anticiper pour être flexible face à la colère
3 : anticiper pour être flexible face à la colère
1/01/2008
Bipo / Cyclo > Bipolarité infanto-juvénile > Je suis un parent dépassé par les crises de mon enfant bipolaire
Lʼenfant est inflexible, et si les parents anticipaient pour le devenir lors des crises de colères ?
La culpablité inutile
Oui c’est très dur d’être parent, d’autant plus dans le monde d’aujourd’hui où il faut concilier le travail, les enfants, le couple, la vie sociale. Vous êtes souvent fatigué, à bout de souffle et vous n’attendez qu’une chose : rentrer chez vous pour vous détendre et passer de bons moments avec vos enfants. Quand les choses se passent bien, vous arrivez à peine à joindre les 2 bouts Que serait-ce quand votre enfant est irritable, inconsolable faisant crise sur crise suite à des contraintes inévitables de la vie de tous les jours ?Généralement, en tant que parent, vous reproduisez des modèles éducatifs que vous connaissez et qui fonctionnent très bien avec vos autres enfants. Pourquoi ça ne marche donc pas avec celui-là ? Pour cela, il est impératif de bannir des phrases comme "je suis une mauvaise mère", "en tant que père, je n’arrive plus à imposer ma loi", "cet enfant est incroyablement manipulateur", "qu’est-ce qu’il va devenir dans 15 ans, dans ce monde si peu tolérant" etc. ?
Ces phrases ne sont absolument pas utiles, voire elles titillent des sentiments d’injustice, d’impuissance, piquant au vif votre culpabilité ; ce qui ne fait qu’aggraver la situation, obstruant une gestion efficace de la crise.
Je sais qu’il est très dur de garder son calme face à un enfant qui explose, on réagit toujours plus facilement face à un enfant qui pleure ! C’est certes dur mais des solutions existent !!
La flexibilité des enfants
Les très jeunes enfants ont des pensées en noir et blanc (par exemple : mes amis sont bons ou mauvais; tu es mon ami et si ce n’est pas le cas, tu es mon ennemi) généralement inflexibles qui leur permettent d’appréhender le monde.Avec l’âge, ils apprennent à nuancer le monde; ils apprennent que les règles comprennent des exceptions et qu’il existe différentes façons d’interpréter les choses. Quand la pensée nuancée ne se fait pas en temps et en heure chez les enfants, ce sont des penseurs dichotomiques (tout ou rien/noir ou blanc), inflexibles, très peu tolérants à l’incertitude qui se trouvent coincés dans un monde de nuances, mouvant, offrant des changements perpétuels et faisant ainsi sans cesse appel à notre flexibilité.
Ce sont évidemment des explications et non des justifications importantes à connaître pour mieux aider votre enfant à gérer ses difficultés.
En repérant donc les déclencheurs de crises de votre enfant (comme par exemple typiquement : se réveiller, aller à l’école, les repas, aller se coucher, faire les devoirs, les interactions avec la fratrie, l’hypersensorialité, l’hyperstimulation, la fatigue, l’ennui, être taquiné, embêté, avoir chaud, faim etc.), cela vous permet de vous préparer à la situation.
Or, selon la sagesse populaire, "un homme averti en vaut deux".
Repérez pour ne pas être pris de cours !
Repérez pour ne pas paniquer !
Car dans ces deux situations, vous devenez vous-même inflexible et vos réactions sont beaucoup plus pressées et émotionnelles que réfléchies et efficaces.
Vous êtes peut-être en train de vous dire que vos enfants tirent des bénéfices de leurs crises : ça leur apporte généralement de l’attention et ça vous pousse à finalement "céder".
Vous avez probablement raison.
Cependant, ils ne font pas exprès d’exploser dans l’objectif de vous manipuler ! Ils "piquent une crise" parce qu’ils ne savent pas faire autrement et ils en tirent des bénéfices, d’où l’importance de l’apprentissage de la régulation émotionnelle et de la gestion de la frustration.
Conseils
Pour terminer cette troisième partie, ci-dessous quelques conseils :
- Réaliser que l’attention apportée par les crises est très négative ; favoriser donc l’attention positive
- Privilégier la clarté des consignes au détriment de leur quantité
- Récompenser les accomplissements de l’enfant
- Ne pas oublier que l’intérêt de la punition est favoriser l’apprentissage d’un comportement. Quand elle ne répond pas à cet objectif, elle n’a plus aucun intérêt.