Elle était mon petit Prince
Elle était mon petit Prince.
Un petit prince au féminin.
Elle en avait le charme enfantin.
Des yeux de biches si noirs et profonds,
ce noir velouté qui vous caressait l'âme.
Son sourire légèrement retroussé vous conviait à la douceur,
à la malice, à l'envie de sourire à votre tour, sans savoir
si vous alliez être à la hauteur.
Elle était mon petit Prince, sous un ciel imaginaire,
souvent bleu, ou tacheté de blanc.
Des tâches blanches qui brillaient dans ses yeux,
comme des diamants que l'on agite,
des éclairs qui passent subrepticement.
Elle était mon Petit Prince, toujours avec de beaux mots,
une voix si douce, murmure d'un oiseau, gracile et féminine,
un petit Prince au féminin.
Le temps avait passé. Les ombres s'étaient allongées.
Les souvenirs tourmentaient ma mémoire, qui brulait en regrets.
Elle avait été ma muse aussi. Une muse d'artiste.
Un artiste devenu fou.
Puis fou d'un espoir perdu qui revenait toujours comme
un rêve qui ne veut pas mourir.
Fou d'un rêve qui ne reviendrait jamais réalité.