L’approche clinique des enfants précoces, échec scolaire
L’approche clinique des enfants précoces, ou le malentendu, Arielle Adda
Cette formule recouvre un certain nombre d’observations relatives aux enfants précoces, qui ont connu des difficultés particulières pendant leur développement. Je vais décrire ici le mécanisme du cercle vicieux qui provoque des catastrophes en séries, et qui met en évidence la spécificité de ces enfants : il s’agit du malentendu, qui peut parfois présider à toutes leurs relations avec le monde extérieur et surtout avec les personnes chargées de l’éducation, de l’enseignement et même des interventions thérapeutiques.
Pour résumer ce qui va suivre, on peut dire qu’existent, d’un côté des enfants qui ne peuvent s’expliquer, ni expliquer leur vécu personnel et de l’autre, des adultes supposés les comprendre, grâce à leur savoir, leur expérience, leur métier, mais qui s’égarent dans de fausses voies, face à ces enfants déroutants.
Une brève analyse des réactions de ces adultes et de leur tendance à voir, en ces enfants, un danger déstabilisateur, illustrera cette étude …
Des enfants inintégrés
Ainsi, on voit arriver en consultation des enfants décrits comme « difficiles, ayant rencontré très tôt des problèmes d’intégration scolaire », conduits par des parents sourdement inquiets et surtout exaspérés, ne sachant s’ils doivent s’en prendre aux « institutions » en général, parce qu’elles n’ont pas su comprendre leur enfant, ou bien à l’enfant lui-même, qui n’est pas comme les autres, sans que cette différence puisse être clairement explicitée.
Parfois, ces enfants, déjà renvoyés de plusieurs écoles, sont pris à contrecœur par des professeurs, forcés de les accepter, mais rebutés à l’avance par la description qui leur avait été donnée de ces élèves bizarres, capables de perturber une classe entière, et d’autant plus agaçants qu’ils avaient laissé espérer qu’ils seraient des élèves vivants et rapides, bon moteur pour une classe. Cet espoir déçu accroît encore la rancune des adultes, qui ont vaguement l’impression d’avoir été manipulés, voire floués, et sûrement mis en question dans l’exercice de leur métier. Les descriptions données de ce type d’enfant se répètent inlassablement : paresseux, perturbateur, agité, incapable de s’intégrer, il ne joue pas avec les autres, ou bien il choisit les plus mauvais éléments, rêveur, « ailleurs », vexant finalement pour un professeur qui veut intéresser ses élèves. Ces portraits laissent souvent percer une agressivité violente à l’égard de cet enfant différent.
Devant cette attitude, le Directeur d’École, consciencieux et soucieux de l’équilibre de ses professeurs comme de la bonne marche de ses classes, expose objectivement la situation aux parents et leur conseille d’aller voir un spécialiste, qui saura donner un avis autorisé. Affolés à l’idée que leur enfant n’est pas normal, qu’il risque en permanence le renvoi s’il ne s’amende pas, et que se dessine déjà pour lui un avenir des plus sombres, puisque si jeune il est déjà si différent, les parents vont « consulter », en proie à une anxiété qui sera déjà comprise comme le premier symptôme de pathologie.
Le point de départ du processus
Puisque le tableau le plus clair est celui décrit par l’école et que les précisions ajoutées par les parents le compliquent et l’obscurcissent au lieu de le clarifier, il ne reste qu’à traquer « l’anormalité » et à s’y attaquer.
Nous nous trouvons là au point de départ du processus qui va entraîner tous les protagonistes dans une série d’actions totalement inefficaces, car fondées sur un malentendu capital. En effet cet enfant semble un peu différent, mais on va étudier son cas, l’aider à s’adapter, puisqu’il est considéré comme « hors-norme », ce qui n’est pas très éloigné de « l’anormal ».
Je veux pour preuve de cette idée préalable, le déroulement des examens psychologiques subis en général par ces enfants. Puisqu’ils ont réussi avec succès les tests scolaires et qu’ils sont manifestement intelligents, on ne pratique pas de test de QI. En revanche, on leur fait passer un Rorschach, toujours délicat à manier avec un jeune enfant, et qui devrait seulement, en principe, contribuer à l’établissement d’un diagnostic, dans un protocole plus complet. Le simple fait de se contenter d’un Rorschach, au lieu de recourir à une batterie plus complète de tests, peut être considéré comme l’élément premier du malentendu : le Rorschach suppose souvent une pathologie qu’il convient de mettre au jour, et il arrive qu’une imagination débordante, tout comme une inhibition totale, peuvent être interprétés de façon très négative.
Un seul symptôme
Parfois on ne s’accorde plus qu’à un seul symptôme, quand il est plus marquant et plus aisé à diagnostiquer, par exemple les difficultés graphiques, si fréquentes chez les enfants précoces. On entreprend alors une rééducation psychomotrice, qui améliore un peu la situation, parce qu’elle permet d’établir une relation privilégiée entre un enfant, en effet mortifié de sa maladresse motrice, et un adulte à l’écoute. Le malentendu porte sur l’interprétation de ce symptôme, compris comme un vague malaise, ou comme un réel retard moteur, qu’il faut donc combler. On ne cherche pas à savoir pourquoi un enfant si vif d’esprit devient si maladroit, un crayon à la main : ce signe banal, qui ne fait que marquer le décalage entre la rapidité d’esprit et l’exécution par une main encore enfantine, exaspérante de lenteur pour une pensée si véloce, devient le symptôme majeur, dramatiquement rebelle à la thérapie, et cet enfant un peu anxieux finit par voir, dans ses cahiers salis, un reflet du désordre de son esprit.
En mettant l’accent sur un seul signe, sans s’interroger sur son origine, on enkyste un problème, et ce qui n’était qu’un décalage dans la maturation générale devient un trouble important, qui prend la première place et occulte tous les points positifs. Les pages à recopier, les mauvaises notes qui sanctionnent la négligence, alors que le devoir était juste, réduisent l’élève à cette seule définition de saleté. Honteux et fâché, le maladroit multiplie les tâches, fait dévier les traits, accumule les ratures, autant pour marquer sa révolte que pour faire comprendre quelle tension le tourmente.
Le problème, c’est la solution
Mais c’est quand une psychothérapie est entreprise que peut parfois s’amorcer un immense malentendu, qui finit par devenir le sujet principal de travail, à mesure que se déroulent les séances.
L’enfant aborde cette thérapie avec une image déformée de lui-même ; elle s’est construite à partir des adjectifs qui le qualifiaient et qu’il refuse de reconnaître, mais il est totalement impuissant à offrir en réponse une image plus conforme à ce qu’il ressent. Lui manquent les mots, les concepts même qui pourraient le définir ; ce ne sont, pour le moment, que d’obscurs sentiments, de souterrains cheminements de pensée qui n’ont pas encore affronté l’épreuve du jour et de la réalité. Ses quelques tentatives d’idées originales, d’humour, de créations fantastiques, n’ont recueilli que du mépris ou des moqueries chez ses camarades si sereins. Les parents admirent parfois cette jaillissante créativité, mais l’approbation sociale revêt plus d’importance pour un enfant que celle de ses parents, qu’il juge peu objectifs à son égard ; il veut être comme tout le monde et non un prodige solitaire.
C’est donc empli d’espoir que l’enfant « à problème » aborde cette situation nouvelle, dont on lui a dit qu’elle le sortirait de tous ses désarrois. Il va pouvoir s’exprimer librement et être compris comme il ne l’a jamais été.
Naturellement certaines thérapies aident merveilleusement l’enfant à se réconcilier avec lui-même et avec le monde, mais d’autres n’évoluent pas de façon significative et se terminent par l’épuisement, ou seulement la lassitude, des protagonistes.
Le thérapeute veille
Alors l’enfant retrouve la prudence qu’il avait espéré pouvoir abandonner. Il avait été vital pour lui d’apprendre à se préserver de toutes les attaques quotidiennes et il prend vite conscience que la méthode réparatrice qu’on lui propose ne lui convient pas, mais il voudrait, dans cette relation privilégiée, être accepté, aimé, quitte à ne pas être compris. Il commence donc à élaborer un système de défense, à l’image de celui qu’il utilise ailleurs, système bien mis au point et réussi, comme tout ce qu’il fait, du moment qu’il y consacre le temps nécessaire.
Comment cet enfant, dont l’expérience est si courte, pourrait-il exprimer un malaise indéfinissable, le sentiment d’une différence aux contours si imprécis, un décalage impossible à cerner, une pensée plus rapide, plus vagabonde et plus aisément abstraite, une appréhension plus exhaustive, un champ d’investigation plus large… C’est dans tous ces « plus » que réside l’impalpable différence.
Il a compris qu’il doit parler et il espère qu’un jour cette écoute si attentive portera ses fruits et qu’il saura comprendre le pourquoi de son indicible souffrance.
Le thérapeute veille et attend l’étincelle qui lui fera dire « ah oui, bien sûr ! ». Jusque-là il doit se contenter d’accompagner son jeune patient dans un passage particulièrement périlleux de son existence, mais un lent engourdissement peut gagner les acteurs : parents, enseignants et thérapeutes mêmes.
L’enseignant se sent soulagé de savoir cet enfant si difficile dans les mains d’un spécialiste, il peut gérer le quotidien, sans tout remettre en question. Les parents suivent les conseils des pédagogues, ils accompagnent ponctuellement leur enfant à ses séances et font taire la voix ténue qui leur suggère que ce n’est peut-être pas tout à fait la bonne solution ; d’ailleurs ils n’en voient pas d’autre.
Une imagination trop riche
Je disais que l’enfant désire être accepté, apprécié et, plus que tout, aimé. Son système de défense, qui se consolide à mesure que le temps passe, lui permet plus d’audace dans sa conduite. Il a bien remarqué que ses cauchemars intéressaient cet adulte attentif et il est enchanté de lui faire plaisir, et de s’offrir en même temps une petite récréation, en évoquant les plus horribles monstres venus troubler ses nuits, il en rajoute, sans imaginer les conclusions qu’on tirera de ses joyeuses élucubrations.
S’il préfère s’en tenir au registre familial, il raconte combien il aime sa mère, ou son père, et comme il est jaloux de son rival. Même si ces thèmes n’ont pas été choisis au hasard par l’enfant, la façon dont il en parle, souvent provocatrice sans y paraître, finit par l’enfermer complètement. Son imagination, stimulée par une situation propice, déborde au point que le thérapeute inquiet commence à voir dans ce discours des éléments un peu discordants, et même nettement psychotiques. J’ai vu des enfants, pleins de charme et d’un humour décapant, devenus, par un enchaînement mal maîtrisé, des manipulateurs si adroits qu’on avait conclu à une psychose ou à un état prépsychotique grave. Un si profond malentendu ne peut, en aucune façon, aider l’enfant à trouver le chemin de la connaissance de lui-même.
Qui finit par le piéger
Au-delà de ce système de défense, si efficace dans son rôle protecteur, la personnalité de l’enfant s’étiole et s’étouffe, accablée par cet amas de fantasmes qui ont été pris au sérieux. On pense à ces masques effrayants qui déguisent à la perfection leur porteur, mais, ici, l’enfant peut devenir prisonnier de sa fiction et il comprend de moins en moins quelle est sa situation et pourquoi il n’en va pas avec lui comme avec ses camarades, qui ignorent ces tourments.
Il a voulu plaire, se montrer intéressant, et il s’est coupé encore davantage du cours ordinaire de la vie enfantine, piégé par ses défenses trop efficaces, par son imagination trop riche. Il s’éloigne encore plus des critères qui lui auraient permis de savoir s’il restait dans la norme, quand il se livrait avec tant de bonheur à ses fantasmes, dans un lieu où il n’encourrait ni jugement ni sanction, mais où il avait espéré être enfin compris.
Se rebeller ouvertement et franchement aggrave sa situation, comme ce petit garçon qui, à bout de patience après deux ans de thérapie, s’est décidé à reprocher à sa thérapeute de vouloir réduire sa personnalité et a refusé de continuer ce jeu inutile. Il n’a pas tardé à être renvoyé de son école, qui le jugeait vraiment trop impossible.
Dans pareil cas, l’origine du malaise de l’enfant est complètement niée et méconnue, mais à défaut d’une évaluation du niveau intellectuel, qui fournirait un élément objectif d’appréciation, on s’appuie sur ce malaise, renvoyé à l’adulte comme une interrogation, alors que c’est un appel au secours, dont la détresse est prise pour une mise en question de l’adulte.
« Comme c’est intéressant ce que vous dites là ! » remarque sobrement une thérapeute, en apprenant que l’enfant qu’elle a suivi plusieurs années pour ses difficultés d’intégration scolaire avait un QI de 155, « mais cela ne change rien à son problème ». En réalité, s’il avait seulement sauté une classe, il se serait moins ennuyé dans cette école où il avait une réputation de terreur. Dans certaines écoles, du reste, des enfants charmants se voient férocement tabasser à la sortie des classes, parce qu’ils sont de trop bons élèves, mais d’autant plus vulnérables qu’ils sont souvent aussi les plus jeunes. Pour se défendre, ils en sont réduits à ajouter des fautes à leurs devoirs. C’est à ce prix qu’ils peuvent conserver des amis, et une bonne image sociale ; sinon, ils sont considérés comme des provocateurs à soigner d’urgence pour leurs difficultés d’intégration sociale.
Cette désinformation a des effets pervers ; par exemple, des professeurs et des médecins considèrent qu’un enfant est sans doute un surdoué, quand il présente des difficultés de comportement dont l’origine n’est pas évidente.
À la suite de toutes ces explications et justifications de la société éducatrice, il ne reste qu’un enfant qui souffre, sans pouvoir nommer sa souffrance, qui se replie sur lui-même, tout en refusant de se reconnaître dans cette image de déviant qu’on lui renvoie.
Le deuil
Le malentendu va se poursuivre et l’enfant peut s’endormir, pour sa vie entière, sur ses potentialités, ou mener une interminable lutte contre ses velléités de rébellion, quand quelques éclats de son génie le trahissent en perçant la grisaille où il doit se maintenir.
Il est maintenant un enfant dépouillé de tout ce qui faisait sa spécificité, comme écorché et laissé ensuite sans protection, n’ayant d’autre ressource que de se faire le plus neutre, le plus insignifiant, le plus invisible possible. Pour se faire accepter, il doit se résoudre à un douloureux renoncement : celui de sa curiosité, qui va rester insatisfaite, de son désir de connaissance, qui sera toujours frustré, de l’exercice de son raisonnement, qui s’avère inutile et qu’il lui faut freiner, de l’exploration des chemins qui mènent à la découverte et qu’il doit ignorer …
Tous ces deuils sont préférables à un rejet de la part de l’entourage amical et pédagogique. À partir de ce moment, quand l’enfant s’est soumis à la voix de la sagesse et a accepté de vivre en deuil permanent, il n’est plus rien. On ne peut le définir que par des phrases négatives : il n’est pas audacieux, ni dynamique, il ne désire rien et rien ne l’intéresse, il ne sait pas ce qu’il veut, on ne sait comment lui faire plaisir.
Mais tant de passion contenue finit par une obscure violence qui peut seulement se retourner contre celui qui la possède : un désenchantement qui peut aller jusqu’à la dépression envahit l’enfant précoce. Jugé uniquement sur sa différence, et c’est le résultat final du malentendu.
Les pédagogues
Les pédagogues se confortent par leur expérience pour nier la valeur de ce sur-don. « En 25 ans de carrière, je n’ai pas vu un seul enfant précoce » dit la directrice d’une école où il s’en trouve plusieurs. « Si cet enfant devait sauter une classe, c’est toute la classe qui devrait passer avec lui, d’ailleurs il ne sait pas tout ». Il a 8 ans. « En 30 ans je n’ai vu passer qu’un seul surdoué, il était affreux, il savait tout, on ne pouvait rien lui dire ». « Mais il n’est pas différent des autres enfants » dit une directrice de maternelle d’un petit garçon de 3 ans et demi qui lisait, écrivait quelques mots, et maniait le concept avec une remarquable aisance, puis elle a suggéré qu’il avait pu apprendre par cœur les tests, ce qui aurait alors supposé une étonnante mémoire.Sur un autre registre, il a été dit, dans une unité de recherche d’une Faculté : « les enfants surdoués sont souvent psychotiques » ; il ne reste bien alors qu’à gommer cette différence rebelle, conduisant ces enfants sur le chemin de la psychiatrie.
Ce qui était un malentendu devient donc une méconnaissance volontaire et un a priori qu’il n’est pas question de discuter, mais c’est aussi une mise en garde adressée aux parents présomptueux, qui osent demander que leur enfant saute une classe ou entre en Primaire avant l’âge légal. En clair, on leur suggère « vous dites que votre enfant montre des signes de précocité, attention, il faut que vous sachiez où aboutit cette précocité et où vous vous engagez en parlant de son avance intellectuelle, il est seulement différent, mais on peut le soigner ».
Une autre façon de nier la précocité consiste à l’assimiler hypocritement au gavage intellectuel que feraient subir des parents trop ambitieux à leur enfant qui préférerait jouer. En effet, la norme scolaire établit que le désir d’entrer dans le domaine du savoir n’existe pas chez un enfant de moins de 6 ans : il a été poussé par ses parents, ou bien ses intérêts sont suspects et fugitifs, il ne fait que copier un aîné ou répondre à une demande de précocité qu’il a cru sentir chez ses parents, il ne veut pas les décevoir, et il se force, pour faire croire qu’il veut lire, écrire, compter, apprentissage d’un ennui mortel pour un enfant qui n’a pas encore atteint 5 ans et 9 mois.
On peut se demander pourquoi notre société conserve une vision aussi partiale, réductrice et égalisatrice, en décidant qu’il est malsain de prêter une attention particulière et favorable aux enfants déviants, en ce sens qu’ils montrent trop tôt leur goût pour le savoir. Au mieux, si on lui reconnaît quelque don, on dit qu’on ne va pas encore l’aider, alors qu’il est déjà si bien pourvu, et que, de toutes façons, « il s’en sortira toujours ».
L’avenir
La route large qui menait vers un futur brillant et empli de merveilles à découvrir s’est rétrécie, l’avenir est maintenant étriqué pour cet adolescent apathique, qui deviendra un adulte replié sur lui-même, se sentant toujours incompris, échouant misérablement dans tous les domaines, parce qu’il n’aura pas eu le droit de réaliser ses potentialités, pas plus que celui de réussir et d’être heureux.
On peut seulement espérer que son énergie en sommeil finira par se réveiller et le poussera à une salutaire colère : si elle est convenablement dirigée, le malentendu peut être combattu, mais la revanche aura un goût amer, celui des années perdues dans les limbes de la conformité.
De surcroît, cet immense gâchis aura laissé des traces, des qualités qui pouvaient constituer un enrichissement profitant à la société tout entière sont considérées comme des défauts à gommer rapidement, si on veut réussir une paisible intégration.
Seule, une information claire, détaillée, précise et surtout exempte de toute réaction passionnelle, quand l’émotion remplace la raison et l’égare, peut dissiper ce tragique malentendu et rompre cet enchaînement maléfique.
L’épanouissement heureux de ces enfants, parfois si mal compris, profitera alors à tous.
© Arielle Adda (juin 1991), reproduit avec son aimable autorisation