TRAITEMENT PROPHYLACTIQUE AU LONG COURS DANS LES TROUBLES BIPOLAIRES I & II
http://psydoc-fr.broca.inserm.fr/bibliothq/revues/med_depression/depression14/depresfoc14.html
TRAITEMENT PROPHYLACTIQUE
AU LONG COURS DANS LES TROUBLES BIPOLAIRES I & II
Marc L. Bourgeois
Le « Consortium international pour la recherche dans le trouble bipolaire », basé à Harvard, a étudié une longue cohorte de 317 patients suivis en Sardaigne à l'Université de Cagliari (188 sont bipolaires I (BPI) et 129 bipolaires II (BPII)). Critères diagnostiques
DSM-IV pour un « rediagnostic ». En effet, cette cohorte est présentée comme « ...suivie prospectivement pendant un traitement au long cours de maintenance par lithium ». Pourtant, il s'agit, semble-t-il, d'une étude rétrospective, avec en moyenne 8,3 années de suivi avant lithium et 6,3 années après lithium. Ont été exclus les patients ayant reçu des antidépresseurs pendant plus de 12 semaines, ou des anticonvulsivants, et ceux ayant abusé d'alcool et de drogues. Le nombre, le calendrier et la durée des hospitalisations ne sont pas précisés. Les patients sont comparés à eux mêmes, et les BPI aux BPII. Bien sûr, il n'y a pas de groupe placebo.
DSM-IV pour un « rediagnostic ». En effet, cette cohorte est présentée comme « ...suivie prospectivement pendant un traitement au long cours de maintenance par lithium ». Pourtant, il s'agit, semble-t-il, d'une étude rétrospective, avec en moyenne 8,3 années de suivi avant lithium et 6,3 années après lithium. Ont été exclus les patients ayant reçu des antidépresseurs pendant plus de 12 semaines, ou des anticonvulsivants, et ceux ayant abusé d'alcool et de drogues. Le nombre, le calendrier et la durée des hospitalisations ne sont pas précisés. Les patients sont comparés à eux mêmes, et les BPI aux BPII. Bien sûr, il n'y a pas de groupe placebo.
Il y a 65,5 % de femmes. L'âge moyen au début des troubles est de 26,8 ans pour les BPI et 33,2 ans pour les BPII (p < 0,001). On ne connaît pas l'âge actuel des patients ni l'année de leur prise en charge. Le premier épisode était dépressif pour 38,8 % des BPI et 96,1 % pour les BPII (p < 0,001). La manie a précédé la dépression chez 48,4 % des BPI et 8,5 % des BPII (p < 0,001). Il y a 4,3 % de cycles rapides chez les BPI contre 31 % chez les BPII (p < 0,001). 14,4 % et 16,3 % présentent un cycle continu (circularité ?). La maintenance sous lithium a duré 6,8 ans pour les BPI et 5,6 ans pour les BPII (p < 0,05). Les lithiémies moyennes étaient de 0,67 pour les BPI et 0,55 pour les BPII (p < 0,001). Il y a 60,1 % de femmes chez les BPI et 73,6 % chez les BPII (p < 0,01). 44,1 % des BPI sont mariés ou en relation stable contre 58,9 % chez les BPII (p < 0,01). L'histoire familiale ne montre guère de différence entre les deux groupes, sauf pour le suicide, beaucoup plus fréquent chez les parents de premier degré des bipolaires II (3,9 % chez les BPII contre 0,6 % chez les BPI, soit un risque 6,5 fois plus élevé). Il y a 58,5 % et 62 % des patients qui ont des antécédents familiaux de troubles affectifs ; 30,3 % et 29,5 % des antécédents de troubles bipolaires ; 28,2 % et 31 % de troubles unipolaires (NS).
Les auteurs avaient fait trois hypothèses : (1) la lithiothérapie est associée à une plus grande réduction de la manie et de l'hypomanie des types bipolaires I et II. (2) Le temps passé en manie, hypomanie et le temps passé en dépression pendant la lithiothérapie, sont similaires. (3) Le trouble BPII n'est pas une forme atténuée de maladie bipolaire, mais en plus les bénéfices du lithium au long cours sont supérieurs pour ces formes bipolaires II.
Les conclusions de l'étude montrent une réduction nette de la morbidité dépressive, aussi bien que maniaque dans les deux sous-types de trouble bipolaire, avec un bénéfice global supérieur pour les patients de type II et lorsque le traitement a été précoce (la durée de la maladie avant la prise du lithium est très fortement associée négativement avec l'amélioration clinique). Ne sont pas associés à l'amélioration sous lithium : le sexe, l'histoire familiale, l'éducation, le statut professionnel et marital, l'âge au début de la maladie, le nombre d'épisodes, et les pourcentages de temps malade (manie ou dépression), avant le traitement par lithium, et la présence de cycles rapides avant le traitement par lithium.
Importante étude dont les limites méthodologiques sont largement compensées par la perspective à très long terme (plus de 14 ans en moyenne).
Tondo L., Baldessarini R.J., Hennen J., Floris G. (1998) -
Lithium maintenance treatment of depression and mania in bipolar I
and bipolar II disorders. Am. J. Psychiatr., 155, 5, 638-645.
Lithium maintenance treatment of depression and mania in bipolar I
and bipolar II disorders. Am. J. Psychiatr., 155, 5, 638-645.