Jésus de Nazareth - Partie 1
Jésus de Nazareth
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Jésus de Nazareth est un Juif de Galilée (Palestine), né vers l'an 7[1] à 5[2] avant notre ère, qui apparaît dans le cercle de Jean le Baptiste alors qu'il a une trentaine d'années avant de s'engager, entouré de quelques disciples, dans une courte carrière de prédication itinérante d'un à deux ans et demi[3], essentiellement en Galilée, en pratiquant guérisons et exorcismes. Il suscite engouement et ferveur, s'attirant la méfiance des autorités politiques et religieuses, avant d'être arrêté, condamné et crucifié vers 30 à Jérusalem pendant la fête juive de Pâque, sous l'administration du gouverneur romain Ponce Pilate[4].
L'annonce de sa résurrection par ses disciples, qui le reconnaissent comme le messie (en grec Χριστός, Christ) et transmettront son histoire et ses enseignements, donnera naissance au christianisme. Pour les chrétiens, Jésus-Christ est le fils de Dieu, le Messie envoyé aux hommes pour les sauver.
L'impact de son message transmis par les différentes Églises chrétiennes et les interprétations auxquelles il a donné lieu ont influencé différentes cultures et civilisations au cours de l'histoire. Il a inspiré une importante production théologique, littéraire et artistique. Sa naissance est prise comme origine conventionnelle des calendriers julien[5] et grégorien, et le dimanche, qui est le jour de repos hebdomadaire en célébration de sa résurrection, l'est devenu au-delà de la chrétienté[6]. Cette importance contraste avec la brièveté de sa prédication et le peu de traces historiques conservées à son sujet.
Sommaire[masquer] |
Étymologie
Jésus, en grec Ιησους, Ièsous, vient de Yehoshua (hébreu : יהושע)[7]), dont Yeshoua (ישע) est une forme abrégée[8]. Yehoshua signifie : « Dieu sauve »[9]. La Septante utilise également le nom de Iesoûs pour désigner Josué, lieutenant de Moïse[10].
Jésus est un prénom courant dans la Palestine de l'époque. Il est par exemple attesté pour Jésus Ben Sira, l'auteur du Siracide, pour un fils d'Éliézer dans l'Évangile selon Luc[11] ou encore pour Barabbas, le chef de guerre libéré par Ponce Pilate selon certaines versions de l'Évangile selon Matthieu[12]. L'historien juif Flavius Josèphe cite plusieurs individus nommés Jésus.
Dans le Nouveau Testament Jésus est qualifié plusieurs fois en grec de Ναζωραιος, Nazôraios, « Nazôréen »[13]. Ce terme est discuté et peut venir de l'hébreu nsr qui signifie « celui qui observe [la Loi] » ou de nzr, « celui qui se consacre [à Dieu] ». Le nom de nazôréen servira par après à désigner un courant juif en Palestine[14] qui croit en la messianité de Jésus[15]. On trouve également parfois Ναζαρηνος, Nazarénos, « Nazarénien »[16] qui est « l'homme du village de Nazareth »[17], et qui, selon certains historiens, pourrait faire référence à une naissance dans ce village. D'autres théories existent encore[18], comme celle faisant référence à son rattachement à une hypothétique communauté de nazir. Mais, quoiqu'il en soit, il faut noter qu'aucune de ces dénominations n'est jamais utilisée ni par Jésus, ni par ses disciples[19].
Biographie
La biographie de Jésus de Nazareth est très mal connue. La principale source d'information vient des textes rédigés vraisemblablement entre 68 et 110[20] qui seront appelés Évangiles vers 150[21], textes dont le but n'est pas historique mais d'enseignement religieux, et dont l'interprétation en terme de biographie historique est souvent hasardeuse.
Sur cette base, les éléments biographiques se résument à peu de choses. Le croisement des différentes traditions néotestamentaires permet de présenter des éléments épars qui proposent, mis ensemble, une approche biographique plus étoffée, dont cependant l'historicité peut à bon droit être questionnée[22].
La vie cachée
Il n'y a quasiment aucun élément entre les récits de la naissance de Jésus et sa vie publique. Ce manque de détail sur l'enfance a conduit à la composition d'un certain nombre de textes apocryphes notamment des « évangiles de l'enfance » qui ont beaucoup brodé sur le canevas originel. Ces textes, non canoniques, participent pourtant de la mythologie chrétienne[23], et ont inspiré une importante production littéraire et artistique. Ce sont ces écrits qui, par exemple, précisent le nom et le nombre des rois mages, ou décrivent les parents et la naissance de Marie[24]. Quoiqu'il en soit, ce qui est relaté de Jésus par les évangiles jusqu'au début de sa vie publique ne réside qu'en très peu de choses, disséminées dans différents textes canoniques.
Origines
S'il est communément admis que Jésus est un juif Galiléen dont la famille est originaire de Nazareth, le lieu de sa naissance n'est pas connu avec certitude et les historiens[25] hésitent entre la ville de Bethléem en Judée[26], ville du roi David de la lignée duquel le Messie attendu par les juifs doit descendre, et le berceau familial de Nazareth où il passera toute sa jeunesse.
L'année de sa naissance n'est pas non plus connue précisément. Les dates retenues peuvent osciller entre -9 et -2[27]. Les évangiles selon Matthieu et selon Luc la situe sous le règne d'Hérode Ier le Grand dont le long règne s'achève en 4 avant notre ère[28]. L'estimation généralement retenue par les historiens actuels va de 7[29] à 5 avant notre ère[30].
Il est évidemment paradoxal que Jésus de Nazareth puisse être né « avant Jésus Christ » : l'origine de l'ère commune est en effet censée être la naissance du Christ. Mais ce début de l'ère chrétienne, qui ne s'est imposé progressivement en Europe qu'à partir du Ier millénaire[31], a été erronément fixé au VIe siècle d'après les travaux du moine Denys le Petit, et si le calendrier a été actualisé depuis, son origine n'a pas été modifiée.
La naissance de Jésus (la Nativité) est traditionnellement fêtée le 25 décembre, à Noël, mais cette date est entièrement conventionnelle, et n'a rien d'un « anniversaire ». Elle a été choisie en 354 pour coïncider avec la fête romaine du Sol Invictus, célébrée à cette date; le choix de cette fête permettant de joindre la symbolique du soleil renaissant avec celle du Christ ressuscité. Avant cette date, la Nativité était fêtée le 6 janvier. En réalité, si l'on en croit l'évangile selon Luc, « il y avait des bergers qui passaient dans les champs les veilles de la nuit pour garder leurs troupeaux », ce qui rend invraisemblable l'idée d'une naissance historique située pendant les hivers rigoureux de cette région.
Famille
Jésus est connu comme « le fils de Joseph le charpentier »[32] et « le fils de Marie ». Les évangiles selon Matthieu et selon Luc professent une conception par la vertu du Saint-Esprit [33] qui ouvrira plus tard sur des débats théologiques très disputés au sein des communautés chrétiennes concernant la virginité de Marie.
Jésus est le premier-né de cette famille appartenant à un milieu artisanal relativement aisé[34], liée à un clan de nazôréens qui attendent l'apparition d'un fils de David en son sein[35]. Les évangiles mentionnent l'existence de « frères et sœurs »[36] qui « apparaissent[37] pour montrer que Jésus n'a rien d'extraordinaire puisque sa famille est bien connue »[38]. Parmi les « frères du seigneur », Jacques le Juste prendra une place prééminente dans la communauté de Jérusalem après la disparition de Jésus. La lecture traditionnelle catholique a été que ces « frères et sœurs » sont en fait des cousins, l'idée d'une fratrie de Jésus allant à l'encontre de l'idée de la virginité perpétuelle de Marie[39]. Aujourd'hui la question des liens de parenté de Jésus avec ces « frères » et « sœurs » reste discutée, voire disputée. La plupart des spécialistes laïques, protestants et juifs[40] considèrent avec des chercheurs catholiques que Jacques est un fils de Marie et de Joseph[41], tandis que nombre d'exégètes catholiques y voient un « cousin »[42]. Si on en s'en réfère aux évangiles, Jésus a lui-même tenu a relativiser le rôle de cette famille naturelle[43] qui ne joue un rôle positif qu'après la résurrection[44].
Enfance
L'évangile selon Luc raconte comment, huit jours après sa naissance, il a été nommé Jésus et circoncis[45] conformément à la loi juive[46] lors d'un épisode connu sous le nom de la présentation au temple. L'évangile selon Matthieu expose un épisode connu comme le Massacre des Innocents au cours duquel Hérode, prenant peur pour son pouvoir, décide de faire tuer tous les premiers-nés de son peuple. Les parents de Jésus fuient alors avec lui enfant dans une séquence appellée la Fuite en Égypte qui inspirera une importante production apocryphe[47] et influencera la tradition copte. L'évangile selon Luc rapporte encore un incident au cours duquel, quand il a douze ans, à l'époque de sa Bar Mitzvah, ses parents cherchent Jésus qu'ils retrouvent en conversation avec les docteurs du Temple de Jérusalem.
L'hypothèse d'une enfance dans une communauté religieuse, peut-être proche des Esséniens, a souvent été évoquée mais est amplement discutée[48].
Langue
À l'époque de Jésus, deux grandes langues véhiculaires se partageaient le monde gréco-romain, se superposant aux parlers locaux : le grec sur les pourtours de la Méditerranée, jusqu'à Rome, et l'araméen en Syrie et en Orient[49]. Ces deux langues se retrouvaient en Palestine : l'araméen était parlé en Galilée et vraisemblablement dans les campagnes de Judée. Mais le grec avait également pénétré la Judée depuis la côte et ses villes hellénistiques comme Césarée et les juifs hellénistes de la Diaspora avaient des synagogues à Jérusalem[50]. Ainsi le degré d'hellénisation de la Galilée, terre de passage où se croisait marchands phéniciens et grecs, est diversement envisagé selon le degré d'urbanisation qu'y voient les chercheurs[51]. Si on s'accorde pour dire que le grec était la langue de l'administration et de l'élite économique ou culturelle, certains pensent néanmoins que la majorité des Galiléens ne le parlaient pas, voire ne le comprenaient pas[52].
L'hébreu était quant à lui la langue sacrée des juifs, dans laquelle on lisait les Écritures et chantait les psaumes. Il était peut-être encore vivace dans les familles liées au sacerdoce et les milieux cultivés. Pour ceux qui ne comprenaient plus l'hébreu, un targoum en araméen pouvait accompagner la lecture des Écritures[53].
Ainsi, pour sa part, Jésus s'exprimait-il vraisemblablement dans un dialecte araméen parlé par les paysans de Galilée[54] mais pouvait se servir de l'hébreu liturgique dans les discussions avec les scribes[55]. Par contre, rien n'indique qu'il parlait grec et certains de ses disciples semblent même avoir dû jouer le rôle d'interprètes[56].
Vie publique
Il est traditionnellement dit que la vie publique de Jésus s'est déroulée entre l'âge de 30 et 33 ans. Cet âge de trente ans est probablement conventionnel, il correspond à la majorité légale de l'époque pour les juifs. Dire que « Jésus avait environs trente ans » quand il commença sa vie publique (Lc 3:23) signifie simplement qu'il était reconnu comme majeur, mais n'interdit pas qu'il ait pu commencer son enseignement à un âge en réalité plus avancé. De même, la durée de cette vie publique n'est pas connue avec certitude, la durée de trois ans généralement retenue n'étant qu'une estimation, fondée sur le nombre de fois où sont citées les principales fêtes juives qu'il observe pendant cette période. En tout cas, sa vie publique se déroule avant qu'il n'ait atteint l'autre âge canonique de cinquante ans, puisqu'il n'entre pas dans cette catégorie des « anciens » (Jn 8:57)[57].
Les lieux cités dans les évangiles situent son action de part et d'autre de la mer de Galilée, principalement en Galilée (dont il est ressortissant) et dans la Décapole, avec quelques passages en Phénicie (Tyr et Sidon) et en Trachonite (Césarée de Philippe). Il semble qu'il soit à cette époque considéré comme un habitant de Capharnaüm (Mt 4:13). Il se rend également en Judée, généralement pour aller à Jérusalem à l'occasion de fêtes juives; mais on peut noter un séjour plus prolongé en Judée au début de sa vie publique, alors qu'il était considéré comme un disciple de Jean le Baptiste (Jn 3:22, Jn 4:1-3).
Les pays à population juive de l'époque étaient la Galilée et la Judée, séparées par la Samarie dont les habitants étaient considérés comme non-juifs. Jésus est perçu comme un étranger en Judée: l'accent des galiléens les fait reconnaître (Mt 26:73), et il y suscite une franche hostilité (Jn 7:1) de la part des judéens (parfois désignés par le terme juifs[58] alors que les galiléens sont également des pratiquants de la loi de Moïse).
La chronologie de cette période de vie publique est extrêmement confuse: les évangiles synoptiques présentent les épisodes parallèles dans des ordres différents, ce qui interdit évidemment d'interpréter le déroulement de l'un ou l'autre des récits comme celui d'une logique temporelle. On considère néanmoins que c'est le baptême de Jésus par Jean le Baptiste qui marque l'ouverture de son activité publique.
Jean le Baptiste
Vers 30 ans Jésus rejoint Jean le Baptiste, un prédicateur populaire des milieux baptistes[59] qui dénonce la pratique formaliste des milieux sacerdotaux dont il est issu[60], qui prêche en se déplaçant dans le désert de Judée, sur les bords du Jourdain et que le nouveau testament identifie à un nouvel Élie[61] . Jésus reçoit le baptême que Jean administre alors pour le pardon des péchés à ceux qui reçoivent son message favorablement, en un baptême dans l'eau vive qui prépare au règne messianique et à l'imminence du Jugement divin[62]. Il est possible que Jésus ait été transitoirement le disciple du Baptiste quand on le verra plus tard, aux tout débuts de sa vie publique, simplement « annoncer le Royaume de Dieu » comme le faisait Jean. Mais il apparait des divergences[réf. nécessaire], voire des tensions
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