Aider une personne alcoolique à s'en sortir
Aider une personne alcoolique à s'en sortir
En France, on estime à 2 millions le nombre d'alcooliques dépendants et à 5 millions le nombre de buveurs excessifs. Cela signifie que presque chacun d'entre-nous en compte un dans son entourage. Mais entre mensonges et promesses jamais tenues, amour et colère, vivre aux côtés d'une personne alcoolique est un pari des plus difficiles à tenir. Comment l'aider, la soutenir et l'accompagner dans sa souffrance puis dans sa guérison ? S'il n'y a pas de solution miracle, voici quelques conseils
- Caractéristique de l'alcoolisme
- Mettre la pression n'est pas une solution !
- Vous aussi avez besoin d'aide !
- A chacun sa thérapie…
- En savoir plus
Caractéristique de l'alcoolisme
A partir de quand peut-on dire que quelqu'un est alcoolique ? La frontière se définit-elle en fonction de la quantité d'alcool absorbée ? Pas le moins du monde : certaines personnes boivent ainsi beaucoup sans pour autant être alcoolo-dépendantes. L'alcoolisme se définit, en fait, par le lien de dépendance qui unit l'individu au produit. Ce qui fait l'alcoolique est donc moins la quantité d'alcool qu'il boit que la relation qu'il entretient au produit. Pour la personne dépendante, l'alcool est un auxiliaire de vie indispensable… Il ne parvient plus à s'arrêter de boire, sa consommation crée des problèmes au sein de son foyer et dans sa vie sociale, a des pertes de mémoire, se met à rechercher compulsivement des bouteilles et des contextes lui permettant de s'adonner à la boisson. Et il croit bien souvent maîtriser sa consommation, alors que tout prouve le contraire.
Mettre la pression n'est pas une solution !
Premier conseil si vous souhaitez aider un(e) alcoolique : cessez de lui répéter qu'il doit absolument arrêter de boire. Car mettre la pression, c'est amplifier la problématique contre laquelle il/elle se défend en buvant. Pour faire une démarche de soins, l'alcoolique doit donc d'abord prendre conscience lui-même de la réalité de sa dépendance et des conséquences néfastes qu'elle entraîne. Il/elle doit comprendre que la boisson constitue un véritable problème auquel il faut remédier, sans culpabilité, ni rejet, dans le but d'améliorer sa santé physique, psychique, et sa vie sociale. Et qu'il ne pourra pas s'en sortir sans l'aide d'amis et de professionnels.
Vous aussi avez besoin d'aide !
Deuxième conseil pour être vraiment efficace dans le soutien que vous désirez apporter : faites-vous aider vous-même. En effet, les proches d'une personne alcoolique, concernés depuis longtemps par ce problème, peuvent développer un trouble spécifique. Se sentant chargés d'une mission de surveillance et de soins, chaque échec les plonge dans une profonde culpabilisation. Pour ne pas vous noyer à votre tour dans les difficultés, pensez donc à consulter un thérapeute (psychologue, psychothérapeute…) ou une association d'entraide. Evoquer, mettre des mots sur les difficultés que l'on rencontre dans la relation à l'autre soulage et permet de prendre du recul sur la situation. Par ailleurs, pensez aussi à mener votre propre vie sans vous laisser dévorer par la culpabilité : sortez au cinéma, voyez des amis…Cela vous permettra de ne pas jouer le jeu de l'alcoolique que vous souhaitez soutenir et de l'encourager à s'en sortir.
A chacun sa thérapie…
Différentes solutions s'offrent à la personne qui a décidé de sortir de l'alcoolisme : - s'adresser à son médecin traitant. S'il n'est pas spécialiste de l'alcoolisme, il peut vous orienter vers un médecin spécialisé.- suivre une cure de sevrage. Cela signifie l'arrêt complet de toute prise d'alcool grâce à une prise en charge dans un CCAA (Centre de Cure Ambulatoire et d'Alcoologie) ou un service d'alcoologie à l'hôpital. Le choix de l'un ou l'autre se fait avec le patient après information sur sa maladie, ses conséquences, éventuellement après un examen médical complet (digestif, neurologique, dentaire..) et en prenant en compte l'ensemble des problèmes. La durée du sevrage est de 7 jours (au-delà, il n'y plus de risque d'apparition du syndrome de sevrage). - entamer une psychothérapie (psychanalyse, psychothérapie cognitivo-comportementaliste, thérapie de couple, familiale…). Cette solution permet d'aider le malade à comprendre le rôle de l'alcool dans sa problématique et de reconstruire progressivement une image valorisante de lui-même. - suivre les réunions d'associations d'anciens buveurs. Les plus connus sont : Vie Libre, la Croix d'or, la Croix bleue et les Alcooliques Anonymes (« AA »). La force des ces mouvements repose sur leur disponibilité, le partage de l'expérience et de la connaissance de la maladie, l'accompagnement, le fait de retrouver une utilité sociale collective. Le mieux est de proposer au patient d'assister à diverses réunions, puis de choisir le mouvement au sein duquel il se sent bien.
En savoir plus
A lire : - Comment aider les alcooliques et ceux qui les entourent, Kiritze-Topor, éd. MMI (1998).- Comprendre et traiter les alcooliques, JL Archambault, éd. Frison-Roche (1992). - La personne alcoolique, H. Gomez, éd. Dunod (1999). Minitel : - 3614 Alcoolinfo pour trouver les centres de soin à proximité de votre domicile. Adresses : - Centres d'hygiène alimentaire et d'alcoologie (CHAA) : pour trouver les coordonnées, adressez-vous aux Comités départementaux de prévention de l'alcoolisme ou à la Ddass. - Alcooliques Anonymes: tél 01 48 06 43 68- Croix Bleue : tél. : 01 48 74 85 22- Croix d'Or : tél. : 01 47 70 34 18- Vie Libre : tél. : 01 47 39 40 80- S.O.S Alcool Femmes : tél. : 01 40 71 04 70- Que dois-je faire ? Il/Elle Boit : tél. : 01 42 26 17 00- Centre After (Accompagnement des familles de toxico-dépendants par l'entraide en réseau) : tél. : 01 55 35 36 47- ANPA (Association Nationale de Prévention de l'Alcoolisme : adresses des consultations d'alcoologie à l'hôpital ou des CCAA) : tél. : 01 42 33 51 04