Résilience (écologie)
Résilience (écologie)
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La résilience écologique est la capacité d'un écosystème, d'un habitat, d'une population ou d'une espèce à retrouver un fonctionnement et un développement normal après avoir subi une perturbation importante (facteur écologique).
On évoquera par exemple la résilience d'un écosystème forestier pour décrire sa capacité à se reconstituer suite à un incendie ; à partir de la banque de graines du sol, des propagules apportées par l'air, l'eau ou des animaux ou à partir de rejets, ou de la cicatrisation d'individus résistants au feu.
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Origine du concept [modifier]
De nombreux indices laissaient penser que la diversité et la complémentarité des organismes présents dans un milieu étaient les gages d'un meilleur auto-entretien de l'écosystème (« système auto-catalytique »)
Des chercheurs aussi différents que James Lovelock ou David Tilman ont montré l'importance de la biodiversité pour la résilience, le premier au travers de son « hypothèse Gaïa », et le second lors de ses travaux sur la biodiversité.
David Tilman, avec l’Université St-Paul (Minnesota, États-Unis) a étudié l’utilité de la biodiversité dans la prairie de cette région, à partir de 1982, en mesurant la productivité de la prairie sur 207 parcelles plantées d'espèces locales contrôlées. Certaines parcelles étaient « monospécifiques » (ne contenant qu'une seule espèce végétale), les autres en contenant des quantités croissantes, avec différentes associations. En 1988, une très grave sécheresse (la pire depuis au moins 50 ans) a affecté la région des prairies, tuant toutes les récoltes avec trois milliards de perte pour les agriculteurs. L'équipe de D. Tilman a alors constaté que certaines parcelles avaient spectaculairement résisté à la sécheresse. Il s'agissait toujours des parcelles les plus riches en biodiversité. La productivité de parcelles n'abritant qu'une ou deux espèces de plantes était six fois moindre que celles des parcelles composées de 15 à 25 espèces, ce qui confirmait l'importance des associations d'espèces adaptées à une zone biogéographique, les unes captant mieux l'azote de l'air, d'autres l'eau de profondeur, etc. La biodiversité est aussi une diversité fonctionnelle permettant aux communautés d'espèces, c'est à dire à l'écosystème d'exploiter au mieux toutes les ressources du lieu et du moment. Cette étude portait sur la diversité spécifique (des espèces), mais il semble que la diversité génétique joue un rôle aussi important, notamment dans les populations naturellement presque monospécifiques des milieux extrêmes (sub-polaires, sub-désertiques, salés, etc.)
Plus tard, en 1996 dans le même esprit, le projet européen BIODEPTH a associé huit pays qui ont étudié la biodiversité de 480 parcelles. En 1999 les observations de David Tilman étaient confirmées : Plus la diversité fonctionnelle des espèces était importante, plus l’écosystème était productif et résilient face aux perturbations[1].
Interventions humaines [modifier]
L'Homme peut par des travaux divers (dont plantations) tenter d'accélérer le processus naturel de résilience, on parle de techniques génie écologique ou de gestion restauratoire.
L'école de sylviculture Prosilva cherche à copier les processus naturels de résilience plutôt qu'à s'y substituer.
Akira Miyawaki a été un pionnier de l'utilisation d'espèces locales et diversifiées pour la restauration de sols, de forêts de protection et de boisements à grande échelle sur des sites très dégradés, au Japon, puis dans divers pays tropicaux.
Phénomène spontané, quand les conditions sont réunies [modifier]
Un exemple intéressant, visible sur Google Earth, est celui de la zone interdite de Tchernobyl où en dépit d'une radioactivité élevée, les loups et les ours sont spontanément revenus, alors que de nombreuses autres espèces, d'oiseaux notamment, recolonisent la zone depuis que l'agriculture et la chasse y ont disparu (sachant qu'il est trop tôt pour savoir si cette recolonisation perdurera et quels seront les impacts de la radioactivité sur ces écosystèmes et ceux qui sont touchés à distance via les migrations d'oiseaux notamment)
Voir aussi [modifier]
- Biodiversité
- Écologie du paysage
- Hoge Veluwe (Zone naturelle de 5000 ha restaurée sur d'anciens champs cultivés, Pays-Bas)