [modifier]

Autour du film [modifier]

Caméo [modifier]

  • À la 6e minute, Alfred Hitchcock attend devant l'agence avec un chapeau de cow-boy.

Secrets de tournage [modifier]

  • Pour le plan d'ouverture, Hitchcock envisageait de tourner à partir d'un hélicoptère. Mais à cette époque, les systèmes de stabilisation tels que la Wescam n'existaient pas encore, et la caméra tremblait terriblement, rendant le plan inutilisable. Il eut alors l'idée de ce panoramique horizontale, associé à un zoom avant s'approchant de l'immeuble, puis à ces raccords progressifs jusqu'à ce que la caméra pénètre dans la chambre d'hôtel.
  • La maison du film existe toujours et on peut la voir lors de la visite des studios Universal. On y apprend à cette occasion que le liquide utilisé pour simuler le sang dans Psychose était du chocolat, ce qui fait partie des petits avantages que permet le tournage en noir et blanc. C'est d'ailleurs pour ne pas montrer la couleur rouge du sang que Hitchcock a choisi de tourner son film en noir et blanc.
  • Pour la scène du meurtre dans la douche, une doublure féminine a été utilisée pour de nombreux plans. Hitchcock pensait qu'il était préférable d'engager une fille déjà accoutumée à être nue devant un public que de demander à Janet Leigh de tourner ces plans. Cette doublure leur permettait avant tout de tester la translucidité du rideau de douche (pour vérifier si le corps nu était bien dissimulé par le rideau et pouvoir ainsi choisir les plans les plus adéquats) et pouvoir filmer les plans où Norman enroule le corps de la victime dans le rideau, puis le transporte dans la voiture.
  • Cette scène a nécessité sept jours de tournage et soixante-dix positions de caméra. Le découpage de la scène visait en partie à éviter tout problème avec la censure : aucun plan montrant les seins de l'actrice ou le couteau tailladant son corps ne sont visibles, et le montage provoque chez le spectateur l'impression contraire, si bien que lors d'une projection en compagnie d'un membre de la censure, celui-ci fut persuadé d'avoir vu un sein pendant le meurtre.
  • Au moment du tournage de cette scéne, Anthony Perkins était à New York et c'est l'actrice Margo Epper qui joua le role de Mme Bates.

Pour le meurtre d'Arbogast, c'était une autre actrice, Mitzi Koenstner.Perkins n'a finalement mis la perruque de Mme Bates que dans la scéne ou il tente de tuer Lila.

  • Pour le plan où l'œil de Janet Leigh est cadré en gros plan, l'actrice dut recommencer de nombreuses fois la prise, le fait de devoir tenir l'œil ouvert sans bouger étant un exercice difficile. Lors d'une projection-test, Alma, la femme d'Hitchcock, fut la seule à remarquer que Janet Leigh respire toujours après son meurtre (sa gorge ondule légèrement).
  • Le choix de la tête de Mme Bates fut un vrai calvaire pour Janet Leigh : Hitchcock la prenait par surprise et plaçait à chaque fois une nouvelle tête derrière elle, de manière à ce qu'elle ne puisse pas la rater quand elle se retournerait. Il put ainsi choisir celle qui avait arrachée le cri le plus horrible à Leigh.
  • C'est le dernier film où Patricia Hitchcock joue pour son père.

Autour de la sortie [modifier]

  • La bande-annonce du film montrait Hitchcock en train de visiter le motel et la maison des Bates, tout en relatant les événements terrifiants qui s'y étaient déroulés, sans toutefois trop en dire. Il souligne par exemple l'importance du tableau qui cache le trou dans le mur, sans pour autant le soulever.
  • A la fin de la bande-annonce, il visite la chambre n°1, et se risque à l'intérieur de la salle de bains. Le rideau est alors tiré. Après avoir indiqué qu'un indice important est caché dans la cuvette des WC, il ouvre le rideau d'un coup sec, révélant, à la place de Janet Leigh, Vera Miles, qui se met à crier.
  • Lors de la sortie du film, Hitchcock chercha un moyen d'obliger les spectateurs à ne pas pénétrer dans la salle après le début du film. Il voulait ainsi éviter que les retardataires qui n'ont pas assisté au meurtre de Janet Leigh ne commencent à s'impatienter de ne pas la voir arriver à l'écran.
    Il conclut finalement un accord avec les directeurs des grandes salles de cinéma pour que tout spectateur en retard se voie obligatoirement refuser l'entrée en salle. À l'entrée de la plupart des grandes salles figurait une pancarte où était inscrit, sous l'effigie d'Hitchcock :

Nous ne vous laisserons pas gâcher votre plaisir ! Vous devez voir Psychose du début à la fin pour l'apprécier correctement. En conséquence, n'espérez pas être admis dans le cinéma après le début d'une des séances du film. Personne, et je dis bien personne, pas même le frère du directeur, le président des États-Unis ou la reine d'Angleterre ! (Dieu la bénisse !)
Le tout suivi d'une signature d'Hitchcock.

  • Une anecdote raconte que des journalistes new-yorkais voulurent prouver qu'il ne s'agissait que de publicité abusive en envoyant une femme enceinte accompagnée d'un soi-disant mari à l'une des séances du film. Bien entendu, ils arrivèrent en retard et son mari demanda, sur un air suppliant, si l'on pouvait la laisser rentrer. Le directeur du cinéma lui répondit poliment : " Félicitations pour cet heureux événement, mais nous ne pouvons pas vous laisser pénétrer dans la salle. Votre épouse peut s'asseoir confortablement dans mon bureau jusqu'à la prochaine séance."

Détails divers [modifier]

  • Pour ce film noir et blanc, Bernard Hermann compose une musique uniquement pour instruments à cordes, qui contribue efficacement à l'ambiance du film.
  • Il s'agissait du premier film où l'on peut apercevoir des toilettes à l'écran, chose qui était autrefois interdite par la censure.
  • Le film a coûté huit cent mille dollars et en a rapporté treize millions en deux ans. Le faible coût de production du film vient en grande partie du fait que Hitchcock a engagé des techniciens issus de la télévision pour tourner (qui travaillaient sur sa série Alfred Hitchcock presents) ce qui lui permettait de travailler très rapidement et à moindre coût ; de plus la majorité des scènes sont tournées en studio, dans un décor presque unique.

(Sources : Documentaire sur Psychose de Laurent Bouzereau et livre Truffaut/Hitchcock, éditions Gallimard)

Suites et remake [modifier]

  • 23 ans après le film, la mode des suites commençant à prendre de l'ampleur, sort Psychose II (Psycho II) de Richard Franklin, toujours avec Anthony Perkins dans le rôle de Norman Bates.
  • Le public ayant répondu favorablement, Anthony Perkins se dirige lui-même trois ans plus tard en 1986 dans Psychose III (Psycho III).
  • En 1987 est réalisé un téléfilm, Bates Motel, dirigé par Richard Rothstein, dans lequel Bud Cort joue le rôle d'un compagnon de cellule de Norman Bates héritier du motel... Perkins ayant décliné la proposition, Norman est ici incarné fugitivement par le cascadeur qui le doublait dans Psycho II et III, Kurt Paul. Ce film était censé être le pilote d'une série qui ne fut pas tournée.
  • Le sujet étant manifestement épuisé, c'est aux débuts de Norman Bates qu'est consacré en 1990 le prequel Psychose IV (Psycho IV: The Beginning), téléfilm de Mick Garris, avec Anthony Perkins mais également Henry Thomas dans le rôle de Norman adolescent.
  • En 1998, le film fait l'objet d'un curieux remake : Psycho signé Gus Van Sant, reprenant quasiment plan pour plan l'original, mais tourné en couleurs.

Commentaire [modifier]

Hitchcock aborde le cas d'un tueur schizophrène qui n'a pas pu réaliser le travail du deuil de sa mère. Mais il envoie auparavant son spectateur sur une série de fausses pistes riches en suspense. On allait y voir pour la première fois une vedette mourir avant même la moitié du film.

Coïncidence : la même année, Michelangelo Antonioni sort son film L'Avventura dans lequel la vedette, Léa Massari (Monica Vitti était alors une inconnue pour le public), disparaît dès la première demi-heure, laissant les spectateurs désorientés, tout comme l'étaient ceux de Psychose.

Médias [modifier]

Liens externes [modifier]



27/08/2007
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