Sciences sociales
Sciences sociales
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Les sciences sociales sont un ensemble de disciplines scientifiques étudiant les aspects sociaux des diverses réalités humaines.
Historique [modifier]
Prémices [modifier]
Aristote, Francis Bacon, Montesquieu, Adam Smith, ...
Les balbutiements des sciences sociales au XVIIe siècle se distinguent dans l'encyclopédie Diderot ; on sent notamment leur influence dans certains articles de Rousseau et d'autres pionniers.
XIXe siècle [modifier]
L'expression « science sociale » fait sa première apparition en 1824 dans le livre de William Thompson : « An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth ».
À cette époque Auguste Comte soutient que les idées traversent trois étapes ascendantes et progressives, à savoir :
- théologique ;
- philosophique ;
- scientifique.
Auguste Comte innove en considérant que la première étape est enracinée dans l'intuition, la seconde dans la pensée critique, et la troisième dans l'observation positive. Ce cadre de pensée, toujours rejeté par beaucoup, sous-entend de faire de l'étude économique qui était une discipline descriptive, une méthode basée sur les mathématiques scientifiques. Karl Marx fut l'un des premiers auteurs à affirmer que ses méthodes de recherche représentaient un point de vue scientifique de l'histoire humaine.
Vers la fin du XIXe siècle, les tentatives visant à recourir à des équations pour rendre compte du comportement devinrent de plus en plus communes. Parmi ces premières tentatives, figurent le cas des « lois » de la philologie qui visaient à cartographier les changements sonores d'une langue à travers le temps.
Quetelet et la sociologie quantitative.
XXe siècle [modifier]
Dans la première moitié du XXe siècle, les statistiques devinrent un segment de la mathématique appliquée. Ainsi, les méthodes quantitatives devinrent une référence.
Il continue à y avoir encore aujourd'hui des courants de pensée en faveur d'un consensus sur une méthodologie qui serait assez solide et adaptable pour unifier dans une "théorie générale " les diverses théories partielles qui avec un succès indiscutable continuent de fournir les cadres utilisables pour les banques de données massives et croissantes. Cependant, une importante partie des chercheurs contemporains en sciences sociales ne cherche pas une théorie globale et s'en tient à des modèles permettant de comprendre et d'expliquer un phénomène social spécifique.[réf. nécessaire]
Essor des sciences sociales [modifier]
Theodore Porter a argué dans « The Rise of Statistical Thinking » que les efforts pour fournir une science sociale synthétique portent à la fois sur une question d'administration et de découverte. La montée des sciences sociales a donc été marquée à la fois par des besoins pragmatiques et/ou herméneutiques, et par une recherche de pureté théorique. Preuve en est l'engouement suscité par le concept de quotient intellectuel, ou Q.I., un test qui produit un résultat sur une moyenne (donc un résultat qui n'est nullement absolu) mais qui a l'utilité pragmatique de permettre de prévoir le succès d'un individu dans certaines tâches.
Le développement capitaliste engendrera une série de problèmes sociaux, économiques, et politiques, en particulier dans la gestion de l'offre et de la demande en matière d'économie politique, dans la gestion des ressources pour usages militaires et développementaux, dans la création des systèmes d'éducation de masse et dans la gestion des effets de l'industrialisation elle-même, comme des problèmes de santé liés à l'insalubrité et à la pauvreté.
Les horreurs de la Première Guerre mondiale donnent des armes aux protagonistes quantitatifs. "Plus jamais!" lance l'école de Francfort de philosophie sociale. Adorno, Horkheimer, Marcuse et plusieurs autres, malgré leurs divergences, jusqu'à Arendt aujourd'hui, unissent leurs voix afin de dénoncer les horreurs commises par l'homme au nom d'un système. La réponse des partisans du quantitatif ne se fait pas attendre. L'entre-deux-guerres est un moment charnière pour toutes les sciences humaines sociales, et d'aucun en profiteront pour passer de la philosophie à la comptabilité. Après la Seconde Guerre mondiale, alors que l'Allemagne a brûlé livres et juifs à la fois, alors que la Russie, les États-Unis, la France l'Angleterre ne se remettent pas encore du nombre de morts causé par une idée poussée trop loin, nombre d'intellectuels abdiquent et passent au quantitatif.
Les besoins simplement pragmatiques se conjuguent au préjugé que la clarté et la simplicité des expressions mathématiques évitent les erreurs systématiques de la pensée et de la logique holistique. Cette tendance fait partie d'un courant de pensée plus vaste, connu sous le nom de modernisme, qui fournit le cadre rhétorique d'une expansion des sciences sociales.
Dans les années 30, ce nouveau modèle de prise de décision s'est renforcé avec le new deal aux États-Unis et, en Europe, avec la nécessité croissante de contrôler la production industrielle et l'administration publique. Des établissements tels que la New School for Social Research, l'Institut international d'histoire sociale et des départements « de recherche sociale » dans des universités prestigieuses étaient censés pourvoir à la demande croissante d'individus pouvant mesurer les interactions humaines et produire sur cette base, des modèles pour les prises de décisions.
Rapprochement des sciences sociales et des sciences humaines [modifier]
Il apparaît ainsi que distinguer les sciences sociales et des sciences humaines n'est pas chose aisée. Comment donc, délimiter leurs contours ? La difficulté tient au fait qu'on peut aborder le terme "sciences humaines et sociales" de deux manières :
- soit on retient deux adjectifs qualificatifs : les sciences sont humaines et sociales ;
- soit on retient deux noms : ce sont les sciences de l'Homme et de la Société ;
La première solution englobe des aspects à la fois historiques et intentionnels. On considère alors que ces sciences sont issues de l'Humanité à laquelle on assigne un objectif social.
La deuxième vision ne fait que prendre en compte des objets d'études, respectivement l'Homme et la Société.
En un sens, on peut donc dire que les sciences humaines et sociales peuvent être perçues tantôt davantage sous leur aspect humain (ce qui inclut une certaine humanité donc une volonté de développement à la fois de la matière et de son objet, les Hommes et la Société), tantôt sous leur aspect purement scientifique, c'est-à-dire comme une analyse plutôt "froide" et objective des choses.
C'est pourquoi certaines matières entrent à la fois dans le champs des sciences humaines et des sciences sociales. C'est le cas par exemple du droit, qui consiste à la fois en une science, dans la mesure où les analyses juridiques nécessitent au départ une certaine objectivité, mais c'est aussi une science humaine dans le sens où sa mise en oeuvre va affecter la vie des personnes de diverses manières (on pense par exemple au droit civil qui régit l'identité des personnes ou au droit du travail). C'est également une science sociale car il a des incidences directes sur la société[1]. Il est même parfois étroitement lié aux politiques.[réf. nécessaire]
Disciplines des sciences sociales [modifier]
Toutes ces disciplines ont des objets qui relèvent à la fois des sciences naturelles et des sciences humaines, sociales; Ainsi en est-il de l'anthropologie, de la géographie ou de la psychologie.
Contrairement à une idée reçue, les activités des sciences sociales sont loin d'être aussi cloisonnées que ne le montre l'organisation administrative de l'enseignement et de la recherche. Les disciplines naissent, se développent, puis déclinent. Certaines disciplines se dédoublent, d'autres sont englobées dans une autre. Certaines disciplines principales, deviennent des sciences annexes, tandis que d'autres émergent. Plusieurs disciplines ont des objets d'études qui se recoupent et des méthodes qui sont communes. Mais surtout, derrière la diversité de leurs méthodes et de leurs approches, les sciences sociales ont, toutes ensemble, un seul et même objet, la connaissance de nos sociétés.
L'Histoire [modifier]
L'Archéologie [modifier]
La Paléographie et l'Etude des documents [modifier]
L'Histoire et la Théorie des arts [modifier]
La Géographie [modifier]
L'Aménagement et l'Urbanisme [modifier]
Les Sciences économiques [modifier]
La Psychologie et les Sciences cognitives [modifier]
La Sémiologie [modifier]
Les Sciences de l'information et de la communication [modifier]
La Science politique [modifier]
La Sociologie [modifier]
L'Ethnologie [modifier]
L'Anthropologie [modifier]
La Philosophie et l'Epistémologie [modifier]
Théories et méthodes en sciences sociales [modifier]
Les sciences sociales suscitent de nombreux débats, tant sur les perspectives qu'elles engendrent que sur les méthodes de recherche qu'elles requièrent.
Notes [modifier]
- ↑ Comme l'écrit Jean Cruet : « Le droit ne domine pas la société, il l'exprime » (J. Cruet, L'impuissance des lois, Flammarion, 1912).
Bibliographie [modifier]
- Une école pour les sciences sociales, de la VIe section à l'École des Hautes Études en Sciences Sociales, collectif, 2000, Cerf, Paris
Voir aussi [modifier]
Articles connexes [modifier]
- Science et Histoire des sciences
- Sciences humaines
- Interdisciplinarité
- Listes de revues scientifiques
- Les classiques des sciences sociales (collection de textes numérisés)
Bibliographie [modifier]
- 1934, Encyclopedia of the Social Sciences ;
- 1968, International Encyclopedia of the Social Sciences ;
- 2001, International Encyclopedia of Social and Behavioral Sciences.
Liens externes [modifier]
- (fr) (en) Le portail de revues scientifiques en sciences humaines et sociales : Revues.org (www.revues.org)
- (fr) Le portail de revues scientifiques en sciences humaines et sociales numérisées : Persée (persee.fr)
- (fr) Le site de l'Académie des Sciences morales et politiques (www.asmp.fr)
- (fr) La revue en-ligne interdisciplinaire en sciences sociales EspaceTemps.net
- L'importante collection au Québec de textes numérisés en sciences sociales (classiques.uqac.ca)