L'élitisme injuste, une pathologie
L'élitisme injuste, une pathologie
Le complexe de supériorité
Une ségrégation instinctive
L'élitisme est une pathologie que l'humanité n'a pas encore décrété comme telle. Jean Marc Tonizzo
Photo ci-contre : 1957. La première journée de Dorothy Counts à l'école secondaire Harry Harding aux États-Unis. Counts a été l'un des premiers étudiants noirs admis dans l'école, elle n'a pas pu supporter le harcèlement plus de 4 jours.
L'élitisme est un état d'esprit qui propose une version positive et une version négative. Dans sa version négative, il cherche à s'affirmer aux dépens d'autrui pour thésauriser des privilèges. Dans ce cas là, il s'agit tout simplement d'un complexe de supériorité.
Selon Alfred Adler (1933, Sens de la vie) le complexe de supériorité masque un complexe d’infériorité sous-jacent. Il se révèle par des prétentions exagérées, des vantardises, des fanfaronnades, le mépris des autres, le besoin de fréquenter des personnes haut placées, de commander des faibles... Par manque de sentiment de communauté le sujet cherche la compensation de son sentiment d’infériorité en développant son agressivité pour dominer les autres, il s’attaque à des personnes. La volonté de puissance peut le conduire à la délinquance, à la criminalité ; la forme la plus grave se trouve dans la paranoïa, le sujet se croit persécuté, plein de bonnes intentions mais on méconnaît sa valeur. (source internet) ..
Pour se distinguer du peuple et l'abuser, cet élitisme injuste s'appuie sur des notions primaires. Des notions comme l'origine sociale, la richesse matérielle, la détention de pouvoir ... Ces pseudos supériorités découlent en réalité de certains instincts primates* grossièrement humanisés.
*égocentrisme, domination-subordination, thésaurisation des privilèges.
Le sentiment de supériorité à un sens et une vocation. Il est nécessaire pour l'évolution humaine mais rentre en contradiction avec elle. Pour notre espèce en effet, l'éducation, la morale, la loi et l'esprit du peuple, tendent vers le bien et l'égalité.
La véritable supériorité
Le saint pour sommet
L'humanité évolue vers toujours plus d'humanité.
Le comportement humain trouve une partie de sa genèse dans les instincts primates. Pulsions de domination, d'agression, abus du congénère, en font parti. L'humanité est en évolution et cette évolution à un sens. En observant ce sens, il parait évident que l'homme à la charge de rendre cette humanité de plus en plus consciente et humaine et non pas l'inverse. Nous avons donc le devoir de faire régresser les pulsions primaires au profit des grandes valeurs humaines. Toujours en suivant ce sens, la réelle supériorité d'un homme serait proportionnelle à son humilité. Elle découlerait de l'aptitude à mettre en pratique les grandes valeurs universelles*
* désir de partage, respect d'autrui, amour du prochain, sentiment d'égalité, compassion, altruisme, goût du partage ...
L'individu qui pourrait alors se dire « supérieur », devrait être celui qui maîtrise le mieux ces valeurs suprêmes.
Seulement, et c'est un des merveilleux paradoxes de l'évolution, plus un être est « humainement » supérieur et plus son complexe de supériorité est réduit. Plus un individu est humain (au sens spirituel du terme) et plus son désir de ségrégation et d'élitisme, régressent au profit du sentiment d'égalité. Il devient alors une élite bienveillante. Une éminence attentive au sort des plus démunis et des plus maltraités. Il agit pour le bien du plus grand nombre. Il devient ainsi un exemple pour l'humanité comme l'ont été Gandhi, Martin Luther King, Père Pedro, Père Puglisi.
Le complexe de supériorité de l'élite discriminante n'est donc pas une supériorité humaine mais au contraire une infériorité. Nous pouvons donc dire qu'en ce qui concerne l'évolution humaine, tout homme qui se prétend ontologiquement supérieur à un autre, est forcément inférieur à celui qui se considère son égal.
An 2001