thérapie des rythmes sociaux dans la stabilisation de la bipolarité
des rythmes sociaux
29/01/2012
Dictionnaire > Psychiatrie générale
Définition et utilisation de la thérapie des rythmes sociaux dans la stabilisation de la bipolarité.
La thérapie des rythmes sociaux
La TRS est fondée sur la théorie qui stipule que les rythmes quotidiens stables engendrent une plus grande stabilité de l’humeur. Cette composante du traitement vise le développement de stratégies pour établir des Zeitgeber sociaux réguliers et stabilisateurs des rythmes biologiques, et la protection contre l’impact négatif des zeitstörer déstabilisants.
Mise en oeuvre
Les patients remplissent chaque semaine un instrument appelé Mesure des Rythmes Sociaux (MRS — en anglais, le Social Rhythm Metric, ou SRM) qui aide à optimiser la stabilité de leurs rythmes quotidiens. Les premières 3 ou 4 semaines de MRS servent à définir la ligne de base de leurs rythmes sociaux. Patients et thérapeutes revoient ensemble les MRS et identifient les portions de stabilité et d’instabilité de ces rythmes. Par exemple, si l’heure du coucher est adéquate durant la semaine, l’est-elle également au cours du week-end ?
L’humeur du patient plonge-t-elle les jours où il saute des repas ou n’a pas de contacts avec d’autres personnes ? L’examen des feuillets aide à identifier des comportements qui ont un impact négatif sur la stabilité des rythmes. Lorsque la ligne de base est documentée et que les patterns de régularité/irrégularité sont identifiés, thérapeutes et patients axent leurs efforts vers la stabilité des rythmes par des étapes de changements graduels de styles de vie, à travers des objectifs à court, moyen et long terme, de façon à réduire les fluctuations de ces rythmes. À titre d’exemple, un objectif court terme pourrait être de se mettre au lit à heure fixe pendant une semaine. Pour atteindre cet objectif, le patient peut devoir changer certains comportements sociaux (par exemple, réduire les soirées sociales de fin de journée), ou activités sportives (par exemple, effectuer les exercices physiques le matin plutôt que le soir).
Le thérapeute peut aider le patient à trouver un temps de lever plus adéquat le matin, en modifiant progressivement l’heure actuelle du lever. Des buts intermédiaires pourraient être d’arriver à dormir 8 heures par nuit et ne pas faire de sieste le jour, ou adopter une activité quotidienne régulière, comme un travail à temps partiel ou des activités de bénévolat. Pour atteindre ces objectifs, les patients viseront des gains à court terme mais pourront aussi aménager leurs activités (par exemple, s’inscrire à des cours en après-midi pour réduire le besoin de sieste). Les thérapeutes insistent sur l’importance d’une cédule de vie régulière, même si cette cédule doit être décalée pour mieux rencontrer les tendances de vie du patient. Par exemple, des patients bipolaires vont parfois préférer se faire une routine de vie qui comporte un coucher tardif (par exemple, à 2 h de la nuit) et un lever également tardif (par exemple, à 10 h). Le thérapeute aide le patient à réaliser que toute cédule régulière est acceptable dans la mesure où elle permet au patient de rencontrer ses obligations sociales, et de pouvoir obtenir des périodes de sommeil de durée continue adéquate (en général de 7 à 9 heures). Les objectifs à long terme pourraient être d’encourager les patients à dénicher des emplois qui permettent d’adhérer à de telles cédules (par exemple, un travail dans une librairie qui ne commencerait qu’à midi).
Source
« Psychothérapie interpersonnelle et des rythmes sociaux (PTIRS) dans le trouble bipolaire II : structure du traitement et exemples cliniques »
Holly A. Swartz, Ellen Frank et Debra Frankel
Department of Psychiatry, Western Psychiatric Institute and Clinic, University of Pittsburgh, Pittsburgh, Pennsylvania
Santé mentale au Québec, 2008, XXXIII, 2, 151-184