Gérer le stress et les débordements
Gérer le stress et les débordements :
Il y a plusieurs façon de gérer le stress pour l'enfant : En parler aux parents, se changer les idées, pleurer, rager, se défouler sur un objet... Certaines façons sont efficaces et d'autres moins...
Les causes du stress c'est moins le problème que la manière d'y faire face.
Avant de lui apprendre à gérer son stress, parlez avec lui de ses propres stratégies... Et si elles sont inefficaces proposez lui d'autres manière de faire :
Comment faire face au stress de l'enfant :
Etre calme : pour aider quelqu'un à déstresser, rien ne sert de rajouter de l'anxiété et de la nervosité, d'autant que les enfants sont très sensibles sur ces points.
(Qui a dit que c’était simple ?)
L'écouter : Aider l'enfant à reconnaitre ses signaux du stress :
Insomnies, boulimie, tics, maux de tête, froncement de sourcil, repli....
Lui faire comprendre que c'est mauvais pour lui.
Discuter ensemble, surtout avec l'écoute active, ça diminue la tension : car il se sent écouté, compris.
Lui montrer qu'il n'est pas le seul, que vous aussi pouvez être stressé, que cela arrive à tous.
Aidez-le à exprimer ses angoisses : à l'école, avec ses copains, ou à la maison, quand il doit apprendre, avec tel prof....
N'hésitez pas à aller rencontrer les personnes qui le stresse, visiter l'école : c'est lui montrer que vous vous préocupez vraiment de lui.
Ne minimisez pas son problème : Nous avons souvent tendance à balayer les problèmes des enfants d'un revers de main, or l'enfant se retrouve démunie face à ses problèmes. Cette situation alimente fortement un TOP (Trouble de l'Opposition avec Provocation) et l'enfant peut être méfiant vis à vis de l'adulte. Même si cela parait insignifiant que Mathilde ce soit moquée de la jupe de votre fille, elle l'a vécu avec beaucoup d'émotions.
Essayer de trouver le bon équilibre entre surprotection et ignorance.
Introduisez dans son emploi du temps des moments de détente. Encouragez-le à les utiliser.
Aidez-le en prenant le temps de jouer avec lui, ou de partager un moment sympa avec lui (bain ou histoire quand ils sont petits, faire la cuisine ensemble, une ballade... etc)
Parfois cela vaut le coup de décaler un peu le temps des devoirs, pour les faire plus calmement.
Préparez votre enfant aux différents événements pouvant être difficiles pour lui émotionnellement : La rentrée, une visite, un voyage....
Apprenez-lui à se préparer, en tenant à jour un calendrier des évenements sur le frigo par exemple.
Parlez en, pour lui montrer comment diminuer son anxiété en se préparant, on est moins anxieux quand c'est connu.
Faire le lien entre hygiène de vie et stress : Voir fiche "Réguler les humeurs"
Soyez un exemple, en participant à un sport commun.
Plus vous ferez d'activité avec votre enfant, plus il prendra confiance en lui.
Attention a certaines activitées qui sont basées sur la performence et reprenne le système scolaire, au lieu de les détendre cela risque de les stresser plus.
Développer sa confiance : Faites le participer aux solutions a ses problèmes, c'est rassurant de se dire que l'on est capable de faire face. Vous pouvez également lui proposer des lectures avec des héros capable de faire face à des situations difficiles, ou bien des livres d'enfant sur le stress.
De plus en l'écoutant, vous lui offrez une solution : se tourner vers vous s'il n'y arrive pas, ça aussi ça donne confiance de savoir que l'on peut être épauler en cas de besoin.
Sources : Marie Bérubé, psychologue : http://www.oserchanger.com/rentree.php
Apprendre à se relaxer : l'idéal est de pratiquer avec lui, d'en faire un jeu...
Sinon la pratique du yoga, ou une thérapie basée sur le Mindfulness peut être une bonne solution.
Ce qu'on peut proposer à l'enfant :
Chez nos enfants cyclothymiques, le stress arrive vite et parfois on se laisse prendre.
Parfois même il n'y a pas de raison, le stress est là, alors que tout va bien dans sa vie!
Essayer de miser sur la créativité, sucitez sa curiosité en lui proposant une activité qui sorte de l'ordinaire, un petit truc en plus qui va détendre l'atmosphère
Exemple : "je gardais un gamin qui était très ennervé et me faisait une vie pour aller au bain. Je ne savais plus quoi faire, et j'avais des légumes à éplucher dans mes mains. Ca m'est venu d'un coup, j'ai tout jetté dans le bain et lui ai demandé de m'aider en les lavant. Il a sauté dans la baignoire tout content, l'eau a fait le reste. Noémie"
- Proposez lui d'évacuer par le sport, rien n'est plus efficace.
- Si vous même etes stressé : Dites-le-lui.
Vous avez probablement du mal à l'écouter, ou vous avez minimisé son problème, vous êtes peut-être pas assez calme... Dites le lui : "je dois mal m'y prendre, mais essayons de nous détendre tout de même, c'est important." - Proposez-lui un câlin. Pour certains ado qui ne veulent plus de câlin, proposez un massage.
- Vous pouvez simplement le laisser un peu seul, en lui disant que vous repasserez plus tard.
Souvent, cela permet de faire baisser un peu la pression et de ré-amorcer un dialogue constructif après.
C’est à vous de juger en fonction de VOTRE enfant : il n’y a pas de règle. Et s’il y en avait une, elle varierait avec l’évolution de l’enfant.
Echelle d'Anxiété d'Hamilton
Derrière le stress se cache souvent de l'anxiété. Voici un outil permettant de la mesurer :
0: Absent, 1: Léger, 2: Moyen, 3: Fort, 4: Maximal.
Humeur anxieuse:
Inquiétude - Attente du pire - Appréhension (anticipation avec peur) - Irritabilité- Consommation de tranquillisants
Tension:
Impossibilité de se détendre - Réaction de sursaut - Pleurs faciles - Tremblements - Sensation d'être incapable de rester en place – Fatigabilité.
Peurs:
De mourir brutalement - D'être abandonné - Du noir - Des gens - Des animaux - De la foule - Des grands espaces - Des ascenseurs - Des avions - Des transports ...
Insomnie:
Difficultés d'endormissement - Sommeil interrompu - Sommeil non satisfaisant avec fatigue au réveil - Rêves pénibles - Cauchemars - Angoisses ou malaises nocturnes.
Fonctions intellectuelles (cognitives):
Difficultés de concentration - Mauvaise mémoire - Cherche ses mots - Fait des erreurs.
Humeur dépressive:
Perte des intérêts - Ne prends plus plaisir à ses passe-temps - Tristesse - Insomnie du matin.
Symptômes somatiques généraux (musculaires):
Douleurs et courbatures - Raideurs musculaires - Sursauts musculaires - Grincements des dents - Contraction de la mâchoire - Voix mal assurée.
Symptômes somatiques généraux (sensoriels):
Sifflements d'oreilles - Vision brouillée - Bouffées de chaleur ou de froid - Sensations de faiblesse - Sensations de fourmis, de picotements.
Symptômes cardiovasculaires:
Tachycardie - Palpitations - Douleurs dans la poitrine - Battements des vaisseaux - Sensations syncopales - Extra-systoles.
Symptômes respiratoires:
Oppression, douleur dans la poitrine - Sensations de blocage, d'étouffement - Soupirs - Respiration rapide au repos.
Symptômes gastro-intestinaux:
Difficultés pour avaler - Douleurs avant ou après les repas, sensations de brûlure, ballonnement, reflux, nausées, vomissements, creux à l'estomac, "Coliques" abdominales - Borborygmes - Diarrhée - Constipation.
Symptômes génito-urinaires:
Règles douloureuses ou anormales - Troubles sexuels (impuissance, frigidité) - Mictions fréquentes, urgentes, ou douloureuses.
Symptômes du système nerveux autonome:
Bouche sèche - Accès de rougeur - Pâleur - Sueur - Vertiges - Maux de tête.
Comportement lors de l'entretien:
Général : Mal à l'aise - Agitation nerveuse - Tremblement des mains - Front plissé – Faciès tendu - Augmentation du tonus musculaire, Physiologique : Avale sa salive - Éructations - Palpitations au repos – Accélération respiratoire - Réflexe tendineux vifs - Dilatation pupillaire - Battements des paupières.
TOTAL: (Le seuil admis en général pour une anxiété significative est de 20 sur 56).
N'hésitez pas à en discuter avec votre médecin.
(Ref: Hamilton MC. (1959), «Hamilton Anxiety rating scale - HAMA -»).
Les débordements et les excès
Les excès, c'est un peu comme une crise, qu'il essaye de gérer mais il n'y arrive pas.
C'est le résultat d’émotions, d'envies mal gérées soit parce que l’enfant ni prête pas attention, soit parce qu’il ne les identifie/comprend pas, soit parce qu’elles sont trop intenses pour la maîtrise qu’il a déjà acquise.
L’enfant ne peut réellement apprendre à gérer ses émotions que lorsqu’il doit leur faire face.
A partir du moment où il a des bases suffisantes pour le faire, il faut lui laisser la possibilité de s’entraîne dans le cadre protégé qu’est la présence d’un parent.
Cela ne veut pas dire assister à la crise sans aider mais laisser l’enfant gérer ce qu’il peut gérer seul et une petite marche en plus, en étant là pour éviter que cela dégénère, pour aiguiller vers un passage. Ainsi, parmi tous les trucs si dessous certains pourront être laissés de côté si l’enfant maîtrise suffisamment la situation.
Chaque enfant réussit à faire des choses au moment où il est prêt à les réussir, c’est tout. On ne lui demande pas de gérer ses excès seul à son age !
Pour l'aider il faut :
- Ne pas le culpabiliser
- Adapter son rapport à l'enfant en y incluant beaucoup de bienveillance
- L'aider à repositionner ses émotions
- Sanctionner les excès sereinement sans réaction excessive.
NE PAS LE CULPABILISER
« L’enfant était en vacances chez papy/mamy. Les parents viennent le chercher. L’enfant est surexcité, il est envahi par quantité d’émotions. La grand-mère : « tu veux vraiment que notre dernière journée se passe mal ? » »
"Pourquoi tu réagis comme ça, il ne t'a rien fait" "Pourquoi tu te gaves de gateaux, on va passer à table"
L’enfant ne fait pas exprès, sans doute préfèrerait-il le contraire mais il est dépassé par ses émotions. Ces paroles le culpabilisent, elles rajoutent encore des émotions non seulement immédiatement mais en plus à plus long terme l’enfant continuera de culpabiliser pour ne pas avoir su maîtriser la situation.
Dissocier l’enfant des émotions qu’il ressent permet de lui éviter cela. C’est la cyclothymie qui est à l’origine du comportement excessif pas la volonté de l’enfant.
Ce n’est pas le caractère de l’enfant que l’on voit, c’est l’impact d’émotions non gérées sur son attitude. On ne dit pas par là que l’enfant est un ange mais qu’il faut faire la part des choses entre lui et la cyclothymie.
Face à un excès, on voit la cyclothymie, c’est donc de gestion d’émotions dont il faut parler, pas de caractère ou de volonté. Il ne faut pas se tromper devant l’enfant :
- Il va culpabiliser d’avoir été désagréable
- Il va perdre confiance en lui
- Il va se désengager de la lutte contre les excès : "a quoi bon!"
En ces instants, l’enfant ressent tellement de choses qu’il en est perdu. C’est à nous de l’aider à remettre un peu d’ordre dans tout cela.
L’enfant n’est pas <adjectif>, c’est son comportement qui est <adjectif>
L’enfant ne veut pas, il subit ses émotions. On ne peut pas remplacer des phrases « tu veux…. » car elles n’ont pas de sens face à ce qui se passe dans la tête de l’enfant.
LE RAPPORT A L'ENFANT
- BIENVEILLANCE, c’est le mot clé. Bienveillance sans jugement sur l’enfant.
- Visage positif : son attitude ne vous amuse pas (même si l’enfant peut-être tordant de rire), son attitude ne vous agasse pas (lui montrer votre agacement physiquement l’inquiète et rajoute des émotions). Le danger : un visage neutre. Pourquoi ? Parce que les cyclothymiques considèrent les visages neutres comme des visages agressifs.
- Paroles posées : ton neutre, débit normal (attention, on accélère facilement son débit de paroles et on part dans les aigüe! Une solution baisser le ton de sa voix),
pas de débit trop lent : l’enfant le percevrait comme de la bétification (pensez que lui est dans l’accélération, donc un débit normal est déjà un débit lent à ses yeux). - En dehors des moments où vous l’aidez à gérer, occupez-vous : l’enfant ne doit pas pouvoir penser que vous n’êtes qu’à lui dédié. Mais restez prêts à abandonner votre activité pour l’aider. Si vous étiez occupés, poursuivez au moins un peu votre tâche initiale avant d’en choisir une qui soit compatible avec la gestion de votre enfant : ne pas montrer à l’enfant que l’on arrête tout pour lui.
Montrer à l’enfant que l’on va ne faire que s’occuper de lui jusqu’à ce que la pression redescende doit être justifié par l’état de l’enfant.
Mais s’il est possible de ne l’aider que par intermittence, c’est lui permettre de progresser dans sa gestion des émotions et, dans ces conditions, lui montrer une totale disponibilité est un message inverse à la recherche d’une autonomie dont il a réellement besoin pour lui et pour toutes les personnes qui le côtoient.
Accessoirement, il est toujours plus délicat de tracasser quelqu’un qui est occupé : tout cyclothymique qu’il soit, votre enfant sait que ce n’est pas poli, cela finira par remonter même en cas d’excès et ce jour-là, il aura fait un grand pas ! - Ne lui montrez pas de l’indifférence : il est inquiet de ce qui se passe en lui, ne le faites pas s’inquiéter sur votre amour.
REPOSITIONNER LES EMOTIONS
Il faut en parler : ne pas laisser sous silence un excès, permet de donner des informations précieuses à l'enfant pour la gestion de ses émotions.
Nommer les émotions
Si l’enfant a suivi une thérapie de gestion des émotions, lui rappeler avec bienveillance qu’il en est envahi, s’il est réceptif, lui suggérer de mettre en œuvre ce qu’il a appris (s’il n’est pas réceptif, c’est moins évident à faire même si de toute évidence, il a besoin de cette consigne).
Si l’enfant est réceptif, l’emmener dans un endroit discret et parler avec lui de ses émotions. C’est à lui de les nommer, à nous de le guider. Dans l’état où il est, l’enfant n’acceptera pas que l’adulte prenne le contrôle total de la situation, d’ailleurs, cela ne l’aiderait pas à long terme.
Ainsi les questions fermées seront probablement rejetées en bloc, les phrases du type « tu es envahi par tes émotions » aussi. Il sera plus efficace d’aller rechercher l’assentiment de l’enfant « ben dis donc, ça fait un effet bœuf tout çà ! ».
Evacuer les tensions
Par du sport, ou en lui proposant une activité relaxante, en essayant de détourner son attention du sujet ....
Quand cela se passe en groupe :
Ce n’est pas toujours facile à mettre en œuvre dans une situation de groupe, on demande souvent au parent de tenir son rôle dans le groupe tout en considérant que son enfant est mal élevé et qu’il suffit de le disputer une bonne fois pour toutes pour que le problème soit réglé.
Sauf que, peut-être que l’enfant est mal élevé, mais là, une dispute serait inutile voire aggravante.
Alors pourquoi ne pas se dévouer pour animer le groupe d’enfants et proposer un jeu de ballon. C’est une solution efficace : non seulement personne ne vous reprochera de ne pas tenir votre rôle (ok, vous avez choisi un rôle un peu différent de celui attendu mais on ne peut pas en vouloir à celui qui fait plaisir aux enfants !), mais encore votre enfant se défoule et évacue un peu de ses tensions intérieures mais en plus vous ne stigmatisez pas sa cyclothymie puisque vous ne lui en parlez pas.
Il va se montrer mauvais joueur ? Ce n’est pas pire que de hurler à tout va et de casser les pieds à toute personne présente dans son cercle d’action ! Et puis, il y a une chance pour que son agressivité se transforme en quelque chose d’un peu positif ou un peu moins négatif.
Se sentir protégé
Le contact physique du parent est rassurant. Si l’enfant le ressent ainsi, c’est une solution.
Mais il peut aussi être perçu à l’inverse comme étant envahissant, déresponsabilisant, dans ce cas, il n’est pas le bienvenu. Cela dépend de l’enfant et souvent aussi de la situation, presqu’imprédictible.
On ne peut toutefois prendre un enfant dans ses bras pour le rassurer que si l’on est suffisamment détendu, surtout lorsque l’enfant est cyclothymique et qu’il a un radar à émotions ultra performant. Si vous avez envie de l’étrangler et que l’avoir dans vos bras ne vous détendra pas, ne le touchez pas !
Prenez-le dans vos bras, glissez lui un « je t’aime » et attendez, bercez, caressez, il parlera souvent le premier.
Une fois l’enfant détendu, que l’événement à l’origine des émotions est terminé et sans l’ennuyer longuement, essayer de le faire parler de ces émotions qui sont venues.
Il parle, il ne parle pas, cela dépend. Mais chaque fois qu’il parle, il progresse dans sa gestion des émotions.
SANCTIONNER LES EXCES
Sanctionner l’excès, c’est punir qui ? L’enfant en entier ? L’enfant qui n’a pas su gérer ses émotions ? La cyclothymie ?
- La sanction dans ce cas doit être accompagnante mais pas sanctionnante :
Je sais bien que c'est essentiellement la cyclo qui est en cause, mais je ne peux pas te laisser déraper comme ça. Il faut arriver à trouver une solution pour que tu ne sois plus débordé :
Je te propose de limiter la télé, et quand tu arriveras mieux on pourra ré-augmenter le temps de télé. - La sanction ne doit pas sanctionner tout le monde mais pallier aux catastrophes :
"Certes, si l’on devait faire une sortie et que nous, parents, nous n’aspirons plus qu’à BEAUCOUP de calme, l’annuler est une solution.
Mais cela doit être une annulation parce que personne n’est en état d’apprécier la chose, on ne peut pas dire à l’enfant « tu nous as ennuyés donc on ne fait pas la sortie ».
Ce serait profondément injuste. L’enfant doit être certain que ce n’est pas une punition." - La sanction doit s'accompagner d'explication et de guidance :
Faut-il ne rien lui dire pour autant ? Si l’enfant refuse de progresser dans sa gestion des émotions, il faut que quelqu’un intervienne pour le motiver. Mais, nous, parents, sommes-nous les mieux placés ?
Sous le coup d’un excès, certainement pas, quelques jours après, à froid, peut-être. Mais c’est sans doute son psychiatre ou son thérapeute qui aura le plus d’impact, à notre charge de les informer que l’enfant ne progresse pas.
L'idéal est de convenir avec l'enfant à des solutions aidantes :
Ne plus acheter de paquets de pains aux chocolat qui sont vraiment trop tentant.
Proposer de garder ses sous et de l'empêcher de céder à un excès : acheter Tout d'un coup.
Convenir d'un mot code (les carottes sont cuites) pour dire là c'est excessif.
.../...
Gérer ses émotions est la chose la plus utile dans la vie : c’est un pouvoir très puissant. Il n’a rien de magique, nous ne vivons pas dans un des mondes de la « Fantaisie », mais il s’apprend. Votre enfant a la chance de le faire très tôt !
SON EXCES VOUS ENNERVE...ET VOUS REND EXCESSIF
Alors là, les choses se gâtent. Déjà, les cris, c’est dur, l’insolence qui vient avec, c’est pire.
Alors au début, vous faites tout bien : zen attitude, je parle calmement et tout et tout.
Mais voilà, vos émotions à vous montent aussi. Vous gérez, cela redescend mais comme en face cela ne descend pas, chez vous cela finit par exploser aussi.
Bataille de cris, vous avez plus de coffre, c’est vous qui gagnez. D’ailleurs l’enfant a appris que lorsque vous émettez trop de décibels, il faut faire quelque chose (dommage qu’il ne détecte pas ses propres décibels, tiens !). Voilà, il n’y a plus de bruit, l’enfant s’est replié sur lui-même, ce n’est pas cool pour lui mais, vous, vous respirez ENFIN !
Bon, à ce rythme-là, on ne va pas progresser très vite.
Oui, disons le franchement car, nous, parents, nous passons tous par là avec toute la culpabilité qui l’accompagne. Oui, on a gaffé. Oui, on ne pouvait pas faire pire. Mais c’était tellement dur toute cette pression !
Ce qui est fait est fait, reste à réparer les dégâts, à aller rassurer l’enfant sur le fait qu’on l’aime, s’excuser, si l’on y arrive. S’excuser, çà, c’est de l’éducation. Pas la peine d’en faire des tonnes, une phrase suffit : « Je suis désolée de m’être emporté comme cela alors que c’était difficile pour toi. » L’enfant connaît la suite.
Par contre, si vous vous sentez, vous et l’enfant, prêts à blaguer sur ce qui s’est passé, c’est top : un grand moment de connivence, de réassurance et une leçon de gestion des émotions qui passe sans être vue. Utilisez le « je », parlez de « vous » en parlant de « lui ». Cela peut devenir un grand moment de rigolade.
« Et puis quand tu as commencé à crier, on aurait dit Jumbo quand sa trompe est bouchée ! »Elisabeth, 8ans
Mais ne vous excusez pas pour ensuite faire une leçon posée et stricte. C’est rageant pour l’enfant et il ne sait plus si les excuses étaient sincères ou si elles l’étaient mais que vous ne les avez dîtes que comme une introduction à la leçon. Il doit être certain que vous vous êtes excusé parce que vous l’aimez et uniquement pour cela.
- Avertir l’enfant que maintenant, cela ne va plus, qu’il doit prendre les choses en main pour gérer la situation.
- Clore tous les débats ouverts : vous donnez la conclusion de manière ferme et posée et vous ajoutez tout aussi fermement « Le débat est clos » (ou tout autre mot clé accepté par l'enfant). Cela ne marchera pas les premières fois, c’est une certitude car l’enfant a l’habitude que vous entriez dans son jeu. Mais si vous vous contentez de répéter « Le débat est clos » de manière ferme et sans lever le ton, l’enfant va comprendre et il n’y reviendra plus qu’une fois ou deux par séance d’excès, ce qui reste gérable.
Certains enfants ne supportent pas cette fin de non recevoir en l'état. Il convient juste d'y ajouter un peu plus de forme : "La je sens que je m'ennerve aussi, il vaut mieux clore le débat, on en reparle plus tard. " - Enoncer clairement qu’il y a trop de cris pour vous, qu’il faut parler plus calmement, toujours de manière posée sinon ça ne marche pas, l’enfant ira jusqu’à ce que vous criiez. (c’est un jeu très drôle de faire crier le parent, vous l’avez déjà remarqué ?)
Déjà avec ces trois éléments, si l’enfant sait que vous aussi vous gérez mal, la situation se calme un peu.
« C’est étrange, l’impact que peut avoir mon humeur sur celle de ma fille. Lorsqu’elle sent que j’explose, soit elle se calme dans la seconde soit cela va jusqu’à la bataille rangée mais si on arrive là, je vois dans ses yeux cette lueur maligne qu’est la provocation et le défi »
Vous n’êtes plus disponible pour calmer l’enfant qui est en face de vous, quelqu’un doit prendre le relais.
S’il n’y a personne, isolez l’enfant dans un endroit peu dangereux avec une parole qui lui montre que ce n’est pas une punition. Il doit comprendre que la situation devient ingérable et qu’il n’est pas acceptable qu’elle dégénère.
Le sport est aussi une solution pour tout le monde. Vélo, footing sont de bonnes solutions : pas besoin de se parler et l’enfant est surveillé.
EN SAVOIR PLUS ?
RAPIDO :
Le bain, reste la solution facile, rapide et éfficace. D'autant que dans la salle de bain, votre enfant sera peu sollicité par les lumières (mettre des bougies) et le bruit.
Faire une ballade: en allant chercher le pain, le tour du paté de maison...
permet de se détendre ensemble et de discuter.
Pratiquer l'écoute active :
Vous verrez que ça prend peu de temps... en général 15 minutes !
(voir fiche "Ecoute active")
Proposez lui de passer le balais :
s'il ne prend pas ça pour une brimade, ça permet de progressivement décharger ses tensions, de remettre de l'ordre dans ses idées et donc d"évacuer ses émotions.
Une chambre de réflexion
Sur le témoignage d'une infirmière psy, la chambre de réflexion est un lieu de défoulement et d'apaisement bien utile. Pourquoi ne pas le transposer à la maison?
Telecharger l'article pdf
LIENS :
INTERVIEW DE GISELE GEORGE : L'école est devenue aussi stressante que l'entreprise
OSER CHANGER : Les enfants le stress et la rentrée scolaire
PSY.be : Stress de rentrée scolaire
BIBLIOGRAPHIE :
Ces enfants malades du stress
de Gisèle George - ed Anne Carrière
SOS STRESS, un guide pour les enfants
de Michaelene mundy - Ed du Signe 2005
"Relaxation créative pour les enfants"
de Nathalie Peretti - Ed Le Souffle d'Or - Collection : Chrysalide
Sources :
- www.ctah.eu - publications de Caline majdalani
- GUERIR - Le stress, l'anxiété et la dépression sans médicaments ni psychanalyse. David Servan-Schreiber - Ed Pocket
- PARENTS EFFICACES - Dr Thomas Gordon - Ed MARABOUT ou Ed Pocket.
- FMK -Management :management des situations de crises : http://www.fmk-consulting.com/themes-inter/f34-mancrise.php
- Reinventer le non - Michel Ghazal - Président Centre Européen de la Négociation -è Auteur de « Mange ta soupe et…tais toi » aux éditions du Seuil
- CABF - E-Brochure - Educating the child with bipolar disorder