ANALYSE du Rappport catastrophique "IMAGINER l'IMPENSABLE" produit par le PENTAGONE - Partie 2
Peter Schwartz (futurist)
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Peter Schwartz is the cofounder and chairman of Global Business Network (a partner of the Monitor Group), a company based in San Francisco, California that works to help companies, governments, and non-profits think strategically about the future to make better decisions today.
Contents[hide] |
[edit] Personal history
Peter was born to Klara and Benjamin Schwartz, Hungarian Jews who had been in concentration camps, in a displaced persons camp in Germany in 1945, shortly after the end of World War II. The family soon moved to Norway, where they lived until Peter was five. At this point, they emigrated to America, and found a new home in Camden, New Jersey. Peter grew up there, attending school with such future stars as Steven Spielberg. He won a National Merit scholarship, and was able to attend Rensselaer Polytechnic Institute on full scholarship.
After graduating with a B.S. in aeronautical enginereeing and astronautics, Peter taught high school in Philadelphia and worked in the innovative student housing program at UC Davis. After this, he worked at the Stanford Research Institute, where he began to develop his unique method of scenario planning. In 1982, he moved to London to work for Royal Dutch Shell as head of scenario planning.
In 1985, while giving a speech at the Lawrence Berkeley Laboratory of UC Berkeley, he met his future wife, Cathleen Gross. He moved to live with her in Berkeley, California in 1987, and they bought a house together and were married. Their son, Benjamin, was born in 1990. Benjamin currently attends College Preparatory School.
[edit] Writings
Peter has written many books, on a wide variety of future-oriented topics. Inevitable Surprises (Gotham, 2003) is a look at the forces at play in today's world, and how they will continue to affect the world. His first and most famous book, The Art of the Long View (Doubleday, 1991) is considered by many to be the seminal publication on scenario planning, and is used as a textbook by many business schools. He also co-wrote The Long Boom (Perseus, 1999), a look at a future characterized by global openness, prosperity, and discovery. When Good Companies Do Bad Things (Wiley, 1999), is an argument for corporate responsibility in an age of corruption. China's Futures (Jossey-Bass, 2001), is a vision of several different potential futures for China.
He has also worked as a consultant on several movies, including Minority Report, Deep Impact, Sneakers, and WarGames.
He co-authored the Pentagon's An Abrupt Climate Change Scenario and Its Implications for United States National Security.
[edit] Global Business Network
Peter founded GBN in his Berkeley basement with several close friends including Stewart Brand, Napier Collyns, and Jay Ogilvy. It has since expanded greatly, and become a major consulting firm. In 2001, it was bought by the Monitor Group, though it continues to operate as a separate entity. Peter is the chairman of GBN, and an active participant in its many seminars and projects.
[edit] World Economic Forum
Schwartz moderated a forum titled "The Impact of Web 2.0 and Emerging Social Network Models" in Davos in 2007. The forum included Bill Gates, Caterina Fake, Chad Hurley, Mark G. Parker, Viviane Reding and Dennis Kneale.
[edit] In pop culture
Schwartz appeared in a recent Bob the Angry Flower.[1]
[edit] References
- ^ Notley, Steve. Futurist Peter Schwartz. Bob the Angry Flower. Retrieved on 2007-05-17.
[edit] External links
- Peter Schwartz profile on the Long Now Foundation webpage
Global Business Network
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Global Business Network, or GBN, a part of the Monitor Group, is a consulting firm that helps businesses, NGOs, and governments plan strategies for multiple possible futures. Its approach to uncovering futures consists of tapping insights from networks of remarkable people, and then forging innovative, original, subject-specific methodologies for integrating these insights into actionable visions of the future.
GBN was founded in Berkeley in 1987 by a group of friends including Peter Schwartz, Jay Ogilvy, Stewart Brand, Napier Collyns, and Lawrence Wilkinson.
Members of The GBN Network include:
- Pierre Omidyar
- Laurie Anderson
- Esther Dyson
- John Perry Barlow
- Mary Catherine Bateson
- Stewart Brand
- Napier Collyns
- Douglas Coupland
- K. Eric Drexler
- Freeman Dyson
- Brian Eno
- Francis Fukuyama
- Peter Gabriel
- William Gibson
- Paul Hawken
- Danny Hillis
- James Hillman
- William Joy
- Kevin Kelly
- Jaron Lanier
- Lawrence Lasker
- Amory Lovins
- Michael Murphy
- Nancy Ramsey
- Paul Saffo
- Brian Sager
- Russell (Rusty) Schweickart
- Alexander Singer
- Bruce Sterling
- Sherry Turkle
- Peter Warshall
GBN is based in San Francisco.
[edit] External links
L’effondrement du climat : Le cauchemar météorologique du Pentagone
Le climat pourrait changer radicalement et très rapidement, devenant ainsi le plus préoccupant de tous les problèmes qui touchent à la sécurité nationale.
Par David Stipp, Fortune.
Le réchauffement de la planète a beau être une mauvaise nouvelle pour les futures générations, reconnaissons que pour une majorité d’entre nous, cela nous inquiète aussi peu qu’Al Quaïda avant le 11 septembre. Pourtant, tout comme les terroristes, le changement climatique, soi-disant éloigné, pourrait frapper plus tôt et plus durement qu’on ne se l’est jamais imaginé. En fait, l’éventualité est devenue si réelle que les stratèges du Pentagone essaient d’en saisir toute l’importance.
La menace qui accapare leur attention est la suivante : Plutôt que de produire des changements progressifs au cours des siècles, le réchauffement planétaire serait en train de pousser le climat au bord de la catastrophe. De plus en plus d’indices tendent à montrer que le système océan-atmosphère qui règle le climat du monde peut basculer d’un état à l’autre en moins d’une décennie - comme un canoë qui penche au point de se retourner sur lui-même. Les scientifiques ne savent pas quand le seuil critique sera atteint. Mais de brusques changements de climat pourraient se produire dans un futur pas très lointain. Dans ce cas, de nombreuses sociétés seraient complètement dépassées par la nécessité de s’adapter rapidement, ce qui provoquerait un déséquilibre dans les rapports de pouvoir géopolitiques.
Bien que déclenché par un phénomène de réchauffement, un tel changement entraînerait un refroidissement dans l’hémisphère nord, des hivers plus longs et plus rudes en Europe et aux Etats-Unis. Pire encore, il provoquerait d’énormes sécheresses dont le résultat serait la transformation de terres arables en déserts de poussière et de forêts en cendres. Dites-vous que les incendies en Californie de l’automne dernier, qui se répandaient comme une traînée de poudre, deviendraient chose courante. Ou imaginez ce genre de catastrophes déstabilisant des pays à capacité nucléaire comme le Pakistan ou la Russie - et on comprend alors facilement que le Pentagone s’intéresse tout d’un coup aux brusques changements de climat.
Les chercheurs spécialistes du climat ont commencé à s’en inquiéter sérieusement il y a une décennie, après avoir étudié des indicateurs de température enfouis dans des couches anciennes de glace en Arctique. Les données montrent qu’un certain nombre de changements dramatiques se sont produits, altérant la température moyenne avec une rapidité sans précédent - dans certains cas en quelques années seulement.
Le bien-fondé de l’inquiétude a été soutenu par une théorie considérée comme l’explication la plus probable pour ces changements brutaux. L’est des Etats-Unis et le nord de l’Europe, semble-t-il, sont réchauffés par un courant géant traversant l’Océan Atlantique en provenance des Tropiques - ce qui explique pourquoi la Grande Bretagne, située sur la même latitude que le Labrador, a un climat relativement tempéré. Soufflant de l’air chaud et humide, ce courant, « gigantesque convoyeur », se refroidit et se densifie en se déplaçant vers le nord. Ainsi le courant s’enfonce dans l’Atlantique Nord et se redirige en profondeur vers le sud. Le fait de s’enfoncer attire des eaux du sud en maintenant le mouvement plus ou moins circulaire du courant.
Mais, selon la théorie, lorsque le climat se réchauffe, l’eau de fonte des glaciers arctiques se mélange avec les eaux de l’Atlantique Nord en diminuant la quantité de sel du courant - sa densité et sa capacité de s’enfoncer. Un climat plus chaud augmente la quantité de pluie qui se mêle au courant, réduisant encore davantage le taux de salinité. Par conséquent, ce courant convoyeur perd sa force motrice et peut rapidement tomber, fermant ainsi l’énorme pompe à chaleur et changeant donc le climat au-dessus d’une grande partie de l’hémisphère nord.
Les scientifiques ne connaissent pas vraiment les causes du déclenchement de ces effondrements dans un passé très lointain (ce n’était sûrement pas à cause des humains et leurs usines). Pourtant les données provenant de la glace polaire et d’autres sources tendent à montrer que les changements atmosphériques qui ont précédé les effondrements antérieurs, étaient malheureusement semblables au réchauffement planétaire d’aujourd’hui. Vers la fin de la période glaciaire, il y a environ 13 000 ans, les températures du Groenland, par exemple, sont montées à un niveau proche de celui d’il y a quelques décennies. Puis, soudainement, elles ont chuté lorsque le courant convoyeur a cessé de fonctionner, ouvrant apparemment la voie à la période du Dryas Récent, un retour aux conditions de vie de la période glaciaire, 1 300 ans en arrière (un dryas est une fleur arctique qui poussait en Europe à cette époque).
Bien que Mère Nature ait causé de brusques changements climatiques par le passé, celui qui se dessine à l’horizon a sans doute plus à voir avec nous-mêmes. En 2001, un groupe international d’experts en climatologie a conclu qu’il existe de plus en plus de preuves que le réchauffement de la planète, constaté depuis cinquante ans, est causé par l’activité humaine -principalement la combustion du pétrole et du charbon qui dégage de l’oxyde de carbone qui retient la chaleur. La réduction de la couche de glace polaire, les glaciers alpins qui fondent et les printemps beaucoup plus précoces aux latitudes septentrionales, sont autant d’indices du réchauffement. Il y a quelques années de tels changements semblaient indiquer des problèmes à venir pour nos enfants ou nos petits-enfants. Aujourd’hui ils apparaissent plutôt comme les présages d’un cataclysme qui n’attendra gentillement qu’on fasse partie de l’histoire.
Par conséquent, les feux de l’actualité dans le domaine de la recherche climatique sont de moins en moins braqués sur les changements lents, mais d’avantage sur les changements rapides. En 2002, l’Académie nationale des sciences (National Academy of Sciences) a publié un rapport qui concluait que les activités humaines pourraient déclencher de brusques changements. L’année dernière, le Forum économique mondial de Davos comprenait une séance à l’occasion de laquelle Robert Gagosian, directeur du Woods Hole Oceanographic Institution du Massachusetts, a fortement conseillé aux responsables politiques de prendre en compte les implications qu’un possible et brutal changement climatique pourrait avoir d’ici deux décennies.
Ces appels commencent à avoir une résonance de plus en plus grande. Le milliardaire Gary Comer, fondateur de l’association Land’s End, a adopté le changement de climat en tant que cause philanthropique. Hollywood a également découvert le phénomène - l’été prochain la 20th Century Fox est censée sortir The Day After Tomorrow (Après Demain), un film à gros budget sur un désastre avec Dennis Quaid dans le rôle d’un scientifique essayant de sauver le monde du retour à une période glaciaire, déclenchée par le réchauffement planétaire.
Le film de la Fox sera sans aucun doute apocalyptiquement édifiant, mais quels seraient les vrais effets d’un changement de climat soudain ?
Les scientifiques refusent généralement d’en dire beaucoup sur le sujet, arguant d’un manque de données. Mais récemment, Andrew Marshall, stratège renommé au Ministère de la défense, s’est porté garant d’un effort inédit pour se saisir de la question. Marshall, 82 ans, légende du Pentagone, est connue comme le « Yoda » du Ministère de la défense - sage clairsemé à lunettes dont les déclarations sur les risques qui pointent ont longtemps eu une influence énorme sur la politique de la défense. Depuis 1973, il a dirigé dans l’ombre un ’think tank’ (groupe de réflexion) dont le rôle est d’envisager les futures menaces planant sur la sécurité nationale. Il est notoire que le développement du système de défense anti-missiles du Ministère de la défense est de son invention. Il y a trois ans, le Secrétaire à la défense, Donald Rumsfeld, l’a choisi pour mener une vaste étude sur la « transformation » militaire portant sur le décalage entre les forces armées légères et les armes intelligentes.
Quand le travail des scientifiques sur le brusque changement climatique est apparu sur son écran radar, Marshall est allé taper à la porte d’un autre éminent visionnaire, Peter Schwartz, pour écrire un rapport à propos des implications de cette menace sur la sécurité nationale. Auparavant, Schwartz était chef de projet au Royal Dutch/Shell Group et il est depuis consultant pour des organismes aussi divers que la C.I.A et DreamWorks - il a aidé à l’écriture de scénarii futuristes pour le film de Steven Spielberg, Minority Report. Schwartz et Doug Randall, co-auteur au Global Business Network du Groupe Monitor, ’think tank’ (groupe de réflexion) consacré à des scénarii d’anticipation à Emeryville, Californie, ont contacté les meilleurs experts en climatologie et les ont poussés à s’exprimer sur le sujet - sur ce genre d’hypothèses qu’en général ils renâclent à aborder - au moins publiquement.
Le résultat en est un rapport non classé, achevé à la fin de l’année dernière et que le Pentagone a accepté de partager avec le magazine FORTUNE (NDLR, voir la traduction française des Humains Associés "Le rapport du Pentagone" - Le scénario d’un brusque changement de climat et ses implications pour la sécurité nationale des États-Unis, par Peter Schwartz et Doug Randall). Ce rapport ne prétend pas être une prévision. Il s’agit plutôt d’une esquisse de scénario dramatique mais plausible afin d’aider les planificateurs à réfléchir sur des stratégies pour faire face à la situation. En voici une version abrégée :
Un arrêt total du conveyor (courant régulateur de l’océan) pourrait provoquer l’arrivée d’un froid intense, comme à l’ère du Dryas Récent, époque à laquelle les icebergs sont apparus aussi loin dans le sud que la côte du Portugal. Ou bien le conveyor ne pourrait que temporairement ralentir, ayant pour possible conséquence l’arrivée d’une ère semblable à « l’Age de la petite glaciation », époque entre 1300 et 1850 ayant connu des hivers durs, de violentes tempêtes et des sécheresses. Les extrémités climatiques de cette période ont entraîné de terrifiantes famines, mais comparé aux conditions à l’époque du Dryas Récent, c’était encore doux.
Pour des questions d’organisation, il est compréhensif de se concentrer sur les effets d’un brusque changement climatique à moyen terme. Après un siècle de temps froid, sec, venteux à travers l’hémisphère nord, apparu de façon soudaine il y a 8.200 ans, la facture était salée - la rigueur de cette époque se situait entre celle du Dryas Récent et celle de « l’Age de la petite glaciation ». On pense que cet événement a pu être déclenché par l’effondrement du conveyor, à la suite d’une période de réchauffement des températures, pas très différente du réchauffement global actuel. Supposez que cela se reproduit, en commençant en 2010. Voici quelques unes des choses qui pourraient arriver d’ici 2020 :
Au début, les changements sont facilement confondus avec les variations normales du temps -permettant aux sceptiques de les écarter comme une « interférence » de peu d’importance et laissant ainsi les politiques et le public paralysés d’incertitude. Mais d’ici 2020 il y a peu de doutes que quelque chose de radical ne soit en train de se produire. La température moyenne a baissé jusqu’à cinq degrés Fahrenheit de moins dans quelques régions de l’Amérique du Nord et de l’Asie et jusqu’à moins six degrés dans certaines parties de l’Europe. (En comparaison, la température moyenne au-dessus de l’Atlantique nord pendant la dernière période glaciaire était de dix à 15 degrés inférieure à celle d’aujourd’hui.) Les sécheresses massives ont commencé dans les zones agricoles vitales. La moyenne pluviométrique annuelle est tombée de presque 30% en Europe du nord, et son climat s’approche plus de celui de la Sibérie.
Les orages violents sont de plus en plus habituels au fur et à mesure que le conveyor devient vacillant sur le chemin de l’effondrement. Une tempête particulièrement violente pousse l’océan qui brise et passe à travers les digues en Hollande, rendant inhabitables les villes côtières telles que La Haye. En Californie, les digues de l’île du delta, dans la région du fleuve Sacramento, ont des brèches, ce qui perturbe le système du transport de l’eau du nord au sud par aqueduc.
De gigantesques sécheresses affligent les Etats Unis, particulièrement dans les états du sud, s’accompagnant de vents qui sont en moyenne 15% plus violents que maintenant, provoquant de vastes tempêtes de poussière et la disparition des sols. Pourtant, les Etats-Unis sont mieux placés pour faire face à la situation que la plupart des nations, grâce à la diversité de leurs sols et de leurs climats, à sa richesse, sa technologie ainsi que ses abondantes ressources. Il y a cependant le revers de la médaille : cela creuse l’écart entre ’ceux qui ont et ceux qui n’ont pas’ et favorise le pointage de doigts belliqueux en direction de l’Amérique.
Se repliant sur eux-mêmes, les Etats-Unis cherchent efficacement à construire une forteresse pour préserver leurs ressources. La protection des frontières est renforcée pour repousser les immigrés mourants de faim venus du Mexique, d’Amérique du Sud, et des îles Caraïbes - des vagues de boat-people en particulier posent de sérieux problèmes. La tension entre l’Amérique et le Mexique monte lorsque les Etats-Unis dénoncent un traité datant de 1944 garantissant l’écoulement de l’eau du fleuve Colorado vers le Mexique. L’Amérique, afin de répondre à sa propre demande croissante en énergie, est contrainte de prendre des options coûteuses économiquement et politiquement, incluant l’énergie nucléaire et d’onéreux contrats passés avec le Moyen-Orient. Pourtant elle survit sans pertes catastrophiques.
L’Europe, la plus durement touchée par la baisse des températures, lutte pour faire face à l’arrivée d’immigrés venus de Scandinavie, cherchant au sud un climat plus chaud. L’Europe du sud est cernée par des réfugiés venus de pays gravement touchés en Afrique et ailleurs. Mais la richesse de l’Europe de l’ouest aide à jouer un rôle tampon pour éviter la catastrophe.
La taille et les ressources de l’Australie l’aident à faire face, de même que sa situation géographique - l’arrêt du conveyor affecte principalement l’hémisphère nord. Le Japon a moins de ressources mais peut compter sur sa cohésion sociale pour faire face - son gouvernement peut amener l’ensemble de sa population à des changements de comportement afin de préserver les ressources.
Son énorme quantité de population et les besoins en nourriture rendent la Chine particulièrement vulnérable. Elle est frappée par des pluies de mousson de plus en plus imprévisibles, qui provoquent des inondations dévastatrices dans des régions ravagées par la sécheresse. D’autres régions d’Asie et d’Afrique de l’Est sont pareillement touchées. La plus grande partie du Bangladesh devient presque inhabitable en raison de la montée du niveau de la mer, ce qui contamine les réserves d’eau à l’intérieur du pays. Les pays dont les divergences engendrent déjà des conflits, tels que l’Inde et l’Indonésie, sont à court de maintenir l’ordre intérieur, tout en faisant face à l’ampleur des changements.
En avançant dans la décennie, les pressions pour agir deviennent irrésistibles - l’histoire prouve que toutes les fois où les humains ont fait face à un choix entre mourir de faim ou le pillage, ils pillent. Imaginez les pays de l’Est, qui luttent pour subvenir aux besoins alimentaires de leurs populations, envahissant la Russie - affaiblie par une population déjà en baisse - pour avoir accès à ses minerais et approvisionnements en énergie. Ou imaginez le Japon lorgnant sur les réserves russes voisines de pétrole et de gaz, pour fournir de l’énergie aux usines de dessalement et aux exploitations agricoles, grandes consommatrices d’énergie. Envisagez des accrochages éclatants aux frontières du Pakistan, de l’Inde et de la Chine, pays détenteurs de l’arme nucléaire, à propos des réfugiés, de l’accès aux fleuves qu’ils ont en commun et des terres arables. Ou bien l’Espagne et le Portugal en conflit pour les droits de pêche - le secteur de la pêche étant perturbé partout dans le monde à cause du changement des températures de l’eau, ce qui fait migrer les poissons vers de nouveaux habitats.
Les tensions croissantes engendrent de nouvelles alliances. Le Canada rejoint la forteresse américaine, formant un bloc nord-américain. (Ou alors, le Canada peut chercher à garder pour lui-même son importante puissance hydro-électrique, étranglant les Etats-Unis affamés d’énergie). La Corée du Sud et du Nord s’alignent pour créer une entité au savoir faire technique et possédant l’arme nucléaire. L’Europe forme un bloc vraiment unifié pour limiter les problèmes d’immigration et se protéger contre des agresseurs. Il se peut que la Russie, menacée par des voisins appauvris et en situation désespérée, rejoigne le bloc européen.
La prolifération d’armes nucléaires est inévitable. Les approvisionnements en pétrole s’amenuisent alors que le refroidissement du climat fait grimper la demande. Beaucoup de pays cherchent à consolider leurs approvisionnements en énergie avec l’énergie nucléaire, accélérant la prolifération nucléaire. Le Japon, la Corée du Sud et l’Allemagne développent leurs moyens en armes nucléaire, de même que l’Iran, l’Egypte et la Corée du Nord. Israël, la Chine, l’Inde, et le Pakistan sont également sur le point de faire usage de la bombe.
Implacablement, les changements portent des coups sur la « capacité de soutien » du monde - les ressources naturelles, les organisations sociales et les réseaux économiques qui soutiennent la population. Le progrès technologique et les forces du marché, qui ont longtemps aidé à l’accroissement de la « capacité de soutien » de la terre ne peuvent pas faire grand chose pour repousser la crise - elle est trop répandue et se propage trop vite. La « capacité de soutien » de la planète s’amenuisant, un vieux schéma ressurgit : l’éclatement de guerres désespérées et totales pour la nourriture, l’eau, et les approvisionnements en énergie. Comme l’archéologue Steven LeBlanc de Harvard l’a noté, les guerres pour la possession des ressources étaient la norme jusqu’il y a à environ trois siècles. Quand de tels conflits éclataient, 25% de la population masculine adulte mourait habituellement. A partir du moment où le brusque changement de climat frappe "dans sa propre maison", il se peut qu’encore une fois la vie humaine se réduise à la guerre.
Pendant la décennie passée, des données ont été accumulées indiquant que la possibilité d’un brusque changement climatique est plus forte que ce que la majorité de la communauté scientifique et peut-être toute la communauté politique, n’est préparée à accepter. À la lumière de tels résultats, nous devrions nous demander quand ce brusque changement se produira, quels en seront les impacts, et comment nous pouvons nous y préparer - et non pas s’il se produira vraiment. En fait, les relevés climatiques indiquent que, d’une certaine façon, le brusque changement est inévitable, indépendamment de l’activité humaine. Entre autres, nous devrions :
• Accélérer la recherche sur les forces qui peuvent déclencher le brusque changement climatique, la façon dont il se développe et comment nous saurons que cela est en train d’arriver.
• Commanditer des études sur les scénarios qui pourraient se dérouler, incluant les retombées écologiques, sociales, économiques et politiques sur les régions vivrières vitales.
• Déterminer des stratégies "sans regret ni remord" pour s’assurer un approvisionnement certain en nourriture et en eau et pour assurer notre sécurité nationale.
• Former des équipes pour préparer des réponses à une possible migration massive, ainsi qu’aux manques en nourriture et en eau.
• Explorer des façons de détourner le brusque refroidissement - de nos jours, il semble plus facile de chauffer que de refroidir le climat par l’intermédiaire des activités humaines, ainsi existe-t-il peut-être des solutions "géo-technologiques" réalisables pour empêcher une baisse catastrophique de la température.
En résumé, le risque de brusque changement climatique demeure incertain, et il est très probablement petit. Mais étant donné ses dramatiques conséquences, on devrait élever le débat au-delà de la seule discussion scientifique. Agir maintenant est important, car nous pouvons être capables de réduire la probabilité que cela n’arrive, et nous pouvons certainement mieux nous y préparer si cela se produit. Il est temps de reconnaître que cela est de l’ordre de la sécurité nationale.
La réaction du Pentagone à ce grave rapport n’est pas connue - fidèle à sa réputation de réserve, Andy Marshall a refusé d’être interviewé. Mais le fait qu’il soit impliqué peut être le signe d’un important changement dans le débat sur le réchauffement global. Au moins quelques têtes pensantes, responsables fédéraux peuvent commencer à percevoir le changement de climat moins comme un embêtement politique et d’avantage comme une question qui demande qu’on agisse.
Si tel est le cas, la cause appelant à agir maintenant en ce qui concerne le changement climatique, qui a longtemps eu mauvaise presse à Washington, pourrait obtenir un appui influent, ne serait-ce qu’en coulisses. Il se peut même que des politiciens s’enhardissent à prendre des mesures telles que des restrictions sur les normes d’économie d’énergie pour les nouveaux véhicules particulier, mesure qui, simultanément, réduirait les émissions de gaz à effet de serre, diminuerait la confiance risquée que met l’Amérique vis-à-vis du pétrole de l’OPEP, baisserait son déficit commercial et renflouerait les porte-monnaie des consommateurs. Ah, oui - et donnerait au tourmenté Yoda du Pentagone un peu moins de raisons de s’inquiéter.
source : fortune.com
Traduction bénévole du rezo des Humains Associés : PR, RI & KT
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