ÉTHANOL - ALCOOL ÉTHYLIQUE
ALCOOL Propriétés : Dépresseur du système nerveux central L'alcool est rarement considéré comme une drogue. Pourtant, l'alcool est une drogue parce que son principal ingrédient, l'éthanol, agit comme un dépresseur sur le cerveau. Même si on la consomme tout d’abord pour ses effets euphoriques, il est faux de croire que l’alcool a un effet stimulant. Consommé en faible quantité, il peut sembler un stimulant du fait qu'il agit sur la partie du cerveau régissant les inhibitions. Lorsqu'une personne perd ses inhibitions, elle devient plus volubile et semble avoir plus d'énergie. Mais en fait, l’alcool est un dépresseur qui ralentit les fonctions cérébrales et intoxique l’organisme.
L’alcool éthylique ou éthanol est la substance chimique de base contenue dans toutes les boissons alcooliques. Il est généralement produit par la fermentation de fruits, de légumes ou de céréales. Les boissons fermentées contiennent au maximum 15% d’alcool pur (vin, bière, cidre). Au Canada, la bière renferme environ 5 % d'alcool. La plupart des vins fermentés renferment de 10 % à 15 % d'alcool; les vins fortifiés comme le sherry, le porto et le vermouth en contiennent entre 15 % et 20%. Les spiritueux distillés (le whisky, la vodka, le rhum, le gin, etc.) sont d'abord fermentés, puis distillés afin d'augmenter la teneur en alcool. La concentration d'alcool des spiritueux s'élève jusqu'à 40 %, alors que certaines liqueurs, apéritifs et eaux-de-vie peuvent contenir jusqu’à 45% d’alcool pur.
Une fois l'alcool présent dans le sang, aucun aliment ou boisson ne peut retarder ou empêcher ses effets. Le sucre contenu dans les fruits peut, en accélérant l'élimination de l'alcool dans le sang, raccourcir la durée de ses effets. Comme l'alcool passe rapidement dans le sang, l’alcoolémie commence sitôt après l’absorption. Elle atteint son maximum en moins d’une heure et ne décroît que lentement. L'ivresse alcoolique est caractérisée par trois phases successives typiques : une phase d'excitation, un état d'ébriété auquel succède un état de dépression pouvant évoluer vers le coma. La phase d'excitation est caractérisée par une impression de facilité intellectuelle et relationnelle, une perte du contrôle des fonctions intellectuelles et une libération des tendances instinctives. Le sujet prend des risques inconsidérés (surtout au volant de sa voiture) et perd toute appréciation objective de la situation réelle. La phase d'ébriété est reconnaissable par la démarche instable, la parole hésitante, la pensée confuse, des gestes non contrôlés et non coordonnés ; elle se manifeste par certains signes somatiques : pupilles dilatées, nausées, vomissements ou diarrhée. La phase dépressive conduit le sujet au sommeil. Quelquefois, l'ivresse peut évoluer vers un coma; le sujet est dans un très profond sommeil : les pupilles dilatées, l'absence de réactions aux différentes stimulations, les vomissements et la perte d'urine reflètent la gravité de cet état, qui, comme tout coma toxique, doit être traité en milieu hospitalier. Certains états d'ivresse alcoolique s'accompagnent d'hallucinations, de convulsions ou de délires et peuvent être à l'origine des réactions violentes du sujet. Les thèmes de jalousie ou de persécution sont fréquents dans les formes délirantes. Dans d'autres cas, l'ivresse engendre un état de dépression pouvant être dangereux et conduire au suicide. Certains sujets ivres peuvent présenter des troubles de mémoires transitoires dont ils prennent conscience : ces épisodes appelés "trous noirs" ou "black out" sont très angoissants et difficilement avoués.
L'alcool est rapidement absorbé dans le système sanguin à partir de l'intestin grêle, et plus lentement au niveau de l'estomac et du gros intestin. Proportionnellement à sa concentration dans le sang, l'alcool ralentit l'activité de certaines parties du cerveau et de la moelle épinière. L'alcoolémie est la teneur en alcool du sang, exprimée en grammes par litre. Le taux d'alcool dans le sang, appelé taux d'alcoolémie, varie selon:
Rappelons que c'est une infraction criminelle de conduire avec un taux d'alcoolémie supérieur à 0,08 % (ce qui représente plus de 80 mg d'alcool pour chaque 100 ml de sang).
TAUX D'ALCOOLÉMIE
Si la consommation modérée d’alcool procure du plaisir et favorise la vie sociale, il n’en va pas de même pour la consommation excessive ou dépendante. Celle-ci est susceptible de perturber gravement la vie sociale et familiale. L’alcool est présent dans 25% des divorces et dans la majorité des cas de mauvais traitements d’enfants. Tant la personne directement concernée que ses proches sont alors confrontés à des souffrances importantes. Celles-ci ne peuvent s’exprimer en chiffres ou en symptômes mais elles portent lourdement atteinte à la qualité de vie.
Selon une importante étude sur les coûts reliés à l'abus des substances au Canada, 6 701 Canadiens ont perdu la vie suite à la consommation d'alcool en 1992. L'alcool est la première cause des décès survenus lors d'accidents. Au Canada, on estime que 1 021 hommes et 456 femmes sont décédés dans les accidents d'autos causés par l'abus d'alcool. Les cirrhoses du foie ont provoqué 960 décès et il y a eu 908 suicides reliés à l'alcool. En regard de la morbidité (maladie) reliée à l'alcool, il est estimé qu'il y a eu 86 076 hospitalisations en 1992 (56 474 hommes et 29 602 femmes). Ces personnes ont utilisé un total de 1 149 106 jours d'hospitalisation (755 205 pour les hommes et 393 902 pour les femmes). Le plus grand nombre d'hospitalisations reliées à l'alcool est dû à des chutes accidentelles (16 901), au syndrome de la dépendance alcoolique (14 316) et aux accidents de véhicules à moteur (11 154). Près de 6,3% des Québécois âgés de plus de 15 ans ont une consommation à haut risque en terme de santé, de situation sociale (difficultés professionnelles, conjugales, sociales) et de dépendance (nécessité de boire pour fonctionner "normalement"; nécessité d’augmenter les doses et perte de maîtrise de sa consommation). |
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
*Source: Notes de cours colligées et adaptées par |