Comportement érotique général (partie 2)

 

 

 

La maturité[modifier]

La cinquième phase du développement du comportement érotique est la phase de diversification / préférenciation. Cette période, entre 5-15 ans et le début du vieillissement, correspond à l'apprentissage de nouvelles activités érotiques (la diversification) et à la formation de préférences sexuelles (la préférenciation).

Diversification[modifier]

L'apprentissage de nouvelles activités érotiques dépend principalement de deux facteurs : un facteur interne et individuel, qui correspond à l'activité cognitive (curiosité, habituation, recherche de sensations, recherche de nouveautés…), et un facteur social, qui est le contexte culturel.

Les Bonobos également sont très curieux.

L'être humain est curieux, il recherche de la nouveauté[87], et comme il s'habitue, il recherche toujours de nouvelles sensations[88].

Ce trait de caractère se retrouve dans tous les domaines de la vie : l'être humain aime goûter de nouveaux aliments, écouter des nouvelles musiques, rechercher des sensations de glisse et de vitesse … et quand il s'est trop habitué à quelque chose, il aime changer pour trouver de nouvelles sensations et de nouveaux plaisirs. Et ce trait de caractère se retrouve dans la recherche de nouvelles activités et de nouvelles sensations érotiques, même si cette curiosité peut comporter des risques[89].

Mais la curiosité sexuelle est confrontée à l'environnement culturel, et l'influence du contexte social est déterminante : la curiosité, les attitudes, les activités et les valeurs des enfants et des adultes vont être influencées et structurées par les valorisations ou les interdits sociaux, par les scénarios culturels[48], par les lois et les pratiques éducatives, médicales ou religieuses. Au XIXe siècle par exemple, pour empêcher la masturbation qui était une activité considérée comme immorale et comme une « maladie », il existait des ceintures de chasteté, des pyjamas spéciaux, des punitions physiques, des « soins » médicaux, etc. (voir des exemples dans masturbation). Plus il y a d'interdits culturels, moins il y a de diversité érotique.

Articles connexes : Masturbation et Onanisme.

Au niveau individuel, les facteurs de la diversification sont la disponibilité d'informations et les compétences des partenaires. Plus une personne peut obtenir d'informations sur les activités érotiques, plus ses activités seront diversifiées. Plus ses éventuels partenaires seront expérimentés, plus la personne pourra apprendre de nouvelles techniques et pratiques érotiques.

La diversification existe également pour tous les autres domaines de la vie : pour l'alimentation (on aime varier son alimentation), la musique (on n'écoute pas toujours la même musique), les activités de loisirs, etc. La diversification n'est pas une caractéristique particulière de la sexualité humaine. C'est un phénomène psychologique général.

Également, les processus d'apprentissages qui permettent d'apprendre les nouvelles activités érotiques (conditionnements skinnérien et pavlovien, et tous les apprentissages sociaux et cognitifs[66]), n'ont pas de spécificités « sexuelles » : ce sont exactement ces mêmes processus qui permettent d'apprendre les activités alimentaires, sociales, à faire du vélo, etc.

Enfin, chez les hominidés non humains, où la sexualité est socio-sexuée, les opportunités d'apprendre de nouvelles activités érotiques sont nombreuses : l'individu peut observer ou dans certains cas participer aux diverses activités érotiques de ses congénères (voir photographies ci-contre)[21],[9].

Préférenciation[modifier]

Les préférences sexuelles correspondent au développement, en raison des expériences sexuelles vécues au cours de la vie, de préférences pour certaines caractéristiques : l'apparence physique, la taille des seins, la forme du pénis, la couleur des cheveux, le genre et le nombre de(s) partenaire(s), les positions et les activités érotiques, l'utilisation de certains jouets sexuels, les lieux et l'heure de l'activité sexuelle, etc. La formation des préférences sexuelles dépend principalement de deux facteurs : un facteur social, qui est le contexte culturel, et un facteur individuel qui correspond au vécu sexuel personnel.

Le contexte culturel est important : par exemple, s'il existe une très forte valorisation du couple hétérosexuel et une forte homophobie, la probabilité est grande que la majorité, voire la quasi totalité des jeunes apprennent des scénarios ou des scripts[48] hétérosexuels. Ils auront alors surtout des vécus hétérosexuels (et donc des renforcements / récompenses hétérosexuels), ce qui favorisera le développement de préférences hétérosexuelles[90],[91].

L'influence majeure du contexte culturel dans la formation des préférences sexuelles est bien mise en évidence par exemple dans la société grecque antique, où la femme avait une position sociale inférieure à l'homme. L'amour le plus désirable, l'« amour céleste », était homosexuel[92],[93]. L'hétérosexualité était dévalorisée, les épouses servant à avoir une descendance légitime et une gardienne fidèle au foyer[94]. Ce contexte culturel créait des situations concrètes (femmes recluses dans le gynécée) et des valeurs psychologiques (l'amour entre homme est hautement désirable) qui favorisaient les activités homosexuelles (et donc des renforcements / récompenses homosexuels), ce qui favorisait ainsi le développement de préférences homosexuelles.

Ensuite, à l'intérieur du cadre imposé par le contexte culturel, le vécu personnel devient déterminant, en fonction des expériences sexuelles et non sexuelles qui sont vécues par la personne. C'est au cours de ces différentes activités de stimulation du corps, avec soi-même, avec un ou plusieurs partenaires ou avec des objets, que se forment les préférences sexuelles par conditionnements[95] et par apprentissages[66]. Plus que la quantité, c'est la qualité des expériences érotiques qui est déterminante[96].

Chez l'être humain, on ne peut pas parler d'orientation sexuelle, telle qu'elle existe chez les animaux qui ont un système nerveux très simple, et où tous les mâles sont attirés par les phéromones de toutes les femelles, et inversement. Chez les animaux simples, l'importance des phéromones est déterminante. En manipulant génétiquement ces phéromones par exemple chez les insectes, on peut choisir l'attirance sexuelle des mâles : soit hétérosexuelle ou soit homosexuelle[97]. Mais chez l'être humain, les phéromones ont un effet faible[5] et ce sont les conditionnements et les apprentissages qui sont prépondérants[6]. L'effet des phéromones, faible, se combine aux puissants effets des conditionnements et des apprentissages. Le résultat est que même chez les personnes qui se déclarent complètement hétérosexuelles, il existe des préférences : chaque femme préfère certains hommes, et chaque homme préfère certaines femmes.

Les préférences sexuelles se forment de la même manière que toutes les autres préférences[98] : chaque personne a des préférences alimentaires[99], des préférences musicales, des préférences olfactives ou des préférences pour certaines activités de loisirs, etc.[100]. La préférenciation n'est pas une caractéristique particulière de la sexualité humaine. C'est un phénomène psychologique général.

À noter également que les processus neurobiologiques qui sont à l'origine de la formation des préférences sexuelles (récompenses, conditionnements skinnérien et pavlovien[38], habituation, et les autres formes d'apprentissages[101]) n'ont pas de spécificités « sexuelles ». C'est exactement ces mêmes processus qui interviennent dans la formation des préférences non sexuelles (alimentaires, olfactives, de loisirs…).

Article détaillé : Préférence sexuelle.

En synthèse, durant ces périodes de diversification et de préférenciation, on observe l'apprentissage d'un comportement érotique qui est propre à chaque individu.

Le vieillissement[modifier]

La dernière phase du développement du comportement érotique est la période du vieillissement.

Cette période, de l'âge d'environ 70 ans jusqu'à la mort, correspond à la dégradation progressive des capacités érotiques. Les principaux facteurs du déclin de l'activité sont : l'institutionnalisation par exemple en maison retraite, avec parfois une infantilisation des personnes âgées ; l'absence de partenaires, due au veuvage, à la surmortalité masculine, ou aux stéréotypes sociaux négatifs envers les personnes âgées ; mais surtout l'état de santé : avec le vieillissement général de l'organisme, la réduction de la motricité, les maladies, et la médication [66]… En synthèse, on remarque que les principaux facteurs du déclin de l'activité érotique ne sont pas les processus “sexuels”, c'est-à-dire que ce ne sont pas les récompenses érotiques, c'est un peu les hormones sexuelles, mais c'est surtout l'altération de l'état de santé qui altère la sexualité.

Développement des émotions et des cognitions sexuelles[modifier]

Parallèlement à l'apprentissage des activités érotiques, en raison de l'environnement social et culturel, se développent des émotions et des cognitions liées aux activités sexuelles[102].

Article détaillé : Sexualité humaine.

Émotions[modifier]

Les activités érotiques sont associées à de nombreuses émotions.

Durant son développement, l'enfant puis l'adolescent reçoit des messages sur la sexualité et expérimente des situations érotiques. Ces vécus génèrent des émotions et des affects qui façonnent sa future sexualité d'adulte.

Les réactions émotionnelles de l'enfant et des personnes de l'entourage ont une influence majeure. Des parents en colère peuvent punir (humiliation) et frapper (douleur) un enfant surpris dans un jeu homosexuel. Un(e) adolescent(e) peut ressentir de la tendresse, de la complicité et des plaisirs intenses avec un(e) camarade, ressentir de l'amour et être fier de sa performance.

Les messages sur la sexualité induisent des émotions et des affects plus intellectualisés, comme la culpabilité ou l'image de soi. Un(e) adolescent(e) peut se percevoir comme « normal(e) » car il/elle sait que ses activités hétérosexuelles sont valorisées par son entourage et sa culture. Une jeune femme peut ressentir une intense culpabilité car elle n'est plus vierge avant son mariage et qu'ainsi elle a souillé l'honneur de sa famille…

De la naissance à l'âge adulte, ces vécus conditionnent et façonnent les réactions émotionnelles de chaque personne face aux activités érotiques et à la sexualité.

Cognitions[modifier]

La cognition est à l'origine de nombreuses croyances, valeurs, signes et symboles liés aux activités érotiques.

Les processus cognitifs (catégorisation, planification, mémoire, raisonnement, symbolisation, formation des représentations…) sont les activités les plus complexes et les plus élaborées du système nerveux. Les processus cognitifs dépendent du néocortex, la structure la plus récente et la plus développée (76 %) du cerveau. Pour ces raisons, la cognition exerce une très grande influence sur les comportements.

Les processus de traitement de l'information influencent la sexualité à plusieurs niveaux :

  • Dans un premier temps, c'est l'activité cognitive qui permet déjà aux humains d'imaginer le concept de « sexualité », c'est-à-dire le regroupement subjectif d'éléments divers (comportements, affects, états psychiques…) dans un ensemble abstrait et unique qui est appelé « sexualité ».
  • Dans un second temps, les processus cognitifs induisent la « sexualisation »[note 3] psychologique de chaque personne : certains éléments sont désignés comme « sexuels » (organes génitaux, baiser avec la langue, érotisme…) et d'autres sont désignés comme « non sexuels ».
  • Enfin, dans un troisième temps, les processus cognitifs « complexifient » la « sexualité » par l'association et la combinaison des éléments appelés « sexuels » avec d'autres éléments abstraits : catégories, jugement de valeurs, éthique, morale, devoir, interdits, lois…

Les activités érotiques, des actions motrices simples et agréables, deviennent complexes par l'ajout de sens, de valeurs, de scénarios culturels[48], de croyances et de symboles.

Il existe des différences culturelles dans la sexualisation : par exemple les seins ne sont pas désignés comme « sexuel » dans certaines sociétés africaines[66]. De plus, la sexualisation n'est pas nécessaire : on peut avoir des activités érotiques sans avoir besoin de savoir que c'est « sexuel ». L'exemple type est la stimulation génitale chez les très jeunes enfants : l'activité autoérotique est réalisée sans aucune connaissance de sa désignation culturelle.

Article détaillé : Sexualité humaine.

Analyses comparatives des comportements[modifier]

Comportement de reproduction et comportement érotique[modifier]

On remarque des différences importantes entre les facteurs neurobiologiques qui contrôlent le « comportement de reproduction » des mammifères inférieurs et ceux qui contrôlent le « comportement érotique » des hominidés :

  • Des processus ont été altérés ou perdus :
    • Le contrôle temporel réalisé par les hormones a quasiment disparu (plus d'inhibition saisonnière, œstrale ou pubertaire)[24],[25]. D'où les activités sexuelles humaines deviennent continues, durant toute l'année.
    • Les phéromones n'ont plus qu'un effet mineur[4],[5], d'où l'identification du partenaire de sexe opposé est altérée[30],[32],[33].
    • Et l'ovulation réflexe disparaît.
  • Des processus ont été modifiés :
    • Il reste encore chez l'Homme les activités réflexes spécifiques du coït vaginal (les poussées pelviennes, l'érection, l'éjaculation, etc.), mais qui maintenant peuvent être déclenchées n'importe quand, dans de nombreuses situations sans aucun rapport avec la reproduction. Les réflexes sexuels sont devenus indépendants du contrôle reproducteur.
    • Et le système « renforcements / récompenses associé aux zones érogènes, qui devient prépondérant, est à l'origine des activités de stimulation des régions érogènes du corps[6].

Le comportement de reproduction disparaît, graduellement remplacé au cours de l'évolution par un « comportement érotique ».

En récapitulant l'essentiel, il existe un comportement de reproduction chez les mammifères les plus simples, mais au cours des aléas de l'évolution [49],[50] des processus ont été modifiés, altérés ou perdus. D'où la dynamique comportementale est modifiée, et on observe chez l'Homme l'apparition d'un comportement érotique.

Par ailleurs, les éléments biologiques qui sont innés, les zones érogènes et les renforcements / récompenses, sont à l'origine d'activités de stimulation des zones érogènes, mais ne sont pas organisés ou « programmés » pour contrôler le coït vaginal. Donc, le but du comportement érotique est la stimulation des zones érogènes, mais pas la reproduction. Chez l'Homme, le coït vaginal est réalisé de manière indirecte. Ce qui signifie que la fonction fondamentale de reproduction est réalisée par une organisation biologique dont le but n'est pas la reproduction. On observe ainsi un début de dissociation entre la sexualité et la reproduction, dissociation qui devient totale avec la contraception et la procréation artificielle[7].

Comportement érotique et comportement sexuel humain[modifier]

Depuis le XIXe siècle et Richard von Krafft-Ebing, le modèle biologique et médical du « comportement sexuel humain » est basé sur l'instinct de reproduction[18]. Au cours du XXe siècle, ce modèle est régulièrement réexaminé en fonction des recherches sur la reproduction animale. Dans les années 2000, le modèle biologique et médical du comportement sexuel humain, présenté dans la plupart des articles[103] ou des manuels[104],[105], provient en partie de ces expérimentations animales, et il est toujours basé sur la fonction de reproduction. Pour ces raisons, ce modèle du comportement sexuel humain est très proche du comportement de reproduction des mammifères inférieurs.

Pour comprendre la signification des nouvelles données présentées dans cet article, on peut faire une comparaison point par point entre les deux modèles (ou paradigmes) de la sexualité humaine.

  • Celui du comportement sexuel humain actuel, qui est basé essentiellement sur le comportement de reproduction des mammifères les plus simples.
  • Et celui du comportement érotique, qui est basé sur les nouvelles données présentées dans tous les paragraphes ci-dessus.

Le tableau suivant compare les deux modèles[6],[7] ( la légende et les explications sont données après le tableau ) :

Modèles de la sexualité humaine
Modèle actuel du
Comportement sexuel humain
Modèle du
Comportement érotique

Effets de l'évolution

Optimisation grâce à la sélection naturelle

« Bricolage de l'évolution »
(cf. F. Jacob[49],[50])

Finalité du comportement Reproduction de l'espèce Stimulation érotique du corps
(la reproduction est une conséquence indirecte des activités érotiques)
Modalités de réalisation Un homme et une femme Une ou plusieurs personne(s)
Comportement crucial Coït vaginal avec éjaculation, pour obtenir la fécondation Stimulation des zones les plus érogènes, pour obtenir l'orgasme
Variabilité du comportement Faible variabilité
(variations autour du coït vaginal)
Forte variabilité
(tout ce qui permet la stimulation érotique des zones érogènes)
Processus psychobiologiques « Instinct »
(circuit neural spécifique contrôlant le comportement de reproduction)
Renforcements / Récompenses
+ zones érogènes
(provoquent l'apprentissage des stimulations érotiques)
Hormones et neuromédiateurs Hormones sexuelles
(testostérone)
Opioïdes endogènes
Dopamine
Signaux innés et primordiaux Signal olfactif
provoqué par
phéromones sexuelles
Signal somatosensoriel
provoqué par
stimulation mécanique des zones érogènes
Orientation sexuelle Hétérosexualité
innée
Préférences sexuelle
acquises
Motivation psychique Pulsion sexuelle
innée
Motivation érotique
acquise
Développement Durée longue: > 15 ans
(maturation après la puberté)
- Processus spécifiques
- Dominante cognitive
Durée brève: < 5 ans
(maturation vers 3-4 ans)
- Nombreux processus non spécifiques
- Dominante émotionnelle
Pathologie Écart à la fonction de reproduction[18] :
- Entre personnes de même sexe
- Activités non reproductrices (oro-génitales, anales, masturbation…)
- Entre personnes impubères
- Entre races / espèces différentes
Écart à la fonction hédonique :
(ou dysfonction des processus de renforcements)
- Excès des renforcements = Hypersexualité
- Défaut des renforcements = Hyposexualité
- Dysfonctionnement = Addiction sexuelle

 

  • La finalité du comportement sexuel humain est la reproduction de l'espèce, opposé à la finalité du comportement érotique qui est la stimulation érotique du corps (ces stimulations étant provoquées par les zones érogènes associés aux renforcements / récompenses). La reproduction existe, mais elle est une conséquence indirecte des activités érotiques.
  • La modalité de réalisation du comportement est traditionnellement un homme et une femme, ce qui permet la reproduction ; opposé à une ou plusieurs personnes, qui recherchent des stimulations érotiques de leurs corps.
  • Le comportement crucial est le coït vaginal avec éjaculation, pour obtenir la fécondation ; opposé à la stimulation des zones les plus érogènes, pour obtenir l'orgasme.
  • La variabilité du comportement est faible, essentiellement limitée au coït vaginal ; opposé à une forte variabilité, correspondant aux nombreuses possibilités d'activités érotiques.
  • Le développement est d'une durée longue, supérieure à 15 ans, avec la maturation après la puberté, opposé à une durée brève, inférieure à 5 ans, avec la maturation vers 4 - 5 ans si le contexte culturel le permet (La puberté correspond dans le nouveau modèle à la maturation de l'appareil reproducteur, et elle influence faiblement le comportement érotique).
  • Quant à la pathologie, elle se définit depuis Krafft-Ebing par rapport à un écart à la fonction de reproduction : tout comportement sexuel qui ne permet pas la reproduction est considéré, ou a été considéré, comme une maladie ; par exemple entre personnes de même sexe, les activités sexuelles non reproductrices (oro-génitales, anales, masturbation…), les activités entre personnes impubères ou entre races différentes. Dans le nouveau paradigme, la pathologie se définit par rapport à un écart à la fonction hédonique, ou plus précisément par rapport à un dysfonctionnement des renforcements / récompenses. L'excès des renforcements est la cause de l'hypersexualité, le défaut des renforcements provoque l'hyposexualité, et l'addiction sexuelle est provoquée par un dysfonctionnement des renforcements / récompenses[106].

Limites du modèle[modifier]

Quelles principales objections peut-on opposer au modèle du « comportement érotique », basé sur la prépondérance fonctionnelle des renforcements / récompenses ?

Absence de bisexualité[modifier]

L'objection la plus intuitive est l'absence de bisexualité. En effet, le modèle comportemental implique que la majorité des activités sexuelles devraient être bisexuelles. Or, on observe dans les sociétés occidentales actuelles une sexualité quasi hétérosexuelle, ce qui, a priori, réfute le modèle. Néanmoins, on observe que quasiment tous les primates ont des activités bisexuelles[9],[10],[107], en particulier les chimpanzés pan paniscus (Bonobo) [36],[52], que dans les sociétés sexuellement libérales les enfants et les adolescents ont des activités bisexuelles[21],[27], et qu'apparemment il existait dans toutes les sociétés anciennes de guerriers, avant l'avènement des religions actuelles qui sont peu favorables à la sexualité, des pratiques bisexuelles généralisées[108]. Toutes ces données suggèrent qu'il existe une tendance significative à la bisexualité chez l'être humain.

De plus, il faut prendre en compte en Occident la grande valorisation culturelle du couple hétérosexuel, une très forte homophobie[109], le fait que les bisexuels sont souvent également rejetés par les homosexuels, que la bisexualité n'existe pas au niveau des pratiques et des valeurs culturelles[110], et qu'il est donc extrêmement difficile de vivre de manière bisexuelle[111].

Afin de comprendre l'effet majeur de la pression de conformité et du contexte culturel, on peut donner comme exemple les normes sociales vestimentaires. Bien qu'il n'existe pas de lois ou d'interdits formels et que les personnes sont a priori « libres », on observe que la quasi totalité des hommes ne portent jamais d'habits de femmes. Tous les hommes se conforment aux codes implicites de la masculinité[112]. Cet exemple, relativement proche du domaine de la sexualité tout en ne dépendant d'aucun facteur biologique, permet de comprendre la puissance des normes sociales dominantes. Dans un autre registre, on peut donner l'exemple des conditionnements culturels alimentaires : dans les sociétés occidentales, on ne consomme pas d'annélides ou d'insectes, malgré leurs intérêts gustatifs et nutritionnels[113], et l'idée d'en manger provoque en général du dégoût. Dans d'autres sociétés, les personnes sont par exemple prêtes à effectuer une journée de marche pour trouver des vers de palmier, et quand elles les mangent, on observe sur leur visage tous les signes du plaisir et du contentement. Ces deux exemples différents mettent en évidence l'importance majeure du facteur culturel – et surtout des conditionnements émotionnels concomitants – dans les comportements et les réactions affectives, et devraient permettre de comprendre l'effet vraisemblablement déterminant de l'homophobie et de l'hétérocentrisme sur le comportement et les affects sexuels.

Malgré tout cela, on observe quand même qu'entre un tiers et la moitié des personnes occidentales ont eu au moins une expérience bisexuelle[114], mais que vraisemblablement la plupart des personnes, en raison de toutes les difficultés et pressions psychologiques exposées précédemment, se conforment aux pratiques et aux valeurs dominantes.

Orientation sexuelle innée[modifier]

Une autre réfutation possible serait apparemment l'existence d'une orientation sexuelle innée, mise en évidence chez les homosexuels, et dont l'origine serait due aux caractéristiques anatomiques et fonctionnelles de l'aire préoptique médiane[115],[116],[117]. Néanmoins, même si ces résultats – bien qu'ils ne permettent pas actuellement de savoir si ces caractéristiques fonctionnelles sont innées ou acquises – correspondent effectivement à une orientation sexuelle innée, cela ne réfute pas le modèle du « comportement érotique ». En effet, ce modèle multifactoriel suppose uniquement la prépondérance des renforcements / récompenses érotique. Les effets des hormones et des phéromones, sous contrôle génétique, existent mais sont supposés plus faibles que chez l'animal.

Inadaptation du comportement[modifier]

Enfin, la dernière principale objection serait qu'un tel comportement, dont la plupart des activités ne permettent pas la reproduction, ne serait pas adaptatif, et serait vraisemblablement éliminé au cours de l'évolution par les mécanismes de la sélection naturelle. Cependant, il semblerait que l'effet majeur de la sélection naturelle ne serait pas l'optimisation des structures vivantes mais plutôt l'élimination des organismes non viables. C'est-à-dire qu'un organisme vivant n'est pas sélectionné parce qu'il est optimisé, mais parce que son organisation biologique lui permet, peu importe la manière, de survivre[49],[50]. Les macaques (macaca fuscata) et surtout les chimpanzés bonobos (pan paniscus), dont la sexualité se caractérise également par un comportement bisexuel de stimulation des zones érogènes[9],[36],[52],[107], semblent être de bons exemples qui montrent qu'un comportement érotique, bien que non optimisé pour la fécondation, n'est nullement un obstacle à la reproduction et à la survie de l'espèce.

Problèmes et controverses[modifier]

Problèmes généraux[modifier]

D'une manière générale, divers problèmes sont un obstacle à l'étude et à la compréhension de la sexualité :

  • Les valeurs et les représentations culturelles en Occident sont hétérocentristes.
  • En sexologie, la conception dominante de la sexualité est polarisée : l'« hétérosexualité » est opposée à l'« homosexualité ». Il est alors difficile d'étudier et de proposer d'autres formes de sexualité, comme la bisexualité[110] ou d'autres modèles théoriques encore plus hétérodoxes.
  • Les activités érotiques qui ne sont pas directement liées à l'hétérosexualité (ou à l'homosexualité) sont peu étudiées.
  • La majorité des recherches existantes sur l'être humain concernent surtout les problèmes de la sexualité (troubles sexuels, SIDA, MST, violences sexuelles…), tandis que la compréhension globale de la sexualité humaine est rarement un objet de recherche.
  • Les études neurobiologiques concernent souvent des animaux éloignés de l'être humain (poissons, oiseaux, et surtout rongeurs), et de plus ces études ont souvent pour objectif d'améliorer les pratiques agricoles d'élevage et de reproduction des animaux.
  • La sexualité est un sujet sensible qui provoque souvent des réactions affectives particulières. Certains sujets sont polémiques, et entraînent des risques pour le chercheur, surtout si les résultats ne sont pas conformes aux normes dominantes : Watson a été licencié, Kinsey a perdu des financements[66]
  • De plus, la sexualité humaine est un sujet complexe, multifactoriel, multidimensionnel, avec une intrication de facteurs biologiques, temporels et culturels, et on observe une très grande variation dans les pratiques et surtout dans les croyances sexuelles.
  • Enfin, et surtout, la recherche sur la sexualité est peu développée. Même à l'échelle mondiale, le nombre de laboratoires ou de structures spécialisées est restreint (Kinsey Institute, laboratoire de l'UQAM, Masters & Johnson Institute…).

Ancienneté du modèle érotique[modifier]

Le postulat de l'importance du plaisir dans la sexualité humaine n'est pas une hypothèse nouvelle. C'est déjà presque un truisme, car c'est ce que chacun perçoit intuitivement. On trouve trace de cette hypothèse dans la philosophie antique, avec l'hédonisme. Mais c'est seulement au début du XXe siècle avec les travaux des behavioristes que cette hypothèse est intégrée dans la science moderne. Les premières expériences de conditionnements sexuels ont été réalisées dans les années 1960[95]. Et c'est seulement dans les années 2000 que les données scientifiques disponibles ont permis d'élaborer un modèle cohérent et détaillé, le « comportement érotique »[1].

Controverses entre les modèles de la sexualité humaine[modifier]

À partir de quelles espèces de primates le comportement de reproduction devient-il un « comportement érotique » ? Copulation entre deux macaques japonais.

Les critiques faites au modèle du « comportement érotique » proviennent surtout des neurobiologistes et des endocrinologues, et en particulier de ceux qui sont spécialisés dans l'étude des hormones sexuelles. Les principales critiques et controverses concernent :

Hormones sexuelles. Le problème concerne l'évaluation du rôle et de l'importance des hormones sexuelles. Personne ne remet en question la nécessité d'avoir un seuil minimal d'androgènes afin que le comportement sexuel puisse s'exprimer[63]. La question controversée est de savoir si ce sont les hormones, ou un circuit inné ou les renforcements / récompenses qui sont à l'origine des différentes activités érotiques.

Par exemple, est-ce que la testostérone stimule un circuit précablé pour déclencher le baiser ou l'anulingus ? Ou plutôt, car ces activités érotiques sont considérées comme des préliminaires, la testostérone agit-elle sur un circuit spécialisé pour provoquer le coït vaginal ? C'est-à-dire que pour les activités érotiques annexes, ce sont les récompenses qui sont à l'œuvre, mais pour l'activité principale et cruciale du coït vaginal il existe un circuit spécifique contrôlé par la testostérone.

Les principales données qui indiquent que le rôle des hormones est plutôt général, et que ce sont les renforcements / récompenses qui sont à l'origine des différents activités érotiques, sont :

  1. On ne connaît pas le circuit spécialisé qui contrôle le coït vaginal (mais cela ne signifie pas que ce circuit n'existe pas). Ce qui est connu sont les réflexes sexuels (érection, poussées pelviennes, rétrocontrôle de la pénétration, lordose[118]…), mais on ne connaît aucun circuit pour le positionnement génital correct des partenaires (la « monte » chez les mammifères inférieurs).
  2. Lorsque des animaux sont élevés en isolement social, ils n'arrivent pas à coïter[119],[120],[121],[122]. Mais des auteurs indiquent que c'est peut-être un problème de socialisation, et dans ce cas ces expériences montrent uniquement que c'est la socialisation sexuelle qui n'est pas innée, et pas la capacité à coïter. Néanmoins, Ward a réalisé une expérience où les animaux sont élevés côte à côte, juste séparés par un grillage ; ils sont donc familiarisés aux bruits, aux mouvements et aux odeurs des congénères, seul manque le contact physique (et donc les renforcements / récompenses corporelles) ; et on observe qu'ils n'arrivent toujours pas à copuler[122].
  3. Enfin, tant chez les grands singes que chez l'être humain, lorsque le contexte le permet, les jeunes ont des activités sexuelles bien avant la puberté, ce qui montre que les hormones sexuelles (et les phéromones) n'ont pas un rôle prépondérant dans les activités érotiques[21],[26],[22],[28],[9].

Structures innées. L'aire préoptique médiane est une structure clé pour le contrôle du comportement sexuel[123]. Personne actuellement ne remet en question l'importance de cette structure. La question controversée est de savoir si ce contrôle est inné ou s'il est acquis au cours des interactions sociales durant la période du développement.

Il est habituel dans le développement du système nerveux que le câblage global entre différentes structures soit inné, guidé par des gradients de concentration de molécules de croissance. Puis, en général, par phénomène de stabilisation sélective (cf. Jean-Pierre Changeux), les connexions inutiles sont éliminées[124],[125]. La question précise est donc de savoir si les connexions finales des neurones de l'aire préoptique médiale se font d'après des informations génétiques innées, ou bien par stabilisation sélective à partir des stimuli provenant des organes sensoriels et des autres régions du cerveau. Or des expériences indiquent que les milliers de contacts corporels postnatals avec la mère et avec les autres nouveau-nés, et en particulier le léchage génital[126],[122], ainsi que les jeux sexuels avec les autres congénères, et surtout l'exploration régulière phéromone-dépendante de la région génitale des congénères[127], induisent le développement des structures neurales impliquées dans le contrôle du comportement de reproduction (amygdale médiale, noyau préoptique médian, noyaux moteurs médullaires)[128],[129],[130]. L'essentiel du contrôle global du comportement sexuel est donc vraisemblablement appris.

Article connexe : Instinct sexuel.

Par ailleurs, le rôle des structures cérébrales dans le contrôle du comportement sexuel a peut-être été parfois surévalué. En effet, par exemple dans la description initiale du réflexe de lordose par Donald Pfaff en 1994[118], l'arc réflexe médullaire, qui est une structure périphérique, avait un rôle fonctionnel. Dans un article ultérieur de Van der Horst et Holstege, sans aucun argument le rôle médullaire n'était plus cité et c'était une structure plus centrale, la région grise périacqueducale, qui avait le rôle fonctionnel principal dans le contrôle de la lordose[131]. Or à l'époque le concept de « système moteur émotionnel » était populaire[132], ce qui a peut-être influencé des interprétations de données expérimentales dans le sens d'un contrôle plutôt central et global que périphérique et local.

Rôle des phéromones. Un autre point de controverse concerne l'importance et le rôle exact des phéromones. Chez les rongeurs, les phéromones sont impliqués dans l'excitation sexuelle[133],[134] et l'orientation sexuelle[30],[32],[33]. Mais qu'en est-il chez l'être humain ? La plupart des chercheurs adopte une position nuancée[105] ou ne se prononcent pas[83], mais certains auteurs, comme Nicoli ou Lucy Vincent, supposent sans preuves que les phéromones ont dans le comportement sexuel humain, de manière inconsciente, le même rôle majeur d'excitation et d'orientation sexuelle qu'ils ont chez les mammifères inférieurs[103],[104].

Mais les expériences réalisées ne montrent que des effets physiologiques et émotionnels mineurs. De plus, comme déjà plusieurs fois indiqué, tant chez les grands singes que chez l'être humain, lorsque le contexte le permet, les jeunes ont des activités sexuelles bien avant la puberté, ce qui montre que les phéromones sexuelles (et les hormones) n'ont pas un rôle prépondérant dans les activités érotiques[21],[26],[22],[28],[9].

L'effet des phéromones est sans doute similaire à celui des hormones : une influence modérée qui se traduit par une faible variation de l'intensité et de la fréquence des activités érotiques au cours des saisons[24] et du cycle menstruel[25]. En extrapolant les résultats obtenus sur les rongeurs[30],[32], les phéromones influenceraient la part des activités hétérosexuelles dans la sexualité (plus l'influence des phéromones est forte, plus il y a d'activités hétérosexuelles).

Article connexe : Comportement de reproduction.

Erreurs expérimentales. Pankevich[135] n'a pas réussi à reproduire les résultats obtenus en 2002 par Catherine Dulac[30]. Ce qui remettrait en question le rôle de l'organe voméronasal dans l'orientation sexuelle des rongeurs. Mais Catherine Dulac a reproduit ses résultats en 2007 avec différents protocoles expérimentaux, et suppose que l'absence de résultats de Pankevich provient de problèmes postopératoires après la destruction de l'organe voméronasal des animaux[31]. À noter que cette controverse ne remet nullement en cause le modèle du “comportement érotique”, la question ici est de savoir si c'est l'organe voméronasal ou le système olfactif principal qui permet la reconnaissance du partenaire de sexe opposé[136]. Si c'est l'organe voméronasal, l'altération des gènes de ce système voméronasal chez les Catarrhiniens[4] permet de donner une explication rationnelle et concrète à la bisexualité des hominidés.

Facteur primordial. Personne ne remet en question l'importance des hormones et des renforcements dans la sexualité humaine. La controverse concerne essentiellement l'importance relative de ces deux facteurs majeurs : si les hormones sont prépondérantes, on reste dans un comportement surtout de reproduction, avec des activités érotiques secondaires, qui ne sont que des préliminaires ; si les renforcements / récompenses sont prépondérants, on est dans un comportement où le plaisir est primordial, et même s'il existe un circuit inné du coït vaginal, il n'est alors que le moyen d'une activité érotique, parmi d'autres, au service de la recherche des plaisirs érotiques et orgastiques.

En synthèse, les différentes critiques concernant le « comportement érotique » ne remettent pas en question des aspects cruciaux de ce modèle. Des recherches complémentaires sont nécessaires pour préciser certains aspects du modèle. Mais, globalement, ce modèle du « comportement érotique » apparaît comme le moins mauvais modèle qu'il est aujourd'hui possible de proposer, et qui permette d'expliquer le comportement sexuel de l'être humain.

Conclusion[modifier]

À l'issue de l'analyse des données phylogénétiques disponibles, il apparaît que les principaux facteurs biologiques innés (inhibition saisonnière du comportement sexuel, hormones sexuelles, phéromones sexuelles, renforcements / récompenses, lordose, érection, poussées pelviennes, réflexe éjaculatoire, libération de l'ovule lors du coït …), à l'origine du comportement de reproduction des mammifères inférieurs, ont beaucoup changé au cours de l'évolution. Chez les mammifères les plus corticalisés, les facteurs hormonaux et phéromonaux sont devenus secondaires tandis que les renforcements / récompenses et les facteurs émotionnels et cognitifs sont devenus prépondérants. Apparemment, chez tous les mammifères, ce sont toujours les mêmes facteurs qui sont à l'origine du comportement de reproduction, mais, comme les caractéristiques et l'importance relative de ces facteurs ont été modifiées au cours de l'évolution, la dynamique comportementale est différente.

Chez les hominidés et surtout chez l'Homme, il n'existe plus de comportement de reproduction inné, mais, en raisons de relations spécifiques entre les renforcements / récompenses et les zones érogènes, il apparaît un nouveau comportement dont le but est la stimulation du corps. Ce comportement, qualifié de “comportement érotique”, induit, indirectement, l'acquisition de la séquence du coït vaginal. Ainsi, la reproduction, pourtant fondamentale à la survie de l'espèce, n'est paradoxalement chez l'Homme qu'une conséquence indirecte de la recherche des plaisirs physiques.

Le plaisir érotique agit comme un principe organisateur et structurant : pour chaque personne, au cours du développement et des expériences, les activités érotiques deviennent de plus en plus typiques, élaborées, identifiées, conscientes et délibérées. À la maturité, le but recherché, les schèmes mentaux et les activités motrices sont alors structurés et organisés autour d'une finalité spécifique : celle de l'obtention des sensations érotiques, dont, surtout, la jouissance orgastique. Le plaisir érotique peut ainsi être considéré comme un facteur organisateur majeur du psychisme et des comportements.

Le développement du comportement érotique est similaire chez tous les hominidés. Mais chez l'être humain, ses grandes capacités intellectuelles sont à l'origine de croyances, de règles, de valeurs et de symboles qui complexifient le comportement érotique. Pour ces raisons, la sexualité humaine est bien différente de celle des autres hominidés.

La généralisation des résultats de cette étude à l'ensemble des comportements humains les plus complexes (sexuel, maternel, agression, socialisation …) suggère qu'il n'existerait pas d' “instincts” ou de “programmations” complètes et innées de ces comportements, mais plutôt tout un ensemble de processus neurobiologiques, innés mais élémentaires, à l'origine uniquement de tendances globales et approximatives. Ces tendances, au cours du développement et de l'interaction avec l'environnement, permettraient l'apprentissage par essais et erreurs de comportements relativement adaptés et appropriés à la survie de l'individu et de l'espèce.

Notes et références[modifier]

Notes[modifier]

  1. Voir les causes de ces activités chez des mammifères dans Comportement de reproduction.
  2. a, b et c Voir des exemples d'interdits de la masturbation dans l'article Masturbation
  3. La « sexualisation » est un phénomène différent de la « sexuation ». La « sexuation » correspond à la formation d'un individu sexué : 1) au niveau physiologique (différenciation sexuelle mâle / femelle) et 2) au niveau psychologique (identité sexuelle féminin / masculin). La « sexualisation » correspond à l'apprentissage de la « sexualité » : 1) au niveau comportemental (apprentissage des activités sexuelles et des émotions provoquées par ces activités) et 2) au niveau psychologique (apprentissage du concept de « sexualité » et attribution de ce concept sexuel à des objets, des actions ou des situations). Les activités érotiques, des actes moteurs, peuvent être réalisées indépendamment du niveau cognitif (sexuation psychique (identité sexuelle) et sexualisation psychologique). C'est d'ailleurs le cas chez tous les animaux, qui réalisent toutes leurs activités sexuelles sans avoir besoin de savoir qu'ils sont mâle ou femelle et que leurs activités sont sexuelles.

Références[modifier]

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Bibliographie[modifier]

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Annexes[modifier]

Articles connexes[modifier]

Liens externes[modifier]

 


14/04/2013
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