Homophobie - Persécution des homosexuels

Homophobie

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Le terme d'« homophobie » désigne l'hostilité explicite ou implicite envers les homosexuels. Cette hostilité relève de la peur, de la haine, de l'aversion ou encore de la désapprobation envers l'homosexualité. Par extension, l'homophobie désigne les préjugés et la discrimination anti-homosexuels.

Bien que le mot ait été forgé par un psychologue, homophobie n'est pas un terme de psychiatrie. Il n'existe pas d'« homophobie pathologique ». Pour la théorie analytique, une homophobie profonde pourrait cependant être liée à une homosexualité refoulée, c'est-à-dire des sentiments homosexuels contrariés. Certains estiment que le terme d'homophobie, étymologiquement inexact (ce n'est en effet pas la peur de l'identique mais la peur de l'homo(sexualité) ; voir plus bas), constitue plutôt un terme utilisé par les associations homosexuelles pour désigner toute attitude d'agression ou de rejet à l'encontre des homosexuels ou de l'homosexualité. En ce sens, l'homophobie peut être apparentée au racisme. Le terme homophobie peut donc sembler être politiquement campé et non pas une définition officielle en psychologie.

L'homophobie n'a pas non plus de définition légale dans tous les pays. En France, la loi de modernisation sociale votée sous la gauche début 2002 a interdit officiellement toute discrimination à l'embauche ou dans le monde du travail (déroulement de carrière, harcèlement...) basée sur le rejet des homosexuel(le)s. Depuis, deux amendements à des lois anti-discriminations existantes ont été adoptées le 31 décembre 2004, réprimant les propos homophobes tenus publiquement (au même titre que les propos xénophobes, racistes, sexistes, handiphobes, etc.) La loi ne précisant pas le terme "homophobe", doit être compris comme tel tout propos qu'un jugement aura déclaré être homophobe. Les adversaires de cette législation accusent les homosexuels de censure. Au Canada, le député homosexuel Svend Robinson tenta en 2002 de faire introduire une loi (C-250) interdisant toute publication négative envers les homosexuels, notamment certains passages de la Bible, du Coran et de la Torah. Les défenseurs des libertés civiles ont néanmoins empêché cette législation jugée répressive. Cette loi a été entérinée au Sénat canadien en mai 2004 avec amendements.

Cas d'homophobie dans le métro parisien, 2005
Cas d'homophobie dans le métro parisien, 2005

Sommaire

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Étymologie [modifier]

Le mot « homophobia » est un néologisme forgé par le psychologue Kenneth Smith qui apparaît pour la première fois dans son ouvrage Homophobia : a tentative personality profile (1971). Repris par George Weinberg dans son ouvrage Society and the Healthy Homosexual. La société et l'homosexuel bien-portant (1972), le terme a été transposé en français par Claude Courouve dans son ouvrage Les Homosexuels et les autres (Paris : Athanor, 1977). On peut y trouver deux radicaux grecs, homo- pour « semblable » et -phobie, « peur ». Ainsi formé, le terme est un raccourci pour homoérotophobie, ou « peur de l'homoérotisme », créé par le Dr Wainwright Churchill dans son Comportement homosexuel chez les mâles, publié en 1967. Il faut donc noter qu'homophobie ne signifie pas « peur de son semblable » ni, comme le suggèrerait sa construction, « peur de l'uniformité ».

On utilise parfois le terme d'homophobe pour désigner toute organisation ou individu ne reconnaissant pas les mêmes droits aux homosexuels qu'aux hétérosexuels. La pertinence de cette utilisation est objet de controverse.

Utilisation du terme [modifier]

« Homophobie » signifie bien « peur ou haine envers les homosexuels ou l'homosexualité elle-même ».

Quelques personnes, parmi lesquelles des activistes luttant pour les droits des homosexuels, utilisent le mot pour signifier toute forme de désapprobation contre l'homosexualité, pensant que celle-ci est fondamentalement fondée sur une peur et une haine irrationnelles. Par exemple, l'activiste homosexuel américain Scott Bidstrup écrit dans son essai Homophobie : la peur derrière la haine :

« Si vous cherchez le mot homophobie dans le dictionnaire, celui-ci vous dira sans doute qu'il s'agit de la peur des homosexuels. Alors que la plupart ne se satisferont pas d'une telle définition, elle est cependant vraie à bien des égards : c'est bien une peur de l'homosexualité, ou du moins des homosexuels, ainsi que nous le verrons dans cet essai. » [2]

Pour certains auteurs, l'homophobie masculine renvoie à des mécanismes de défense mis en place pour protéger leur sentiment de virilité « menacé par les homosexuels », un préservatif psychique de leur virilité en somme.

Des activistes opposés aux droits des homosexuels contestent l'emploi du mot « homophobe ». Par exemple, Jarrod Carter écrit, en 1995, dans une lettre adressée à un journal estudiantin :

« Je ne suis pas homophobe, pour reprendre cette expression idiote encore utilisée par tous ces homosexuels. Vous ne pouvez vous l'affirmer si rapidement ; le mot homophobe signifie, dans une acception populaire, « peur des homosexuels » ou « peur de devenir homosexuel ». Aucune des deux ne m'effraie. Ce qui, cependant, m'agace, c'est que ces personnes à sexualité déviante soient, dans ce pays [c'est-à-dire les États-Unis], tellement mises en valeur. L'homosexualité ne demande aucune compassion : elle est moralement incorrecte. » [3]

Polémiques sémantiques [modifier]

Les opposants aux mouvements œuvrant pour la reconnaissance des droits des homosexuels affirment que les mots homophobie et homophobe sont utilisés pour « gommer » de manière irrationnelle la différence qui existe entre ceux qui ont réellement peur des homosexuels et les abhorrent et ceux qui désapprouvent l'homosexualité pour des raisons de principes moraux, souvent liés à un dogme religieux, de manière à donner honte à ces derniers, ce qui les forcerait à oublier leur désapprobation. Ainsi, les arguments rationnels et les peurs irrationnelles sont mises sur un pied d'égalité, au profit du caractère irrationnel, afin de discréditer toute forme d'homophobie, quelle qu'en soit la définition. Les opposants aux droits des homosexuels jugent cette attitude intellectuelle tout aussi irrationnelle que ce qu'elle combat.

Certains activistes homosexuels, cependant, répondent que l'homophobie ne consiste pas à croire que l'homosexualité est une erreur, mais serait plutôt un ensemble de prises de position et d'actions spécifiques telles que le déni du droit à l'égalité entre homosexuels et hétérosexuels, ou encore l'opposition à toute forme de protection spécifique. Cette vision s'oppose donc à celle de Niclas Berggren, par exemple, qui décrit ces attitudes comme phobiques par essence.

Des chercheurs, enfin, pensent qu'un terme plus adapté pour décrire une prise de position négative envers les homosexuels serait homo-discrimination, puisque les connotations propres à ce type de discriminations rejoignent celles concernant l'ethnie (discrimination raciale, racisme, etc.) ou encore le sexe (sexisme, machisme, misogynie, etc.).

Hétérocentrisme [modifier]

Certains estiment que l'homophobie n'est qu'un effet de l'« hétérocentrisme », c'est-à-dire la suprématie du modèle social hétérosexuel, présenté comme le seul existant par défaut dans les sociétés actuelles ; cela équivaudrait à la suprématie du modèle blanc, lequel oblitère, dans tous les aspects quotidiens, l'existence d'une grande partie de la population. Analogiquement, l'inexistence dans la publicité, les médias, les exemples des leçons de langues, les films, etc., d'un modèle noir est comparable à l'absence d'un modèle homosexuel : de fait, c'est d'une homophobie par défaut qu'il s'agit ; l'homosexuel n'a pas de représentation de lui-même lui permettant de se situer par rapport à une norme autre que l'hétérosexualité, à laquelle, par définition, il ne peut s'identifier.

Au contraire, les opposants aux activistes homosexuels soutiennent que cette vision des choses est une volonté de marginaliser ceux qui désapprouvent l'homosexualité.

La publicité pourrait ne plus être suspecte d'hétérocentrisme : les couples homosexuels font le plus souvent partie de la cible ─ très recherchée ─ des ménages dits double income, no kids « doubles revenus, sans enfants ». Elle a donc intérêt à les choyer au même titre que toute autre catégorie ayant un bon potentiel économique. Pourtant, dans les faits, la publicité française ne met encore en scène que des stéréotypes d'homosexuels et, surtout, « oublie » comme c'est très souvent le cas, les lesbiennes. L'homosexuel dans la publicité existe surtout pour montrer des situations de décalage humoristique. Il est rare, en effet, qu'on y voie un couple homosexuel banal plongé dans les activités de la vie quotidienne. Dans les pays anglo-saxons, cependant, il semble que l'on assiste à une évolution des mentalités permettant de dire que l'utilisation clichéique de l'homosexualité dans la publicité marquerait un recul. On peut par exemple consulter ce site web, qui recense les publicités mettant en scène l'homosexualité et les classant selon leur degré d'homophobie, de neutralité voire d'homophilie.

Il en va de même, bien que dans une moindre mesure, en politique où les 5%[réf. nécessaire] (il s'agit là d'une estimation assez conservatrice) de voix associées ne peuvent être négligés lorsque tant de circonscriptions se jouent dans un mouchoir de poche. En d'autres termes, on pourrait croire que la démocratie fonctionne, pour les intéressés, dans le pourcentage exact de leur présence dans la population. Pourtant, encore une fois, il n'existe pas de véritable force politique homosexuelle : les revendications homosexuelles ne sont que très rarement présentées par les hommes politiques s'étant déclarés homosexuels ou l'étant sans l'affirmer : la politique reste en effet un milieu somme toute conservateur dans son approche sociale et ne se risque que rarement dans le domaine de la reconnaissance sociale. En sorte, si l'homosexuel vote, il vote le plus souvent pour des programmes hétérocentristes de fait (ou affirmés comme tels par certains hommes politiques).

Conséquences de l'homophobie [modifier]

Les conséquences de l'homophobie incluent l'homosexualité refoulée, la violence et la discrimination.

Homophobie et homosexualité refoulée [modifier]

(Cf. discussion)

Violences [modifier]

Agressions institutionnalisées [modifier]

Régime Nazi [modifier]

Dans certains cas extrêmes, l'homophobie a conduit à des meurtres, que la victime soit soupçonnée d'homosexualité à tort ou à raison. Les agressions homophobes ont même été institutionnalisées sous le régime nazi[1] [2]. Il est difficile de savoir combien de victimes homosexuelles furent déportées et assassinées entre 1933 et 1945 par ce régime mais les travaux sur bases des condamnations « légales » suggèrent 10 000 victimes. [3], ainsi que 10 000 déportés homosexuels[4]. Inclus dans le système de marquage nazi des prisonniers, les homosexuels étaient tenus de porter un triangle rose. Enfin, le taux de mortalité des homosexuels prisonniers dans les camps est estimé à soixante pour cent.

Actuellement [modifier]

De nos jours, les actes homosexuels sont encore passibles de peine de mort dans sept pays : Afghanistan, Arabie saoudite, Iran, nord du Nigeria, Mauritanie, Soudan et Yémen. Ces législations sont effectivement appliquées. Ainsi, le 19 juillet 2005, deux adolescents iraniens, âgés de 16 et 18 ans ont été pendus à Mashhad, en Iran pour avoir eu des relations homosexuelles. Le recours déposé par l'avocat des condamnés devant la Cour Suprême de la République Islamique d'Iran fut rejeté. Au Nigéria en 2007, 18 homosexuels sont jugés risquent la peine de mort dans l'État de Bauchi[5].

L'homosexualité est toujours punie d'emprisonnement (de quelques mois à la perpétuité), de sévices corporels, de déportation ou de travaux forcés dans une soixantaine de pays dont :

Répression de l'homosexualité dans le monde
Répression de l'homosexualité dans le monde

Algérie, Bangladesh, Botswana, Cameroun, Chine, République démocratique du Congo, Émirats arabes unis, Équateur, Éthiopie, Îles Fidji, Guyana, Jamaïque, Kenya, Libye, Malaisie, Maroc, Mozambique, Nicaragua, Nigeria, Oman, Pakistan, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Singapour, Sri Lanka, Syrie, Tanzanie, Togo, Zambie. Cette liste n'est pas exhaustive.

Certains pays répriment indirectement l'homosexualité (interdiction de soutien pour des associations, licenciement, etc.) ou la discriminent, ce qui peut être vécu comme une agression : Grande Bretagne (interdiction des homosexuels dans l'armée jusqu'à il y a un an), Grèce,...

Aux États-Unis, en 2003, la Cour suprême a déclaré anticonstitutionnelles les lois de certains états fédérés contre la sodomie [6]. Elles violent le XIVe amendement de la constitution qui protège la vie privée et la liberté des citoyens américains. 13 états fédérés sur 50, situés surtout dans le sud du pays, pratiquaient jusqu’alors des lois contre la sodomie entre adultes consentants, quatre condamnant aussi les fellations : le Texas, l’Oklahoma, le Missouri, et le Kansas. Dans ce dernier État, en 2000, un jeune déficient mental de 18 ans a été condamné pour sodomie (en fait fellation) à 17 ans de prison pour circonstance aggravante d'homosexualité. Cette décision fut par la suite annulée par une décision unanime de la Cour Supreme du Kansas. [7].

En revanche, dans des pays davantage affranchis de l'hégémonie des doctrines religieuses, la discrimination à l'égard des personnes homosexuelles est aujourd'hui réprimée dans plusieurs pays du monde et tombe sous le coup de la loi.

Agressions diverses [modifier]

Généralités [modifier]

Le meurtre — qu'il soit légalisé dans le cas de la peine de mort ou non — n'est pas la violence la plus répandue. Il faut compter au titre des violences dues à l'homophobie surtout les passages à tabac, voies de fait, insultes, etc. D'autre part, l'injure homophobe est, en France, très commune, bien que souvent démotivée : des expressions comme pédé, tapette ou encore enculé sont fréquentes. Elles ne servent cependant pas toujours à injurier une personne soupçonnée d'homosexualité.

La peur de l'agression, verbale ou physique, est un trait partagé par nombre d'homosexuels, qui, le plus souvent, désertent les zones rurales afin de gagner la ville, où les populations peuvent être plus ouvertes et moins agressives. Dans certaines villes de France, comme Paris (dans le quartier du Marais) ou Montréal ou encore Montpellier, à l'instar d'autres métropoles, il existe des communautés homosexuelles, s'inscrivant dans une aire géographique délimitée plutôt que véritablement dotées de valeurs communes. Les violence physiques à l'encontre des homosexuels n'en existent pas moins dans ces métropoles et sont parfois le fait de bandes urbaines. Une presse engagée dans l'activisme homosexuel, comme le mensuel français Têtu, dénonce fréquemment les exactions, brimades, discriminations, homophobes, punies par la loi française.


Loi en vigueur (en France) [modifier]

Loi du 18 mars 2003, article 132-77 du code pénal qui fait une circonstance aggravante lorsqu'un crime ou un délit est commis en raison de l'orientation sexuelle de la personne. Loi du 30 décembre 2004, pénalisant les propos liés au sexe ou l'orientation sexuelle de la personne. Environ une vingtaine d'affaire pour agressions homophobes ont été jugées. [8]

Liens [modifier]
  • Dossier sur l'homophobie en France par Act Up Paris [4]
  • Le site Triangles Roses, consacré à la persécution des homosexuels sous le régime nazi[5]

Discrimination [modifier]

Le plus souvent, l'homophobie se manifeste par la discrimination. Jusqu'à récemment, la discrimination contre les homosexuels était légale en Occident : l'État y participait. C'est grâce au vote, à partir des XIXe et XXe siècles principalement, de lois anti-discrimination et au passage d'une morale sociale intolérante à une certaine acceptation, que la situation s'est, toujours en Occident, quelque peu améliorée pour les homosexuels. Par exemple, en France, l'homosexualité a été dépénalisée par le Code pénal de 1791. Napoléon n'est pas revenu sur ce progrès. Le fait que Jean-Jacques Régis de Cambacérès, rédacteur d'un premier projet de Code civil avant le Consulat, était homosexuel, a dû avoir son importance. C'est sous le gouvernement de Vichy que certaines discriminations pénales réapparaissent et en 1981 que François Mitterrand les fait supprimer (voir l'article Homosexualité).

Des activistes opposés aux droits des homosexuels, cependant, considèrent que les lois de « tolérance » sont, en fait, discriminatoires pour les hétérosexuels. Au contraire, les activistes homosexuels affirment que l'homophobie légalisée reste une norme, plus ou moins dissimulée, dans la majorité des pays, qui se manifeste par des licenciements abusifs, des refus de locations ou diverses autres brimades.

Ainsi, dans les années 50 et 60 au Canada, une campagne de licenciement des homosexuels dans l'administration et l'armée a été menée ; pour ce faire, chaque personne était testée au moyen d'un appareil, nommé en argot anglais fruit machine ; celui-ci mesurait les réactions de la pupille, la transpiration et le rythme cardiaque des testés devant la projection d'images pornographiques homosexuelles.

Aussi, le refus de l'accès au mariage pour les couples homosexuels est discriminatoire. On se reportera à Mariage homosexuel.

Origines de l'homophobie [modifier]

Les origines de l'homophobie dans la société sont un sujet de débats. On remarque que les croyances et attitudes homophobes sont indépendantes de l'orientation sexuelle mais sont en relations avec l'homophobie d'Etat. Ainsi, un pays qui n'accordent pas les mêmes droits entre les homosexuels et les hétérosexuels a généralement un nombre d'agressions homophobes plus élevé que la normale. Il est a noté qu'une plainte pour agression homophobe est déposé en France tout les trois jours.

Pour certains, l'homophobie tire ses origines dans le mode de fonctionnement même de la société (diviser pour mieux règner et le chacun pour soi). Voir aussi le petit guide des combatants de l'homophobie [9].

Pour d'autres, c'est l'existence de relations homme/homme qui serait la plus à même de choquer les âmes sensibles et de faire naître l'homophobie, au contraire des relations femme/femme, qui peuvent même participer de l'érotisme hétérosexuel (on trouve en effet souvent des scènes de lesbianisme dans les films pornographiques pour hétérosexuels). En sorte, c'est le fait qu'un homme puisse être pénétré (lors de la sodomie, par exemple) qui contredit le schéma stéréotypé dévolu aux sexes : la femme est passive, l'homme actif. Or, entre deux hommes, la notion de rôle actif et de rôle passif est réduite à néant (contrairement à une idée reçue, d'ailleurs, car les homosexuels masculins ne se répartissent pas forcément entre actifs-pénétrants d'une part et passifs-pénétrés d'une autre) : l'homme pénétré effraie l'homophobe, comme si la pénétration d'un homme pouvait être le symbole d'une perte d'intégrité. Il faut noter, du reste, que certains hommes hétérosexuels apprécient la pénétration anale pratiquée par leur partenaire féminin (au moyen de godemichets, par exemple), ce qui ne permet pas d'affirmer que l'acceptation de la pénétration est une négation de la masculinité. Historiquement, cependant, c'est bien ainsi que les Romains concevaient la sexualité : alors que l'homosexualité n'était pas tolérée, il n'y avait rien de choquant à ce qu'un citoyen pénètre, par sodomie ou fellation, un homme.

La psychanalyse explique quant à elle que l'homophobie peut être le résultat de désirs homosexuels refoulés, ce qu'un test récent de l'American Psychologist Association tend à prouver : sur un public d'hommes se disant hétérosexuels — et se déclarant homophobes ou non — auxquels l'on a fait visionner des images érotiques homosexuelles, 44% des non homophobes ont montré des traces d'excitation, contre 80% des homophobes. De même, 24% des non homophobes étaient en érection complète contre 54% pour les homophobes. La méthode ayant servi à ces mesures ainsi que le compte-rendu sont disponibles en ligne. Toutefois, les auteurs eux-mêmes de l'expérience soulignent que l'anxiété augmente l'excitation sexuelle, que cela a pu contribuer à augmenter les résultats des homophobes, et que d'autres expériences sont nécessaires pour trancher. On trouve donc le plus grand nombre d'homophobes parmi les hommes, surtout les jeunes.

Néanmoins, l'homophobie est aussi culturelle ; ce n'est ni une peur innée ni une réflexion construite qui en est à l'origine, mais souvent un trait culturel acquis au contact d'une société globalement homophobe par habitude. Beaucoup des jeunes se disant dégoûtés par l'homosexualité n'ont en effet aucun avis réel sur la question et ne sont pas capables d'expliquer leur homophobie. Celle-ci fait partie de la culture dans laquelle ils se développent, souvent influencée par la religion (consulter Homosexualité et religion à ce sujet). Dans de nombreux cas, à la question « pourquoi êtes-vous dégoûté par l'homosexualité ? », la seule réponse est assez évasive : « parce que c'est dégoûtant », soit un argument d'autorité : « parce que la Bible / le Coran / ... telle ou telle personne l'a dit ». L'homophobie culturelle peut même être facilitée par un cadre légal discriminant, soit par interdiction de l'homosexualité, soit par l'établissement d'une différence entre les âges de la majorité sexuelle selon que la relation est hétéro- ou homosexuelle, soit par l'interdiction du mariage aux homosexuels... C'est pourquoi la majorité des militants gays revendiquent l'égalité des droits.

Lutte contre l'homophobie [modifier]

Dénonciation par Act Up-Paris de la peine de mort appliquée contre les homosexuels reconnus criminels en Iran. L'affiche posée contre la grille de l'ambassade montre la pendaison en public de deux adolescents mineurs iraniens en juillet 2005.
Dénonciation par Act Up-Paris de la peine de mort appliquée contre les homosexuels reconnus criminels en Iran. L'affiche posée contre la grille de l'ambassade montre la pendaison en public de deux adolescents mineurs iraniens en juillet 2005.

Lancée officiellement dans les années 70 avec le mouvement de libération gaie, la lutte contre l'homophobie est organisée aujourd'hui par les communautés dites LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuelles), mais aussi des sympathisants hétérosexuels, par :

  • le soutien moral des victimes, avec des lignes d'écoute telles que SOS Homophobie en France (le numéro azur est : 0 810 108 135) ou Gai écoute au Québec (Montréal: 514-866-0103, Régions: 1-888-505-1010) et l'appui aux actions en justice qu'elles peuvent intenter (injures, discrimination à l'embauche, etc.) ;
  • le rejet de la marginalisation, passant par des démonstrations de « fierté » (gayprides ou « marche des fiertés lesbienne, gaie, bi et trans ») ;
  • l'activisme politique avec notamment des organisations comme Act Up, les Panthères roses...

Il existe aussi des organisations religieuses combattant l'homophobie, comme David et Jonathan (sic).

Dans le monde [modifier]

La journée mondiale de lutte contre l'homophobie est instituée le 17 mai. À cette occasion est créé le RAVAD en France, Réseau d'assistance aux victimes d'agressions et de discriminations.

Le 26 mars 2007, les Principes de Yogyakarta ont été présentés devant le Conseil des droits de l’homme. Il s'agit du premier texte qui prévoit d'appliquer les droits humains internationaux aux questions de l'orientation sexuelle et de l'identité de genre. Cinquant-quatre pays ont apporté officiellement leur soutien à ces principes.

En Europe [modifier]

Le 15 juin 2006 le Parlement européen a adopté une résolution sur la montée des violences racistes et homophobes en Europe demandant des sanctions contre les pays membres qui ne lutteraient pas contre ces discriminations allant à l'encontre de la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne et du traité instituant la Communauté européenne qui interdisent « toute discrimination fondée notamment sur le sexe, la race, la couleur, les origines ethniques ou sociales, les caractéristiques génétiques, la langue, la religion ou les convictions, les opinions politiques ou toute autre opinion, l'appartenance à une minorité nationale, la fortune, la naissance, un handicap, l'âge ou l'orientation sexuelle ».

Au Canada [modifier]

Selon l'article 2 de la Charte des Droits et liberté de la personne canadienne

« 2. Chacun a les libertés fondamentales suivantes : a) liberté de conscience et de religion; b) liberté de pensée, de croyance, d'opinion et d'expression, y compris la liberté de la presse et des autres moyens de communication; c) liberté de réunion pacifique; d) liberté d'association. »

Selon l'article 10 de la Charte des Droits et Liberté Québécoise

« 10. Toute personne a droit à la reconnaissance et à l'exercice, en pleine égalité, des droits et libertés de la personne, sans distinction, exclusion ou préférence fondée sur la race, la couleur, le sexe, la grossesse, l'orientation sexuelle, l'état civil, l'âge sauf dans la mesure prévue par la loi, la religion, les convictions politiques, la langue, l'origine ethnique ou nationale, la condition sociale, le handicap ou l'utilisation d'un moyen pour pallier ce handicap. »

En France [modifier]

En France, la loi du 30 décembre 2004 créant la « Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité », a, pour lutter contre l'homophobie, complété les dispositions de la loi sur la presse de 1881 en faisant des délits de l'injure, la diffamation, l'incitation à la haine ou à la discrimination envers des personnes ou groupes de personnes en raison de leur orientation sexuelle par tous les moyens d'expression publique.


Homophobie : Droit (France) [modifier]

En France et dans quelques autres pays dans le monde, lorsque le mobile de l'agression physique ou du meurtre est l'orientation sexuelle de la victime, la loi aggrave les peines qui sont normalement données.

Les peines présentées sont moins fortes quand ce n'est pas dans le cadre d'actes homophobes (voir le code pénal).


Articles connexes [modifier]

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