Trouble bipolaire I et II
LA PSYCHOSE MANIACO-DEPRESSIVE - PMD
Trouble bipolaire I et II
http://www.psysi.com/page10.htm
L'argumentation biochimique et génétique axée sur la polarité des troubles a conduit à distinguerVoir : les troubles bipolaires
- La forme bipolaire I qui associe des accès maniaques et dépressifs francs ou des actes maniaques isolés
- La forme bipolaire II qui associe des épisodes dépressifs caractérisés et des accès hypomaniaques
- La forme unipolaire avec seulement des épisodes dépressifs qui peuvent être secondairement modifiés en forme bipolaire II voire I
- La forme bipoalire IIIa avec dépression caractérisée et des antécédents familiaux de troubles bipolaires
- La forme bipolaire IIIb avec dépression caractérisée et accés maniaque ou hypomaniaque induit par un médicament
- Des formes limites :
---- le trouble cyclothymique : troubles modérés de l'humeur pendant au moins deux sans jamais atteindre la dépression ou la manie
---- le trouble hyperthymique monopolaire qui n'atteint pas l'intensité maniaque
L'ETAT MANIAQUE TYPIQUE:
La manie : état de surexcitation des fonctions psychiques caractérisé par l'exaltation de l'humeur avec déchaînement des pulsions instinctivo-affective.
L'accès maniaque survient généralement entre 20 et 50 ans avec souvent des antécédents familiaux. Il représente une urgence psychiatrique. Le début peut être progressif ou brutal avec apparition de signes d'excitation psychomotrice.
Un épisode maniaque est défini par le DSMIV comme "une période nettement limitée dyrant laquelle l'humeur est élevée de façon anormale et persite pendant au moins une semaine".
FORMES CLINIQUES
- Présentation :
- tenue extravagante, débraillée
- déclamation, cri, chant, visage illuminé
- contact facile
- moqueur
- en mouvement permanent, agitation pouvant aller jusqu'à la fureur maniaque
- Tachypsychie
- accélération des représentations mentale
- association rapide d'idée
- jeux de mots
- Mémorisation
- distraction perpétuelle
- mémoire excellente sur le passé
- pas de mémoire de fixation
- Exaltation de l'humeur
- euphorie
- optimisme démesuré
- projets irréalistes
- infatigable
- prêt à tout entreprendre et réussir
- mégalomanie
- dysthymie ( rire ,larmes, lamentation, colère)
- ironie : voulant ridiculiser l'interlocuteur
- Excitation psychomotrice
- le jeu
- hyper-activité peu productive
- domination du jeu dans l'activité
- Fabulation positive
- Somatiquement
- amaigrissement
- insomnies
- diminution de la soif et de la faim
- augmentation de la salive et de la sueur
- hypersexualité avec risque médico-légal
- Troubles médicaux-légaux
- Conduite automobile dangereuse
- Familiarité excessive dans le domaine de la sexualité
- Achats ou ventes inconsidérés qui peuvent nécessiter rapidement une mesure de sauvegarde de justice
- Vols, grivéleries, etc..
- Hostilité, agressivité,
- etc...
DIAGNOSTICS DIFFERENTIELS AVEC UN ETAT D'AGITATION
- Hypomanie
Elle correspond à une forme atténuée de manie. Dans les formes discrètes elle peut s'accompagner d'une amélioration des performances et de la créativité compatible avec la vie socio-professionnelle du patient.
L'hypomanie de l'enfant et de l'adolescent peut s'exprimer par des accès de colère, une « tempête affective », un excès de familiarité, une hyperactivité, des troubles de l'attention, une indiscipline scolaire, une hypersexualité, un sentiment de toute-puissance, des conduites à risque et/ou antisociales.
- Forme dysphorique Elle s'exprime essentiellement par un comportement d'irritabilité, l'agressivité (plutot que le jeux), d'hostilité à haut risque médico-légal.
- Forme délirante et hallucinogène
Le délire stable est généralement c'est à dite sans la dysthymie habituelle de l'état maniaque.
- La fureur maniaque.
Urgence psychiatrique par le caractère violent, agressif avec décuplement de la force physique et rétentissement somatique importantLE TRAITEMENT
- Les accès d'agitation symtopmatiques/organiques [Lire] +++
- Confusion mentale : désorientation , onirisme
- Epilepsie : + bref
- Catatonie : fuite du contact
Le traitement de l'accès maniaque est une urgence psychiatrique qui nécessite généralement une hospitalisation (sous contrainte si nécessaire) avec un bilan complet pour diagnostic différentiel avec les accès d'agitation symptomatiques d'affection organique [Lire]
Le traitement del'accès fait appel
Alors que la guérison spontanée demande plusieurs mois, le traitement l'obtient en quelques jours.- aux neuroleptiques sédatifs comme le Tercian (cyamémazine) 50 à 150 mg/J
- Aux neuroleptiques antiproductifs dans les formes délirantes
- La correction des troubles métaboliques, ioniques et circulatoires
En traitement de fond- Aux thymorégulateurs commeles sels de lithium, le divalproate (Dépakote), la carbamazépine (Tégrétol) et qui sont les véritables traitements
- Une psychothérapie de soutien permet de dispenser l'information nécessaire : le patient doit être convaincu de la nécessité de son traitement prolongé, d'une hygiène de vie et complétement informé sur les signes prodromiques des accès dépressifs, hypomaniaque ou maniaque
Antidépresseurs et troubles bipolaires : traitement au long cours ?
Altshuler L et al. Am J Psychiatry 2003 ;160:1252-62
Le traitement du trouble bipolaire est complexe et la durée du traitement pendant lequel les antidépresseurs doivent être administrés après rémission n'est pas standardisé.
Les guidelines américaines actuelles suggèrent d'arréter le traitement antidépresseur dans les six mois suivant la rémission de crainte que les antidépresseurs n'induisent de virage maniaque.
Altshuler et al. ont essayé d'évaluer l'effet de l'arrêt et de la poursuite des antidépresseurs chez les patients bipolaires. Quatre-vingt quatre personnes ont donc été prises en compte, toutes ayant un trouble bipolaire, qui avaient eu une rémission des symptômes dépressifs après qu'un traitement antidépresseur eut été adjoint à un thymorégulateur. Quarante trois des patients soit près de la moitié ont stoppé leur antidépresseur dans les six premiers mois suivant la rémission, alors que 41 l'ont poursuivi au delà des six mois. Ces deux groupes, en tous points comparables, ont été évalués par rapport à la dépression sur un an de suivi.
Il semble que le traitement antidépresseur sur un temps plus court était associé à un risque de rechute plus rapîde. Soixante dix pour cent des patients qui ont stoppé leur traitement dans les six mois ont rechuté avec un épisode dépressif, contrairement aux 36 % des patients qui avaient continué leur traitement antidépresseur. A noter que 18 % de l'ensemble du groupe (84 personnes), a présenté un épisode maniaque durant l'année de suivi. Seulement six personnes prenaient un antidépresseur au même moment.
Pour les auteurs, il ne fait pas de doute que le maintien d'un antidépresseur en combinaison avec un stabilisateur de l'humeur est beaucoup plus avantageux pour éviter les rechutes dépressives, dans la mesure où de plus le risque de virage maniaque n'est pas significativement augmenté.