Histoire de l'éducation des filles en France

Histoire de l'éducation des filles en France

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Cet article décrit l'histoire de l'éducation des filles en France. Son propos est antérieur à l'avènement de la mixité dans un contexte laïc.

En Occident, ce n'est qu'au XXe siècle que les filles ont pu prétendre à la même éducation que les garçons en France. Pourtant, elles recevaient déjà dans les siècles passés une éducation, différente certes, mais pas inexistante.

Sommaire

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Moyen Âge [modifier]

Dans l'Europe médiévale occidentale, les principes de vertu, de piété et de bienséance que l'on tentait d'inculquer aux filles se retrouvent, entre autres, dans le Livre pour l'enseignement de ses filles de Geoffroy de La Tour-Landry, un traité didactique écrit par un noble français pour ses filles dans le dernier tiers du XIVe siècle.

À la Renaissance [modifier]

Une éducation avant tout religieuse [modifier]

Au XVIe siècle, l'éducation des filles se borne avant tout à un point de vue religieux. On leur apprend les travaux domestiques et le catéchisme pour qu'elles puissent ensuite élever leurs enfants chrétiennement. La religion passe par la femme et se transmet de mère en fille. Très peu de femmes sortent de cette éducation religieuse. Celle-ci montre la place encore très importante de l'Église, mais aussi le rôle de la femme, qui est uniquement vue comme mère et épouse. Elle n'a pas encore de rôle dans la société.

La pensée humaniste [modifier]

Jean-Louis Vivès, De l'institution de la femme chrétienne, 1523. Cette œuvre est beaucoup lue dans les milieux humanistes européens. La nécessité est alors reconnue d'éduquer les filles, mais la question reste entière : que leur apprendre ? La première vertu pour Vivès est la "pudicité", qui correspond à la vision d'une femme réservée. Mais il demande aussi une certaine culture, pour former la future épouse et la future mère. Celle-ci doit pouvoir

  • se rendre agréable à son mari par ses charmes et sa conversation
  • l'aider dans le gouvernement des affaires domestiques
  • savoir élever chrétiennement ses enfants.

Vivès préconise donc un enseignement de la lecture et de l'écriture, mais ne néglige pas les travaux domestiques : tenir l'aiguille et faire la cuisine, même pour les princesses. Mais il distingue quand même les travaux aristocratiques (broderie, dentelle) des travaux plus populaires (filer, coudre). Il recommande aussi la séparation des filles et des garçons. Enfin, dans le débat théorique qui consiste à savoir si les femmes doivent apprendre le latin, Vivès est assez réservé. Il préconise l'étude des lettres pour les filles nobles qui s'y montrent aptes.

Dans la pratique : couvents et écoles élémentaires [modifier]

Il y a deux lieux précis où a lieu l'éducation des filles :

  • les couvents : c'est la forme d'éducation la plus répandue dans la noblesse. Les filles y apprennent le catéchisme, la lecture et l'écriture. Quelques couvents rares, comme les moniales de Tarascon, permettent l'apprentissage du latin. Les filles décident ensuite elles-mêmes de rester au couvent ou de se marier. La qualité de cet enseignement monastique féminin est réel et ne cesse de croître au cours du XVIe puis du XVIIe siècle.
  • les écoles élémentaires : des écoles mixtes sont très courantes dans le nord de la France. Elles concernent des filles de la noblesse pauvre et de la petite bourgeoisie des campagnes. Mais elles ont été condamnées par l'Église comme par le courant humaniste du fait de leur mixité, et leur nombre ne fait que diminuer au cours du siècle.

On connaît en outre quelques rares cas d'autodidactes : Marguerite de Navarre, sœur de François Ier, comprenait le latin et parlait plusieurs langues. Elle représente l'idéal de la culture féminine de la Renaissance. Elle entretient une petite cour d'artistes et d'intellectuels renommés. Il en est de même pour Marguerite de Valois, qui parlait couramment le latin.

Chronologie de l'éducation des filles après la révolution [modifier]

  • 15 décembre 1805 Napoléon Ier crée par décret les maisons d'éducation de la Légion d'honneur.
  • 23 juillet 1836: la loi Pelet incite chaque commune à avoir au moins une école primaire pour filles.
  • 15 mars 1850: la loi Falloux fixe également l'objectif d'une école primaire de filles dans chaque commune de plus de 800 habitants. Le programme obligatoire comprend, l'apprentissage de la lecture, de l'écriture, des rudiments du calcul, une éducation morale et religieuse et pour les filles, les « travaux d'aiguille » Deux tiers[réf. nécessaire] des filles sont scolarisées.
  • 1er octobre 1862: ouverture de la première école professionnelle pour jeunes filles par Madame Elisa Lemonnier, une école de couture.
  • 10 avril 1867: la loi Victor Duruy organise l'enseignement primaire féminin.
  • 9 août 1879 : la loi Paul Bert fait obligation aux départements de créer une école normale de garçons et de filles.
  • 21 décembre 1880 : la loi Camille Sée porte sur l'ouverture de lycées de jeunes-filles.
  • 18 mars 1882: décret de Monsieur Laissac, maire de Montpellier Herault pour la création du premier lycée de jeunes filles de France.
  • 28 mars 1882: la loi Ferry sur l'obligation scolaire de 6 à 13 ans pour les enfants des deux sexes.
  • 30 octobre 1886 loi Gobelet: la mixité est acceptée dans les écoles des communes de moins de 500 habitants, pour des raisons économiques avant tout.
  • 1924: le décret Léon Bérard unifie les programmes scolaires secondaires pour les filles et les garçons. Les filles ne sont plus obligées de se présenter au baccalauréat en candidates libres.
  • 11 juillet 1975: la loi Haby rend la mixité scolaire obligatoire.

La première bachelière est Julie-Victoire Daubié de Fontenoy-le-Château qui obtient le baccalauréat le 16 août 1861 à Lyon. Aujourd'hui, huit écoles, deux collèges et un lycée portent son nom en France.

Voir aussi [modifier]



30/08/2007
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