Hygiène de vie : une règle d’or pour les jeunes bipolaires

 

Hygiène de vie : une règle d’or pour les jeunes bipolaires

1/01/2008

Bipo / Cyclo > Bipolarité infanto-juvénile > Soigner et comprendre les jeunes bipolaires

Comment apaiser la vie dʼun jeune bipolaire ? Quelques principes utiles
Les jeunes d’aujourd’hui ont tendance à se coucher très tard. Leurs cerveaux sont souvent sollicités le soir par la Télé, les jeux vidéos, le téléphone portable à travers autant les discussions que l’envoi de textos, les sodas ou les boissons gazeuses dont ils peuvent s’abreuver, la nourriture et souvent les sucreries qu’ils peuvent grignoter en passant des heures devant leurs ordinateurs (surfant sur le net, tchatchant sur MSN ou améliorant leurs blogs). Toutes ces activités, généralement très prisées, sont souvent cumulées et constituent une entrave majeure à un sommeil de bonne qualité, nécessaire autant à "recharger ses batteries" qu’à réguler son humeur.

L’encadrement des rythmes de vie et de routine, des rythmes d’activités et de sommeils réguliers favorisent une stabilisation de l’humeur. Ces rythmes sociaux appelés "rythmes circadiens" ont tellement un rôle important à jouer dans la régulation de l’humeur que certaines thérapies sont essentiellement basées sur leur structuration (Social Rythm Therapy).


D’où l’importance des 2 démarches ci-dessous.

Privilégier un meilleur sommeil


Il est important de pouvoir aider votre enfant à se centrer sur le respect d’une hygiène de vie à travers l’aménagement d’un environnement favorable pour lui, un environnement hypostimulant, respectant ainsi les rythmes circadiens.

Le réveil pour votre enfant représente une véritable corvée ! Il souffre d’un dérèglement du rythme de veille et de sommeil, qui est un aspect typique de la bipolarité juvénile. Cela se traduit notamment par de mauvais réveils. Les recherches ont montré que les personnes présentant des troubles bipolaires semblent posséder des horloges internes délicates. Quand un événement ou un incident quelconque déstabilise le rythme quotidien et raccourcit la durée du sommeil, un épisode maniaque peut être enclenché.

Pour ces raisons, il est primordial que :
  • votre enfant dorme et se réveille à des heures fixes
  • ses activités quotidiennes soient structurées
  • sa routine quotidienne soit le moins possible perturbée

N’hésitez pas à élaborer un planning auquel vous le faîtes participer en notant, avec des couleurs et des dessins, les heures du réveil/coucher, les heures du repas, celles des devoirs, des loisirs ainsi que celles prévues pour regarder la télévision, etc.

Aménager un environnement familial favorable


Pour être plus enclins à affronter la vie avec des bases solides, les enfants et adolescents ont besoin d’un "chez soi" stable et calme. Pour cela, vous pourrez, sans pour autant renforcer votre barre d’exigences, réduire au minimum les moments de tumulte et les règlements de comptes et favoriser un cadre de soutien qui mettra votre enfant à l’abri des sollicitations extérieures. Il ne s’agit pas de l’isoler du monde réel mais de créer un environnement reposant et protecteur.

Comment s’y prendre ? Dans la mesure du possible, il serait bon de :
  • établir des règles "d’intérieur" souples que vous aurez élaborées en collaboration avec votre enfant (pour améliorer les techniques de communication, se référer aux posts "Je suis un parent dépassé par les crises de mon enfant":
  • préparer les changements qui sont assez perturbateurs
  • solliciter a minima la sensorialité auditive, visuelle et olfactive
  • réduire les remarques excessives et les critiques hâtives
  • prévoir des moments privilégiés pour discuter des problèmes rencontrés

Mais gardez à l’esprit que votre amour, soutien et disponibilité (je dis bien disponibilité et non exclusivité et consécration) sont les véritables garants de la réussite de votre démarche. De plus, ce sont eux qui favorisent une meilleure adhésion de votre enfant à son traitement et permettent de réduire les risques de développement d’autres formes de troubles.

Quelque soit la psychothérapie instaurée pour votre enfant, votre implication reste de taille. Les recherches ont montré que l’un des facteurs les plus protecteurs dans ces cas, est une famille qui se sent impliquée, qui cadre le jeune et qui assure des liens réguliers avec l’école.

En cas de carence à ces niveaux, il nous semble important de mettre en place une approche familiale. En outre, il arrive aux parents d’être dépassés par les évènements, d’être "à bout du rouleau", ce qui est tout à fait humain !!!!! Il est inutile de culpabiliser et de vous évaluer négativement. Cela ne fait que grignoter votre capital "confiance", votre humeur et plus globalement votre santé mentale. N’hésiter pas à aller "vider votre sac" ou à trouver du soutien auprès d’un psychologue, avec qui vous parlerez de vous-même.

Conclusion


En conclusion, il est important de faire valoir pour votre enfant une hygiène de vie plus ou moins équilibrée, en veillant au respect des rythmes sociaux (les heures de repas et notamment les heures de sommeil, privilégiant ainsi un environnement peu stimulant, particulièrement le soir), en encourageant ses activités collectives, les rencontres qui développent son réseau relationnel, les loisirs et les moments de relaxation en ne minimisant pas les vôtres, en faisant de votre "chez soi" un endroit où l’ensemble de la famille peut se détendre, à l’abri des sollicitations extérieures : être une famille impliquée, sans surtout oublier de penser à soi-même et de se faire soutenir en cas de besoin.


10/05/2013
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