Questions fréquentes sur le mal-être et suicide des jeunes

 

 

Questions fréquentes sur le mal-être et suicide des jeunes


1 - Parler de suicide, peut-il provoquer ou inciter quelqu’un à passer à l’acte ?
Non, en parler sans tabou permet de dénouer les situations de crise, de rompre l’isolement et de faire savoir à la personne que l’on reconnaît sa souffrance, sans la juger.
En parler à des jeunes ou à un groupe exige certaines précautions et surtout de ne pas sublimer l’acte suicidaire ou d’en faire l’apologie.
 
2 - Toutes les personnes qui se suicident sont-elles des malades mentales ?

Non, car si les troubles mentaux, (notamment la dépression majeure) constituent des facteurs de risque, l’idéation suicidaire peut survenir dans l’esprit de tout un chacun au cours de l'existence. Toutefois, les troubles mentaux constituent un facteur de risque important.

3 - Peut-on intervenir dans le choix personnel de quelqu’un qui décide de se suicider ?
Oui, car la personne qui en arrive à une telle décision, se trouve dans un état de souffrance poussé au paroxysme, ou de désordre psychique, à tel point qu’elle oublie tout, y compris ceux qu’elle aime. Le sentiment d’être dans une impasse, de croire qu’il n’existe pas d’autre moyen pour arrêter de souffrir montre qu’il s’agit plutôt d’une absence de choix.

4 - Le suicide, acte de courage ou de lâcheté ?
Ni l’un, ni l’autre. Il est impossible de mesurer un tel acte en ces termes, pour les mêmes raisons que celles  qui concernent le choix. Le suicidaire a perdu son libre arbitre.

5 - Le suicide est-il héréditaire ?
Les recherches dans ce domaine n’ont pas prouvé la présence d’un gène du suicide. Si dans certaines familles plusieurs membres sur plusieurs générations se suicident, c’est souvent que les non-dits ont favorisé des fantasmes, entretenu une sorte de fascination à effet mimétique et favorisé la répétition de comportements, voire le développement de pathologies. En revanche, il existe chez certains individus une vulnérabilité, ou un terrain dépressif, qui serait transmissible.

6 - Est-ce vrai que ceux qui en parlent ne le font pas ?
Non, toute parole ou intention suicidaire exprimée est à prendre au sérieux. Parmi les suicidés, il y a ceux qui n’en ont pas parlé, mais aussi beaucoup qui l’ont évoqué de manière directe ou indirecte.
 
7 - Lorsque quelqu’un veut vraiment mourir, est-il possible qu'il se rate ?

Il n’y a pas d’adéquation entre l’intentionnalité, la détermination et le moyen utilisé. La prise d’une faible quantité de médicaments peut cacher une réelle et profonde souffrance. Toute tentative de suicide doit être considérée comme un acte grave. Toute tentative de suicide aboutit à deux issues possibles : La survie ou la mort.

8 - Le suicide est imprévisible, Que' peut-on y faire ?
Environ 80 % des suicidants ou suicidés ont émis des signaux d’appel, ont exprimé leur intention par des messages plus ou moins directs et/ou par des comportements spécifiques. La grande difficulté reste le repérage des signes permettant d’identifier un mal-être important. Pour plus d'informations, nous consacrons un chapitre sur ce sujet dans notre ouvrage "Difficile Adolescence - Signes et symptômes de mal-être".

9 - Mon fils passe une partie de la nuit à jouer sur Internet , il ne va presque plus en classe et il devient très agressif à mon égard chaque fois que je fais une remarque. Comment dois-je considérer la situation ?
Vous êtes face à une accumulation de signes qui correspond vraisemblablement à une expression de mal-être. Votre fils n’arrive pas à dire sa souffrance avec des mots, alors il la manifeste à travers un comportement qui perturbe et déstabilise l’entourage pour vous alerter. Incapable de demander de l’aide, il attend que l’on vienne à lui.
 
 
10 - Depuis 6 mois, ma fille ne semble plus avoir de goût à rien, elle se scarifie, mange peu et fait des insomnies importantes. De plus ses résultats scolaires sont en chute libre alors qu’elle était auparavant une excellente élève. Que dois-je faire ?
Le cumul des symptômes et leur installation dans la durée témoignent d’une vraie souffrance. Son mal-être n’est pas une marque de faiblesse et votre fille n’en est nullement responsable ou coupable. Elle a besoin d’être comprise et aidée. L’instauration du dialogue permet d’établir un climat de confiance. Lui parler avec bienveillance en évitant leçon de morale ou recettes de bonheur faciles. Posez lui des questions qui vous permettront d’évaluer le degré de difficulté dans elle se trouve, sans porter de jugements ni de critiques négatives. Évoquez ensemble les possibilités qui s’offrent à elle pour trouver de l’aide auprès d’un professionnel. Ne restez surtout pas seule a essayer de résoudre ce problème de mal-être par vos propres moyens. | | | 0 réaction(s)



28/04/2013
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