Automutilation: un indice de bipolarité et non de borderline !
CTAH
Automutilation: un indice de bipolarité et non de borderline !
1/01/2010
Bipo / Cyclo > Bipolarité adulte > Frontières / masques trompeurs
Auto-mutilations et tentatives de suicide : relations au trouble bipolaire ou au trouble de personnalité limite
L’auto-mutilation est traditionnellement associée au trouble de la personnalité limite ou Borderline, et rarement examinée séparément des tentatives de suicide. L’expérience clinique suggère que l’auto-mutilation est commune dans le trouble bipolaire.
Cette hypothèse a été testée dans une étude familiale sur la génétique moléculaire de la dépression et la personnalité.
L’étude a inclus des proposants traités pour dépression ainsi que les parents ou fratrie.
1) Quatorze pour cent des sujets interrogés ont déclaré des antécédents d’automutilation, principalement des coupures et scarifications sur l’avant-bras. L’automutilation est plus fréquente chez les sujets bipolaires. Dans l’analyse en régression logistique multiple, l’auto-mutilation a été essentiellement prédite par le diagnostic de trouble bipolaire de l’humeur et la dimension "évitement de nuisance" ("Harm Avoidance" du TCI de Cloninger), mais pas par le trouble borderline de la personnalité.
En outre, les parents de proposants avec une dépression non bipolaire avec auto-mutilation présentent des taux plus élevés de troubles bipolaires (de type I ou II) ainsi que des auto-mutilations.
2) Seize pour cent des sujets ont signalé des antécédents de tentatives de suicide. Ces tentatives étaient les plus fréquentes chez les proposants avec un trouble bipolaire type I et un trouble de personnalité borderline. Dans l’analyse de régression logistique multiple, les tentatives de suicide étaient expliquées par le diagnostic de trouble de l’humeur et la dimension "évitement de nuisance ou danger". Contrairement à l’auto-mutilation, les tentatives de suicide ne s’avèrent pas être familiales.
Département de médecine psychologique de l’Université d’Otago, Christchurch, en Nouvelle-Zélande.
Cette hypothèse a été testée dans une étude familiale sur la génétique moléculaire de la dépression et la personnalité.
L’étude a inclus des proposants traités pour dépression ainsi que les parents ou fratrie.
1) Quatorze pour cent des sujets interrogés ont déclaré des antécédents d’automutilation, principalement des coupures et scarifications sur l’avant-bras. L’automutilation est plus fréquente chez les sujets bipolaires. Dans l’analyse en régression logistique multiple, l’auto-mutilation a été essentiellement prédite par le diagnostic de trouble bipolaire de l’humeur et la dimension "évitement de nuisance" ("Harm Avoidance" du TCI de Cloninger), mais pas par le trouble borderline de la personnalité.
En outre, les parents de proposants avec une dépression non bipolaire avec auto-mutilation présentent des taux plus élevés de troubles bipolaires (de type I ou II) ainsi que des auto-mutilations.
2) Seize pour cent des sujets ont signalé des antécédents de tentatives de suicide. Ces tentatives étaient les plus fréquentes chez les proposants avec un trouble bipolaire type I et un trouble de personnalité borderline. Dans l’analyse de régression logistique multiple, les tentatives de suicide étaient expliquées par le diagnostic de trouble de l’humeur et la dimension "évitement de nuisance ou danger". Contrairement à l’auto-mutilation, les tentatives de suicide ne s’avèrent pas être familiales.
CONCLUSIONS
Auto-mutilations et tentatives de suicide sont des comportements qui se chevauchent de manière partielle et sont le mieux expliquées par la présence d’un trouble de l’humeur et la dimension anxieuse du tempérament (évitement du danger). L’étude suggère une association spécifique entre l’automutilation et le trouble bipolaire qui doit inciter les cliniciens à rechercher la présence de ce diagnostic, et non celui de personnalité borderline lors de l’évaluation d’une personne avec des antécédents d’automutilation.Commentaire CTAH
La majorité des patients consultant au CTAH et présentant des automutilations souffre de trouble bipolaire type cyclothymique. Nous pensons que l’étude Joyce et al est importante pour lever les confusions fréquentes entre les diagnostics de Personnalité Borderline et de Cyclothymie. Rappelons que dans la Cyclothymie ou bipolarité instable, le risque de tentatives de suicide est assez élevé.Source
- Article de Joyce et al,
Département de médecine psychologique de l’Université d’Otago, Christchurch, en Nouvelle-Zélande.