Comment reconnaître une addiction sexuelle ?

 

 

Comment reconnaître une addiction sexuelle ?

Virginie Poussin
Article publié le 24/10/2012
                        

                        
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« Aux Etats-Unis, l’addiction sexuelle est prise en charge depuis les années 1980 au même titre que d’autres addictions, comme la drogue ou l’alcool », rappellent Florence Sandis et Jean-Benoît Dumonteix dans Les sex addicts. Quand le sexe devient une drogue dure (éd. Hors collection, 2012).

L’existence d’une addiction sexuelle continue pourtant à faire débat parmi les psychiatres, y compris aux Etats-Unis. Voilà pourquoi Rory Reid, chercheur en psychologie à l’ UCLA, a rassemblé une équipe composée de psychiatres, sexologues, travailleurs sociaux et thérapeutes familiaux. L’objectif était de proposer des critères précis pour définir le « désordre hypersexuel » (ou addiction sexuelle). Les résultats de leur étude, à paraître dans le Journal of Sexual Medicine, doivent servir de référence pour la prochaine édition du DSM-5 (prévue pour 2013).

Selon les auteurs, plusieurs symptômes sont requis pour retenir l’existence d’un trouble d’hypersexualité. Tout d’abord, celle-ci doit s’être manifestée pendant plus de six mois, hors de prises de drogues ou d’associations avec d’autres troubles (comme les troubles bipolaires). En revanche, il est reconnu que l’activité sexuelle débordante survient souvent en réponse à un état de malaise, comme l’angoisse et la dépression, dont le sexe est censé être un dérivatif. Parmi les critères retenus, il faut aussi que l’individu ne parvienne pas à réduire son activité sexuelle alors qu’il la reconnaît lui-même comme problématique. Rory Reid souligne que le diagnostic suppose une détresse personnelle liée au fait que ses comportements sexuels perturbe ses relations personnelles, son travail, ses études ou d’autres aspects de sa vie ».

Pour évaluer ces critères de désordre hypersexuel, Reid et son équipe ont testé et questionné 207 personnes à travers tout le pays, qui ont toutes en commun de rechercher de l’aide pour contrôler leur comportement sexuel. Les chercheurs ont observé que leurs critères pouvaient correspondre à  88 % des cas rencontrés. Ils leur apparaissent donc comme valides pour discriminer ce qui relève de l’addiction sexuelle et ce qui ne l’est pas. La difficulté à se contrôler, et donc à sentir que votre vie est perturbée et vous échappe, constitue un élément central du diagnostic.

Pour la moitié des sujets évalués (54 %), les comportements d’addiction sexuelle ont commencé avant 18 ans. Chez d’autres (30 %), la sexualité a commencé à devenir problématique de 18 à 25 ans. La masturbation frénétique et le recours compulsif aux images pornographiques sont les plus souvent citées dans les conduites addictives, avant les relations sexuelles elles-mêmes. Les personnes hypersexuelles auraient aussi beaucoup recours à la prostitution, et aux rencontres multiples avec des partenaires anonymes.

Report of Findings in a DSM-5 Field Trial for Hypersexual Disorder. Reid, R. C., et al. Journal of Sexual Medicine. Article publié en ligne le 4 octobre 2012.



14/04/2013
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