L'École des femmes

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L'École des femmes est une comédie de Molière en 5 actes (comportant respectivement 4, 5, 5, 9 et 9 scènes) et en vers (1779 dont 1737 alexandrins), créée au Théâtre du Palais-Royal le 26 décembre 1662.

Sommaire

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Distribution [modifier]

Acteurs et actrices ayant créé les rôles
Personnage Acteur ou actrice
Arnolphe, autrement M. de La Souche Molière
Agnès, jeune fille innocente élevée par Arnolphe Mlle de Brie
Horace, amant d'Agnès La Grange
Alain, paysan, valet d'Arnolphe Brécourt
Georgette, paysanne, servante d'Arnolphe Madeleine Béjart ou Mlle La Grange
Chrysalde, ami d'Arnolphe L'Espy
Enrique, beau-frère de Chrysalde
Oronte, père d'Horace et grand ami d'Arnolphe
Un Notaire De Brie

Résumé [modifier]

L'École des femmes est disponible sur Wikisource.

  • Acte I - Arnolphe, aussi appelé M. de La Souche, est un homme d'âge mûr qui aimerait jouir du bonheur conjugal, mais il est hanté par la crainte d'être trompé par une femme. Aussi a-t-il décidé d'épouser sa pupille Agnès, élevée dans l'ignorance, recluse dans un couvent. Il fait part de ses projets à son ami Chrysalde, qui désapprouve la façon dont la jeune fille a été tenue à l'écart des réalités. Horace, fils d'Oronte (un autre ami d'Arnolphe), est tombé amoureux d'Agnès au premier regard ; il se confie à Arnolphe dont il ignore le rôle de tuteur, lui avouant qu'il a fait sa cour et raillant le personnage de M. de La Souche. Ce dernier en conçoit de l'amertume.
  • Acte II - Alain et Georgette, les serviteurs, sont réprimandés pour avoir permis à un jeune homme de rencontrer sa pupille. Arnolphe interroge Agnès afin de savoir ce qui s'est passé lors de cette entrevue, et la teneur de leurs propos. Il est rassuré par le récit qu'elle lui fait, sa réputation n'a pas été entachée, mais il décide de précipiter le mariage. Agnès, croyant que son futur mari est Horace, lui exprime sa gratitude, mais le barbon la détrompe sans ménagement.
Portrait de Molière par Charles-Antoine Coypel.
Portrait de Molière par Charles-Antoine Coypel.
  • Acte III - Arnolphe inculque à sa future épouse les rudiments des devoirs conjugaux, sans oublier les terribles effets de l'infidélité. Agnès semble se résigner à ce triste avenir. Horace rencontre le tuteur qui savoure déjà la déconvenue du jeune homme : les serviteurs lui ont refusé une nouvelle visite, et la belle l'a renvoyé en lui lançant une pierre ... à laquelle était jointe un mot d'amour. C'est Arnolphe qui enrage, obligé de reconnaître sa jalousie, et donc son amour ; et il aimerait être aimé en retour.
  • Acte IV - Arnolphe, plus que jamais déterminé dans ses projets, donne des instructions drastiques à ses serviteurs, ils doivent refouler le jeune prétendant à coups de bâton. Nouvelle rencontre entre le tuteur et le galant, celui-ci lui apprend qu'il a réussi à s'introduire dans la maison, mais que l'arrivée impromptue de M. de La Souche, a obligé Agnès à la cacher dans une armoire. En outre, il lui confie qu'il a un rendez-vous pour le soir même et qu'il projette d'enlever la jeune fille. Ainsi renseigné, Arnolphe appelle son notaire pour la rédaction du contrat de mariage et se prépare à piéger son rival.
  • Acte V - Le traquenard a bien fonctionné, Horace a été roué de coups par les deux serviteurs, et il n'a d’autre choix que de faire l'assommé. Agnès s'est enfuie et a rejoint son amant, ne voulant retourner chez son tuteur. Horace, toujours ignorant de l'identité du tuteur, demande à Arnolphe d'héberger et de protéger la jeune fille. Le barbon triomphe, mais elle ignore superbement son discours exalté. Entrée d'Oronte, le père d'Horace, il veut unir son fils à la fille de son ami Enrique, de retour des Amériques, après un long séjour. Horace demande l'aide d'Arnolphe qui lui dévoile ironiquement son identité. Coup de théâtre, il s'avère qu'Agnès est la fille d'Enrique ; les amants vont pour unir leurs destinées, au grand désespoir de l'ex-tuteur. Le dernier mot de celui-ci est : « Oh ! » (vers 1744).

Commentaires [modifier]

Le 20 février de cette année 1662 Molière, à quarante ans, avait épousé Armande Béjart, dix-neuf ans, la fille de sa maîtresse, Madeleine, ce qui lui vaut de nombreuses attaques et d’être accusé de relations incestueuses avec cette personne qui pourrait être sa fille. La pièce fait scandale, l’année 1663 voit défiler une série de pièces écrites en droit de réponse à la précédente. Molière répond à ses adversaires par La Critique de l'école des femmes. Edme Boursault, auteur attitré de l’Hôtel de Bourgogne, écrit alors une comédie intitulée Le Portrait du peintre, ou la Contre-critique de l'école des Femmes, Molière réplique à son tour avec son Impromptu de Versailles en caricaturant Boursault et les acteurs de l’Hôtel de Bourgogne. Et ainsi de suite : de Villiers répond par La Vengeance des Marquis.

En janvier 1664, Montfleury compose un Impromptu de l'Hôtel de Condé, où, en voulant croquer méchamment une caricature de Molière, il décrivit à merveille son incontestable talent d'acteur comique, qui fit, pour une bonne part, le succès de ses comédies :

[...] il vient, le nez au vent,
Les pieds en parenthèse et l'épaule en avant,
Sa perruque, qui suit le côté qu'il avance,
Plus pleine de lauriers qu'un jambon de Mayence,
Ses mains sur les côtés d'un air un peu négligé,
Sa tête sur le dos comme un mulet chargé,
Ses yeux fort égarés ; débitant ses rôles,
D'un hoquet perpétuel sépare ses paroles.

L’intérêt de L'École des femmes, c’est sa réalité. Molière, pour la première fois a délibérément choisi d’ancrer la comédie dans le réel de son époque. Les personnages sont ses contemporains qui évoluent avec leur complexité. De cette peinture et de ce drame, il nous propose une philosophie de la vie, basée sur le respect du naturel et de nos prédispositions.

Commentaire de Molière lui-même dans La Critique de l'école des femmes par la voie d’Uranie : « Ce qui me paraît assez plaisant, c’est qu’un homme qui a de l’esprit, et qui est averti de tout par une innocente [...] et par un étourdi [...] ne puisse avec cela éviter ce qui arrive ».

Répliques fameuses [modifier]

  • « Je sais un paysan, qu’on appelait Gros-Pierre,
Qui, n’ayant pour tout bien qu’un seul quartier de terre,
Y fit tout à l’entour faire un fossé bourbeux,
Et de Monsieur de l’Isle en prit le nom pompeux. » (Chrysalde, acte I, scène I, vers 179-182)
  • « Le petit chat est mort. » (Agnès, acte II, scène V, vers 461)
  • « Nous sommes tous mortels, et chacun est pour soi. » (Arnolphe, acte II, scène V, vers 462)
  • « Du côté de la barbe est la toute-puissance. » (Arnolphe, acte III, scène II, vers 700)
  • « Il le faut avouer, l’amour est un grand maître,
Ce qu’on ne fut jamais il nous enseigne à l’être. » (Horace, acte III, scène IV, vers 900-901)

Adaptations cinématographiques [modifier]

Distribution :
Louis Jouvet Arnolphe
Madeleine Ozeray Agnès
Raymone Georgette
Romain Bouquet Alain
Maurice Castel Chrysale
et la troupe de l'Athénée.
Le tournage avait lieu dans la salle de l'opéra de Genève en janvier 1941. Le film fut rapidement interrompu sans doute à cause des désaccords qui avaient surgi entre Jouvet, d'une part, Ophuls et Madeleine Ozeray, d'autres part. Les scènes tournées, plus nombreuses qu'il n'a été dit, semblent avoir totalement disparu.
Distribution :
Maurice Jacquemont : Arnolphe
Huguette Hue : Agnès
Stéphane Ariel : Oronte
Jean-Pierre Delamare : Horace
Gilles Léger : Chrysale
Géo Wallery : Alain
Alain Mottet
Alice Reichen
Philippe Douchez
Distribution :
Isabelle Adjani : Agnès
Bernard Blier : Arnolphe
Gérard Lartigau : Horace
Robert Rimbaud : Chrysale
Marc Eyraud : Alain
Micheline Luccioni : Georgette
Paul Cambo : Oronte
Francis Lemaire : Enrique
Maurice Nazil
Distribution :
Philippe Clévenot : Arnolphe
Anouk Grinberg : Agnès
Charles Berling : Horace
Mireille Franchino : Georgette
Alain Frérot
David Gabison
Daniel Martin
Jean-Claude Sachot
Marc-Henri Boisse

Voir aussi [modifier]



30/08/2007
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