Besoin d‘être aimée, une addiction ?
CTAH
07: Besoin d‘être aimée, une addiction ?
1/01/2009
Témoignages > Cyclothymie > Moi, ma cyclothymie...Moi ?
"Les autres" : je dois arrêter. C’est comme la cigarette - une addiction, tellement j’ai besoin d’être aimée, tellement je recherche la compagnie, l’attach
décembre 2011
Voilà, mon anniversaire vient de passer. J’ai trente ans maintenant. Super.
C’est surtout deux semaines affreuses qui viennent de passer, alors qu’au départ, les choses allaient plutôt en s’améliorant.
D’abord il y a eu Régis.
Quand j’ai envoyé mon témoignage, bien sûr j’attendais qu’il me réponde le lendemain. Mais je me connais, maintenant, je sais comment je suis. Je sais que j’attends trop des gens, comme s’ils n’avaient que moi à qui se consacrer, que je veux tout tout de suite, que je cherche toujours l’absolu. Alors j’avais mis de l’eau dans mon Beaujolais (comme je disais avant, quand j’habitais à Villefranche-sur-Saône). Je m’étais dit que peut-être, je n’aurais jamais plus de nouvelles, et que la vie est comme cela, je le vois bien : jamais comme mon cerveau l’a anticipé, quand bien même en cinq minutes il a déjà imaginé cent façon pour un évènement de finir.
Régis a répondu le soir-même. Et pas quatre lignes sans saveur : quatre lignes que j’aurais pu écrire moi. En fait, ce que j’aurais répondu, moi, à moi-même.
Et depuis, quand je lui envoie quelque chose, il répond souvent dans les heures qui suivent. Je ne sais pas pourquoi il répond toujours deux fois (à chaque fois je pense au Facteur sonne toujours deux fois). Il a toujours oublié quelque chose, ou bien alors il s’est relu et il n’est jamais satisfait. Je ne sais pas pourquoi il fait ça, mais ce que je sais, ce que je vois, ce que je sens, c’est qu’il est comme moi.
Il m’a donné son numéro pour que je l’appelle. Bien sûr que j’aimerais, mais je ne suis pas capable de faire ce genre de choses. Si on me demandait : "Et votre relation avec les autres ?", je répondrais : "Non merci? j’ai arrêté".
Les autres ? C’est chronique d’un désastre annoncé.
Annoncé, parce qu’avec les cartes que j’ai en main, jamais personne ne s’avancerait au poker. C’est joué d’avance avec les autres, avec toute personne que je rencontre. Il y en a une parfaite description dans le livre du Docteur Hantouche.
Quand je rencontre quelqu’un je veux qu’il m’adore. Qu’il me trouve sympa et amicale n’est absolument pas suffisant. Je veux marquer son esprit à jamais, devenir le numéro un de son coeur. Et si c’est un garçon, qu’il m’aime.
Pour cela, je transforme souvent ce que je suis, comment je suis. C’est très facile. C’est devenu facile avec le temps et de l’entraînement. Je deviens flamboyante, lumineuse, sulfureuse (les garçons adorent) ou alors ? trop chou ? si c’est pour une fille. C’est un peu comme ces oiseaux qui se parent de mille couleurs au printemps.
Je me déteste quand je fais ça. C’est un double signe : d’abord cela montre bien que c’est une mauvaise idée, et ensuite, cela provoque exactement l’inverse de l’effet voulu. Quelque temps plus tard, très vite, je me rends compte que du coup, on m’a remarqué pour des traits qui ne sont pas véritablement dans mon caractère, et qu’on ignore donc tout de ce que je suis. A partir de là , c’est la panique : je vois bien que quand on va découvrir que je ne suis pas rigolote mais sombre et dépressive, le charme va s’envoler.
C’est la douche froide pour les gens, "les autres". Comment leur en vouloir ? Comment finir par être malheureuse qu’ils ne comprennent rien à moi, et qu’ils laissent tomber ?
Alors voilà, les autres, j’ai arrêté. C’était comme la cigarette pour moi (enfin je suppose) : une addiction, tellement j’ai besoin d’être aimée, tellement je recherche la compagnie, l’attachement.
Voilà, mon anniversaire vient de passer. J’ai trente ans maintenant. Super.
C’est surtout deux semaines affreuses qui viennent de passer, alors qu’au départ, les choses allaient plutôt en s’améliorant.
D’abord il y a eu Régis.
Quand j’ai envoyé mon témoignage, bien sûr j’attendais qu’il me réponde le lendemain. Mais je me connais, maintenant, je sais comment je suis. Je sais que j’attends trop des gens, comme s’ils n’avaient que moi à qui se consacrer, que je veux tout tout de suite, que je cherche toujours l’absolu. Alors j’avais mis de l’eau dans mon Beaujolais (comme je disais avant, quand j’habitais à Villefranche-sur-Saône). Je m’étais dit que peut-être, je n’aurais jamais plus de nouvelles, et que la vie est comme cela, je le vois bien : jamais comme mon cerveau l’a anticipé, quand bien même en cinq minutes il a déjà imaginé cent façon pour un évènement de finir.
Régis a répondu le soir-même. Et pas quatre lignes sans saveur : quatre lignes que j’aurais pu écrire moi. En fait, ce que j’aurais répondu, moi, à moi-même.
Et depuis, quand je lui envoie quelque chose, il répond souvent dans les heures qui suivent. Je ne sais pas pourquoi il répond toujours deux fois (à chaque fois je pense au Facteur sonne toujours deux fois). Il a toujours oublié quelque chose, ou bien alors il s’est relu et il n’est jamais satisfait. Je ne sais pas pourquoi il fait ça, mais ce que je sais, ce que je vois, ce que je sens, c’est qu’il est comme moi.
Il m’a donné son numéro pour que je l’appelle. Bien sûr que j’aimerais, mais je ne suis pas capable de faire ce genre de choses. Si on me demandait : "Et votre relation avec les autres ?", je répondrais : "Non merci? j’ai arrêté".
Les autres ? C’est chronique d’un désastre annoncé.
Annoncé, parce qu’avec les cartes que j’ai en main, jamais personne ne s’avancerait au poker. C’est joué d’avance avec les autres, avec toute personne que je rencontre. Il y en a une parfaite description dans le livre du Docteur Hantouche.
Quand je rencontre quelqu’un je veux qu’il m’adore. Qu’il me trouve sympa et amicale n’est absolument pas suffisant. Je veux marquer son esprit à jamais, devenir le numéro un de son coeur. Et si c’est un garçon, qu’il m’aime.
Pour cela, je transforme souvent ce que je suis, comment je suis. C’est très facile. C’est devenu facile avec le temps et de l’entraînement. Je deviens flamboyante, lumineuse, sulfureuse (les garçons adorent) ou alors ? trop chou ? si c’est pour une fille. C’est un peu comme ces oiseaux qui se parent de mille couleurs au printemps.
Je me déteste quand je fais ça. C’est un double signe : d’abord cela montre bien que c’est une mauvaise idée, et ensuite, cela provoque exactement l’inverse de l’effet voulu. Quelque temps plus tard, très vite, je me rends compte que du coup, on m’a remarqué pour des traits qui ne sont pas véritablement dans mon caractère, et qu’on ignore donc tout de ce que je suis. A partir de là , c’est la panique : je vois bien que quand on va découvrir que je ne suis pas rigolote mais sombre et dépressive, le charme va s’envoler.
C’est la douche froide pour les gens, "les autres". Comment leur en vouloir ? Comment finir par être malheureuse qu’ils ne comprennent rien à moi, et qu’ils laissent tomber ?
Alors voilà, les autres, j’ai arrêté. C’était comme la cigarette pour moi (enfin je suppose) : une addiction, tellement j’ai besoin d’être aimée, tellement je recherche la compagnie, l’attachement.