Vers les Oscars 2013 (5): Amours bipolaires

 

 

Vers les Oscars 2013 (5): Amours bipolaires

Lundi 28 janvier 2013 à 12 h 21 | Philippe Rezzonico | Pour me joindre
 

Bradley Cooper et Jennifer Lawrence dans Le bon côté des choses. Photo Alliance Vivafilms.

L’Académie des arts et des sciences du cinéma décernera ses Oscars annuels au cours de la 85e cérémonie de remise, le 24 février, au théâtre Dolby de Los Angeles. D’ici là, La filière Rezzonico analysera les neuf longs métrages en lice pour l’obtention de l’Oscar du meilleur film, en soupesant leurs chances respectives de repartir avec la statuette dorée. Cinquième volet : Le bon côté des choses (Silver linings playbook).

Un enseignant bipolaire placé dans un hôpital psychiatrique est remis en liberté. Désireux de renouer avec son ex qui le tient pourtant à distance au moyen d’une injonction, il commence une relation avec une jeune veuve aussi instable que lui. Pour amateurs de comédies romantiques et de danse sociale.

Le bon côté des choses est le 41e long-métrage de l’histoire des Oscars à obtenir des nominations dans les cinq catégories de pointe que les Américains appellent le Big five : film, réalisation, acteur et actrice dans un premier rôle ainsi que scénario, qu’il soit original ou adapté. Pas si rare en 85 ans d’histoire.

Mais c’est le tout premier depuis Les rouges (Reds) en 1981 à obtenir des nominations dans les quatre catégories d’interprétation. Sept nominations dans les sept catégories principales! Ce n’est pas rien. Dans le passé, seuls des chefs-d’œuvre tels Bonnie et Clyde (Bonne and Clyde), Un tramway nommé désir (A streetcar named desire) et Tant qu’il y aura des hommes (From here to eternity) ont eu droit à cet honneur.

Il est vrai qu’elle est bien ficelée, cette comédie romantique qui flirte souvent avec le drame. L’enseignant bipolaire névrosé par son ex, la veuve nymphomane sur les bords, le paternel qui ne vit que pour son club de football… L’équilibre entre les crises existentielles, la maladie, les symboles forts et le désir de refaire sa vie sont autant d’éléments qui permettent aux spectateurs de s’identifier aux protagonistes.

Mais la bipolarité a beau être le ciment sur lequel repose la prémisse du scénario, Le bon côté des choses n’est pas l’équivalent contemporain d’un révolutionnaire Devine qui vient dîner (Guess who’s coming to diner), où Sidney Poitier, Katharine Hepburn et Spencer Tracy abordaient de plein front les relations interraciales en 1967. Ici, le sujet lourd (la maladie mentale) est la toile de fond. Pas le fondement du film.

À l’arrivée, Le bon côté des choses est un film nettement supérieur à la moyenne de ceux de ce genre, mais si l’Académie n’avait pas haussé le nombre de longs-métrages en lice pour l’Oscar du meilleur film depuis quatre ans, il ne serait pas sur les rangs en 2013, n’en doutez pas.

Pour : Un sujet contemporain (la maladie mentale) et un sujet universel (les relations humaines) traités avec respect et bon goût, ainsi qu’une distribution solide d’un bout à l’autre.

Contre : Un film tourné de façon banale comme ceux faits pour la télévision (ce n’est pas un compliment) qui perd de son intérêt au fur et à mesure que le tissu dramatique fait place à une comédie à l’eau de rose. Un concours de danse? Des paris entre copains d’une valeur de milliers de dollars? Vraiment?

 


11/04/2013
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