Traité de bipolarité en 76 pages
GUIDE MÉDECIN - AFFECTION DE LONGUE DURÉE
Mai 2009
Troubles bipolaires
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Guide médecin – ALD 23 « Troubles bipolaires »
HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Mai 2009
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Sommaire
Liste des abréviations ....................................................................... 5
1. Introduction............................................................................... 6
1.1 Objectif ....................................................................................................6
1.2 Méthode...................................................................................................6
1.3 Généralités sur les troubles bipolaires ....................................................6
1.4 Définitions................................................................................................8
2. Bilan initial (diagnostic et évaluation)..................................... 9
2.1 Objectifs principaux .................................................................................9
2.2 Professionnels impliqués.........................................................................9
2.3 Contenu du bilan initial ..........................................................................10
2.4 Évaluation de l’état actuel du patient, du risque de suicide, de la
nécessité d’avoir recours à une hospitalisation et à des mesures de
protection des biens ..............................................................................13
3. Prise en charge thérapeutique............................................... 15
3.1 Objectifs.................................................................................................15
3.2 Professionnels impliqués.......................................................................15
4. Moyens thérapeutiques.......................................................... 17
4.1 Traitements pharmacologiques .............................................................17
4.2 Autres traitements .................................................................................20
5. Stratégies thérapeutiques...................................................... 24
5.1 Modalités ...............................................................................................24
5.2 La prise en charge des épisodes aigus maniaques et hypomaniaques 25
5.3 La prise en charge des épisodes dépressifs aigus ...............................26
5.4 La prise en charge des épisodes à cycles rapides................................28
5.5 La prise en charge des épisodes aigus mixtes .....................................28
5.6 La prise en charge au long cours des troubles bipolaires .....................28
5.7 La prévention et la prise en charge des troubles du comportement .....30
5.8 La prise en charge des troubles anxieux associés................................30
5.9 La prise en charge des conduites addictives associées .......................30
5.10 Prise en charge des patientes qui souhaitent développer une grossesse,
qui sont enceintes ou qui allaitent..........................................................31
5.11 La prise en charge des sujets âgés.......................................................32
6. Suivi......................................................................................... 34
6.1 Objectifs.................................................................................................34
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6.2 Professionnels impliqués.......................................................................34
6.3 Rythme des consultations .....................................................................34
6.4 Le suivi de l’examen clinique.................................................................35
6.5 Plan d’action pour la prévention et la gestion des rechutes ..................36
6.6 La prise en charge des patients en cas d’augmentation du poids lors du
suivi........................................................................................................37
6.7 Le suivi des traitements médicamenteux ..............................................37
Annexe 1. Liste des participants .................................................... 46
Annexe 2. Critères diagnostiques d’un trouble bipolaire ............. 47
Annexe 3. Le questionnaire de trouble de l’humeur ..................... 53
Annexe 4. Le questionnaire DETA.................................................. 55
Annexe 5. Personnalité émotionnellement labile : le type
borderline ......................................................................................... 56
Annexe 6. Modèles de certificats d’hospitalisation....................... 57
Annexe 7. Principaux médicaments utilisés dans les troubles
bipolaires et leurs indications ........................................................ 61
Annexe 8. Associations de patients ............................................... 72
Annexe 9. TEXTES RÉGLEMENTAIRES ......................................... 73
Annexe 10. Références.................................................................... 74
Mise à jour des guides et listes ALD
Les guides médecin élaborés par la Haute Autorité de Santé sont
révisés tous les 3 ans.
Dans l’intervalle, la Liste des Actes et Prestations (LAP) est actualisée
au minimum une fois par an et disponible sur le site internet de la HAS
(www.has-sante.fr).
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Liste des abréviations
AINS Anti-inflammatoires non stéroïdiens
ALD Affection de longue durée
Afssaps Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé
AMM Autorisation de mise sur le marché
Anaes Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en santé
CDC Conférences de consensus
CRAT Centre de référence sur les agents tératogènes
CIM-10 Classification internationale des maladies de l’OMS
CPK Créatine-phosphokinase
DSM-IV Diagnostique et statistique des troubles mentaux
ECT Électroconvulsivothérapie
ECG Électrocardiogramme
ETP Éducation thérapeutique du patient
GEM Groupe d’entraide mutuelle
HAS Haute Autorité de Santé
HDT hospitalisation à la demande d’un tiers
HO hospitalisation d’office
IMAO Inhibiteur de la monoamine-oxydase
IMC Indice de masse corporelle
IRM Imagerie par résonance magnétique
ISRS Inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine
IRSN Inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la
noradrénaline
MDPH Maison départementale des personnes handicapées
PNN Polynucléaires neutrophiles
SAVS Service d’aide à la vie sociale
SAMSAH Service d’aide médicosocial pour adultes handicapés
SMN Syndrome malin des neuroleptiques
RPC Recommandations pour la pratique clinique
TCC Thérapies cognitives et comportementales
TDM Tomodensitométrie
TSHus Thyréostimuline hormone par méthode ultrasensible
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HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Mai 2009
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1. Introduction
1.1
Objectif
Ce guide médecin est destiné à expliciter, pour les professionnels de la
santé, la prise en charge optimale et le parcours de soins d’un malade admis
en ALD au titre de l’ALD 23 : affections psychiatriques de longue durée. Ce
guide médecin est limité à la prise en charge du patient présentant un trouble
bipolaire tel que défini dans la liste des actes et prestations correspondant à
ce guide. L’objectif de ce guide est d’être un outil pragmatique auquel le
médecin puisse se référer pour la prise en charge de la pathologie
considérée.
Les troubles bipolaires correspondent à des critères diagnostiques précis
(cf. F31 – CIM 10), des indications thérapeutiques spécifiques et des
complications particulières qui les distinguent des troubles dépressifs
récurrents.
Ces derniers font l’objet d’un guide médecin distinct (cf. Guide –
Affection de longue durée : Troubles dépressifs récurrents ou persistants de
l’adulte – HAS 2009).
1.2
Méthode
Le contenu du guide est discuté et validé par un groupe de travail
pluridisciplinaire. Il présente la déclinaison pratique des recommandations
pour la pratique clinique (RPC) et/ou des conférences de consensus (CDC)
disponibles, secondairement complétée par des avis d’experts lorsque les
données sont manquantes. L’avis des experts est en effet indispensable
pour certains champs, tel que le suivi des patients dont le rythme de
surveillance par exemple dépend plus d’un consensus de professionnels que
de données comparatives obtenues dans le cadre d’études cliniques. Par
ailleurs, les propositions thérapeutiques ont fait l’objet d’une relecture par
l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps).
1.3
Généralités sur les troubles bipolaires
Le trouble bipolaire est une pathologie fréquente avec une prévalence
estimée dans la population générale de 1 %.
Il s’agit d’un trouble récurrent de l’humeur alternant des phases
d’expansions de l’humeur avec une augmentation de l’énergie et des
activités (manie ou hypomanie), et des baisses de l’humeur (dépression),
avec des intervalles libres plus ou moins longs.
Dénommé par le passé
psychose maniaco-dépressive, le trouble bipolaire
recouvre une définition plus large de troubles de l’humeur qui sont parfois
accompagnés ou non par des symptômes psychotiques.
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Les épisodes des troubles bipolaires peuvent être :
Hypomaniaques.
Maniaques sans symptômes psychotiques.
Maniaques avec symptômes psychotiques.
Dépressifs légers ou modérés.
Dépressifs sévères sans symptômes psychotiques.
Dépressifs sévères avec symptômes psychotiques.
Mixtes sans symptômes psychotiques.
Mixtes avec symptômes psychotiques.
Actuellement, il n’existe pas d’outil d’évaluation paraclinique pour le
diagnostic des troubles bipolaires. Le diagnostic repose sur l’évaluation
clinique et peut être long et complexe. Il peut s’écouler 8 ans en moyenne,
entre le début des troubles et la confirmation du diagnostic.
Les patients ayant un trouble bipolaire rapportent davantage de difficultés
dans divers domaines de la vie. L’impact familial, social et professionnel, des
troubles bipolaires est majeur.
Ces difficultés portent sur :
Les relations familiales.
L’insertion professionnelle.
Les relations interpersonnelles, en particulier avec les proches et
en société.
Les activités de loisirs.
Non correctement prise en charge, cette pathologie peut se compliquer :
D’une évolution plus sévère des troubles avec l’apparition de cycles
rapides (plus de quatre épisodes par an) et l’apparition de troubles
associés tant psychiatriques (abus, dépendance à l’alcool et aux
substances psychoactives illicites, troubles anxieux) que
somatiques (troubles cardiovasculaires, diabète, etc.).
De tentatives de suicide, voire de suicide (15 % des patients ayant
un trouble bipolaire décèdent par suicide).
D’actes médicolégaux liés à la désinhibition psychocomportementale
survenant au cours de certains épisodes
bipolaires.
D’une désinsertion, familiale, professionnelle et sociale.
L’ensemble de ces risques nécessite une prise en charge précoce et
adaptée.
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1.4
Définitions
Il existe plusieurs types de troubles bipolaires. Les critères diagnostiques des
différentes pathologies représentant le spectre bipolaire sont décrits dans les
classifications internationales telles que la Classification internationale des
maladies de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) (CIM-10) et dans le
manuel Diagnostique et statistique des troubles mentaux de l’
American
Psychiatric Association
(APA) (DSM-IV). Les définitions extraites de ces
classifications sont réunies en annexe 2.
Selon le DSM-IV, les troubles bipolaires sont catégorisés en trouble bipolaire
de type I, trouble bipolaire de type II et trouble bipolaire non spécifié. Les
troubles bipolaires de type I sont caractérisés par la présence d’au moins un
épisode maniaque ou mixte. Les troubles bipolaires de type II sont
caractérisés par la survenue d’un ou plusieurs épisodes dépressifs majeurs
et d’au moins un épisode d’hypomanie.
Dès le premier épisode, le trouble bipolaire doit être considéré comme une
maladie potentiellement récurrente. Le trouble bipolaire entraîne pour le
patient une vulnérabilité chronique en raison des oscillations de l’humeur
plus ou moins permanentes, et nécessite une prise en charge à vie.
Plus de 90 % des patients qui ont présenté un épisode maniaque,
présenteront d’autres épisodes thymiques.
Le cycle des rémissions et des rechutes est très variable bien que les
périodes de rémissions tendent à devenir de plus en plus courtes lorsque les
troubles ne sont pas traités.
Les troubles bipolaires de l’enfant et de l’adolescent ne sont pas abordés
dans ce guide.
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2.
Bilan initial (diagnostic et évaluation)
2.1
Objectifs principaux
Établir un diagnostic précoce, avec le concours d’un spécialiste.
Établir une relation de confiance avec le patient (alliance
thérapeutique).
Évaluer l’état thymique actuel.
Évaluer le risque suicidaire, les éventuels troubles du
comportement, l’indication d’une hospitalisation.
Évaluer les conséquences dommageables (dépenses excessives,
conduites suicidaires à risque, etc.) des troubles du comportement.
Évaluer les traits de la personnalité du patient.
Identifier les comorbidités somatiques et psychiatriques, et repérer
les conduites addictives.
Évaluer l’insertion socioprofessionnelle.
Évaluer le soutien de l’entourage, des personnes de confiance,
référentes.
Planifier la prise en charge et les modalités thérapeutiques.
Délivrer une information sur les troubles et les thérapeutiques.
Cette information doit être adaptée au patient et à son état. Avec
l’accord du patient, ces informations peuvent être transmises à son
entourage.
2.2
Professionnels impliqués
La détection et le diagnostic de la maladie sont du domaine de tout médecin,
en particulier du médecin généraliste et du psychiatre.
La prise en charge globale et l’établissement des thérapeutiques au long
cours justifient d’emblée un recours régulier au psychiatre.
La complexité de la pathologie justifie une collaboration étroite entre le
psychiatre et le médecin traitant.
D’autres spécialistes et professionnels de santé peuvent être requis pour
conforter le diagnostic ou en cas de complications liées aux thérapeutiques
administrées ou à la maladie :
Neuropsychiatre, neurologue (diagnostic différentiel).
Cardiologue, néphrologue, endocrinologue (complications liées au
traitement).
Gynécologue, obstétricien (en vue de prescrire une contraception
pour les femmes susceptibles de développer une grossesse).
Alcoologue, tabacologue, addictologue (complications liées à la
maladie).
Psychologue ou neuropsychologue (évaluation psychométrique).
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Diététicien (complications liées au traitement).
Infirmier, aide-soignant.
Assistants sociaux et autres travailleurs sociaux.
La prise en charge du patient nécessite une coopération entre ces
différents acteurs du soin, permettant une prise en charge
pluridisciplinaire et coordonnée par le médecin traitant.
2.3
Contenu du bilan initial
Il s’agit d’établir le diagnostic, de repérer l’existence de comorbidités et de
disposer des éléments biologiques, psychologiques et sociaux permettant
d’orienter la prise en charge.
Signes d’appels justifiant un avis psychiatrique à la recherche d’une
bipolarité
Certains signes d’appels face à des épisodes dépressifs justifient un avis
psychiatrique à la recherche d’une bipolarité :
La présence de 3 épisodes dépressifs récurrents ou plus.
La notion d’hypomanie même brève, y compris un épisode
déclenché par un antidépresseur.
Le début d’un épisode (maniaque, dépressif ou psychotique) durant
le post-partum.
Le début des épisodes dépressifs récurrents avant l’âge de 25 ans.
La présence d’antécédents familiaux de troubles bipolaires ou de
suicide.
Les antécédents personnels de tentative de suicide.
Une réponse atypique à un traitement antidépresseur (non-réponse
thérapeutique ; aggravation des symptômes ; apparition d’une
agitation ; apparition de symptômes d’hypomanie).
Évaluations à réaliser lors du bilan initial
Lors du bilan initial, il convient de réaliser les évaluations suivantes :
Recueillir l’anamnèse de l’histoire de la maladie avec les
antécédents complets (revue de tous les épisodes passés et des
éventuels symptômes présents entre les épisodes).
Rechercher la notion d’épisodes d’hypomanie, même brefs, y
compris sous antidépresseur.
Évaluer l’existence d’antécédents familiaux, et les réponses aux
traitements chez les sujets traités pour troubles de l’humeur.
Rechercher d’éventuels facteurs déclenchant des épisodes
antérieurs.
Obtenir auprès d’un tiers des éléments sur l’histoire de la maladie
lorsque le patient est d’accord et en sa présence.
Évaluer l’état thymique et les traits de personnalité.
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Évaluer le fonctionnement familial, social et professionnel.
Utiliser un score de symptômes tel que le Mood Disorder
Questionnaire
(« questionnaire des troubles de l’humeur » ;
annexe 3).
Proposer l’utilisation d’un carnet de l’humeur à compléter
prospectivement de manière quotidienne par le patient. Ce carnet
peut aider à évaluer les variations de l’humeur, en particulier, les
symptômes des épisodes maniaques et hypomaniaques.
Rechercher systématiquement les comorbidités associées :
la consommation d’alcool (par une évaluation clinique et des
dosages biologiques, par l’utilisation du questionnaire
Deta, –
annexe 4) ;
la prise de substances psychoactives illicites : cannabis,
stimulants, opiacés (évaluation clinique, éventuellement
accompagnée de tests urinaires) ;
la présence de troubles anxieux, de troubles de la personnalité,
de symptômes psychotiques ;
le risque suicidaire.
Lors du bilan initial, il convient de rechercher :
Les facteurs de stress psychosociaux (professionnels ou
extraprofessionnels).
Des facteurs de risque de mauvaise observance en explorant
notamment :
la croyance ou les préjugés par rapport aux médicaments ;
la nature du soutien familial, social et relationnel.
Le bilan clinique et biologique permet d’aider au choix thérapeutique et à sa
surveillance :
Établir la consommation du tabac, d’alcool, des médicaments et
des substances psychoactives illicites.
Mesurer la pression artérielle, le poids, la taille.
Réaliser un examen clinique afin d’évaluer l’état général, les
antécédents somatiques.
Prescrire des examens complémentaires : glycémie, bilan lipidique,
hémogramme, vitesse de sédimentation, transaminases,
créatinine, ionogramme sanguin, bilan thyroïdien (TSHus), gamma
GT.
Rechercher la présence d’une protéinurie, d’une glycosurie.
Réaliser un électrocardiogramme.
Réaliser un test de grossesse pour les patientes en âge de
procréer (bêta-HCG) en raison de la nécessité de la détection
précoce de la grossesse.
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En fonction des données recueillies lors de l’interrogatoire, le bilan peut être
complété par d’autres examens biologiques :
Un dosage de la transferrine désialylée, des dosages urinaires de
substances psychoactives illicites (cannabis, stimulants, opiacés).
Électroencéphalogramme et imagerie cérébrale
(tomodensitométrie [TDM], imagerie par résonance magnétique
[IRM]).
Un bilan psychométrique ou cognitif peut être envisagé comme aide au
diagnostic différentiel
.
Diagnostic différentiel
Il convient de faire le diagnostic différentiel avec une pathologie somatique
pouvant induire des symptômes à type de troubles de l’humeur. Il s’agit
notamment des pathologies :
Neurologiques telles qu’une tumeur cérébrale, une sclérose en
plaque, un accident vasculaire cérébral, voire un début de
démence.
Endocriniennes parmi lesquelles les troubles thyroïdiens ou une
maladie de Cushing.
Lors de l’examen clinique initial, il est recommandé de rechercher des
symptômes qui pourraient être liés à une pathologie sous-jacente telle que :
Une hypothyroïdie ou une hyperthyroïdie.
Des accidents vasculaires cérébraux.
Des troubles neurologiques (démence), notamment chez les
patients de plus de 40 ans ayant des troubles bipolaires
d’apparition retardée.
Les troubles de l’humeur peuvent être également induits par la prise de
substances médicamenteuses (corticoïdes, antidépresseurs, interféronalpha,
etc.), de substances psychoactives illicites (psychostimulants, en
particulier, amphétamines et cocaïne, hallucinogènes), qu’il convient de
rechercher.
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Le diagnostic différentiel des troubles bipolaires avec les autres pathologies
psychiatriques se fait principalement avec :
Les autres troubles de l’humeur (trouble unipolaire, trouble
cyclothymique).
Les troubles de la personnalité et notamment les troubles
borderline
1.
Les troubles schizophréniques ou autres troubles délirants lorsqu’il
existe des troubles psychotiques.
2.4
Évaluation de l’état actuel du patient, du risque de
suicide, de la nécessité d’avoir recours à une
hospitalisation et à des mesures de protection
des biens
À l’issue du bilan initial, il est nécessaire de déterminer l’urgence qu’il y a à
prendre des mesures immédiates pour protéger le patient et ses biens.
Ces mesures consistent en :
Une hospitalisation.
Une mesure de protection des biens à type de sauvegarde de
justice.
L’administration immédiate d’un traitement.
Évaluer le risque suicidaire
Il est recommandé d’évaluer le risque suicidaire selon les critères suivants :
Évaluer le niveau d’intentionnalité :
idées de suicide, plans, intentions, ou d’homicide ;
accès aux moyens de réaliser un suicide ;
létalité potentielle des moyens à la disposition du patient.
Rechercher l’existence de conduites addictives qui favorisent les
passages à l’acte (dosages urinaires de cannabis, stimulants ;
opiacés), la présence d’hallucinations de type syndrome d’influence
(actes imposés), d’autres symptômes psychotiques ou d’anxiété
sévère.
Rechercher la prise d’alcool.
Rechercher des antécédents familiaux de troubles bipolaires ou de
suicide.
Rechercher des troubles de la personnalité associés.
1
Le trouble borderline est un trouble de la personnalité qui, par définition, se caractérise par sa
permanence, alors qu’il existe des intervalles libres dans les troubles bipolaires. Les troubles
de personnalité borderline sont entre autres caractérisés par des fluctuations rapides de
l’humeur. Leur définition selon la CIM-10 est présentée en annexe 5.
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Rechercher la présence d’agitation, d’insomnie persistante,
d’impulsivité.
Retracer l’historique et la sévérité des éventuelles tentatives de
suicide antérieures.
Rechercher l’existence d’un éventuel événement précipitant :
rupture, conflit, échec.
Évaluer la qualité du soutien de l’entourage proche et du réseau
relationnel.
Évaluer le niveau d’insertion socioprofessionnelle.
Évaluer la capacité de demande d’aide et d’accès aux soins (en
tenant compte de l’offre de soins psychiatriques locale).
Il est recommandé :
D’évaluer le degré de prise de conscience des troubles.
De rechercher des troubles du comportement : des dépenses
exagérées, une agitation, des conduites à risque, une agressivité,
une désinhibition sexuelle.
D’interroger et d’informer les proches et de récupérer le dossier
médical contenant les antécédents du patient.
Hospitalisation psychiatrique
Elle est justifiée en cas de :
Risque suicidaire élevé.
Troubles du comportement majeurs, qui peuvent engendrer des
conséquences délétères pour le patient et pour l’entourage et les
soignants.
Forme sévère et/ou résistante au traitement nécessitant une
réévaluation diagnostique et thérapeutique.
Comorbidités complexes.
Situation d’isolement ou de soutien sociofamilial non adapté.
Lorsqu’elle se justifie, l’hospitalisation peut être réalisée sans le
consentement du patient selon les modalités de la loi n° 90-527 du 27 juin
1990 modifiée 4 mars 2002, du Code de la santé publique (articles L. 3212-1
et suivants, L. 3213-1 et suivants)
2, 3.
Il est recommandé d’informer le patient de la décision et des motifs de
l’hospitalisation qu’elle se fasse avec ou sans son consentement.
Il est recommandé d’informer l’entourage des suites de cette décision.
Au cours de l’hospitalisation, le patient est informé de ses droits, notamment
de ses droits de contester son hospitalisation sans consentement.
2
Il est recommandé de se référer aux recommandations de la Haute Autorité de Santé
(HAS) de 2005 intitulées « Modalités de prise de décision concernant l’indication en urgence
d’une hospitalisation sans consentement d’une personne présentant des troubles mentaux »
3
Des exemples de certificats d’hospitalisation à la demande d’un tiers et un exemple de
certificat d’hospitalisation d’office sont présentés en annexe 6 du guide médecin.
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3.
Prise en charge thérapeutique
La prise en charge thérapeutique est adaptée à chaque patient en fonction
du type de trouble. Elle tient compte des souhaits du patient en fonction du
contexte clinique, psychologique, biologique et social (entourage). L’alliance
thérapeutique entre le patient, son entourage et l’équipe soignante est
fondamentale.
3.1 Objectifs
3.1.1 Objectifs initiaux
Lors des troubles aigus, les objectifs sont de réduire la sévérité des
symptômes, les troubles psychocomportementaux, le risque suicidaire, et de
protéger le patient, ses proches et ses biens.
3.1.2 Objectifs à long terme
Par la suite le traitement s’attache à :
Stabiliser l’humeur.
Prévenir les rechutes.
Dépister et traiter les comorbidités psychiatriques et médicales.
Aider le patient à prendre conscience de sa pathologie et à
accepter son traitement.
Préserver les capacités d’adaptation pour contribuer à l’autonomie
et à la qualité de vie du patient.
Évaluer et tenter de préserver au maximum le niveau de
fonctionnement social et professionnel, et la vie affective et
relationnelle.
Prendre en compte le mode de fonctionnement psychique et une
dimension plus subjective (affectivité, représentations).
3.2
Professionnels impliqués
Se référer à la liste indiquée dans la section 2.2.
La prise en charge du patient atteint d’un trouble bipolaire nécessite la
plupart du temps une équipe pluridisciplinaire et peut donc associer plusieurs
professionnels, coordonnés par le médecin traitant.
Un travail de liaison peut être nécessaire entre les différents intervenants,
qu’il s’agisse du secteur psychiatrique public ou privé, et, dans les limites du
secret médical, des services sociaux, médicosociaux, éducatifs et juridiques,
de la médecine du travail, ainsi qu’avec les structures telles que le GEM
(groupe d’entraide mutuelle), le SAVS (service d’aide à la vie sociale), le
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SAMSAH (service d’aide médicosocial pour adultes handicapés), le juge des
tutelles et des curatelles.
Éducation thérapeutique du patient (ETP)
L’ETP vise à accompagner le patient dans l’acquisition de connaissances de
la maladie et à prévenir les rechutes et les complications évitables. L’ETP
contribue à l’amélioration ou au maintien de l’état de santé du patient, de sa
qualité de vie et de celle de ses proches.
Dans le cadre des troubles bipolaires, l’ETP est complémentaire de la prise
en charge médicale, réalisée si possible par une équipe multiprofessionnelle
en accord avec le psychiatre et le médecin traitant.
Elle contribue au développement de compétences qui permettent au patient
de :
Connaître et comprendre la maladie, les traitements médicamenteux
et non médicamenteux.
Mettre en oeuvre des modifications de son mode de vie (équilibre
diététique, programme d’activité physique, etc.).
Prévenir des complications évitables.
Faire face aux problèmes occasionnés par la maladie.
Impliquer son entourage dans la gestion de la maladie, des
traitements et des répercussions qui en découlent.
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4.
Moyens thérapeutiques
4.1
Traitements pharmacologiques
Les guides mentionnent généralement une classe thérapeutique. Le
prescripteur doit s’assurer que les médicaments prescrits appartenant à
cette classe disposent d’une indication validée par une autorisation de mise
sur le marché (AMM). Dans le cas d’une prescription hors AMM, celle-ci doit
faire l’objet d’une information complémentaire spécifique pour le patient.
Il est recommandé, lors du démarrage du traitement pharmacologique, de
demander un avis spécialisé psychiatrique.
Traitements des épisodes maniaques
Le traitement des troubles bipolaires lors des épisodes aigus maniaques ou
mixtes, hypomaniaques, repose en première intention sur le
thymorégulateur (le lithium), les anticonvulsivants (le divalproate de sodium)
les antipsychotiques atypiques (l’olanzapine, la rispéridone, l’aripiprazole).
La prescription repose sur le principe visant à privilégier une monothérapie le
plus souvent possible.
D’autres traitements peuvent être envisagés en deuxième intention pour les
épisodes aigus, maniaques ou mixtes, hypomaniaques :
Les anticonvulsivants tels que : la carbamazépine, le
valpromide, l’oxcarbazépine (hors AMM).
Les neuroleptiques conventionnels (hors AMM).
D’autres antipsychotiques atypiques : amisulpride, clozapine (hors
AMM). La prescription de clozapine requiert des mesures de
précaution obligatoires (surveillance régulière de la numération
formule leucocytaire et du nombre absolu de polynucléaires
neutrophiles ([PNN]) et doivent être réalisées conformément aux
recommandations du résumé des caractéristiques du produit
(RCP).
Traitements des épisodes dépressifs
Les antidépresseurs qui sont prescrits hors AMM sont à utiliser avec
précaution et sous étroite surveillance, en raison du risque accru de
comportement suicidaire et en raison du risque de virage maniaque (auquel
cas le traitement devra être arrêté).
Chez les patients recevant un traitement pour un trouble bipolaire, il est
recommandé de vérifier si la dose du traitement est appropriée et de
l’augmenter le cas échéant.
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HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Mai 2009
- 18 -
Si nécessaire, un antidépresseur est prescrit en association au traitement du
trouble bipolaire
.
Chez les patients non traités, si un antidépresseur doit être prescrit, il doit
l’être en association avec un traitement thymorégulateur : le lithium, ou le
divalproate de sodium, ou la carbamazépine
.
En association avec un antidépresseur, pour certains patients non contrôlés
par un traitement thymorégulateur, d’autres traitements du trouble bipolaire
peuvent être prescrits (hors AMM) : l’olanzapine, la rispéridone, ou
l’aripiprazole ou la lamotrigine.
Pour le traitement des épisodes dépressifs, peut être prescrit sous
couverture d’un thymorégulateur :
Un inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine (ISRS).
Peuvent être également utilisés pour les épisodes dépressifs :
Les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la
noradrénaline (IRSN).
La tianeptine, la miansérine, la mirtazapine.
Les inhibiteurs de la monoamine-oxydase (IMAO).
Les antidépresseurs tricycliques qui ne sont pas recommandés en
première intention et doivent être utilisés avec prudence, car ils
entraînent davantage de virages maniaques.
Traitements prophylactiques
Le traitement prophylactique du trouble bipolaire repose en première
intention sur un médicament normothymique (ou régulateur de l’humeur) : le
lithium ou certains antiépileptiques (divalproate de sodium, valpromide).
D’autres traitements peuvent être utilisés en seconde intention ou à visée
adjuvante :
La lamotrigine 4.
L’olanzapine 5.
L’aripiprazole 6.
La carbamazépine 7.
Et hors AMM : les neuroleptiques conventionnels, la rispéridone, la
gabapentine, le topiramate, l’oxcarbazépine, l’amisulpride, la clozapine.
4
Dans la prévention des épisodes dépressifs chez les patients présentant un trouble bipolaire
de type I et qui ont une prédominance d’épisodes dépressifs.
5
Dans la prévention de récidives d’épisodes maniaques chez des patients ayant présenté des
épisodes à prédominance maniaque et pour qui les épisodes maniaques ont répondu à un
traitement par olanzapine.
6
Dans la prévention de récidives d’épisodes maniaques chez des patients ayant présenté des
épisodes à prédominance maniaque et pour qui les épisodes maniaques ont répondu à un
traitement par aripiprazole.
7
Dans la prévention des épisodes maniaques ou hypomaniaques dans le cadre des
psychoses maniaco-dépressives, dans les formes résistantes ou présentant des contreindications
au lithium.
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- 19 -
La prescription de clozapine requiert une surveillance stricte et obligatoire de
la numération formule leucocytaire et du nombre absolu de PNN. La
prescription de la lamotrigine nécessite une surveillance du risque cutané.
Le choix du traitement prophylactique repose sur :
L’efficacité d’un traitement antérieur observée chez le patient.
Les effets indésirables.
Les comorbidités du patient.
Les souhaits et l’acceptation du patient.
Il est en particulier recommandé de se référer aux contre-indications et aux
précautions d’emploi mentionnées dans les RCP, ainsi qu’aux
recommandations de l’Afssaps (
www.afssaps.sante.fr).
Pour toutes les patientes susceptibles de développer une grossesse, il est
fortement recommandé de discuter de contraception et du rapport bénéficerisque
de la poursuite ou de l’arrêt des traitements lors de la grossesse du
fait :
Du risque de rechute à l’arrêt brutal ou au changement de
traitement.
Des risques tératogènes et des risques de certains traitements
pour le nouveau-né.
Les patientes doivent être encouragées à discuter de la planification d’une
grossesse éventuelle avec leur médecin.
Traitements adjuvants
Les traitements adjuvants suivants doivent être proposés avec une
prescription limitée dans le temps :
Les molécules à visée anxiolytique (benzodiazépines).
Les molécules à visée hypnotique.
Il est recommandé de prêter attention aux effets secondaires cumulatifs des
traitements adjuvants.
Dans le cadre des traitements adjuvants il est également possible de
prescrire les molécules suivantes utilisées pour corriger les effets
secondaires des médicaments prescrits, en se souvenant qu’elles peuvent
aussi entraîner des effets secondaires :
Les anticholinergiques.
Les correcteurs de la sialorrhée.
Les correcteurs du transit.
Les correcteurs de l’hypotension orthostatique.
Les molécules indiquées dans les dysfonctions érectiles en cas de
troubles sexuels chez l’homme (par exemple sildénafil, tadalafil,
vardénafil). Ces médicaments ne bénéficient pas d’un
remboursement.
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- 20 -
Traitement pour un état d’agitation aigu ou d’un comportement agressif
Dans le cas de la nécessité d’un traitement pour un état d’agitation aiguë ou
d’un comportement agressif, il est recommandé de préférer autant que
possible un traitement oral, éventuellement sous forme orodispersible, à la
voie injectable.
Dans les cas d’agitation aiguë avec refus ou impossibilité de traitement
per
os
, les formes injectables des antipsychotiques atypiques, des
neuroleptiques conventionnels et des benzodiazépines peuvent être utilisés.
4.2
Autres traitements
Électroconvulsivothérapie (ECT)
L’électroconvulsivothérapie est recommandée pour :
Réaliser une amélioration rapide et à court terme des symptômes
sévères après un examen adéquat lorsque d’autres options
thérapeutiques se sont révélées inefficaces.
Pour les patients dont les symptômes peuvent mettre en jeu le
pronostic vital dans le cadre :
de troubles dépressifs sévères et/ou réfractaires aux
thérapeutiques ;
d’un état catatonique ;
d’un épisode maniaque sévère et prolongé ;
ou de contre-indication aux autres traitements.
La décision de l’indication de l’électroconvulsivothérapie doit reposer sur une
évaluation documentée des risques et du bénéfice potentiel pour le patient
incluant :
Les risques anesthésiques.
Les événements indésirables notamment la survenue de troubles
mnésiques.
Les risques encourus par le patient s’il ne reçoit pas de traitement.
En cas d’électroconvulsivothérapie les prescripteurs doivent :
Envisager de réduire le lithium ou les benzodiazépines avant
l’administration de l’électroconvulsivothérapie.
Surveiller la longueur des crises si le patient prend un
anticonvulsivant.
Surveiller attentivement l’état cognitif du patient et les signes
d’inversion de l’humeur.
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Psychoéducation
La psychoéducation consiste en des programmes délivrant de l’information
structurée, devant être adaptée au patient. La psychoéducation a de réels
objectifs thérapeutiques. La psychoéducation fait partie intégrante de
l’approche thérapeutique.
Il est recommandé de proposer des mesures psychoéducatives pour le
patient et/ou pour son entourage, compte tenu des souhaits du patient et du
secret médical.
La psychoéducation a pour objectifs de :
Prévenir les rechutes thymiques.
Réduire le nombre et la sévérité des symptômes.
Réduire le risque suicidaire.
Améliorer le fonctionnement psychosocial et la qualité de vie.
Améliorer l’adhésion au traitement.
Prévenir l’usage des toxiques.
Ceci nécessite :
D’améliorer la compréhension du trouble bipolaire et la nécessité
de suivre des traitements.
De développer la capacité à détecter les signes précurseurs.
D’encourager une régularité des rythmes de vie (régulation du
sommeil, des rythmes sociaux).
De développer des capacités d’autosurveillance et de meilleures
aptitudes à la gestion des facteurs de stress.
Il est recommandé d’informer le patient sur :
Les traitements et leurs éventuels événements secondaires
gênants, graves.
L’évaluation du ratio bénéfice-risque du traitement.
Aménagement du mode de vie
Informer le patient des risques liés à l’usage d’alcool, de cannabis
et d’autres substances psychoactives vis-à-vis des symptômes,
des rechutes et de l’évolution à long terme de la maladie.
Favoriser l’arrêt de la consommation de ces substances et
accompagner le patient dans cette démarche.
Informer le patient des risques liés à un changement de travail, à
un rythme de travail trop intensif sur une longue durée, des
mesures à prendre en cas de voyage notamment lors de vols de
nuit ou sur des fuseaux horaires différents.
Conseiller au patient de diminuer un éventuel excès de poids, de
pratiquer une activité physique, l’arrêt du tabac.
Mobiliser les ressources disponibles pour éviter la désocialisation,
l’exclusion, la stigmatisation (logement, revenus, occupation,
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- 22 -
mesures de protection) en utilisant si nécessaire l’aide des
maisons départementales des personnes handicapées (MDPH).
Il est recommandé d’être attentif à l’information et à la prévention dans la
sphère de la vie sexuelle (troubles de la libido, contraception, prévention des
infections sexuellement transmissibles).
Associations de patients
Les associations de patients et les associations de familles peuvent
contribuer à informer et à soutenir les patients et leurs proches dans
l’aménagement d’un nouveau mode de vie.
Leur expérience peut aussi être sollicitée en matière d’information d’entraide
ou de défense des droits.
Approches psychothérapiques
Psychothérapie de soutien
La psychothérapie de soutien est indispensable et peut être effectuée par le
médecin traitant, le psychiatre ou par le psychologue clinicien.
Les objectifs sont pour le patient :
D’accepter la maladie.
D’améliorer l’observance.
D’identifier des prodromes de rechutes.
De lutter contre le découragement et le sentiment d’échec
personnel des patients, en particulier lors de rechutes.
D’apprendre à gérer les symptômes résiduels.
D’identifier les idées de suicide.
Autres approches psychothérapiques
Les différentes approches psychothérapiques
8 utilisées en pratique de
terrain, autres que celles de la psychothérapie de soutien sont (liste non
exhaustive) :
La psychothérapie d’inspiration psychanalytique.
Les thérapies comportementales et cognitives.
Les thérapies interpersonnelles.
Les thérapies familiales et systémiques.
Très schématiquement, l’approche psychothérapique est fondée sur une
relation de confiance et nécessite continuité, écoute, disponibilité et
empathie.
8
À l’heure actuelle il n’existe pas de données scientifiques suffisantes et permettant d’établir
un consensus en termes d’efficacité thérapeutique.
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- 23 -
Elle est associée au traitement médicamenteux et ne s’y substitue pas. Elle
est essentielle et peut être effectuée par le médecin traitant, le psychiatre ou
le psychologue clinicien (acte non pris en charge).
L’approche psychothérapique se fait en fonction de l’indication médicale,
mais aussi du désir du patient, de ses capacités d’élaboration et de la
faisabilité de cette thérapie.
Mesures psychosociales
Dans le cadre d’un projet thérapeutique global, une prise en charge
institutionnelle ambulatoire (centres d’accueil thérapeutique à temps partiel,
hôpitaux de jour, ateliers thérapeutiques, etc.) peut être proposée au patient.
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- 24 -
5.
Stratégies thérapeutiques
Les troubles bipolaires sévères sont souvent difficiles à équilibrer en
monothérapie thymorégulatrice. Les stratégies thérapeutiques des formes
résistantes peuvent donc inclure des polythérapies associant différents
psychotropes. Leur combinaison justifie l’avis du spécialiste et requiert une
vigilance particulière quant aux interactions médicamenteuses.
Un certain nombre de molécules utilisées dans le traitement du trouble
bipolaire n’ont pas d’AMM en France.
5.1
Modalités
Quelles que soient la modalité choisie ou la phase évolutive de la maladie,
l’alliance thérapeutique est essentielle.
Une information claire et compréhensible doit être régulièrement délivrée au
patient et à son entourage si le patient l’autorise.
La prise en charge ambulatoire doit être préférée chaque fois que possible.
La prise en charge est personnalisée et coordonnée par un médecin et
requiert le consentement du patient. Si celui-ci ne peut être obtenu, le
recours à l’hospitalisation sans consentement peut être envisagé si
nécessaire (hospitalisation à la demande d’un tiers, hospitalisation d’office).
Lorsqu’elle est nécessaire, l’hospitalisation s’effectue en service de
psychiatrie.
Elle s’appuie sur les dispositifs de soins hospitaliers, publics ou privés (unité
d’hospitalisation à temps plein classique, centre d’accueil et de crise, unité
de 24/72 heures), et extrahospitaliers (centre médicopsychologique, cabinets
de médecine de ville, centre d’accueil thérapeutique à temps partiel,
(CATTP), hôpital de jour, unités de postcure, hébergements thérapeutiques).
Elle peut s’articuler avec les structures d’accompagnement social.
L’accompagnement du patient doit tenir compte également des événements
de vie, des troubles psychiatriques et somatiques intercurrents, et des
changements de thérapeutique.
La durée et la fréquence des consultations dépendent de l’état de chaque
patient, et peuvent varier en fonction de son état thymique et de la sévérité
de ses troubles.
Durée du traitement médicamenteux
Le trouble bipolaire est par définition à risque élevé de rechutes et justifie un
traitement au long cours. Une prise en charge thérapeutique prolongée
généralement, et une prise en charge au long cours, s’avèrent nécessaires pour
minimiser le risque de rechutes, améliorer la qualité de vie et le fonctionnement
social et interpersonnel.
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- 25 -
Après un premier épisode de trouble bipolaire, le traitement doit être maintenu
au moins 2 ans. Il est souhaitable que ce traitement soit maintenu jusqu’à 5 ans
si le patient présente des risques de rechutes élevés tels que :
Un épisode psychotique sévère.
Un abus ou une dépendance à l’alcool et aux substances
psychoactives illicites (cannabis, stimulants, opiacés).
Des événements ayant un retentissement sur le fonctionnement du
patient.
Isolement social, précarité.
La durée du traitement, les facteurs de risque de récidive, doivent être discutés
avec le patient et doivent être réévalués régulièrement. Si le patient malgré tout
souhaite arrêter prématurément son traitement, il doit être encouragé à en
discuter avec son médecin.
5.2
La prise en charge des épisodes aigus
maniaques et hypomaniaques
Pour les patients non traités
Le traitement repose sur :
Le lithium.
Le divalproate de sodium.
L’olanzapine.
La rispéridone.
L’aripiprazole.
Pour les patients recevant déjà un traitement psychotrope
En cas d’échec thérapeutique, après avoir vérifié l’observance du patient, il
est recommandé d’effectuer les dosages plasmatiques du médicament et, le
cas échéant, de stupéfiants, et éventuellement d’augmenter la posologie des
médicaments.
En l’absence d’effet de cette augmentation de posologie ou dans
l’impossibilité de l’augmenter, il est proposé :
Soit de changer de traitement thymorégulateur.
Soit de prescrire une association de traitements.
Les traitements qui peuvent être prescrits en deuxième intention sont :
La carbamazépine.
Le valpromide.
L’oxcarbazépine (hors AMM).
Les neuroleptiques conventionnels (hors AMM).
Les antipsychotiques atypiques (hors AMM) tels que l’amisulpride,
la clozapine.
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- 26 -
5.3
La prise en charge des épisodes dépressifs
aigus
Patients traités pour un trouble bipolaire
Il est recommandé de vérifier si la dose du traitement est appropriée et de
l’augmenter le cas échéant.
Si nécessaire, un antidépresseur
9 est prescrit (hors AMM) en association au
traitement du trouble bipolaire
.
Patients non traités
Si un antidépresseur doit être prescrit (hors AMM), il doit l’être en association
avec un traitement thymorégulateur :
Le lithium.
Le divalproate de sodium.
La carbamazépine.
En association avec un antidépresseur, pour certains patients non contrôlés
par un traitement thymorégulateur, d’autres traitements du trouble bipolaire
peuvent être prescrits (hors AMM) :
L’olanzapine.
La rispéridone.
L’aripiprazole.
La lamotrigine.
Il est conseillé de prescrire en première intention un inhibiteur sélectif de la
recapture de la sérotonine (ISRS) sous couvert d’un thymorégulateur.
D’autres classes d’antidépresseurs peuvent être également envisagées mais
toujours en association à un thymorégulateur :
Les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la
noradrénaline.
La tianeptine, la miansérine, la mirtazapine, les IMAO.
Les antidépresseurs tricycliques (les antidépresseurs tricycliques
ne sont pas recommandés en première intention dans le traitement
des épisodes aigus dépressifs en raison de la fréquence des
virages maniaques entraînés par ces traitements).
Il est recommandé de débuter l’antidépresseur à une posologie efficace la
plus basse possible, et d’augmenter celle-ci progressivement si nécessaire.
Si nécessaire, les benzodiazépines et les hypnotiques peuvent être utilisés
en tant que traitements adjuvants des épisodes dépressifs.
9
Les antidépresseurs qui sont prescrits hors AMM sont à utiliser avec précaution et sous
étroite surveillance, en raison du risque accru de comportement suicidaire et en raison du
risque de virage maniaque (auquel cas le traitement devra être arrêté).
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- 27 -
En cas de résistance de l’épisode dépressif à un traitement, il est
recommandé de vérifier l’observance du patient, de faire réaliser des
dosages plasmatiques des molécules dosables, et d’adresser rapidement le
patient en consultation spécialisée psychiatrique.
Conditions d’arrêt d’un antidépresseur
Lorsqu’un patient est en rémission d’un épisode dépressif, ou si les
symptômes sont significativement moins sévères depuis au moins 8
semaines, il est recommandé d’envisager l’arrêt de l’antidépresseur. En
effet, l’épisode dépressif bipolaire justifie d’une durée de traitement de
consolidation plus courte que celle de l’épisode dépressif majeur unipolaire
du fait de l’induction du risque de virage maniaque ou mixte en cas de
maintien trop prolongé d’un traitement antidépresseur.
Il est recommandé lorsque l’arrêt du traitement antidépresseur est décidé, de
diminuer progressivement sur plusieurs semaines la posologie de
l’antidépresseur tout en maintenant la posologie du thymorégulateur, afin de
minimiser les risques de symptômes de sevrage à l’arrêt du
traitement observés avec certains antidépresseurs.
Une attention particulière est portée aux patients traités par venlafaxine ou
paroxétine en raison d’un risque plus important de symptômes de sevrage.
Information des patients traités par antidépresseur
Il est recommandé d’informer les patients qui reçoivent un traitement
antidépresseur sur :
La possibilité de survenue d’une inversion de l’humeur vers un
épisode maniaque ou un épisode hypomaniaque.
La nécessité de respecter la prescription et le risque encouru de
sevrage en cas d’arrêt brutal.
La nécessité de surveiller l’apparition et de consulter rapidement en
cas d’apparition ou d’aggravation d’idées de suicide, d’angoisse,
d’agitation, de signes d’akathisie.
La communication, l’information et l’adhésion du patient sont primordiales à
ce stade.
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- 28 -
5.4
La prise en charge des épisodes à cycles rapides
Un patient qui présente 4 épisodes thymiques aigus (dépressif majeur,
maniaque, mixte ou hypomaniaque) ou plus durant une année, est défini
comme ayant un trouble bipolaire à cycles rapides. Les épisodes sont
délimités soit par une rémission partielle ou complète de l’épisode d’une
durée d’au moins 2 mois, soit par un changement de polarité vers un
épisode opposé par exemple, un épisode maniaque suivi d’un épisode de
dépression.
La prise en charge est similaire à celle des autres troubles bipolaires en
sachant qu’il faut éviter de prescrire des antidépresseurs et que les
stratégies thérapeutiques doivent être maintenues au moins six mois avant
d’évaluer leur efficacité.
5.5
La prise en charge des épisodes aigus mixtes
Un épisode aigu mixte correspond à la présence simultanée ou en
alternance (en quelques heures) de symptômes maniaques ou
hypomaniaques, et, de symptômes dépressifs.
Il est fortement recommandé d’interrompre tout traitement antidépresseur,
de traiter l’épisode mixte comme un épisode maniaque. Il est recommandé
de suivre le patient très régulièrement (une fois par semaine au minimum) en
raison du risque élevé de suicide et d’adresser le patient pour un avis
psychiatrique.
5.6
La prise en charge au long cours des troubles
bipolaires
La prise en charge des troubles bipolaires au long cours associe une prise
en charge médicamenteuse, psychothérapeutique et psychosociale. La
coordination des soins et un accès rapide aux soins et à un soutien durant
les périodes de crises sont essentiels.
Les traitements au long cours concernent non seulement la prévention des
comportements suicidaires, la récurrence des états dépressifs et maniaques,
mais également l’amélioration des symptômes résiduels, l’adhésion au
traitement et la qualité de vie.
Il est recommandé de prescrire en première intention les traitements
normothymiques (ou régulateurs de l’humeur) suivants :
Le lithium.
Le divalproate de sodium.
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- 29 -
Le valpromide 10.
D’autres traitements peuvent être utilisés en seconde intention ou à visée
adjuvante dans le respect de leurs indications
11 :
La lamotrigine 12.
L’olanzapine.
L’aripiprazole.
La carbamazépine.
Et hors AMM :
·
Les neuroleptiques conventionnels, la rispéridone, la gabapentine, le
topiramate, l’oxcarbazépine, l’amisulpride, la clozapine.
Le choix du traitement au long cours est réalisé sur les critères suivants :
·
La réponse aux traitements antérieurs.
·
Les comorbidités associées (maladie rénale, obésité et diabète), le
profil du patient en termes d’âge ou de désir de grossesse pour les
femmes.
·
Le risque de suicide.
·
La sévérité des troubles du comportement.
·
La préférence du patient pour une thérapeutique donnée et de ses
antécédents d’observance.
·
L’insertion familiale et sociale.
La prescription de clozapine requiert des mesures de précaution obligatoires
(surveillance régulière de la numération formule leucocytaire et du nombre
absolu de PNN) qui doivent être réalisées conformément aux
recommandations du RCP. La prescription de la lamotrigine nécessite une
surveillance du risque cutané.
Dans le cas d’une prescription de topiramate, il est recommandé de
surveiller l’émergence de symptômes hallucinatoires iatrogènes.
Il est recommandé d’informer le patient des aspects bénéfiques et des risques
du traitement prescrit au long cours.
10
Il est rappelé qu’il ne faut pas associer le valproate de sodium, le divalproate de sodium et le
valpromide.
11
Les indications des RCP 2009 sont présentées dans l’annexe 7.
12
Il faut éviter d’associer le valproate (divalproate et valpromide) avec la lamotrigine en raison
du risque majoré de réactions cutanées.
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- 30 -
5.7
La prévention et la prise en charge des troubles
du comportement
Les troubles bipolaires peuvent s’accompagner à différents moments de leur
évolution de troubles du comportement.
Leur prévention justifie la mise en oeuvre de mesures psychosociales et
d’interventions sur l’environnement afin de tenter d’éviter l’escalade vers des
troubles du comportement plus graves, nécessitant des mesures plus
lourdes qui imposent une hospitalisation sans consentement, des mesures
de protection type tutelle, ou curatelle.
5.8
La prise en charge des troubles anxieux
associés
La prise en charge des troubles anxieux comorbides repose sur une prise en
charge spécifique. Il est recommandé de se référer au guide médecin de la
Haute Autorité de Santé (HAS) 2007 « Affections psychiatriques de longue
durée : Troubles anxieux graves ».
5.9
La prise en charge des conduites addictives
associées
Les addictions sont très fréquemment associées aux troubles bipolaires
(40 % à 60 % sur la vie entière selon les études). Les prises en charge
addictologiques suivantes peuvent être utilisées chez les patients bipolaires :
Des bilans biologiques de dépistage.
Des consultations et hospitalisations en service d’addictologie.
Un dépistage et traitement des complications psychiatriques et
somatiques associées, en particulier des pathologies liées au VIH
et à l’hépatite C.
Des médicaments de la dépendance à l’alcool, en particulier
acamprosate, naltrexone et disulfirame.
Des traitements de substitution aux opiacés : méthadone,
buprénorphine haut dosage.
Des traitements de substitution nicotiniques : la varenicline, les
dispositifs de nicotine transdermiques.
Des soins postcures.
L’utilisation de la varenicline et du bupropion doit être prudente en raison du
risque d’exacerbation des symptômes psychopathologiques
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(www.afssaps.sante.fr)
13. La prudence est recommandée chez les patients
présentant des antécédents de maladie psychiatrique et les patients doivent
être informés en conséquence.
5.10
Prise en charge des patientes qui souhaitent
développer une grossesse, qui sont enceintes ou qui
allaitent
Il est recommandé de se référer au site du centre de référence sur les
agents tératogènes www.lecrat.org, aux recommandations de l’Afssaps
www.afssaps.sante.fr et aux centres régionaux de pharmacovigilance pour
toute information se rapportant aux risques de tératogénicité des traitements
prescrits pour une femme envisageant une grossesse ou enceinte.
Il est recommandé de demander l’avis du spécialiste avant d’arrêter le
traitement en cas de désir de grossesse.
La prise en charge et le traitement d’un trouble bipolaire d’une patiente
envisageant une grossesse ou durant la période anténatale et postnatale,
sont complexes en raison des risques de rechute élevés à l’arrêt des
traitements, et des risques tératogènes ou survenant chez le nouveau-né lié
aux médicaments.
La prise en charge de la patiente doit être réalisée conjointement entre le
médecin traitant, la sage-femme, le psychiatre, le gynécologue-obstétricien,
le pédiatre et le pharmacologue des centres régionaux de
pharmacovigilance.
Des contacts fréquents doivent être instaurés entre le psychiatre et le centre
périnatal, en raison du risque élevé de rechute durant la grossesse et en
postnatal. Une planification écrite du suivi de la grossesse et du suivi
postnatal chez une patiente bipolaire doit être réalisée dès que possible et
doit impliquer le service d’obstétrique, le médecin traitant, le psychiatre, le
gynécologue-obstétricien, la sage-femme, le pédiatre, le pharmacologue,
l’assistante sociale et éventuellement le pédopsychiatre.
Toutes les décisions médicales doivent être notées dans le dossier médical y
compris l’information délivrée à la patiente sur les traitements. Cette
information doit être incluse dans la planification de la naissance ainsi que
dans les soins administrés en postnatal.
Les patientes doivent bénéficier précocement d’une éducation sur le
déroulement de leur maladie et ses effets sur l’efficacité de la contraception,
mais également sur la nécessité de planifier la gestion des médicaments
durant la grossesse et durant la période post-partum.
13
La sécurité et l’efficacité de la varenicline n’ont pas été établies chez les patients présentant
une maladie psychiatrique sévère, telle qu’une schizophrénie, des troubles bipolaires et une
dépression majeure.
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- 32 -
Les bénéfices et les risques liés à la poursuite et ceux liés à l’arrêt des
traitements pendant la grossesse doivent être évalués, expliqués et discutés
avec les patientes (et leur partenaire si elles le souhaitent).
Les patientes doivent être informées du risque en l’absence de traitement,
de la survenue d
’un épisode aigu maniaque, dépressif, ou psychotique en
post-partum.
Suite à l’accouchement, la contraception doit être réévaluée en fonction du
traitement thymorégulateur employé et du risque de diminution d’efficacité
contraceptive.
Concernant l’allaitement
Les patientes qui souhaitent allaiter et qui prennent un traitement
psychotrope doivent recevoir une information sur les bénéfices et les risques
de l’allaitement. Cette information doit inclure les signes d’une intoxication de
l’enfant par le médicament. Les psychotropes étant contre-indiqués lors de
l’allaitement, il est déconseillé de proposer un allaitement maternel.
En cas d’allaitement chez une patiente souhaitant malgré tout allaiter son
enfant, l’état clinique de l’enfant, la numération de formule sanguine (NFS),
les dosages plasmatiques de psychotropes doivent être surveillés
attentivement. La recherche d’une hypotonie, d’une léthargie, d’une cyanose
doit être effectuée régulièrement. Une surveillance biologique attentive doit
être réalisée : enzymes hépatiques, NFS, incluant le dosage des plaquettes.
5.11
La prise en charge des sujets âgés
Il est recommandé de vérifier soigneusement la présence de comorbidités
associées, notamment :
La présence d’une maladie neurologique (absence de lésions
sous-corticales et de lésions corticales hémisphériques droites).
La présence d’un diabète.
Les principes du traitement d’un épisode maniaque d’un sujet âgé sont
identiques à celui d’un sujet jeune en prenant en compte l’évolution sous
traitement des épisodes antérieurs.
Il est recommandé que la posologie des traitements prescrits soit adaptée :
À la tolérance cardiovasculaire et neurologique (risque de chutes).
À la clairance rénale (lithium) et/ou à la fonction hépatique
(divalproate de sodium, valpromide) le cas échéant, qui sont
modifiées chez le sujet âgé et modifient le métabolisme de
nombreux médicaments.
Au volume de distribution diminué chez le sujet âgé.
Il est recommandé de vérifier l’interaction potentielle des traitements
concomitants [anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), diurétiques] et des
comorbidités associées pouvant altérer le métabolisme d’excrétion des
psychotropes.
Guide médecin – ALD 23 « Troubles bipolaires »
HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Mai 2009
- 33 -
Les patients âgés sont plus sensibles aux effets secondaires des
médicaments notamment pour le lithium pour lequel des posologies faibles
doivent être prescrites. Une mesure de la lithémie (par dosages
plasmatiques réguliers et par dosages intraérythrocytaires) et de la
créatinémie doit être réalisée au moins 2 fois par an et systématiquement en
cas de déshydratation aiguë ou de confusion mentale.
Guide médecin – ALD 23 « Troubles bipolaires »
HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Mai 2009
- 34 -
6.
Suivi
La continuité des soins est un objectif primordial. Le dépistage des
comorbidités somatiques et psychiatriques, la surveillance et le traitement
des effets indésirables sont essentiels.
6.1
Objectifs
Prévenir et détecter précocement une aggravation, une rechute.
Surveiller l’efficacité et la tolérance du traitement prescrit.
Évaluer et améliorer l’observance du patient au traitement.
Évaluer périodiquement le projet thérapeutique et ses objectifs.
Poursuivre les mesures psychoéducatives pour le patient et/ou son
entourage.
Dépister et traiter les comorbidités somatiques et psychiatriques et
inciter à leur prise en charge.
Améliorer le fonctionnement psychosocial, professionnel, et
familial.
La prise en charge implique l’association de mesures psychothérapeutiques,
à adapter en fonction du patient et, si besoin, d’une prescription
médicamenteuse.
6.2
Professionnels impliqués
Le suivi du patient est assuré par le psychiatre en collaboration avec le
médecin traitant et les autres professionnels de santé, le plus souvent en
liaison avec le dispositif sectoriel (équipes hospitalières ou
extrahospitalières) qu’il s’agisse du secteur libéral ou public.
Le recours à d’autres avis spécialisés peut être nécessaire (cf. paragraphe
2.2). Une coordination assurée par un médecin est nécessaire avec les
autres professionnels et les travailleurs sociaux de proximité concernés.
6.3
Rythme des consultations
Le suivi des patients atteints de troubles bipolaires est centré sur la
prévention des récurrences et s’inscrit donc dans la durée et la régularité,
imposant un rythme régulier des consultations dans l’année. Le suivi
demeure pluriannuel en cas d’obtention d’une stabilité.
Une augmentation de la fréquence du suivi est nécessaire devant :
Une altération du fonctionnement ou l’apparition de facteurs de
stress.
Une absence ou une insuffisance de réponse thérapeutique.
Un défaut d’adhérence du patient au traitement.
Guide médecin – ALD 23 « Troubles bipolaires »
HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Mai 2009
- 35 -
Une comorbidité associée telle que l’usage, l’abus ou la
dépendance à l’alcool et/ou à des substances psychoactives
illicites.
La présence d’effets indésirables intercurrents avec la prise du
traitement tels que des troubles :
thyroïdiens (par exemple lithium) ;
rénaux (par exemple lithium) ;
hépatiques (par exemple carbamazépine, divalproate de
sodium, valpromide) ;
hématologiques (par exemple carbamazépine) ;
métaboliques (par exemple olanzapine) ;
extrapyramidaux (par exemple neuroleptiques conventionnels,
rispéridone).
Cette liste est non exhaustive. Il est recommandé de se référer à
l’Afssaps, aux centres régionaux de pharmacovigilance et aux RCP des
médicaments.
6.4
Le suivi de l’examen clinique
Il est recommandé de réaliser les évaluations suivantes.
À l’interrogatoire et lors de l’examen clinique :
Évaluer le risque suicidaire.
Rechercher des troubles du comportement en évaluant le degré de
sévérité et leurs conséquences éventuelles pour le patient et son
entourage.
Rechercher une éventuelle comorbidité psychiatrique associée telle
que des troubles anxieux ou des troubles obsessionnels sévères.
Évaluer l’efficacité thérapeutique sur la stabilité de l’humeur, la
fréquence des épisodes.
Surveiller l’apparition éventuelle d’effets indésirables (thyroïdiens,
rénaux, hépatiques, métaboliques, extrapyramidaux, diabète).
Rechercher la présence de facteurs de stress, de modifications de
mode de vie.
Évaluer et mesurer l’existence d’addictions associées : la
consommation tabagique, la consommation d’alcool, l’utilisation de
substances psychoactives illicites (cannabis, stimulants opiacés) ;
Évaluer l’observance du patient.
Évaluer l’état général du patient.
Mesurer le poids, le pouls, la pression artérielle.
Établir une courbe de poids et d’indice de masse corporelle (IMC).
Rechercher systématiquement et régulièrement les facteurs de
risque cardiovasculaire, et si possible les corriger (arrêt du tabac,
traitement d’une dyslipidémie, d’une hypertension artérielle (HTA),
d’un diabète, d’une obésité).
Guide médecin – ALD 23 « Troubles bipolaires »
HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Mai 2009
- 36 -
Vérifier le mode de contraception des patientes susceptibles de
développer une grossesse ainsi que les interactions des
oestroprogestatifs avec certains médicaments psychotropes, en
particulier la carbamazépine et la lamotrigine.
L’akathisie doit être repérée et distinguée d’une rechute.
Il est recommandé de réaliser au minimum une fois par an les dosages
suivants :
La glycémie plasmatique (par exemple : antipsychotiques).
La TSHUS (par exemple lithium).
La clairance de la créatinine (par exemple : lithium).
Des GAMMAS GT (par exemple : divalproate de sodium ;
valpromide, carbamazépine, alcool).
Des ALAT, des ASAT (par exemple : divalproate de sodium,
valpromide, alcool).
Une NFS (par exemple : carbamazépine, neuroleptiques).
Un bilan lipidique : cholestérol et lipides.
Taux plasmatiques des médicaments.
Il est recommandé d’avoir une vigilance particulière quant aux associations
médicamenteuses à risque (sous-dosage, surdosage, toxicité) des
thymorégulateurs, antidépresseurs et neuroleptiques. Il est recommandé de
se référer aux associations déconseillées ou précautions d’emploi des
résumés des caractéristiques des produits ainsi qu’au site de l’Afssaps et
aux centres régionaux de pharmacovigilance.
6.5
Plan d’action pour la prévention et la gestion des
rechutes
Un plan d’action lié au risque de rechute doit être élaboré en collaboration
avec le patient, en vue de prévenir et de gérer les futures crises.
Pour établir ce plan d’action préventif, il est souhaitable de :
Repérer les facteurs déclenchant : personnes, facteurs sociaux et
environnementaux.
Établir un protocole de traitement supplémentaire pour les patients
lors de la survenue de signes précurseurs de manie.
Le patient et ses proches doivent pouvoir avoir accès à ces informations
rapidement.
La délivrance des médicaments psychotropes doit être contrôlée et limitée
(i.e. par le pharmacien et/ou la famille) en période de risque suicidaire.
Le médecin traitant et les spécialistes doivent s’être coordonnés dans le
repérage et la réponse aux situations à risque. Ces protocoles doivent être
revus régulièrement et ne se substituent pas à une consultation en urgence.
Guide médecin – ALD 23 « Troubles bipolaires »
HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Mai 2009
- 37 -
6.6
La prise en charge des patients en cas
d’augmentation du poids lors du suivi
Il est recommandé de :
Conseiller un régime.
Faire réaliser des exercices physiques réguliers en aérobie.
Proposer au patient une prise en charge de sa surcharge
pondérale auprès des services spécialisés, ou de proposer une
prise en charge par une diététicienne (acte non remboursé).
Les régulateurs de l’appétit à des doses élevées (sibutramine, topiramate
(hors AMM)) ne sont pas recommandés en raison du risque de dépression.
6.7
Le suivi des traitements médicamenteux
Le lecteur devra se référer aux contre-indications et aux précautions
d’emplois mentionnés dans les RCP de chaque traitement et au site de
l’Afssaps.
Références pour le suivi des médicaments, pour le risque tératogène,
et la pharmacovigilance
www.afssaps.sante.fr
La liste des centres régionaux de pharmacovigilance et de leurs
coordonnées est référencée sur :
http://www.afssaps.fr/Activites/Pharmacovigilance/Centres-regionaux-depharmacovigilance/%
28offset%29/5
CRAT – Centre de Référence sur les Agents Tératogènes
Hôpital Armand Trousseau,
26 avenue du Docteur Arnold Netter, 75012 PARIS
Tel/fax : ++33 (0)143412622 – www.lecrat.org
La plupart des traitements utilisés dans le trouble bipolaire peuvent entraîner
une augmentation du poids, en particulier certains antipsychotiques
atypiques tels que l’olanzapine, la clozapine, l’aripiprazole, la rispéridone.
Une surveillance du poids est nécessaire pour tous les psychotropes.
Il est recommandé au patient, lors de l’instauration du traitement
psychotrope, de surveiller la modification de ses habitudes alimentaires
(hyperphagie).
Dans les tableaux ci-dessous, seules les mentions extraites des RCP 2009
sont en style « normal ». Les mentions ajoutées par rapport aux RCP
2009 sont en style italique. Il est fait référence au CRAT également pour le
divalproate de sodium et le valpromide.
Guide médecin – ALD 23 « Troubles bipolaires »
HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Mai 2009
- 38 -
Suivi du lithium
La prescription
initiale de lithium est sous la responsabilité du médecin
spécialisé en psychiatrie.
Évaluations à réaliser avant la mise sous traitement
o
Mesure du poids, de la taille, du périmètre abdominal, de la tension
artérielle.
o
Examens de la fonction rénale, clairance rénale de la créatinine,
créatinémie, urée,
recherche d’une protéinurie.
o
Ionogramme sanguin, numération de la formule sanguine.
o
Bilan lipidique (TG, CH).
o
Glycémie à jeun : à vérifier en cas de prise de poids.
o
Réaliser un bilan thyroïdien chez tous les patients.
o
En cas de suspicion d’hypothyroïdie : dosage de l’iodémie protéique (PBI)
et (ou) index de thyroxine libre, TSH plasmatique, puis T3, T4.
o
Un ECG doit être réalisé pour les patients ayant un antécédent (ATCD)
cardiovasculaire ou un facteur de risque cardiovasculaire.
o
Un avis spécialisé est à demander chez les sujets ayant des troubles du
rythme paroxystique ou permanents chroniques.
o
Pour les femmes en âge de procréer, vérification de l’absence d’une
grossesse et prescription d’une contraception efficace avant la mise sous
traitement.
o
Établir un protocole de soins avec le médecin traitant du patient pour
prescrire le lithium et suivre les dosages de lithium plasmatique et surveiller
l’apparition d’événements indésirables.
Évaluations au cours du traitement
o
Surveiller la prise de poids.
o
Assurer le maintien du taux sérique du lithium entre 0,5 et 0,8 mEq/l.
o
En cas d’apparition d’effets indésirables, faire pratiquer une lithémie.
o
L’intervalle pour le taux sérique du lithium sous la forme Téralithe LP est
entre 0,8 à 1,2 mEq/l.
o
La lithémie sera vérifiée 1 semaine après la prescription puis tous les 3
mois et après chaque changement de posologie. Pour les sujets âgés le
taux sanguin de lithium sera surveillé avec attention.
o
Il est recommandé d’augmenter la fréquence des contrôles sanguins, en
cas d’aggravation clinique, d’anomalie biologique, de modifications dans la
prise de sodium, de symptômes évoquant des anomalies de la fonction
rénale ou thyroïdienne, telles qu’une fatigue inexpliquée, de l’existence
de facteurs de risque, par exemple prescription de médicaments tels que
les inhibiteurs de l’enzyme de conversion, les AINS, les diurétiques.
o
Pour les patients traités depuis 6 mois au moins par du lithium, en cas de
rechute ou de symptômes sous-jacents associés à une altération du
fonctionnement, un essai d’un intervalle compris entre 0,8 et 1,0 mmoles
par litre devra être envisagé.
o
Surveiller la fonction rénale et thyroïdienne tous les 6 mois et plus souvent
en cas d’aggravation de la fonction rénale. En cas d’aggravation de la
Guide médecin – ALD 23 « Troubles bipolaires »
HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Mai 2009
- 39 -
fonction rénale la décision de continuer ou non l’administration de lithium
sera fonction de l’efficacité clinique constatée et du degré d’altération de la
fonction rénale. Il est conseillé de faire appel à un néphrologue.
o
Surveiller les symptômes de neurotoxicité incluant les paresthésies, l’ataxie,
les tremblements, les altérations cognitives qui peuvent survenir à des
doses thérapeutiques.
o
Ne pas modifier les apports sodés.
o
Éviter l’absorption de boissons alcoolisées.
Arrêt du lithium
o
Le lithium devrait être arrêté progressivement sur une durée minimum de 6
semaines et de préférence sur une durée de 3 mois surtout si le patient
présente des ATCD de rechutes fréquentes, même si un autre agent
antimaniaque a été démarré.
o
Si le lithium a été arrêté ou s’il est arrêté brutalement, le médecin doit
modifier la monothérapie en la remplaçant par un antipsychotique atypique
(
divalproate de sodium, valpromide) et surveiller attentivement les signes
précoces de manie ou de dépression.
Information à donner au patient
o
Il est indispensable d’expliquer le principe du traitement au malade car
l’équilibration stable de la lithémie est impossible sans la régularité des
prises et la rigueur des contrôles.
o
Lors de la prescription au long cours du lithium, le patient doit être informé :
o
Du risque de rechute en cas d’observance irrégulière ou en cas
d’arrêt brutal.
o
De ne pas prendre d’AINS sans prescription médicale. La
prescription devra être évitée si possible et s’il s’avère que la
prescription des AINS est nécessaire dans ce cas, elle devra être
surveillée strictement.
o
De contacter son médecin s’il présente une diarrhée ou des
vomissements.
o
De maintenir une hydratation suffisante après un effort physique
lors des séjours en climats chauds, ou s’il a de la fièvre ou s’il
développe une pneumonie ou une infection du poumon.
o
D’arrêter la prise de lithium pour une durée allant jusqu’à 7 jours
pour les patients ayant une maladie métabolique sévère, des
troubles respiratoires sévères, quelle qu’en soit la cause.
Guide médecin – ALD 23 « Troubles bipolaires »
HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Mai 2009
- 40 -
Suivi du divalproate de sodium, valpromide
Évaluations à réaliser avant la mise sous traitement
o
En raison de la variabilité individuelle de l’effet du traitement, il conviendra
d’être prudent dans la progression posologique. L’apparition d’un
éventuel surdosage (troubles de la conscience) sera surveillée
cliniquement.
o
Chez le sujet âgé, il est recommandé de diminuer la dose initiale et
d’augmenter la posologie très progressivement en fonction de la réponse
clinique et en surveillant le risque de survenue de confusion.
o
Il ne faut pas associer le valproate de sodium, le divalproate de sodium et
le valpromide.
o
Mesurer le poids et la taille.
o
Faire pratiquer un bilan hépatique, et un bilan rénal, une NFS incluant les
plaquettes, un temps de saignement et un bilan de coagulation.
o
Faire un dosage de la glycémie plasmatique, de la lipidémie.
o
Un ECG doit être réalisé pour les patients ayant un ATCD cardiovasculaire
ou un facteur de risque cardiovasculaire.
o
Rechercher la présence d’un lupus érythémateux disséminé.
o
Pour les femmes en âge de procréer, vérification de l’absence d’une
grossesse et prescription d’une contraception efficace avant la mise sous
traitement.
o
Selon le CRAT, l’acide valproïque ou valproate est utilisé dans le traitement
de l’épilepsie. Le divalproate de sodium et le valpromide sont utilisés dans
les troubles bipolaires et se métabolisent tous les deux en acide valproïque.
Les données et la conduite à tenir présentées ci-dessous sont valables de
façon identique pour ces différentes molécules qui seront regroupées sous
l’appellation « acide valproïque ». L’acide valproïque est le plus tératogène
des anticonvulsivants et des thymorégulateurs. L’avis d’un spécialiste est
nécessaire pour évaluer le bien fondé de l’utilisation d’acide valproïque en
cours de grossesse dans les troubles bipolaires. Compte tenu des risques
de l’acide valproïque en cours de grossesse (cf. “Etat des connaissances”),
il sera préférable d’instaurer un autre thymorégulateur chez la femme
enceinte quel que soit l’âge de la grossesse.
Le divalproate de sodium, valpromide, ne doivent pas être prescrits chez les jeunes
filles de moins de 18 ans en raison du risque de syndrome ovarien polykystique.
Évaluations au cours du traitement
o
Surveiller la fonction rénale.
o
Surveillance périodique des fonctions hépatiques et à l’arrêt du traitement.
o
En cas d’augmentation même modérée des transaminases, réaliser un
bilan biologique plus complet (taux de prothrombine, fibrinogène, facteurs
de coagulation, bilirubine, transaminases), reconsidérer éventuellement la
posologie et réitérer les contrôles en fonction de l’évolution des paramètres.
o
Bilan biologique immédiat des fonctions hépatiques en cas d’apparition
Guide médecin – ALD 23 « Troubles bipolaires »
HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Mai 2009
- 41 -
d’une atteinte hépatique et de manifestations qui peuvent précéder l’ictère,
(signes généraux non spécifiques : asthénie, anorexie, abattement,
somnolence), vomissements, douleurs abdominales, recherche de
complications neurologiques, signes d’une hépatopathie grave.
o
Réaliser une NFS incluant les plaquettes, temps de saignement et bilan de
coagulation à 15 jours de traitement, puis des contrôles réguliers et à l’arrêt
du traitement, ainsi qu’avant une intervention chirurgicale et en cas
d’hématomes ou de saignements spontanés.
o
Réaliser un dosage d’enzymes pancréatiques en cas de syndrome
douloureux abdominal aigu, de manifestations digestives à type de
nausées, vomissements et/ou anorexie.
o
Les niveaux de divalproate de sodium, de valpromide dans le sérum
doivent être surveillés régulièrement : notamment, en cas d’inefficacité, de
mauvaise observance de la part du patient, ou lors de signes de toxicité.
o
Doivent être surveillées :
o
les interactions éventuelles avec les antiépileptiques ;
o
l’apparition de sédation, de tremblements, de troubles de la démarche
chez le sujet âgé.
En cas d’anomalie sanguine ou hépatique, le divalproate de sodium, le
valpromide doivent être immédiatement arrêtés.
En cas de décision d’un arrêt de divalproate de sodium, ou de valpromide, l’arrêt
doit se faire progressivement sur une durée minimum de 4 semaines afin de limiter
le risque de déstabilisation.
Informations à donner au patient, à son entourage
o
À l’instauration du traitement, les patients doivent être informés du risque
de prise de poids et des mesures appropriées, essentiellement diététiques,
qui doivent être adoptées pour minimiser celle-ci.
o
Les patients doivent être informés
o
que lors du traitement, l’apparition d’un ictère, de signes généraux
non spécifiques, généralement d’apparition soudaine (asthénie,
anorexie, abattement, somnolence), accompagnés parfois de
vomissements répétés et de douleurs abdominales, ou de
complications neurologiques doit motiver aussitôt une consultation
et la réalisation immédiate d’un contrôle biologique des fonctions
hépatiques.
o
sur la manière de reconnaître les signes et les
symptômes d’altérations sanguines et de contacter leur médecin en
urgence.
o
L’absorption de boissons alcoolisées pendant le traitement est fortement
déconseillée.
Guide médecin – ALD 23 « Troubles bipolaires »
HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Mai 2009
- 42 -
Suivi de lamotrigine
La prescription initiale de lamotrigine est sous la responsabilité du médecin
spécialisé
.
Évaluations à réaliser avant la mise sous traitement
o
La posologie doit être réalisée selon le tableau récapitulatif des
recommandations posologiques chez l’adulte et l’enfant de plus de 12 ans
issu des RCP 2008.
o
Renforcer la surveillance cutanée, et surveiller attentivement les patients
pendant les 8 premières semaines de traitement en raison du risque
éventuel de l’apparition d’éruptions cutanées parfois graves
, comme le
syndrome de Stevens-Johnson et le syndrome de Lyell.
o
Rechercher auprès des patients les antécédents d’allergie ou d’éruptions
cutanées liées à l’utilisation d’autres médicaments antiépileptiques.
o
La posologie de lamotrigine doit être augmentée progressivement afin de
minimiser le risque de rush cutané dont le syndrome de Stevens-Johnson.
La progression de la posologie doit être ralentie pour les patients recevant
également du divalproate de sodium, du valpromide.
o
Pour les patients ayant une insuffisance hépatique, les posologies (initiale,
augmentation progressive et entretien) doivent généralement être réduites
d’environ 50 % chez les patients présentant une insuffisance hépatique
modérée (Child-Pugh, grade B) et d’environ 75 % chez les patients
présentant une insuffisance hépatique sévère (Child-Pugh, grade C).
o
Il faut éviter d’associer le valproate (divalproate de sodium et valpromide)
avec la lamotrigine en raison du risque majoré de réactions cutanées (cette
association n’est pas recommandée en cas de troubles bipolaires non
associés à une épilepsie).
o
Pour les femmes sous contraception hormonale, une surveillance clinique
est nécessaire lors de la mise en route d’une contraception orale et après
son arrêt. Une adaptation de la posologie de la lamotrigine peut être
nécessaire selon la réponse clinique individuelle.
Évaluations au cours du traitement
o
Surveiller l’éventuelle apparition d’éruptions cutanées parfois graves,
comme le syndrome de Stevens-Johnson et le syndrome de Lyell.
o
En cas de survenue d’une éruption cutanée, il est indispensable de
procéder immédiatement à son évaluation et à l’arrêt du traitement par la
lamotrigine.
o
La surveillance en routine des taux plasmatiques de lamotrigine n’est pas
utile.
Arrêt de lamotrigine
o
En cas de décision d’un arrêt de lamotrigine, l’arrêt peut se faire sans étape
préalable de réduction de la posologie.
Guide médecin – ALD 23 « Troubles bipolaires »
HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Mai 2009
- 43 -
Informations à donner au patient
o
Prévenir les patients et leurs familles sur les risques cutanés associés au
traitement et l’importance de consulter en urgence un médecin en cas de
survenue d’une éruption cutanée ou de signe de réaction allergique.
o
Si la lamotrigine n’est pas impliquée dans la responsabilité du rush, le
traitement pourra être redémarré.
o
Les patientes sous contraception orale doivent être informées du risque de
diminution d’efficacité du contraceptif et il doit leur être proposé une
méthode alternative.
Suivi de carbamazépine
La carbamazépine devrait être prescrite en tant que traitement au long cours,
seulement après avis du médecin spécialisé.
Évaluations à réaliser avant la mise sous traitement
o
Mesure du poids, de la taille.
o
Hémogrammes et bilans hépatiques seront réalisés avant le début du
traitement.
o
La dose de carbamazépine doit être progressivement augmentée afin de
réduire les risques d’ataxie.
o
À l’instauration du traitement, surveiller l’apparition de réactions
d’hypersensibilité incluant des réactions pluriviscérales qui peuvent
concerner la peau, le foie, les organes hématopoïétiques et le système
lymphatique ou d’autres organes, isolément ou dans le cadre de réactions
polysystémiques.
o
Pour les femmes en âge de procréer, vérification de l’absence d’une
grossesse et prescription d’une contraception efficace avant la mise sous
traitement. L’allaitement est déconseillé en cas de traitement par la
carbamazépine. La carbamazépine diminue l’efficacité contraceptive des
oestroprogestatifs et progestatifs.
Évaluations au cours du traitement
o
Surveillance particulière en cas de glaucome, de rétention urinaire,
d’affections hépatiques ou rénales, d’insuffisance cardiaque et chez les
sujets âgés. La posologie de la carbamazépine doit être adaptée à chaque
cas.
o
Hémogrammes et bilans hépatiques seront réalisés une fois par semaine le
premier mois, puis devant tout signe clinique d’appel.
o
Réaliser des tests hépatiques et une NFS après 6 mois de traitement, un
dosage de l’urée sanguine et des électrolytes tous les 6 mois afin de
surveiller une hyponatrémie éventuelle.
o
L’administration de la carbamazépine sera interrompue en cas de
manifestations cutanées allergiques, d’altération de la fonction hépatique
ou de modification franche de l’hémogramme faisant craindre l’apparition
d’une agranulocytose ou d’une aplasie médullaire.
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- 44 -
o
La survenue d’effets indésirables spécifiques au système nerveux central
peut être due à un surdosage relatif ou à une variation significative des taux
plasmatiques. Dans de tels cas, il est conseillé de surveiller les taux
plasmatiques.
o
Les niveaux plasmatiques de carbamazépine doivent être surveillés avec
attention tous les 6 mois en raison de la proximité des intervalles
thérapeutiques et du seuil de toxicité.
o
La survenue, en début de traitement, d’un érythème généralisé fébrile
associé à des pustules doit faire suspecter une pustulose exanthématique
généralisée ; elle impose l’arrêt du traitement et contre indique toute
nouvelle administration des spécialités contenant de la carbamazépine.
o
Surveiller la prescription des traitements concomitants notamment chez les
sujets âgés en raison du risque potentiel d’interactions avec la
carbamazépine.
Arrêt de la carbamazépine
La posologie doit être graduellement arrêtée sur une période de 4 semaines au
minimum en raison du risque de déstabilisation
.
Suivi général des traitements antipsychotiques
Il est recommandé de se référer au RCP de chaque antipsychotique pour le
suivi spécifique.
Évaluations à réaliser avant la mise sous traitement antipsychotique
o
le poids et la taille doivent être mesurés, la glycémie plasmatique, les
lipides doivent être dosés.
o
un ECG doit être réalisé pour les patients ayant un ATCD cardiovasculaire
ou un facteur de risque cardiovasculaire.
Les antipsychotiques doivent être utilisés avec prudence chez les patients avec des
antécédents familiaux d’allongement du QT.
Évaluations au cours du traitement
o
Les signes et symptômes d’hyperglycémie (tels que polydipsie, polyurie,
polyphagie et fatigue) doivent être recherchés chez les patients traités par
antipsychotiques atypiques.
o
Une glycémie systématique est recommandée avant traitement : pour
l’olanzapine, la clozapine et plus généralement pour les neuroleptiques.
o
Une surveillance régulière est recommandée afin de détecter toute
anomalie de la glycémie chez les patients diabétiques ou ayant des
facteurs de risque pouvant favoriser le développement d’un diabète.
o
Rechercher des signes ou des symptômes évoquant un syndrome malin
neuroleptique (SMN) : l’hyperthermie, la rigidité musculaire, l’altération des
facultés mentales et des signes d’instabilité neurovégétative (instabilité du
pouls ou de la pression artérielle, tachycardie, hypersudation et troubles du
rythme cardiaque). Peuvent s’ajouter des signes tels que : élévation de la
créatinine phospho kinase (CPK), myoglobinurie (rhabdomyolyse) et
insuffisance rénale aiguë, ou une hyperthermie inexpliquée non
accompagnée d’autres signes de SMN. Si un patient présente des signes
Guide médecin – ALD 23 « Troubles bipolaires »
HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Mai 2009
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ou des symptômes évoquant un SMN tous les médicaments
antipsychotiques doivent être arrêtés.
o
le poids des patients devrait être mesuré au minimum tous les 3 mois la
première année et plus souvent en cas d’augmentation.
o
La glycémie et les lipides doivent être surveillés tous les 3 mois et plus
souvent en cas d’augmentation.
o
Les taux de prolactine doivent être effectués si le patient développe des
symptômes d’hyperprolactinémie augmentée : une baisse de la libido, une
dysfonction sexuelle, des anomalies des menstruations, une gynécomastie
ou une galactorrhée pour les patients recevant de la rispéridone.
o
En cas d’arrêt des antipsychotiques, cet arrêt doit être progressif.
Arrêt des antipsychotiques
Si le patient est sous un autre traitement psychotrope, l’arrêt de l’antipsychotique
peut se faire sur une durée de 4 semaines. Si le patient ne reçoit aucun autre
traitement, l’arrêt de l’antipsychotique doit se dérouler sur une période de 3 mois.
Informations à donner au patient
Le patient doit être informé du risque de la prise de poids, de l’aggravation d’un
diabète préexistant, d’un syndrome malin neuroleptique avec les antipsychotiques.
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Annexe 1. Liste des participants
Ce travail a été coordonné par le Dr Joëlle Favre-Bonté, Chef de projet au
service des bonnes pratiques professionnelles, et réalisé avec les
participants suivants :
Dr Anne-Marie Baque-Gensac, médecin généraliste, Amélie-les-
Bains.
Dr Maurice Bensoussan, psychiatre, Colomiers
Dr Didier Couturier, psychiatre, Paris
Dr Alain Dervaux, psychiatre, Paris
Dr Thiphaine Droulout, psychiatre, Bordeaux
Dr David Gourion, psychiatre, Paris
M. Claude Finkelstein, association Fnapsy, Paris
Mme Annie Labbe, association ARGOS 2001, Paris
Dr Laurence Ladrière-Lizet, médecin-conseil RSI, Lille
Mme Annie Le Moenner, association France-Dépression, Paris
Pr Chantal Henry, psychiatre, Créteil
M. Irénée Skotarek, association Fnapsy, Paris
Dr Philippe Nicot, médecin généraliste, Panazol
Dr Mathilde Risse, médecin-conseil Cnamts, Paris
Dr Catherine Seze, psychiatre, Poissy
Dr Alain-Patrice van Amerongen, association Unafam, Paris
Mme Stéphanie Wooley, association France-Dépression, Paris
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Annexe 2. Critères diagnostiques d’un
trouble bipolaire
CIM 10
Troubles de l’humeur [affectifs] (F30-F39)
Ce groupe réunit les troubles dans lesquels la perturbation fondamentale est un
changement des affects ou de l’humeur, dans le sens d’une dépression (avec ou
sans anxiété associée) ou d’une élation. Le changement de l’humeur est
habituellement accompagné d’une modification du niveau global d’activité, et la
plupart des autres symptômes sont soit secondaires à ces changements de
l’humeur et de l’activité, soit facilement compréhensibles dans leur contexte. La
plupart de ces troubles ont tendance à être récurrents et la survenue des épisodes
individuels peut souvent être mise en relation avec des situations ou des
événements stressants.
Épisode maniaque
Toutes les subdivisions de cette catégorie s’appliquent exclusivement à un épisode
isolé. Un épisode hypomaniaque ou maniaque survenant chez un sujet ayant
présenté un ou plusieurs épisodes affectifs dans le passé (dépressif,
hypomaniaque, maniaque, ou mixte) doit conduire à un diagnostic de trouble
affectif bipolaire.
F30-0 Hypomanie
Trouble caractérisé par la présence d’une élévation légère, mais persistante, de
l’humeur, de l’énergie et de l’activité, associée habituellement à un sentiment
intense de bien-être et d’efficacité physique et psychique. Il existe souvent une
augmentation de la sociabilité, du désir de parler, de la familiarité, ou de l’énergie
sexuelle et une réduction du besoin de sommeil ; ces symptômes ne sont toutefois
pas assez marqués pour entraver le fonctionnement professionnel ou pour
entraîner un rejet social. L’euphorie et la sociabilité sont parfois remplacées par
une irritabilité ou des attitudes vaniteuses ou grossières. Les perturbations de
l’humeur et du comportement ne sont pas accompagnées d’hallucinations ou
d’idées délirantes.
CIM 10
F30-1 Manie sans symptômes psychotiques
Présence d’une élévation de l’humeur hors de proportion avec la situation du sujet,
pouvant aller d’une jovialité insouciante à une agitation pratiquement incontrôlable.
Cette élation s’accompagne d’une augmentation d’énergie, entraînant une
hyperactivité, un désir de parler, et une réduction du besoin de sommeil. L’attention
ne peut être soutenue et il existe souvent une distractibilité importante. Le sujet
présente souvent une augmentation de l’estime de soi avec idées de grandeur et
surestimation de ses capacités. La levée des inhibitions sociales normales peut
entraîner des conduites imprudentes, déraisonnables, inappropriées ou déplacées.
F30-2 Manie avec symptômes psychotiques
Présence, associée au tableau clinique décrit en F30-1, d’idées délirantes
(habituellement de grandeur) ou d’hallucinations (habituellement à type de voix
parlant directement au sujet), ou d’une agitation, d’une activité motrice excessive et
d’une fuite des idées d’une gravité telle que le sujet devient incompréhensible ou
hors d’état de communiquer normalement. Sont différentiées : manie avec
symptômes psychotiques : congruents à l’humeur, non congruents à l’humeur,
stupeur maniaque.
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F31 Trouble affectif bipolaire
Trouble caractérisé par deux ou plusieurs épisodes au cours desquels l’humeur et
le niveau d’activité du sujet sont profondément perturbés, tantôt dans le sens d’une
élévation de l’humeur et d’une augmentation de l’énergie et de l’activité (hypomanie
ou manie), tantôt dans le sens d’un abaissement de l’humeur et d’une réduction de
l’énergie et de l’activité (dépression). Les épisodes récurrents d’hypomanie ou de
manie sont classés comme bipolaires (F31-8). Comprend : maladie, psychose,
réaction maniaco-dépressive. À l’exclusion de : cyclothymie (F34-0)
F31-0 Trouble affectif bipolaire, épisode actuel hypomaniaque
Le sujet est actuellement hypomaniaque, et a eu, dans le passé, au moins un autre
épisode affectif (hypomaniaque, maniaque, dépressif, ou mixte).
F31-1 Trouble affectif bipolaire, épisode actuel maniaque sans symptômes
psychotiques
Le sujet est actuellement maniaque, sans symptômes psychotiques (comme sous
F30-1), et a eu, dans le passé, au moins un autre épisode affectif (hypomaniaque,
maniaque, dépressif, ou mixte).
F31-2 Trouble affectif bipolaire, épisode actuel maniaque avec symptômes
psychotiques
Le sujet est actuellement maniaque, avec symptômes psychotiques (comme sous
F30-2), et a eu, dans le passé, au moins un autre épisode affectif (hypomaniaque,
maniaque, dépressif, ou mixte).
F31-3 Trouble affectif bipolaire, épisode actuel de dépression légère ou
moyenne
Le sujet est actuellement déprimé, comme au cours d’un épisode dépressif
d’intensité légère ou moyenne (F32-0 ou F32-1), et a eu, dans le passé, au moins
un épisode hypomaniaque, maniaque ou mixte bien documenté.
F31-4 Trouble affectif bipolaire, épisode actuel de dépression sévère sans
symptômes psychotiques
Le sujet est actuellement déprimé, comme au cours d’un épisode dépressif
d’intensité sévère sans symptômes psychotiques (F32-2), et a eu, dans le passé,
au moins un épisode hypomaniaque, maniaque ou mixte bien documenté.
CIM 10
F31-5 Trouble affectif bipolaire, épisode actuel de dépression sévère avec
symptômes psychotiques
Le sujet est actuellement déprimé, comme au cours d’un épisode dépressif
d’intensité sévère avec symptômes psychotiques (F32-3), et a eu, dans le passé,
au moins un épisode hypomaniaque, maniaque ou mixte bien documenté.
F31-6 Trouble affectif bipolaire, épisode actuel mixte
Le sujet a eu, dans le passé, au moins un épisode hypomaniaque, maniaque,
dépressif ou mixte bien documenté, et l’épisode actuel est caractérisé soit par la
présence simultanée de symptômes maniaques et dépressifs, soit par une
alternance rapide de symptômes maniaques et dépressifs. À l’exclusion de :
épisode affectif mixte isolé (F38-0).
F31-7 Trouble affectif bipolaire, actuellement en rémission
Le sujet a eu, dans le passé, au moins un épisode hypomaniaque, maniaque ou
mixte bien documenté, et au moins un autre épisode affectif (hypomaniaque,
maniaque, dépressif ou mixte), mais sans aucune perturbation significative de
l’humeur, ni actuellement, ni au cours des derniers mois. Les rémissions sous
traitement prophylactique doivent être classées ici.
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CIM 10
F31-8 Autres troubles affectifs bipolaires
Épisodes maniaques récurrents
Trouble bipolaire II
F32 Épisodes dépressifs
Dans les épisodes typiques de chacun des trois degrés de dépression : léger,
moyen ou sévère, le sujet présente un abaissement de l’humeur, une réduction de
l’énergie et une diminution de l’activité. Il existe une altération de la capacité à
éprouver du plaisir, une perte d’intérêt, une diminution de l’aptitude à se concentrer,
associées couramment à une fatigue importante, même après un effort minime.
On observe habituellement des troubles du sommeil, et une diminution de l’appétit.
Il existe presque toujours une diminution de l’estime de soi et de la confiance en soi
et, fréquemment, des idées de culpabilité ou de dévalorisation, même dans les
formes légères. L’humeur dépressive ne varie guère d’un jour à l’autre ou selon les
circonstances, et peut s’accompagner de symptômes dits "somatiques", par
exemple d’une perte d’intérêt ou de plaisir, d’un réveil matinal précoce, plusieurs
heures avant l’heure habituelle, d’une aggravation matinale de la dépression, d’un
ralentissement psychomoteur important, d’une agitation, d’une perte d’appétit,
d’une perte de poids et d’une perte de la libido.
Le nombre et la sévérité des symptômes permettent de déterminer trois degrés de
sévérité d’un épisode dépressif : léger, moyen et sévère. Comprend : épisodes
isolés de : dépression : psychogène, réactionnelle, réaction dépressive ; À
l’exclusion de : associés à un trouble des conduites en F91- (F92-0) trouble (de) :
adaptation (F43-2), dépressif récurrent (F33-
).
F32-0 Épisode dépressif léger
Au moins deux ou trois des symptômes cités plus haut sont habituellement présent.
Ces symptômes s’accompagnent généralement d’un sentiment de détresse, mais
le sujet reste, le plus souvent, capable de poursuivre la plupart de ses activités.
F32-1 Épisode dépressif moyen
Au moins quatre des symptômes cités plus haut sont habituellement présents et le
sujet éprouve des difficultés considérables à poursuivre ses activités usuelles
.
F32-2 Épisode dépressif sévère sans symptômes psychotiques
Épisode dépressif dans lequel plusieurs des symptômes dépressifs mentionnés cidessus,
concernant typiquement une perte de l’estime de soi et des idées de
dévalorisation ou de culpabilité, sont marqués et pénibles. Les idées et les gestes
suicidaires sont fréquents et plusieurs symptômes "somatiques" sont
habituellement présents.
Dépression :
épisode isolé sans symptômes psychotiques
o
agitée, épisode isolé sans symptômes psychotiques
o
majeure, épisode isolé sans symptômes psychotiques
o
vitale, épisode isolé sans symptômes psychotiques.
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CIM 10
F32-3 Épisode dépressif sévère avec symptômes psychotiques
Épisode dépressif correspondant à la description d’un épisode dépressif sévère
(F32-2) mais s’accompagnant, par ailleurs, d’hallucinations, d’idées délirantes, ou
d’un ralentissement psychomoteur ou d’une stupeur d’une gravité telle que les
activités sociales habituelles sont impossibles ; il peut exister un danger vital en
raison d’un suicide, d’une déshydratation ou d’une dénutrition. Les hallucinations et
les idées délirantes peuvent être congruentes ou non congruentes à l’humeur. Sont
différentiés des épisodes isolés de dépression : majeure avec symptômes
psychotiques, psychotique
; psychose dépressive : psychogène, réactionnelle.
F33 Trouble dépressif récurrent
Trouble caractérisé par la survenue répétée d’épisodes dépressifs correspondant à
la description d’un tel épisode (F32—), en l’absence de tout antécédent d’épisodes
indépendants d’exaltation de l’humeur et d’augmentation de l’énergie (manie). Le
trouble peut toutefois comporter de brefs épisodes caractérisés par une légère
élévation de l’humeur et une augmentation de l’activité (hypomanie), succédant
immédiatement à un épisode dépressif, et parfois déclenchés par un traitement
antidépresseur. Les formes graves du trouble dépressif récurrent (F33-2 et F33-3)
présentent de nombreux points communs avec des concepts antérieurs comme
ceux de dépression maniaco-dépressive, de mélancolie, de dépression vitale et de
dépression endogène. Le premier épisode peut survenir à n’importe quel âge, de
l’enfance à la vieillesse, le début peut être aigu ou insidieux et la durée peut varier
de quelques semaines à de nombreux mois. Le risque de survenue d’un épisode
maniaque ne peut jamais être complètement écarté chez un patient présentant un
trouble dépressif récurrent, quel que soit le nombre d’épisodes dépressifs déjà
survenus. Si un tel épisode maniaque se produit, le diagnostic doit être changé
pour celui de trouble affectif bipolaire (F31—).
F34 Troubles de l’humeur [affectifs] persistants
Troubles de l’humeur persistants et habituellement fluctuants, dans lesquels la
plupart des épisodes individuels ne sont pas suffisamment sévères pour justifier un
diagnostic d’épisode hypomaniaque ou d’épisode dépressif léger. Toutefois, étant
donné qu’ils persistent pendant des années et parfois pendant la plus grande partie
de la vie adulte du sujet, ils entraînent une souffrance et une incapacité
considérables. Dans certains cas, des épisodes maniaques ou dépressifs
récurrents ou isolés peuvent se surajouter à un état affectif persistant.
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- 51 -
DSM IV
Le trouble bipolaire I
:
est essentiellement caractérisé par la survenue d’un ou de plusieurs épisodes
maniaques ou épisodes mixtes. Les sujets ont souvent également présenté un ou
plusieurs épisodes dépressifs majeurs.
Le trouble bipolaire I est considéré comme récurrent soit car il existe une inversion
de la polarité de l’épisode soit par un intervalle d’au moins deux mois sans
symptômes maniaques entre les épisodes. Une inversion de la polarité est définie
par l’évolution d’un épisode dépressif majeur vers un épisode maniaque ou
l’évolution d’un épisode maniaque vers un épisode dépressif majeur.
Trouble bipolaire non spécifié
S’il existe une alternance très rapide (sur quelques jours) de symptômes
maniaques et dépressifs, qui ne répondent pas aux critères de durée d’un épisode
maniaque ou d’un épisode dépressif majeur, le diagnostic est celui d’un trouble
bipolaire non spécifié.
Le trouble bipolaire II
:
est essentiellement caractérisé par la survenue d’un ou de plusieurs épisodes
dépressifs majeurs accompagnés d’au moins un épisode hypomaniaque.
L’existence d’un épisode maniaque ou mixte exclut le trouble bipolaire de type II.
Les sujets présentant un trouble bipolaire de type II peuvent ne pas ressentir les
épisodes hypomaniaques comme pathologiques. Les informations provenant
d’autres informateurs (proches, famille) sont souvent très importantes pour établir
un diagnostic.
Critères d’un épisode maniaque :
Un épisode maniaque est défini comme une période nettement délimitée
d’élévation de l’humeur ou d’humeur expansive ou irritable. Cette période doit durer
au moins une semaine ou moins si une hospitalisation est nécessaire. Au moins 3
des symptômes suivants doivent être présents (4 symptômes si l’humeur est
seulement irritable).
o
Augmentation de l’estime de soi ou idées de grandeur.
o
Réduction du besoin de sommeil.
o
Plus grande communicabilité que l’habitude ou le désir de parler
constamment.
o
Fuite des idées ou sensations subjectives que les pensées défilent.
o
Distractibilité (l’attention est trop facilement attirée par des stimuli
extérieurs sans importance ou insignifiants).
o
Augmentation de l’activité orientée vers un but (social, professionnel,
scolaire ou sexuel) ou agitation psychomotrice.
o
Engagement excessif dans les activités agréables mais à potentiel élevé
de conséquences dommageables (par exemple la personne se lance sans
retenue dans des achats inconsidérés, des conduites sexuelles
inconséquentes ou des investissements commerciaux déraisonnables).
o
Les symptômes ne répondent pas aux critères d’un épisode mixte.
La perturbation de l’humeur est suffisamment sévère pour entraîner une altération
marquée du fonctionnement professionnel, des activités sociales, ou, des relations
interpersonnelles, ou, pour nécessiter l’hospitalisation afin de prévenir les
conséquences dommageables pour le sujet ou pour autrui ou bien, s’il existe des
caractéristiques psychotiques.
Les symptômes ne sont pas dus aux effets physiologiques directs d’une substance
(donnant lieu à un abus, médicament) ou d’une affection médicale généralisée
(hyperthyroïdie).
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- 52 -
Critères d’un épisode dépressif majeur
A.
Au moins cinq des symptômes suivants doivent avoir été présents pendant une
même période d’une durée de 2 semaines et avoir représenté un changement par
rapport au fonctionnement antérieur ; au moins un des symptômes est soit une
humeur dépressive, soit une perte d’intérêt ou de plaisir.
1) Humeur dépressive présente pratiquement toute la journée, presque tous les
jours, signalée par le sujet (p. ex. pleure). NB. Éventuellement irritabilité chez
l’enfant et l’adolescent.
2) Diminution marquée de l’intérêt et du plaisir pour toutes ou presque toutes les
activités pratiquement toute la journée, presque tous les jours (signalée par le sujet
ou observée par les autres).
3) Perte ou gain de poids significatif en l’absence de régime (p. ex. modification du
poids corporel en 1 mois excédant 5 %), ou diminution ou augmentation de l’appétit
presque tous les jours. NB. Chez l’enfant, prendre en compte l’absence de
l’augmentation de poids attendue.
4) Insomnie ou hypersomnie presque tous les jours.
5) Agitation ou ralentissement psychomoteur presque tous les jours (constatés par
les autres, non limités à un sentiment subjectif de fébrilité ou de ralentissement
intérieur).
6) Fatigue ou perte d’énergie presque tous les jours.
7) Sentiment de dévalorisation ou de culpabilité excessive ou inappropriée (qui peut
être délirante) presque tous les jours (pas seulement se faire grief ou se sentir
coupable d’être malade).
8) Diminution de l’aptitude à penser ou à se concentrer ou indécision presque tous
les jours (signalée par le sujet ou observée par les autres).
9) Pensées de mort récurrentes (pas seulement une peur de mourir), idées
suicidaires récurrentes sans plan précis ou tentative de suicide ou plan précis pour
se suicider.
B
. Les symptômes ne répondent pas aux critères d’épisode mixte.
C. Les symptômes traduisent une souffrance cliniquement significative ou une
altération du fonctionnement social, professionnel, ou dans d’autres domaines
importants.
D. Les symptômes ne sont pas imputables aux effets physiologiques directs d’une
substance (p. ex. une substance donnant lieu à abus, un médicament), ou d’une
affection médicale générale (p. ex. hypothyroïdie).
E. Les symptômes ne sont pas expliqués par un deuil, c’est-à-dire qu’après la mort
d’un être cher, les symptômes persistent pendant plus de 2 mois ou
s’accompagnent d’une altération marquée du fonctionnement, de préoccupations
morbides, de dévalorisation, d’idées suicidaires, de symptômes psychotiques ou
d’un ralentissement psychomoteur.
Critères d’un épisode mixte
Les critères sont réunis à la fois pour un épisode maniaque et pour un épisode
dépressif majeur (à l’exception de la durée) et cela presque tous les jours pour une
semaine.
La perturbation de l’humeur est suffisamment sévère pour entraîner une altération
marquée du fonctionnement professionnelle, des activités sociales ou des relations
interpersonnelles ou pour nécessiter l’hospitalisation afin de prévenir les
conséquences dommageables pour le sujet ou pour autrui, ou s’il existe des
caractéristiques psychotiques.
Les symptômes ne sont pas dus aux effets physiologiques directs d’une substance
(donnant lieu à abus, médicament) ou d’une affection médicale générale
(hyperthyroïdie).
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Annexe 3. Le questionnaire de trouble de
l’humeur
1
Est-ce qu’il y a déjà eu une période au cours de laquelle
vous n’étiez pas vraiment vous-même et…
OUI NON
…vous vous sentiez tellement bien ou accéléré(e), au point
que d’autres personnes pensaient que vous n’étiez pas
dans votre état habituel ou que le fait d’être tellement
accéléré(e) vous attira des ennuis ?
…vous vous sentiez tellement irritable que vous avez
insulté des gens ou que vous avez déclenché des
bagarres ou des disputes ?
…vous vous sentiez beaucoup plus sûr(e) de vous que
d’habitude ?
…vous dormiez beaucoup moins que d’habitude et vous
trouviez que cela ne vous manquait pas vraiment ?
…vous étiez beaucoup plus loquace ou parliez plus vite
que d’habitude ?
…les pensées défilaient rapidement dans votre tête ou
vous ne pouviez pas ralentir le cours de votre pensée ?
…vous étiez si facilement distrait(e) par tout ce qui se
passait autour de vous, au point d’avoir de la peine à vous
concentrer ou à rester sur une idée ?
…vous aviez beaucoup plus d’énergie que d’habitude ?
…vous étiez beaucoup plus actif(ve) ou faisiez bien plus
de choses que d’habitude ?
…vous étiez beaucoup plus sociable ou ouvert(e) que
d’habitude, par exemple, vous téléphoniez à des amis au
milieu de la nuit ?
…vous étiez beaucoup plus intéressé(e) par la sexualité
que d’habitude ?
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- 54 -
…vous faisiez des choses inhabituelles pour vous ou que
d’autres personnes auraient pu considérer comme
excessives, stupides ou risquées ?
…les dépenses que vous avez faites ont causé des
problèmes à vous ou à votre famille ?
2
Si vous avez coché « oui » à plus d’une question ci-dessus, plusieurs
d’entre elles sont-elles survenues au cours de la même période.
Merci de
n’entourer qu’une seule réponse.
OUI NON
3
À quel point ceci vous a-t-il causé des problèmes – comme être dans
l’incapacité de travailler ; avoir des problèmes familiaux, financiers ou
légaux ; vous impliquer dans des disputes ou des bagarres ?
Merci de
n’entourer qu’une seule réponse.
Aucun problème Problème mineur Problème modéré Problème sévère
Interprétation :
Le questionnaire est positif :
Si 7 symptômes positifs ou plus sont cochés.
Et sont survenus au cours de la même période.
Et ont causé des problèmes modérés ou sévères.
Source : Weber Rouget B, Gervasoni N, Dubuis V, Gex-Fabry M, Bondolfi G, Aubry
JM. Screening for bipolar disorders using a French version of the Mood Disorder
Questionnaire (MDQ). J Affect Disord 2005 ; 88 (1) : 103-8.
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- 55 -
Annexe 4. Le questionnaire DETA
Le Questionnaire DETA (CAGE) répond à 4 questions :
·
Avez-vous déjà ressenti le besoin de Diminuer votre consommation
d’alcool ?
·
Votre Entourage vous a-t-il déjà fait des remarques au sujet de votre
consommation ?
·
Avez-vous eu l’impression que vous buviez Trop ?
·
Avez-vous besoin d’Alcool le matin pour vous sentir en forme ?
Évaluations
Une réponse positive = 1 point.
Un score supérieur ou égal à 2 indique une alcoolodépendance.
Source : Rueff B, Crnac J, Darne B. Dépistage de malades "alcooliques" par
l’autoquestionnaire systématique DETA. Presse Méd 1989 ; 18 (33) : 1654-6.
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- 56 -
Annexe 5. Personnalité émotionnellement
labile : le type borderline
Classification CIM-10
Chapitre V : Troubles mentaux et du comportement (F00-F99)
F60.3 Personnalité émotionnellement labile.
Trouble de la personnalité caractérisé par une tendance nette à agir de façon
impulsive et sans considération pour les conséquences possibles, une
humeur imprévisible et capricieuse, une tendance aux explosions
émotionnelles et une difficulté à contrôler les comportements impulsifs, une
tendance à adopter un comportement querelleur et à entrer en conflit avec
les autres, particulièrement lorsque les actes impulsifs sont contrariés ou
empêchés.
Deux types peuvent être distingués :
·
Le type impulsif, caractérisé principalement par une instabilité
émotionnelle et un manque de contrôle des impulsions.
·
Et le type borderline, caractérisé en outre par des perturbations de
l’image de soi, de l’établissement de projets et des préférences
personnelles, par un sentiment chronique de vide intérieur, par des
relations interpersonnelles intenses et instables et par une tendance
à adopter un comportement autodestructeur, comprenant des
tentatives de suicide et des gestes suicidaires.
Personnalité :
agressive
borderline
explosive
À l’exclusion de : personnalité dyssociale.
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Annexe 6. Modèles de certificats
d’hospitalisation
MODÈLE DE CERTIFICAT D’HOSPITALISATION SUR
DEMANDE D’UN TIERS (PROCÉDURE NORMALE
) 14
ll est recommandé de se référer aux recommandations HAS 2005
« Modalités de prise de décision concernant l’indication en urgence d’une
hospitalisation sans consentement d’une personne présentant des troubles
mentaux »
Je soussigné (nom, prénom) ……………………………..
Docteur en médecine ………………………………………
Certifie avoir examiné ce jour M. (M
me, Mlle) ……………..
Né(e) le ………………………………………………………..
Domicilié(e) à………………………………………………
et avoir constaté les troubles suivants :
(décrire l’état mental du malade et
son comportement, agitation, délire, idées de suicide… en insistant sur les
éléments cliniques préoccupants qui permettent aussi d’apprécier les raisons
de l’absence de consentement et l’urgence des soins appropriés ; ne pas
mentionner le diagnostic).
Ces troubles rendent impossible son consentement. Son état impose des
soins immédiats et une surveillance constante en milieu hospitalier.
En conséquence, ceci justifie son hospitalisation sur demande d’un tiers
selon les termes de l’article L. 3212-1 du Code de la santé publique dans un
établissement mentionné aux articles L. 3222-1 et suivants du même Code.
Je certifie n’être ni parent ou allié, au quatrième degré inclusivement, ni avec
la personne ayant demandé l’hospitalisation, ni avec la personne dont
l’hospitalisation est demandée.
Fait à, le
Signature :
14
1er certificat médical : médecin extérieur à l’établissement d’accueil.
2
e certificat médical : médecin extérieur ou appartenant à l’établissement d’accueil. Pour ce 2e
certificat, mentionner que le médecin certificateur n’est ni parent ni allié, au quatrième degré
inclusivement, avec le médecin ayant rédigé le premier certificat.
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ANNEXE 6 (Suite)
MODÈLE DE CERTIFICAT : HOSPITALISATION SUR
DEMANDE D’UN TIERS (PÉRIL IMMINENT
15)
Je soussigné (nom, prénom) …………………………..…..
Docteur en médecine ………………………………………
Certifie avoir examiné ce jour M. (M
me, Mlle) …..………….
Né(e) le ………………………………………………..………
Domicilié(e) à ………………………………………….…….
et avoir constaté les troubles suivants :
(décrire l’état mental du malade et
son comportement, agitation, délire, idées de suicide… en insistant sur les
éléments cliniques préoccupants qui permettent aussi d’apprécier les raisons
de l’absence de consentement et l’urgence des soins appropriés ; ne pas
mentionner le diagnostic).
Il existe un péril imminent pour la santé du malade. Ces troubles rendent
impossible son consentement. Son état impose des soins immédiats et une
surveillance constante en milieu hospitalier.
En conséquence, ceci justifie son hospitalisation sur demande d’un tiers
selon les termes de l’article L. 3212-3 du Code de la santé publique dans un
établissement mentionné aux articles L. 3222-1 et suivants du même Code.
Je certifie n’être ni parent ou allié, au quatrième degré inclusivement, ni avec
la personne ayant demandé l’hospitalisation, ni avec la personne dont
l’hospitalisation est demandée.
Fait à, le
Signature :
15
Certificat unique en cas d’urgence établi par un seul médecin.
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ANNEXE 6 (Suite)
MODÈLE DE CERTIFICAT : HOSPITALISATION D’OFFICE
(PROCÉDURE NORMALE)
Je soussigné (nom, prénom) …………………………..…..
Docteur en médecine ………………………………………
Certifie avoir examiné ce jour M. (M
me, Mlle) …..………….
Né(e) le ………………………………………………..………
Domicilié(e) à ………………………………………….…….
et atteste que son comportement révèle des troubles mentaux manifestes
suivants :
(décrire l’état mental du malade et son comportement, agitation, violence,
délire, idées de suicide… en insistant sur les éléments cliniques démontrant
la nécessité des soins et la dangerosité pour autrui, notamment ses proches,
en rappelant l’absence de consentement et l’urgence des soins appropriés ; il
n’est pas obligatoire de mentionner le diagnostic)
qui nécessitent des soins.
Son comportement compromet la sûreté des personnes et/ou porte atteinte,
de façon grave, à l’ordre public.
En conséquence, ceci justifie son hospitalisation d’office selon les termes de
l’article L. 3212-1 du Code de la santé publique dans un établissement
mentionné aux articles L. 3222-1 et suivants du même Code.
Fait à, le
Signature :
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ANNEXE 6 (Suite)
MODÈLE DE CERTIFICAT : HOSPITALISATION D’OFFICE
(PROCÉDURE D’URGENCE)
Je soussigné (nom, prénom) …………………………..…..
Docteur en médecine ………………………………………
Certifie avoir examiné ce jour M. (M
me, Mlle) …..………….
Né(e) le ………………………………………………..………
Domicilié(e) à ………………………………………….…….
et avoir constaté que son comportement révèle des troubles mentaux
manifestes suivants :
(décrire l’état mental du patient et son comportement, agitation, violence,
délire, idées de suicide… en insistant sur les éléments cliniques démontrant
la nécessité des soins et la dangerosité pour autrui notamment ses proches
en rappelant l’absence de consentement et l’urgence des soins appropriés ; il
n’est pas obligatoire de mentionner le diagnostic)
et constitue par son
comportement un danger imminent pour la sûreté des personnes.
Son état justifie son hospitalisation selon les termes de l’article L. 3213-2 du
Code de la santé publique dans un établissement mentionné aux articles
L. 3222-1 et suivants du même Code.
Date et signature :
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Annexe 7. Principaux médicaments
utilisés dans les troubles bipolaires et
leurs indications
Les traitements sont présentés selon leur classe thérapeutique puis selon
leur voie d’administration : forme orale puis forme injectable.
Au sein d’une même classe thérapeutique sont présentés en premier et en
gras les traitements disposant d’une indication dans le trouble bipolaire. Les
autres traitements de la classe thérapeutique sont présentés ensuite par
ordre alphabétique.
Sont présentés successivement les indications pour : le lithium ; les
antiépileptiques ; les antipsychotiques atypiques ; les antipsychotiques
conventionnels ; les antipsychotiques injectables à longue durée d’action ;
puis les antidépresseurs et leurs différentes classes.
DCI Indications de l’AMM
Lithium Prévention des rechutes des troubles bipolaires et des
états schizoaffectifs intermittents. Traitement curatif
des états d’excitation maniaque ou hypomaniaque.
Antiépileptiques
Carbamazépine Prévention des rechutes dans le cadre des troubles
bipolaires, notamment chez les patients présentant
une résistance relative, des contre-indications ou une
intolérance au lithium. Traitement des états d’excitation
maniaque ou hypomaniaque.
Divalproate
de sodium
Traitement des épisodes maniaques chez les patients
souffrant de trouble bipolaire en cas de contreindication
ou d’intolérance au lithium. La poursuite du
traitement au décours de l’épisode maniaque peut être
envisagée chez les patients ayant répondu en aigu au
traitement de cet épisode.
Valpromide Traitement du trouble bipolaire en cas de contreindication
ou d’intolérance au lithium et à la
carbamazépine. L’efficacité de Dépamide n’a pas été
démontrée dans le traitement des accès aigus
survenant au cours des troubles bipolaires (épisodes
maniaque ou dépressif).
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DCI Indications de l’AMM
Antiépileptiques
Lamotrigine Adultes âgés de 18 ans et plus : Prévention des
épisodes dépressifs chez les patients présentant un
trouble bipolaire de type I et qui ont une prédominance
d’épisodes dépressifs.
Lamictal n’est pas indiqué dans le traitement aigu des
épisodes maniaques ou dépressifs.
En association à un autre traitement antiépileptique :
Traitement des épilepsies généralisées : crises
cloniques, toniques, tonicocloniques, absences, crises
myocloniques, atoniques, syndrome de Lennox-
Gastaut.
Gabapentine En association dans le traitement des épilepsies
partielles avec ou sans généralisation secondaire. La
gabapentine est indiquée en monothérapie dans le
traitement des épilepsies partielles avec ou sans
généralisation secondaire chez l’adulte et l’adolescent
à partir de 12 ans.
Le traitement des douleurs neuropathiques
périphériques telles que la neuropathie diabétique et la
névralgie postzostérienne chez l’adulte.
Traitement des épilepsies partielles. Douleurs
neuropathiques périphériques.
Oxcarbamazépine Traitement des crises épileptiques partielles avec ou
sans généralisation secondaire.
En monothérapie ou en association à un autre
traitement antiépileptique chez l’adulte et l’enfant à
partir de 6 ans.
Tiagabine Traitement des épilepsies partielles avec ou sans
crises secondairement généralisées en addition aux
autres antiépileptiques lorsque ceux-ci sont
insuffisamment efficaces. Réservé à l’adulte et à
l’adolescent de plus de 12 ans.
Topiramate Adulte et enfant à partir de 2 ans :
Traitement des épilepsies généralisées (crises
cloniques, toniques, tonicocloniques) et des épilepsies
partielles (crises partielles avec ou sans
généralisation) :
en monothérapie, après échec d’un traitement
antérieur,
en association aux autres traitements antiépileptiques
quand ceux-ci sont insuffisamment efficaces.
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DCI Indications de l’AMM
Antipsychotiques atypiques ou de deuxième génération (formes orales)
Aripiprazole Traitement des épisodes maniaques modérés à
sévères des troubles bipolaires de type 1 et dans la
prévention de récidive d’épisode maniaque chez les
patients ayant présenté des épisodes à prédominance
maniaque et pour qui les épisodes maniaques ont
répondu à un traitement par aripiprazole.
Traitement de la schizophrénie.
Olanzapine Traitement des épisodes maniaques modérés à
sévères.
Prévention des récidives chez les patients présentant
un trouble bipolaire, ayant déjà répondu au traitement
par l’olanzapine lors d’un épisode maniaque.
Traitement de la schizophrénie.
Chez les patients ayant initialement répondu au
traitement, l’olanzapine a démontré son efficacité à
maintenir cette amélioration clinique au long cours.
Rispéridone Traitement des épisodes maniaques-modérés à
sévères associés aux troubles bipolaires.
Traitement des psychoses, en particulier des
psychoses schizophréniques aiguës et chroniques.
Chez les patients nécessitant un traitement au long
cours, la rispéridone a démontré son efficacité.
Enfant âgé de 5 à 11 ans : Traitement des troubles du
comportement (tels que hétéro-agressivité,
automutilation, impulsivité majeure et stéréotypies
sévères) observés dans les syndromes autistiques, en
monothérapie. Comprimé à 1 mg : Enfant âgé de 5 à
11 ans présentant un retard mental accompagné de
troubles du comportement (tels qu’agressivité,
agitation, impulsivité, automutilations), en
monothérapie.
Amisulpride Traitement des psychoses, en particulier troubles
schizophréniques aigus ou chroniques, caractérisés
par des symptômes positifs (par exemple délire,
hallucinations, troubles de la pensée) et/ou des
symptômes négatifs (par exemple émoussement
affectif, retrait émotionnel et social), y compris lorsque
les symptômes négatifs sont prédominants.
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DCI Indications de l’AMM
Antipsychotiques atypiques ou de deuxième génération (formes orales)
Clozapine L’instauration d’un traitement par la clozapine doit être
réservée aux patients ayant une numération
leucocytaire
≥ 3 500/mm3 et un nombre absolu de PNN
≥
2 000/mm3, situés dans les limites normales
standardisées.
Patients schizophrènes résistant au traitement et
patients schizophrènes qui présentent avec les autres
agents antipsychotiques, y compris les
antipsychotiques atypiques, des effets indésirables
neurologiques sévères, impossibles à corriger.
La résistance au traitement est définie comme
l’absence d’amélioration clinique satisfaisante malgré
l’utilisation d’au moins deux antipsychotiques
différents, y compris un agent antipsychotique
atypique, prescrits à une posologie adéquate pendant
une durée suffisante.
Traitement des troubles psychotiques survenant au
cours de l’évolution de la maladie de Parkinson, en cas
d’échec de la stratégie thérapeutique habituelle.
DCI Indications de l’AMM
Antipsychotiques atypiques ou de deuxième génération (formes injectables)
Aripiprazole Sont indiqués pour contrôler rapidement l’agitation et
les troubles du comportement chez les patients
schizophrènes, lorsque le traitement par voie orale
n’est pas adapté. Le traitement par aripiprazole
solution injectable doit être arrêté et remplacé par
l’aripiprazole par voie orale dès que l’état clinique du
patient le permet.
Amisulpride Traitement des psychoses, en particulier troubles
schizophréniques aigus ou chroniques, caractérisés
par des symptômes positifs (par exemple délire,
hallucinations, troubles de la pensée) et/ou des
symptômes négatifs (par exemple émoussement
affectif, retrait émotionnel et social), y compris lorsque
les symptômes négatifs sont prédominants.
Olanzapine Sont indiqués pour contrôler rapidement l’agitation et
les troubles du comportement chez les patients
schizophrènes ou chez les patients présentant des
épisodes maniaques, lorsque le traitement par voie
orale n’est pas adapté. Le traitement par Zyprexa
poudre pour solution injectable doit être arrêté et
remplacé par l’olanzapine orale dès que l’état clinique
du patient le permet.
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DCI Indications de l’AMM
Antipsychotiques de première génération ou conventionnels (formes orales)
Cyamémazine États psychotiques aigus. États psychotiques chroniques
(schizophrénies, délires chroniques non
schizophréniques : délires paranoïaques, psychoses
hallucinatoires chroniques).
Traitement symptomatique de courte durée de l’anxiété
de l’adulte en cas d’échec des thérapeutiques
habituelles.
En association avec un antidépresseur, traitement de
courte durée de certaines formes sévères d’épisode
dépressif majeur. Cette association ne peut se faire que
pendant la période initiale du traitement, soit pendant 4 à
6 semaines. Enfant de plus de 6 ans (comprimés à 25
mg et à 100 mg) et enfant de plus de 3 ans (solution
buvable) :
Troubles graves du comportement avec agitation et
agressivité.
Chlorpromazine États psychotiques aigus. États psychotiques chroniques
(schizophrénies, délires chroniques non
schizophréniques : délires paranoïaques, psychoses
hallucinatoires chroniques).
Enfant de plus de 6 ans (comprimés à 25 mg et à 100
mg) et enfant de plus de 3 ans (solution buvable) :
Troubles graves du comportement de l’enfant avec
agitation et agressivité.
Flupentixol États psychotiques aigus. États psychotiques chroniques
(schizophrénies, délires chroniques non
schizophréniques : délires paranoïaques, psychoses
hallucinatoires chroniques).
Traitement de courte durée des états d’agitation et
d’agressivité au cours des états psychotiques aigus et
chroniques (schizophrénies, délires chroniques non
schizophréniques : délires paranoïaques, psychoses
hallucinatoires chroniques).
Fluphénazine États psychotiques aigus. États psychotiques chroniques
(schizophrénies, délires chroniques non
schizophréniques : délires paranoïaques, psychoses
hallucinatoires chroniques).
Halopéridol États psychotiques aigus. États psychotiques chroniques
(schizophrénies, délires chroniques non
schizophréniques : délires paranoïaques, psychoses
hallucinatoires chroniques).
Forme buvable : Chez l’adulte : Traitement
symptomatique de courte durée de l’anxiété de l’adulte
en cas d’échec des thérapeutiques habituelles. Chez
l’adulte et l’enfant de plus de 3 ans : Chorées, maladie
des tics de Gilles de la Tourette. Chez l’enfant : Troubles
graves du comportement (agitation, automutilations,
stéréotypies) notamment dans le cadre des syndromes
autistiques.
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DCI Indications de l’AMM
Antipsychotiques de première génération ou conventionnels (formes orales)
Lévomépromazine États psychotiques aigus. États psychotiques chroniques
(schizophrénies, délires chroniques non
schizophréniques : délires paranoïaques, psychoses
hallucinatoires chroniques). En association avec un
antidépresseur, traitement de courte durée de certaines
formes sévères d’épisode dépressif majeur. Cette
association ne peut se faire que pendant la période
initiale du traitement, soit pendant 4 à 6 semaines.
(Solution buvable à 4 %) et pour l’enfant de plus de 3
ans : Troubles graves du comportement de l’enfant avec
agitation et agressivité.
Loxapine Comprimés et solution buvable : Indiqué chez l’adulte et
l’enfant à partir de 15 ans dans le traitement des états
psychotiques aigus. États psychotiques chroniques
(schizophrénies, délires chroniques non
schizophréniques : délires paranoïaques, psychoses
hallucinatoires chroniques).
Pimozide Adulte : États psychotiques chroniques (schizophrénies ;
délires chroniques non schizophréniques : délires
paranoïaques, psychoses hallucinatoires chroniques).
Adulte et enfant de plus de 6 ans : Chorées, maladie des
tics de Gilles de la Tourette. Enfant de plus de 6 ans :
Troubles graves du comportement (agitation,
automutilations, stéréotypies), notamment dans le cadre
des syndromes autistiques.
Penfluridol
États psychotiques chroniques (schizophrénies, délires
chroniques non schizophréniques : délires
paranoïaques, psychoses hallucinatoires chroniques).
Pipampérone Traitement de courte durée des états d’agitation et
d’agressivité au cours des états psychotiques aigus et
chroniques (schizophrénies ; délires chroniques non
schizophréniques : délires paranoïaques, psychoses
hallucinatoires chroniques).
Pipotiazine États psychotiques aigus et chroniques. États
psychotiques aigus. États psychotiques chroniques
(schizophrénies, délires chroniques non
schizophréniques : délires paranoïaques, psychoses
hallucinatoires chroniques).
Propériciazine Adulte : États psychotiques aigus. États psychotiques
chroniques (schizophrénies, délires chroniques non
schizophréniques : délires paranoïaques, psychoses
hallucinatoires chroniques). (Solutions buvables) et pour
l’enfant de plus de 3 ans : troubles graves du
comportement de l’enfant avec agitation et agressivité.
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DCI Indications de l’AMM
Antipsychotiques de première génération ou conventionnels (formes orales)
Sulpiride États psychotiques aigus. États psychotiques chroniques
(schizophrénies, délires chroniques non
schizophréniques : délires paranoïaques, psychoses
hallucinatoires chroniques).
(Gélule et solution buvable sans sucre) : Traitement
symptomatique de courte durée de l’anxiété de l’adulte
en cas d’échec des thérapeutiques habituelles.
Sultopride États psychotiques aigus. États psychotiques chroniques
(schizophrénies, délires chroniques non
schizophréniques : délires paranoïaques, psychoses
hallucinatoires chroniques).
Tiapride Traitement de courte durée des états d’agitation et
d’agressivité, notamment au cours de l’éthylisme
chronique, ou chez le sujet âgé. Algies intenses et
rebelles. Chez l’adulte et l’enfant de plus de 6 ans :
Chorées, maladie des tics de Gilles de la Tourette.
Chez l’enfant de plus de 6 ans : Troubles graves du
comportement avec agitation et agressivité.
(Formes buvables) : Chez l’enfant de plus de 3 ans :
Troubles graves du comportement avec agitation et
agressivité.
Zuclopenthixol États psychotiques chroniques (schizophrénies, délires
chroniques non schizophréniques : délires
paranoïaques, psychoses hallucinatoires chroniques).
Traitement de courte durée des états d’agitation et
d’agressivité au cours des états psychotiques aigus et
chroniques (schizophrénies, délires chroniques non
schizophréniques : délires paranoïaques, psychoses
hallucinatoires chroniques).
DCI Indications de l’AMM
Antipsychotiques de première génération ou conventionnels (formes
injectables)
Cyamémazine Traitement de courte durée des états d’agitation et
d’agressivité au cours des états psychotiques aigus et
chroniques (schizophrénies, délires chroniques non
schizophréniques : délires paranoïaques, psychoses
hallucinatoires chroniques).
Chlorpromazine Traitement de courte durée des états d’agitation et
d’agressivité au cours des états psychotiques aigus et
chroniques (schizophrénies, délires chroniques non
schizophréniques : délires paranoïaques, psychoses
hallucinatoires chroniques).
Préparation à l’anesthésie, anesthésie potentialisée.
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DCI Indications de l’AMM
Antipsychotiques de première génération ou conventionnels (formes
injectables)
Lévomépromazine Traitement de courte durée des états d’agitation et
d’agressivité au cours des états psychotiques aigus et
chroniques (schizophrénies, délires chroniques non
schizophréniques : délires paranoïaques, psychoses
hallucinatoires chroniques).
Loxapine Indiqué chez l’adulte et l’enfant à partir de 15 ans dans le
traitement des états d’agitation, d’agressivité, et anxiété
associée à des troubles psychotiques ou à certains
troubles de la personnalité.
Sulpiride Traitement de courte durée des états d’agitation et
d’agressivité au cours des états psychotiques aigus et
chroniques (schizophrénies, délires chroniques non
schizophréniques : délires paranoïaques, psychoses
hallucinatoires chroniques).
Sultopride
Traitement de courte durée des états d’agitation et
d’agressivité au cours des états psychotiques aigus et
chroniques (schizophrénies, délires chroniques non
schizophréniques : délires paranoïaques, psychoses
hallucinatoires chroniques).
Tiapride
Traitement de courte durée des états d’agitation et
d’agressivité, notamment au cours de l’éthylisme
chronique, ou chez le sujet âgé. Algies intenses et
rebelles.
DCI Indications de l’AMM
Antipsychotiques à longue durée d’action (formes injectables)
Flupentixol
décanoate
Traitement au long cours des états psychotiques
chroniques (schizophrénies, délires chroniques non
schizophréniques : délires paranoïaques, psychoses
hallucinatoires chroniques).
Fluphénazine Traitement au long cours des états psychotiques
chroniques (schizophrénies, délires chroniques non
schizophréniques : délires paranoïaques, psychoses
hallucinatoires chroniques).
Fluphénazine
(modécate)
États psychotiques chroniques (schizophrénies, délires
chroniques non schizophréniques : délires paranoïaques,
psychoses hallucinatoires chroniques).
Troubles graves du comportement de l’enfant avec
agitation et agressivité.
Halopéridol
décanoate
Traitement au long cours des états psychotiques
chroniques (schizophrénies, délires chroniques non
schizophréniques : délires paranoïaques, psychoses
hallucinatoires chroniques).
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DCI Indications de l’AMM
Antipsychotiques à longue durée d’action (formes injectables)
Perphénazine
énanthate
Traitement au long cours des états psychotiques chroniques
(schizophrénies, délires chroniques non schizophréniques :
délires paranoïaques, psychoses hallucinatoires chroniques).
Pipotiazine Traitement au long cours des états psychotiques chroniques
(schizophrénies, délires chroniques non schizophréniques :
délires paranoïaques, psychoses hallucinatoires chroniques).
Rispéridone
Traitement des psychoses, en particulier des psychoses
schizophréniques en relais d’un traitement antipsychotique
par rispéridone par voie orale.
Zuclopenthixo
l acétate
Traitement initial des états psychotiques aigus.
Traitement initial des états psychotiques chroniques
(schizophrénies, délires chroniques non schizophréniques :
délires paranoïaques, psychoses hallucinatoires chroniques).
Zuclopenthixo
l décanoate
États psychotiques chroniques (schizophrénies, délires
chroniques non schizophréniques : délires paranoïaques,
psychoses hallucinatoires chroniques). Troubles graves du
comportement de l’enfant avec agitation et agressivité.
DCI Indications de l’AMM
Antidépresseurs
ISRS (inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine)
Citalopram
Épisodes dépressifs majeurs (c’est-à-dire caractérisés)
Prévention des attaques de panique avec ou sans
agoraphobie
Escitalopram
Traitement des épisodes dépressifs majeurs (c’est-à-dire
caractérisés)
Traitement du trouble panique avec ou sans agoraphobie.
Traitement du trouble anxiété sociale « phobie sociale »
Traitement du trouble anxiété généralisée
Traitement des troubles obsessionnels compulsifs.
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DCI Indications de l’AMM
ISRS (inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine)
Fluoxétine
Épisodes dépressifs majeurs (c’est-à-dire caractérisés)
Troubles obsessionnels compulsifs.
Boulimie : en complément d’une psychothérapie, indiqué dans
la diminution de la fréquence des crises de boulimie et des
vomissements ou prise de laxatifs.
Épisode dépressif majeur (c’est-à-dire caractérisé) modéré à
sévère, en cas de non-réponse à l’issue de 4 à 6 séances de
prise en charge psychothérapeutique. Le traitement
antidépresseur ne devrait être proposé pour un enfant ou un
adolescent souffrant de dépression modérée à sévère qu’en
association à une prise en charge psychothérapeutique.
Fluvoxamine
Épisodes dépressifs majeurs (c’est-à-dire caractérisés)
Troubles obsessionnels compulsifs
Paroxétine
Épisodes dépressifs majeurs
Troubles obsessionnels compulsifs
Trouble panique avec ou sans agoraphobie
Trouble anxiété sociale (phobie sociale)
Trouble anxiété généralisée
État de stress posttraumatique
Sertraline
Épisodes dépressifs majeurs (c’est-à-dire caractérisés)
Prévention des récidives dépressives chez les patients
présentant un trouble unipolaire
Troubles obsessionnels compulsifs (adulte et enfant)
Imipraminiques
Amitriptyline Épisodes dépressifs majeurs (c’est-à-dire caractérisés)
Amoxapine Épisodes dépressifs majeurs (c’est-à-dire caractérisés)
Clomipramine
Épisodes dépressifs majeurs (c’est-à-dire caractérisés)
Certains états dépressifs apparaissant lors des schizophrénies
Troubles obsessionnels compulsifs
Prévention des attaques de panique avec ou sans
agoraphobie
Douleurs neuropathiques de l’adulte
(énurésie nocturne de l’enfant pour le dosage à 10 mg)
Dosulépine Épisodes dépressifs majeurs (c’est-à-dire caractérisés)
Doxépine Épisodes dépressifs majeurs (c’est-à-dire caractérisés)
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DCI Indications de l’AMM
Imipraminiques
Imipramine
Épisodes dépressifs majeurs (c’est-à-dire caractérisés)
Énurésie nocturne de l’enfant
Douleurs neuropathiques de l’adulte
Maprotiline Épisodes dépressifs majeurs (c’est-à-dire caractérisés)
Trimipramine Épisodes dépressifs majeurs (c’est-à-dire caractérisés)
DCI Indications de l’AMM
IRSN (inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline)
Milnacipran Traitement des épisodes dépressifs majeurs de l’adulte
Venlafaxine
Traitement des épisodes dépressifs majeurs
Prévention des récidives des épisodes dépressifs majeurs
Prévention des récidives dépressives chez les patients
présentant un trouble unipolaire
Traitement de l’anxiété généralisée
Trouble anxiété sociale « phobie sociale »
Traitement du trouble panique, avec ou sans agoraphobie
Duloxétine Traitement des épisodes dépressifs majeurs (c’est-à-dire
caractérisés)
Traitement de la douleur neuropathique diabétique périphérique
chez l’adulte
IMAO sélectif A
Moclobémide Épisodes dépressifs majeurs (c’est-à-dire caractérisés)
Autres antidépresseurs
Miansérine Épisodes dépressifs majeurs (c’est-à-dire caractérisés)
Mirtazapine Épisodes dépressifs majeurs (c’est-à-dire caractérisés)
Tianeptine Épisodes dépressifs majeurs (c’est-à-dire caractérisés)
Le tableau concernant les antidépresseurs est extrait notamment des
recommandations de l’Afssaps de 2006 portant sur le Bon usage des médicaments
antidépresseurs dans le traitement des troubles dépressifs et des troubles anxieux
de l’adulte – Version corrigée en décembre 2007
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Annexe 8. Associations de patients
Fédération nationale des associations d’usagers en psychiatrie
(Fnapsy)
33, rue Daviel – 75013 PARIS
Tél. : 01 43 64 85 42, Fax : 01 42 82 14 17
http://www.fnapsy.org, contact@fnapsy.org
Union nationale des amis et familles de malades psychiques
(Unafam)
12, villa Compoint – 75017 PARIS
Tél. : 01 53 06 30 43 – Fax : 33 (0)1 42 63 44 00
http://www.unafam.org, infos@unafam.org
Association ARGOS 2001
1-3 rue de la Durance – 75012 Paris
Tél. : 01 69 24 22 90
E-mail : argos.2001@free.fr
http //www.argos2001.fr/
·
Association France Dépression
4, rue Vigée-Lebrun – 75015 PARIS
Tél. : 01 40 61 05 66
http //www. francedepression.free.fr
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Annexe 9. TEXTES RÉGLEMENTAIRES
Loi n° 68-5 du 3 janvier 1968
portant réforme du droit des
incapables majeurs. Journal
Officiel 1968 ; 4 janvier.
Loi n° 90-527 du 27 juin 1990
relative aux droits et à la
protection des personnes
hospitalisées en raison de
troubles mentaux et à leurs
conditions d’hospitalisation.
Journal Officiel 1990 ; 30 juin.
Circulaire n° 39/92
DH.PE/DGS.3C/ du 30 juillet 1992
relative à la prise en charge des
urgences psychiatriques. Bulletin
Officiel 1992 ; 92/38 : 89-98.
La charte du patient hospitalisé.
Annexée à la circulaire
ministérielle n° 95-22 du 6 mai
1995.
Loi n° 2002-303 du 4 mars 2002
relative aux droits des malades et
à la qualité du système de santé.
Journal Officiel 2002 ; 5 mars :
4118.
Décret n° 2003-462 du 21 mai
2003 relatif aux dispositions
réglementaires des parties I, II et
III du Code de la santé publique.
Bulletin Officiel 2003 ; 2003-22.
Circulaire DHOS/O 1 n° 2003-195
du 16 avril 2003 relative à la prise
en charge des urgences. Bulletin
Officiel 2003 ; 2003-20.
Circulaire DGS/6C n° 2004/ 237
du 24 mai 2004 relative au rapport
d’activité de la commission
départementale des
hospitalisations psychiatriques
pour l’année 2003. Transmission
du rapport d’activité pour les
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