Franck Louis a 44 ans. Il a pris hier six mois de prison ferme en comparution immédiate au tribunal correctionnel d'Angoulême. Sa quinzième condamnation.
Il est cognaçais depuis quelques années et les psychiatres se déchirent sur son cas. Pour les uns, il est psychiquement malade, diagnostiqué bipolaire, voire border line, en tout cas souffre de troubles du comportement. Pour un autre, il serait juste alcoolique, uniquement victime de son addiction.
Mais Franck Louis est aussi instable que ses comportements sont gratuits. Hier, il s'est une nouvelle fois retrouvé devant ses juges, en comparution immédiate, pour une série de dégradations. En quelques jours, en octobre à Cognac, il avait brisé des vitres de voiture, crevé des pneus, explosé des rétros. il en avait même totalement incendié une. Dans la foulée, il a aussi reconnu d'autres dégradations, plus anciennes. Au final, l'addition s'élève à plusieurs milliers d'euros bien tassés.
Il sait qu'il ne doit pas mélanger l'alcool et les antidépresseurs tout en stoppant brutalement son traitement. «C'est quand je ne suis pas bien», dit-il. Et systématiquement, il dérape. Des actes gratuits mais qui coûtent cher à ses victimes. Pourtant, malgré la longueur de son casier, les juges lui ont tendu la main. Hier, son avocat Rachid Rahmani a tenté de lui éviter le maintien en détention. Pas pour le plaisir, mais «parce que dans six mois sa dangerosité sera la même». «Il faut améliorer son étayage familial, médical.»
L'avocat avait trouvé mesurées les réquisitions de la procureure Stéphanie Veyssière - six mois ferme et des soins. Le tribunal aussi, mais il a ordonné le maintien en détention.