Ecole : facteur de stress pour les jeunes bipolaires

 

 

Ecole : facteur de stress pour les jeunes bipolaires

7/09/2011
Auteur : Melle Majdalani

Bipo / Cyclo > Bipolarité infanto-juvénile > Scolarité des cyclothymiques

Faire face au stress des enfants cyclothymiques à lʼécole, cʼest possible. Cela diminue dʼautant les risques dʼéchec scolaire et lʼinstauration de troubles supplémentaires.
septembre 2011
Lʼécole peut représenter une source de stress pour beaucoup dʼenfants. Cependant, quand il sʼagit dʼenfants ou dʼadolescents bipolaires, ce stress peut les submerger et constituer un véritable obstacle à une scolarisation plus ou moins équilibrée. Le processus et la structure scolaires impliquent des challenges quotidiens  mettant à rude épreuve ces enfants, participant ainsi au risque de lʼéchec à lʼécole et favorisant lʼapparition de troubles comme le refus scolaire.

Les grandes difficultés des enfants bipolaires à lʼécole

Les enfants bipolaires peuvent rencontrer des difficultés de concentration et de transition (passage dʼune tâche à une autre, dʼune consigne à une autre etc.), des difficultés dʼapprentissage ou même des somnoler en cours (à cause de leurs médications parfois mais aussi en raison de leur décalage dans le sommeil (couchers tardifs, réveils pénibles et latence au démarrage).

Bipolaire ou unique ?

Sachez par ailleurs quʼil existe certains dispositifs scolaires comme le PAI (Projet dʼAccueil Personnalisé) quʼil est possible de mettre en place dans certains cas, qui sont destinés à  favoriser une meilleure intégration de lʼenfant dans son école.

Il est par ailleurs important que lʼécole et les parents prennent conscience que leur enfant est unique. Quelque soit le cadre ou lʼaménagement scolaire mis en place, la flexibilité et la bonne communication doivent être au menu dans la gestion dʼun enfant bipolaire.
Chaque enfant, autant les bipolaires que les enfants non bipolaires a un style dʼapprentissage différent. Face à des techniques d ʼapprentissage visant la majorité, les enfants ne réagissent pas tous de la même manière. Il en est de même pour les bipolaires.

Méthodes de gestion des enfants cyclothymiques à lʼécole

Ci-dessous certains aménagements (quand cʼest possible) qui pourraient aider les enfants bipolaires :
  • Donner plus de temps pour les contrôles
  • Diminuer les devoirs à la maison et être indulgent sur les délais de certains rendus
  • Prévoir un endroit où se rendre quand lʼenfant en a besoin pour se calmer, se détendre ou prendre un break (comme lʼinfirmerie par exemple)
  • Les laisser aller aux toilettes et boire de lʼeau quand ils en ont besoin, autant quʼils en ont besoin
  • Réduire voire annuler les heures de colles qui ne servent pas de leçons à lʼenfant bipolaire
  • Toujours prévenir lʼenfant et ses parents quand il y a le moindre changement inattendu dans la routine quotidienne (un changement de professeur  ou de salles de cours, une évaluation, une sortie etc.)
  • Anticiper certaines difficultés que lʼenfant pourrait expérimenter comme la critique ou la moquerie des pairs
  • Favoriser un environnement scolaire positif en sʼarmant de patience, en mettant lʼaccent sur les points forts de lʼenfant et non se contenter de pointer en permanence ses faiblesses
  • Les professeurs devraient garder leur calme durant les situations difficiles en donnant lʼexemple de personnes qui arrivent à maîtriser  leurs émotions !!!

La discipline

Les difficultés peuvent également porter sur des problèmes de discipline. Il est crucial de ne pas sʼattarder sur le comportement uniquement mais de bien prendre en compte lʼensemble des circonstances du comportement, lʼenvironnement dans lequel le comportement a eu lieu et lʼenchaînement des événements qui a conduit à ce comportement indésirable. Nous savons que le cœur du problème chez les enfants bipolaires est quʼils sont en proie avec la gestion des émotions. Ils présentent aussi intolérance à la frustration, impulsivité, rage, moments hypomaniaques et moments dépressifs. Il arrive aussi que les enfants veuillent sauver la face en présence de leurs pairs pour ne pas pleurer, crier ou encore agir de façon socialement inadmissible.

Lʼappui des parents

Il est ainsi primordial que les parents défendent leurs enfants. Il est aussi important quʼils connaissent bien le trouble de leurs enfants, quʼils communiquent régulièrement avec lʼécole sur une base exempte dʼanimosité pour une collaboration école-parents qui va dans le sens dans lʼenfant. Les parents peuvent également aider le corps enseignant dans la compréhension du trouble émotionnel de leur enfant, des méthodes efficaces et de celles très peu efficaces (en étroite collaboration avec les psy de lʼenfant), des changements de médication. Il ne faut surtout pas oublier que la clef de tout échange réussi avec lʼenfant est la communication.

La nécessité de sʼadapter

Les êtres humains de manière générale manipulent leur environnement dans lʼobjectif de sʼy adapter. Nancy Schiman affirme que les enfants bipolaires pour ne pas déroger à cette règle (ou de la même manière) vont manipuler leur environnement en fonction de leurs capacités. Il nʼest pas de leur intention de causer des problèmes mais plutôt de « faire avec » la situation qui leur provoque du stress ou de lʼanxiété. En comprenant le challenge que pose une bipolarité juvénile et en accommodant au mieux les besoins de lʼenfant, parents et enseignants ouvrent la voie de la réussite à lʼécole.


23/04/2013
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